S’intéresser à l’actualité du mois , c’est suivre la
vie du pays, être au rythme des changements, des évènements, bref être tout
simplement branché … Naku press vous livre quelques extraits de la chronique du
mois , diffusé sur Djiido ce lundi 02 mai 2016.
La rubrique
politique :
Nous retiendrons le bilan du
gouvernement Germain élu il y a un an ( avril 2015) par des voix
indépendantistes du Palika et de l’UC. Rappelons que Philippe Germain est membre de Calédonie Ensemble
, mais on notera que cette élection est intervenue après 4 mois de blocage de
l’institution.
« Nous
sommes dans l’action et pas dans la communication » titre les Nouvelles du
15 Avril, c’est la phrasé clé pour
résumer un bilan que l’on pourrait illustrer par le positionnement de quelques
grands dossiers :
1/Le projet éducatif calédonien avec l’effort annoncé d’une
adaptation aux réalités locales
2/le plan Do Kamo pour une nouvelle
stratégie en matière de politique sanitaire
3/la gestion du dossier mines avec cette grève de Contrakmine qui a bien perturbé
la vie des populations de Nouméa , et qui a obligé les autorités locales à
prendre des mesures , pour répondre aux besoins urgents des rouleurs et des
stés minières. Ce sont donc ces autorisations d’exportations de minerai vers la Chine mais des exportations
bordées par des quotas en terme de quantité, dans une durée limitée, et à une certaine teneur. Pour autant le
cours du Nickel n’a pas retrouvé le seuil d’il y a quelques années en arrière,
il est toujours autour de 8000 dollars la tonne.
Sur le plan social :
Le président du
gouvernement rappelle le contexte dans
lequel il est arrivé aux commandes : un climat tendu avec des mouvements
contre la vie chère, les régimes sociaux en cessation de paiement avec de
nombreuses mesures sociales sans recette en face ( à l’exemple de : minimum vieillesse, minimum
retraite, les aides au logement).
Malgré cela voici
quelques chiffres affichés au bilan du gouvernement Germain : 20 milliards pour financer
4700 bénéficiaires pour l’allocation
handicap,
4500 pour le minimum vieillesse,
6000 pour le minimum
retraite,
7500 calédoniens bénéficiaires de l’aide au
logement,
14000 enfants bénéficiant de l’allocation familiales,
Sur la fiscalité :
La mise en place de la Contribution Calédonienne de Solidarité (
cette taxe de 1% sur l’ensemble des revenus) a permis de compenser une partie de ses
dépenses sociales. Et on peut noter
aussi l’engagement des discussions sur la TGC
( taxe générale de la consommation) , qui constitue une des mesures de l’agenda
social) , la TGC fera prochainement l’objet d’une proposition de projet de loi du pays.
Une des mesures prises aussi par le gouvernement Germain dans le cadre des
économies à réaliser : c’est la
réduction de 15 Milliards des dépenses de fonctionnement du gouvernement en
2016.
Un
bilan contesté par les républicains en ces termes ( les Nelles du 07/04/2016) une gouvernance
calamiteuse , un gouvernement élus avec
les voix du Palika et d’une partie de l’UC ,mais je cite les
républicains : « cette
alliance fait l’objet de contreparties dont le cadeau fiscal à la SMSP de deux milliards
avec une mainmise du politique sur l’économie avec le renforcement des
protections de marché. - les comptes
sociaux dans le rouge , des recettes fiscales en berne avec des entrepreneurs
de plus en plus méfiants. Mais malgré ce bilan cinglant , les républicains
n’ont pas toutes les cartes en main pour pouvoir renverser le gouvernement. (
chose qui ne sera possible seulement en juin soit 18 mois après la mise en
place du gouvernement Germain). Donc d’ici Juin on peut s’attendre à
d’éventuels changements puisque les textes autorisent de nouveau la possibilité
de faire tomber le gouvernement.
On notera tout de même qu’il y a eu deux
départs de ce gouvernement depuis : le ministre en charge de
l’enseignement : Mr Jean LEOPOLD alors ministre en charge de
l’enseignement , et récemment Mr Thierry CORNAILLE ministre en charge du budget
et de l’énergie.
Deux ans après quel bilan pour la
mairie de Nouméa ?
Elue
depuis deux ans au poste de Maire de la ville de Nouméa , Sonia Lagarde nous
livre quelques grandes lignes de son bilan .
