vendredi 6 février 2015

FLASH INFO : TIMOR LESTE XANANA GUSMAO DÉMISSIONNE DE SA FONCTION DE PREMIER MINISTRE

NAKU PRESS publie ci après un extrait de l'édition de Flash d'Océanie . Bonne lecture.

DILI, vendredi 6 février 2015 (Flash d’Océanie) – Xanana Gusmao, qui dirigeait jusqu’ici le gouvernement du Timor oriental depuis 2009, a présenté vendredi sa démission, expliquant son geste par sa volonté de laisser la place à une nouvelle génération de dirigeants.
Les services du gouvernement ont confirmé que la lettre formelle de démission avait été envoyée au Président de ce jeune pays, José Maria de Vasconcelos et que désormais, « il appartiendra au Président de la République de la prendre en considération et d’y répondre », a fait savoir le porte-parole du gouvernement, Taur Matan Ruak.


Il a aussi laissé entendre que cette démission serait aussi une occasion pour un remaniement en profondeur de l’exécutif, y compris à sa tête.
Plusieurs ministres au sein de l’équipe dirigée par M. Gusmao, au cours des derniers mois, ont été impliqués dans plusieurs affaires de corruption et de malversations.
Depuis plusieurs mois, M. Gusmao, 68 ans, avait à plusieurs reprise indiqué, au cours de ces derniers mois, son intention de se retirer.


Xanana Gusmao, leader historique indépendantiste à la tête de son parti FRETILIN (Front Révolutionnaire indépendantiste du Timor oriental - Frente Revolucionaria de Timor-Leste Independente-), avait d’abord été Président de ce pays lors de son accession à l’indépendance, en 2002, après 27 années d’occupation indonésienne.


Entre 1999 et 2002, dans le cadre d’un processus de transition précédant le référendum d’autodétermination, les Nations-Unies avaient installé une force d’interposition (« INTERFET ») composée de Casques Bleus venant notamment de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande et des forces françaises basées en Nouvelle-Calédonie.


Ces forces (environ quatre cents soldats) avaient été maintenues et renforcées à la suite des violences postélectorales de mai 2006 qui, sur fonds de rébellion d’une partie des forces armées et de police, avaient plongé le pays au bord de la guerre civile et fait des dizaines de milliers de déplacés.
Après ce conflit de 2006, les Nations-Unies, dans un rapport, avaient estimé souhaitable une mise en accusation de José Maria de Vasconcelos dans une affaire de trafic d’armes présumé ayant pu alimenter et fait durer les affrontements et les exactions.


Le Timor oriental, peuplé d’environ 1,1 million d’habitants, est considéré comme l’un des pays les plus pauvres de la planète mais est aussi en passe de donner le feu vert à l’exploitation (notamment par des sociétés australiennes) d’énormes gisements de pétrole au large de ses côtes, dans la Mer de Timor.
Avant 1975, le Timor oriental était sous souveraineté portugaise.


Sources : FLASH D Oceanie  du 6 février 2015

Naku press : Mise en ligne le 6 février 2015

jeudi 5 février 2015

KANAKY : LE BUREAU POLITIQUE DU FLNKS ANNONCE OFFICIELLEMENT LE REPORT DU CONGRES PREVU POUR CE 7 FEVRIER 2015 !!!


Loin d’être une intox, les bruits des ondes de ces dernières semaines, et les propos tenus par certains leaders ces derniers jours, prédisaient bien un problème au sein de la mouvance indépendantiste. Hier le jour J pour la décision finale concernant la tenue du congrès , la tendance représentée par le Palika et l’UPM a réussi à faire acter le report du congrès , avec comme prétexte officiel : « la charge émotionnelle » pour reprendre les termes de Victor TUTUGORO.

Alors que depuis la démission du gouvernement, la droite affichait au grand jour ses distensions internes, et plus le temps passe l’opinion publique mesurait combien il était difficile de trouver un terrain d’entente. Depuis ces dernières semaines, tout le monde est à Paris pour essayer de trouver une solution par le haut.

