mercredi 29 octobre 2014

KANAKY : de la contestation dans l’air en prévision de la visite du président de la répubilique française : François HOLLANDE.





A 15 jours de la venue de François HOLLANDE en pays kanak , la droite locale utilise toutes les opportunités médiatiques pour crier des évidences  pour leur camp : le maintien de la Nouvelle Calédonie dans la France.  C’est bien cela l’essentiel à retenir , et on dira qu’en fait rien n’a avancé du tout de leur côté . Depuis ils ont habillé cela avec des déclarations fracassantes à un moment de l’histoire de l’Accord de Nouméa par des propos : « l’ADN un véritable processus d’émancipation ou même de décolonisation »  - large autonomie, une petite nation dans la grande nation etc…. Bref des propos pour être dans le « mouv » comme dirait le langage de la rue .

2014 c’est la dernière mandature de l’Accord de Nouméa , le camp indépendantiste reste ferme sur ses positions : le respect de l’accord de Nouméa , et donc de tout ce qui est prévu dans son calendrier politique. Malgré les propos de nos leaders , exploités par la presse , comme divergents , tous ont réaffirmé le respect de l’objectif : l’indépendance et la pleine souveraineté du pays.

Le président Hollande dont la candidature a été soutenue par certains partis indépendantiste, est bien évidemment considérée comme celui qui va tout organiser pour le « largage » de la Nouvelle Calédonie.  Paris a toujours renvoyé la question de l’avenir de la Nouvelle Calédonie aux calédoniens , une posture que des partis du camp indépendantistes contestent ouvertement pour dire que l’Etat colonisateur ne joue pas son jeu,  mais en même temps : nous arrivons à un moment où l’Etat français est acculé à engager la discussion avec le peuple colonisé. Les indépendantistes ont signé l’Accord de Nouméa , mais n’ont jamais renoncé à leur objectif premier. Donc même si la social démocratie a surfé à un moment donné sur cette adhésion des indépendantistes à cette posture de dialogue , il n’en n’est pas pour autant question d’occulter dans les discussions la question fondamentale de la décolonisation de ce pays.

A quelques jours du 18 Novembre , le mouvement indépendantiste pose encore le débat sur les listes électorales en prévision du référendum. On se rappelle que la hache sur l’urne , c’est aussi pour dire que l’outil démocratique que sont les élections peuvent parfois canalyser l’expression populaire de part la définition du corps électoral, ou encore la question à laquelle le vote doit répondre. Le mouvement indépendantiste ne transigera pas sur ce point , car nous sommes maintenant rendus  à l’heure où notre peuple doit se prononcer sur l’avenir institutionnel du pays , et c’est la suite logique du combat porté par le mouvement indépendantiste depuis. Par tous les moyens institutionnels et politiques , le mouvement indépendantiste a redessiné le pays, et continue à le faire ; cet accord politique qu’il a signé avec l’Etat colonial et ses partenaires locaux , lui donne un premier rendez vous à ce référendum de 2018.

Les agissements de la Droite locale, sont classiques dans de telles situations. Mais il y a des choses qui de fait vont acculer les réflexions à la nécessité d’admettre que désormais le pays devra faire avec ses propres moyens, et ce n’est rien d’autre que la posture d’un pays souverain. La logique pays que les indépendantistes ont toujours porté dans la gestion des affaires, vient maintenant afficher au grand jour toute sa pertinence . Le tout dernier dossier qui illustre  cela , le débat d’orientation budgétaire qui a eu lieu hier. La petite gestion à la bonne franquette pour servir son électorat sonne sa fin. Les indépendantistes parlent de coordination entre les collectivités, ou posent le débat plus sous un angle politique avec la nécessité d’un minimum de cadrage faisant allusion au schéma NC 2025 , alors que  ceux d’en face vont eux  arroser l’opinion publique par des bonnes leçons comptables occultant les débats de fond.

Comme on a su trouver une issue à des situations que l’on a crée pour faire avancer nos revendications, le mouvement nationaliste kanak usera de toute ses forces pour pousser la dernière ligne droite.

Naku press : Mise en ligne le 28 octobre 2014