Pour ce qui nous concerne nous retiendrons :
1/
la redynamisation des maisons de quartier,
2/
un « plan marshall »pour la sécurité avec la mise en place d’une
brigade supplémentaire avec 8 agents en
plus,
3/de
nouvelles parcelles pour les jardins familiaux , et enfin
4/
pour la redynamisation du centre ville : on notera l’amélioration de
l’éclairage public, la multiplication des accès wifi, la réfection des réseaux
d’eau et d’assainissement.
Des actions certes mais pas de
changement en profondeur dira les Nouvelles Calédoniennes dans son édition du
20 avril 2016, simplement une volonté de marquer son empreinte. Sonia dispose
de 4 ans pour réaliser une des grandes orientations de son programme
électoral : réduire la fracture sociale.
Après ces deux bilans, nous passons au dossier brûlant
des listes électorales qui continue à animer les débats .
En effet une situation qui pose problème :4000
dossiers signalés comme anormalement inscrits su les listes spéciales, par les
indépendantistes, les experts ont ramené les chiffres à 1062 , et pour finir
sur les 325 dossiers pointés comme réellement menacés de radiation, seuls 50
feront l’objet d’une décision d’annulation par le tribunal administratif. Durant
l’instruction du dossier , sur demande
du tribunal, l’Etat a fourni les procès verbaux des commissions administratives
, ce qui a valu un levé de bouclier des républicains , qui ont qualifié cet
acte de l’Etat ( les Nelles du
18/04/2016) comme une erreur qui
pourrait avoir de graves conséquences
Et pour terminer en beauté : on apprend que
l’Etat engage un pourvoi en cassation pour annuler les décisions de
radiation. On retiendra tout simplement
que sur ce dossier au vu des données que
nous venons d’évoquer , les indépendantistes ont perdu la bataille , mais le
travail engagé sur la fraude électorale aura eu le mérite de démontrer que la
loi n’est pas forcément bien respectée
s’agissant de dossier de cette importance, mais aussi prouver qu’il y a
une veille au respect des textes. Car la prochaine étape c’est la constitution
de la liste référendaire
On note par ailleurs que dans le camp
indépendantiste : il y a deux discours celui qui continue à encourager la
veille juridique , pour le contrôle des listes , et celui qui prône le travail
à faire au niveau du terrain pour convaincre les 30 000
abstentionnistes à voter pour le
référendum et les non inscrits à faire les démarches pour être sur les 3
listes : générale, provinciales et référendaire. Le comité des signataires
qui s’est tenu à Paris en février 2016 a acté la fameuse formule :
politiquement clos sur l’affaire des listes électorales. Mais la politique et
le juridique sont malheureusement deux domaine bien distinctes avec des règles
bien différentes. Autre point pour alimenter cette contestation sur les listes
électorales : les 25000 kanaks de statut coutumier non inscrits sur les listes générales.
Ainsi plus on y
va on a l’impression que l’Etat nous montre une autre facette . Un détail que la DUS relèvera dans un communiqué diffusé la
semaine dernière , en ces termes : « l’Etat veut réduire au silence
une opposition juridique qui traduit
néanmoins une opposition de plus en plus populaire » Plus loin ce même
communiqué parlera de manœuvres typiquement coloniales et sournoises de l’Etat
colonial »
Et sur l’automaticité des inscriptions on rappellera
que les conclusions du comité des signataires de Juin 2015 confirmés en février
2016 cette automaticité n’est valable que pour les natifs, alors que les kanaks
de statut civil coutumier doivent faire la démarche de s’inscrire sur la liste
électorale générale.
Ce dossier prend place également dans le discours du
premier ministre français , Vals arrivé en Kanaky depuis ce vendredi
29/04/2016. Lui parlera des démarches minoritaires, des escarmouches inutiles
ou encore de combat d’arrière garde,
pour qualifier tout le mouvement engagé autour des listes électorales , puisque
les choses ont été bouclées à Paris lors du comité des signataires en février
2016.
Le président du groupe UC flnks et nationalistes au
congrès a malgré tout rappelé ( je cite) que le politiquement clos a été longuement
débattu à Paris, parce que les indépendantistes savaient qu’en arrivant ici ,
les militants allaient poser des questions là-dessus, parce que les
indépendantistes ne pourront pas faire autrement que d’être extrêmement
vigilant sur la procédure d’établissement des listes provinciales et
référendaires. Or les premiers chiffres nous posent problème.