La mouvance indépendantiste aurait pu profiter de ce contexte pour afficher son projet et ses perspectives, non elle a fait le vide sur la place médiatique. Un sursaut va-t-on dire avec l’annonce de ce plan baptisé par la presse locale : « unité calédonienne » , mais qui n’aurait pas pu aller jusqu'à l’adhésion de l’ensemble des partis indépendantistes, vu la décision du report du congrès. 
La question du lieu semble un peu léger, un peu difficile à admettre que la qualification de Saint Louis (montée de toute pièce par la presse ) puisse facilement influencée la vision d’une organisation politique , mais comme dirait l’autre , il y va de la hiérarchisation des arguments dans la structuration d’une position pour défendre une stratégie précise . L’ordre du jour de ce congrès positionnait le  Front sur les marches d’une bonne restructuration en revenant sur des points sensibles, qui jusqu’à présent expliquaient les divergences internes, et le bouquet final celui de la restructuration du FRONT dans son organisation  avec la question de la présidence. L’UC avait même déjà un candidat pour la fonction.
Saint Louis  c’est dans le Sud, Rock WAMYTAN  c’est également le sud,  et dans le sud c’est le « spectre » de la DYNAMIQUE FLNKS SUD  PT DUS, c’est le groupe UC FLNKS ET NATIONALISTES, une réalité qui peut gêner certain, qui pourrait lire là un rapport de force favorable à un courant d’idée qui est celui de renforcer le FLNKS et le repositionner comme une organisation de lutte. Une version du Front, certainement abandonné par certain,  qui sont restés sur le respect stricto sensu de la position prise par un des congrès il y a quelques années de cela , lorsque l’on a pris la décision de supprimer toutes les structures de base du front , et le positionner simplement comme la structure qui suivra les relations extérieures pour la popularisation de la lutte pour l’émancipation du peuple kanak sur la scène régionale et internationale, et le suivi de l’accord de Nouméa .

2015 nous sommes à quelques années de la première étape du calendrier des référendums prévus par l’ADN, il est évident aussi que nous n’arriverons pas doucement comme une barque qui glisse sur un lac au lever du soleil. La signature des accords n’a pas réglé pour autant les contradictions avec le pouvoir colonial comme aussi les divergences idéologiques qui expliquent la diversité des partis indépendantistes. A l’approche de l’objectif, il est aussi scientifique que les divergences de point de vue s’affiche au grand jour.  C’est aussi dans la finesse d’analyse, de la hauteur, et surtout de la persévérance qu’il faudrait aller chercher les contours d’une nouvelle voie pour affronter les dernières marches. Quand les contradictions secondaires que sont ces divergences idéologiques, viennent à bouger l’échafaudage qui a porté les choses jusqu’à l’aube de l’objectif, seule la capacité de chacun pourra aider à « attacher » la stratégie qui convient pour contenir les turbulences et ainsi permettre à ce que la pleine souveraineté ne soit pas un vain mot.

L’appel du Bureau politique sur les ondes de Djiido au courage de chacun, à la persévérance doit faire écho dans nos chaumières. En politique il y a ce qui apparaît en surface mais beaucoup de choses se font et se décident dans les coulisses des hauts lieux. Mais la dialectique veut que même les choses qui se décident dans les coulisses sont conditionnées par l’expression du terrain.
Essai …

Naku press : Mise en ligne le 5 février 2015

mercredi 4 février 2015

KANAKY : UN PROJET DE POLYCLINIQUE QUI FAIT COULER BEAUCOU D ‘ENCRE


Ces dernières semaines, ce projet de polyclinique  prévu sur l’Ile Nou, fait l’objet de beaucoup de polémique.  Des blocages sur le site par des riverains, mécontents de n’avoir pas été mis au courant alors que les travaux de terrassement ont déjà été entamés. Une situation classique, parfois dans des contextes connus pour être complexe, certains promoteurs arrivent bien à trouver la faille pour au moins pouvoir poser la première pierre et dépenser les premiers millions. Un peu pour dire nous sommes déjà là.

