12 janvier 1985 - 12 janvier 2025 , 40 ans déjà , le peuple kanak se souvient . Chaque année cette date est commémorée par les militants nationalistes kanak . C'est en fait l'anniversaire de l'assassinat d'un des leaders indépendantistes , ce pour avoir osé brisé une urne dans une mairie . La population du pays était conviée aux urnes pour des élections territoriales . Mais ce coup de hache sur l'urne a été aussi un coup d'arrêt porté à un discours de la France qui n'a pas cessé de balloter la revendication d'indépendance exprimée par le peuple kanak , par une valse de statut pro français et pire avec un corps électoral donnant la majorité aux anti .
A un moment donné dans la gestion d'une idée qui vient contester un système dominant , il faut savoir considérer la teneur de ce discours , et lui accorder une bouffée d'oxygène à défaut de se voir soumis à une situation qui remet tout en cause. C'est un peu ce qui s'est passé. D'ailleurs cette date du 12 janvier marquera un tournant dans le discours de la France , qui par vents et marée, a tant bien que mal , essayé de prononcer le mot indépendantiste via ses valets en poste dans le pays à ce moment là .
Quelques mois plus tard, après ce janvier 1985 , on a vu naitre une loi , pour modifier le découpage du pouvoir administratif du pays , en région . Il s'agissait de la Loi Fabius-Pisani , mise en place le 23 août 1985 . Enfin cela était une solution primant l'angle spatiale , du fait que la population kanak est éparpillée dans l'ensemble du pays , notamment au Nord , au Centre et dans les Iles. Les Kanaks feront leur premier pas dans la gestion administratif d'un périmètre plus étendue que celle des tribus , voire même de la commune .
On retiendra le coup de hache pour arriver à ce premier niveau de décentralisation du pouvoir. Pour autant la question du corps électoral n'était toujours pas modifié. Tous les paramètres ont été visité pour proposer ce découpage en région. 3 ans plus tard après l'instauration de cette loi Fabius-Pisani , il y a eu la signature des accords de Matignon Oudinot , ouvrant une période de 10 ans à l'issue de laquelle la population devait se prononcer sur l'accession à l'indépendance du pays . Le débat sur le corps électoral était toujours là en bruit de fond dans les déclarations des indépendantistes.
D'un corps électoral restreint on est arrivé à un corps électoral glissant , gelé , bref , ce débat qui continue à animer les discussions avec l'Etat Français dès lors qu'il s'agit d'élection portant sur l'avenir du pays .
Le droit de vote dans un pays , constitue le socle de la démocratie , mais laquelle de démocratie , dans un pays colonisé , et où le peuple originel a été rendu minoritaire par des flux migratoires massifs , justifiés par un certain niveau de développement économique du pays . Le débat a glissé depuis , pour positionner le curseur sur la notion de citoyenneté , mais les derniers évènements de mai 2024 réinterroge cette trajectoire . Ce concept de citoyenneté , du vivre ensemble est répété à chaque conclusion des déclarations des uns et des autres , mais le niveau des inégalités sociales dans le pays , fait que ces slogans , parfois vite pliés dans un document ont du mal à se donner un sens d'une manière sereine et pérenne dans la société calédonienne.
Attendons le prochain accord politique pour en savoir plus sur le nouveau contour de ce débat , qui comme évoqué , plus haut , traverse le temps . A quand le point final ????
Naku press : publication du 21 janvier 2025