Le président du
groupe UNI lui marquera un point de vigilance en ces termes : Attention à
la représentativité, à la
légitimité ». Les partis de droite eux vont saluer ce qu’ils appellent le
volontarisme politique du premier ministre. Certains n’ont pas hésité à
spéculer sur la référence que fait le
premier ministre à Michel Rocard, ( sur le rôle qu’il a joué dans l’histoire
politique du pays) , pour placer l’idée
de la construction d’une autre
solution pérenne pour la Nouvelle calédonie. Chacun
aura compris à sa façon cet appel à la
responsabilité que le premier ministre a fait aux élus locaux par rapport à l’avenir du
pays.
Ce que l’on
retiendra c’est qu’entre les positions tranchées, il y a toujours ces discours
qui relèvent un peu de la politique
spectacle et qui arrivent bien à
amadouer l’opinion publique avec des termes qui semblent dire en final oui mais
… Même si cela est dit timidement en fin de discours.
L’Avenir
institutionnel du territoire
Le premier ministre après avoir appelé à la
responsabilité , a réuni dès vendredi soir ( 29/04/2016) le comité de pilotage
composé des partis politiques représentatifs des deux camps ( indépendantiste
et non indépendantiste) pour discuter de la méthodologie du calendrier. Car ce
sera au prochain comité des signataires prévu en septembre que l’on saura plus
sur la teneur des ces réunions des hautes sphères. C’est maintenant que les
discussions politiques devront débuter pour définir ce que pourrait être
l’après 2018 sachant que ( dixit mr
Vals) le référendum de fait ne construit pas le consensus,. Sur ce dossier, La classe politique locale
semble au travers des différentes interventions des présidents de groupe ,
apprécier la teneur du discours avec toujours des interventions qui
viennent lever le petit doigt pour
rapporter à l’Etat qu’il y a des gens qui disent ou signent des choses à Paris,
et dès revenus au pays, font ce qu’ils veulent quitte même à enfreindre les
orientations actées à Paris …..Voilà pour ce qui est du chapitre politique.
Sur le plan économique
Le premier ministre était aussi attendu par la classe
politique locale sur la question de la
SLN , mise à mal par cette crise des cours du Nickel qui se
prolonge. Et pour rappel : la
SLN perd d’après les derniers chiffres : 2 Milliard par
mois et 31 milliards de déficit en fin 2015.
Mais dans ce dossier la calédonie est aussi impliquée du fait des 34% de
part détenu par la Sté
territoriale calédonienne de Participation industrielle ( la STCPI) et donc la
proposition en final de l’Etat c’est un prêt de 24 Milliards, reste donc à la STCPI de se prononcer au
prochain conseil d’Administration prévu pour le 09 Mai.
Le PDG d’Eramet
Mr Buffet semble lui rassurer les ouvriers que Eramet ne lachera pas la branche
Nickel , mais en même temps le premier ministre n’a pas fait mention d’une aide
éventuelle de l’Etat à Eramet. Et enfin le premier ministre a rassuré les
calédoniens sur une garantie de 800 Millions que l’ Etat apportera dans le
dossier financement de la centrale électrique. Dans ce dossier l’Etat fait de
nouveau appel aux partenaires locaux tels : la SLN, Enercal et la STCPI, pour participer au
financement de cette centrale, ce qui allègera les comptes d’Eramet. Et enfin Mr
VALS a évoqué la nécessité des mesures de gestion interne : la réduction
des coûts , et l’amélioration de la compétitivité .
On mesure là la finesse du discours de ce haut
responsable de l’Etat , l’appel à la responsabilité des élus politiques, peut vouloir
signifier aussi , gérer vos problèmes avec vos propres moyens.
Et pour rester dans le secteur mines dans son édition
du 01/04/2016 l’hebdomadaire DNC parle d’un délai supplémentaire pour KNS. Lors
de son dernier entretien avec la
Ministre de l’outre mer
George Paul Langevin, Yvan Glasenberg indique qu’aucune décision ne sera
prise d’ici la fin de l’année concernant la Nouvelle Calédonie,
ce qui prolonge donc le délai de juin comme annoncé il y a quelques mois de
cela. En contrepartie la multinationale attend
le remboursement des sommes liées à la défiscalisation de la seconde
tranche de la centrale électrique de l’usine Nord soit un montant qui
avoisinerait les 3.5 Milliards . Je referme là l’actu sur le secteur nickel.