Sauf que dans le cas de ce projet, il vient se mettre sur un site où il y a du monde qui y vit, dans des habitations précaires, sans eau courante (une demande exprimée auprès des autorités de la commune depuis des lustres) , les routes d’accès aux habitations sont des foyers de «  nids de poules » . Pour les besoins de la grande ville, bien évidemment c’est la santé dont il est question et donc on suppose que personne ne pourrait venir bloquer un tel projet. Mais on n’oublie que dans la société océanienne, la concertation est importante.  Ces riverains qui bloquent le projet sont des gens originaires des autres régions de la grande terre, des Iles et de  l’Océanie. Le site en question, se trouve en bordure de mer, donc une vue imprenable, bien évidemment que l’on peut comprendre  comme un élément pouvant aussi favoriser le repos et le calme dont les patients ont forcément besoin.

Ce dossier démontre une fois de plus l’importance de la méthodologie dans le pilotage des projets. On peut admettre que dans certain contexte on ait du mal à trouver le bon interlocuteur, mais ce projet c’est un investissement de plus de 14 Milliards, et en plus, il pouvait se faire ailleurs que cet endroit déjà habité. Un site était ciblé du côté de la commune de Dumbéa mais pour des raisons budgétaires, et tout simplement d’emplacement, le promoteur a préféré ce site de l’Ile Nou, aussi parce que le nouveau médipôle est déjà situé sur Dumbéa. Alors parle t-on d’un désert médical dans le Nouméa Sud, alors l’ile Nou est l’endroit idéal et pourquoi pas dans un des quartiers sud où l’on a aussi vu sur Mer.

Bref le projet est là , le conflit est posé et éclabousse la presse locale, ainsi que les institutions. Une polyclinique privée qui regroupe les 3 cliniques privées actuelles, qui accueillent aussi du monde sur Nouméa, donc qui ont leur place en terme d’offre de plateau technique pour les petits soins. En soi le projet tient la route, mais c’est le choix du lieu d’ailleurs les riverains le disent clairement  «  nous ne voulons pas de ce projet dans notre environnement ».  Les riverains face au promoteur : les deux grands acteurs de ce dossier mais comme dans toute situation  il y a les acteurs périphériques,  souvent influents et qui parfois viennent fausser les données du conflit ou simplement les dénaturer.

A la  première réunion du comité de pilotage qui a rassemblé toutes les personnes, organismes, et institutions impliqués de près ou de loin dans la réalisation de ce projet, les représentants des riverains étaient les grands absents. Les discussions n’ont simplement abouti qu’à la nomination de 3 médiateurs (social, santé et coutumier). Grande interrogation pourquoi ceux qui ont crée l’événement n’étaient pas autour de la table à ce moment important justement pour réorganiser le dialogue ? Par contre il y avait la présence de l’institution coutumière du Sud, mais qui n’avait aucune position à avancer, sans avoir eu la concertation devant se faire la semaine d’après.  La réunion n’a pratiquement pas fait avancer le règlement du conflit.

Latence, qui attend plus d’efficacité dans l’approche du problème, alors que l’on voit bien que sur le fond il y a toujours la question de rapport de force : une petite frange de population et en face un gros projet qui aspire en fait beaucoup de monde, injectant la bagatelle de 14 Milliards . Il s’agira pour le gouvernement de trouver une solution qui puisse satisfaire tout le monde, sachant que le promoteur lors de la dernière réunion attirait l’attention  sur l’urgence des délais pour la confirmation des négociations financières en cours.

Ce dossier fait remonter en surface des revendications foncières latentes sur ce bout de terre séparée du centre ville par une digue à contenners. Et quand on parle revendications foncières on entend par là l’implication des populations autochtones du coin. 
Encore une nouvelle photo qui nous donne ceci : des milliards, des populations à bouger , et autour des paroles , des stratégies  , des revirements,  tout ceci dans un contexte politique qui lui même fait jaser dans les chaumières de puis plus d’un mois maintenant.

Que la pertinence, et la vigilance soient les maîtres mots dans les discussions qui continueront pour trouver une issue à ce problème.  Faisons en sorte que les bulldozers qui ont arraché les cases au Mwa ka ne prennent pas la même liberté pour venir faciliter les travaux de terrassement ignorant une voix qui parle de l’existence de vie humaine sur le chemin.

Naku press apporte son soutien à ceux qui ont la charge de ce dossier pour trouver une solution qui va répondre à ce besoin d’infrastructure sanitaire pour compléter le médipôle de koutio, et  respecter des populations. Mais encore une fois la solution ne peut se trouver que par le dialogue.

Naku press : Mise en ligne le 4 février 2015