Quant à l’usine du Sud on apprend que la société
métallurgiste SUMITOMO Metal Mining a vendu le 29/03 dernier , la totalité des
actions ( 7.6%) qu’elle détenait dans le complexe industriel de Nickel de Valé.
La dépêche de Londres précisera que ces actions ont été rachetées par Valé. Les raisons de ce désengagement de Sumitomo ,
Valé NC n’a pas pu répondre à leurs besoins en production commerciale de nickel ».
Le montant de la cession des 7.6% des parts de Sumitomo se monte à 70 Millions
de dollars. La conséquence de désengagement : Valé se retrouve à détenir
95% des parts dans l’usine du Sud.
Pour terminer la rubrique économique nous irons lire un chapitre dans les Nouvelles
de l’économie l’édition du mois d’Avril pour vous dire un mot sur l’économie bleue. Alors l’économie
bleue ce sont toutes les activités économiques liées à la mer : le
tourisme, la pêche , le transport , l’aquaculture , la recherche etc….
A l’heure où certains industriels s’interrogent sur
l’avenir de leur usine, le temps est venu de se tourner vers d’autres activités
dont l’économie bleue qui jusque là a été plus ou moins délaissée au profit de
la monoproduction du nickel. Mais
n’oublions pas que la
Calédonie est d’abord une île donc entourée par la mer.
Quel est le poids de l’économie maritime : selon une
étude de l’IEOM les produits de la mer représentent 1.5% de l’ensemble des exportations, 3% des
entreprises calédoniennes participent à l’économie maritime pour un effectif de
1400 salariés (soit 2% des salariés du territoire) . C’est peu, diront certains , mais l’économie maritime
reste très peu développée au regard de son potentiel.
En effet la
diversité des activités de l’économie bleue témoigne de fait du volume des
équipements à compléter, ou encore des cadres juridiques et réglementaires à
mettre en place pour que les retombées bénéficient aux collectivités et aux
populations locales, et enfin de l’organisation pour une optimisation de ses
potentiels touristiques.
Actuellement des recherches sont engagées sur la ponte
des coraux avec les conséquences actuelles du réchauffement climatique , ou
encore des états des lieux et inventaires sur la biodiversité marine mais ces
recherches doivent pouvoir servir aux collectivités et aux acteurs économiques
du Pays.
L’activité
croisière qui s’accélère comme le titre les Nouvelles de l’économie de ce mois
d’avril 2016 : des touchées qui saturent , pourquoi ne pas rouvrir
d’autres touchées comme Poum dans le nord pour favoriser le rééquilibrage. Mais il y a
encore des efforts à faire en terme d’équipement , et l’amélioration des
conditions d’accueil.
Des idées émergent au vu du potentiel dont dispose le
pays : Faire de Nouméa un port de
départ d’une croisière, une idée qui rapporterait gros au pays car les
touristes passent en général une ou deux nuits ici et le taux de retour dans les pays visités
est estimés à 30%. En termes de retombées , elles sont pratiquement multiplié
par 40 rapporte la CCI
, selon un rapport fait par une compagnie néo zélandaise.
Sur l’existant :
Un premier chiffre : sur Lifou les retombées des
croisiéristes sont estimées à 200 millions par an et multipliées par 4 dès lors
que Drehu a décidé d’accepter les dollars australiens.
Des études ,
des rapports, des structures comme le cluster maritime de Nouvelle Calédonie,
des idées avec des organismes bien impliquées dans l’activité économique du
pays comme la CCI
, l’économie bleue pointe progressivement ses besoins , une stratégie efficace
et un relais politique contribueraient à voir via cette économie bleue ,
d’autres alternatives possibles pour le développement économique du pays.
Et pour un comparatif:
Quelques chiffres de l’économie bleue chez nos
voisins : en Polynésie les produits de la mer représentent 80% des
exportations soit plus de 10 Milliards de francs , 12% des exportations au
Fidji et 13% aux Iles Salomons ; Contre seulement 1.5% en Calédonie.
Naku
press : Mise en ligne le 04 mai 2016
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