lundi 8 janvier 2024

BONNE ET HEUREUSE ANNEE 2024 QU ELLE NOUS APPORTE LUCIDITE SINCERITE ET SERENITE POUR UN AVENIR DE PAIX

 

 


BONNE ANNEE A TOUS , merci à ceux qui viennent régulièrement consulter nos éditions .  2024 une nouvelle année ,  avec d’autres enjeux , d’autres perspectives ,  Naku press essaiera d’accompagner cette évolution  , à la hauteur de ses moyens.  

Le pays est à l’aube d’une nouvelle page pour son avenir institutionnel,  les discussions toujours en cours , et tout le monde se retrouve fin 2023 avec des déclarations des uns et des autres , pour alimenter un débat toujours en cours.  Les indépendantistes ne transigent pas sur le fait que  l’accord de Nouméa doit rester le minimum requis  pour toutes perspectives à venir concernant le statut du pays.

La seule décision qu’il faille peut être relever est celle du conseil d’Etat , avec le projet de réforme constitutionnelle avec en toile de fond la question du dégel du corps électoral .  Cette décision a finalement fait très peu de bruits dans le pays , mais elle est bien là , et il va désormais falloir suivre son évolution dans les méandres des hautes sphères de la puissance de tutelle .  Les indépendantistes comptent bien travailler l’opinion de ceux qui seront amenés à décider de la suite à donner à ce projet   de réforme constitutionnelle.

Ce qu’il faut désormais retenir , c’est que les indépendantistes ont réussi jusque là à déjouer les différents calendriers fixés par l’Etat . En témoignent les nombreux déplacements des personnalités françaises dans le pays  en 2023.  Une preuve concrète que l’on peut citer ici : les prochaines provinciales prévues normalement en mai 2024 , sont repoussées en décembre 2024.  Cela tout dépendra du calendrier prévu pour la validation de la réforme constitutionnelle .  Rappelons que sans un nouvel accord ,  l’Accord de Nouméa reste valable pour la gestion institutionnelle du pays.

Nous sommes à quelques jours de l’anniversaire du coup de hache sur l’urne de la Mairie de Canala par Eloi Machoro , et on se rappelle juste que derrière cette radicalisation , on retrouve en toile de fond , la question du corps électoral.  Bientôt 40 ans après , ce débat n’est toujours pas clos . Le peuple kanak rendu minoritaire dans son pays , se trouve acculé à user des moyens institutionnels pour éviter qu’il ne devienne une communauté dans son propre pays , au même titre que celles arrivées en NC pour des raisons d’ordre économique et politique .  Il a ouvert le débat sur la citoyenneté calédonienne , depuis Nainville Les Roches en 1983 , une ouverture qui n’a pas été acceptée par la droite locale, cela dénotait déjà , la suite à donner quant à l’évolution des choses dans le pays. Les évènements de 1984 étaient là pour dire que le peuple kanak ne transigerait pas sur sa participation réelle dans la gestion des affaires du pays.  On se souvient que la première proposition de l’Etat français  par la voix d Edgard Pisani a été l’indépendance association , une proposition rejetée en masse par toute la droite locale voire même la population européenne vivant dans le pays depuis plusieurs décennies , nous étions aussi à 5 ans après l’accession à l’indépendance des ex Nelles Hébrides devenues Vanuatu .

Le mot indépendance prend progressivement place dans les discussions , avec diverses interprétations suivant les enjeux , et on arrive en 1988 pour la signature du premier accord politique : Matignon Oudinot avec cette main tendue pour une intégration réelle des kanaks dans le développement économique du pays .  L’illustration concrète de cette période est la cession de la SMSP aux indépendantistes , une société qui fera germer l’idée d’une usine de transformation de minerai sur place, avec par la suite la création de l’usine du nord .

10 ans plus tard , en 1998 , ce fut la signature d’un nouvel accord : celui de Nouméa , qui lui est qualifié de fait , comme un processus d’émancipation politique du pays .  Ses spécificités : le transfert de compétences y compris celles régaliennes avec une consultation référendaire, et la mise en place d’un exécutif local : le gouvernement collégial.

Le partage du pouvoir est finalement institutionnalisé mais avec toujours un corps électoral réglementé. D’ailleurs la NC est exemplaire en la matière, elle dispose de 3 communautés électorales : les communales , les provinciales , et le référendaire .

Une fragmentation du corps électoral , qui signifie qu’ici nous ne sommes pas dans une région ou un département de la France , ici il y a une histoire , et il y a une légitimité celle du peuple kanak qui refuse d’être mise en minorité par les beaux principes de la démocratie ( car les règles du jeu ont été faussées dès le départ - a relire l’histoire de ce pays) .  C’est bien de cela dont il est question derrière ces longues discussions qui continuent encore de nos jours .

Par la signature de ces différents accords politiques, le peuple kanak a  pour ambition de partager son pays , avec les arrivants , mais à la seule condition qu’il ne disparaisse pas des « radars » en tant que peuple .   Beaucoup de choses sont entreprises dans le pays pour aller dans ce sens , mais cela reste timide , car tant que le cadre réglementaire reste le même , eh bien les adaptations sont très souvent inaudibles ….. La réalité du terrain finit par démontrer de fait les limites de ces belles déclarations tenues par certains pour « amuser la galerie ».. Il y a aussi ce qui se dessine derrière soit -disant des bonnes actions : suivez mon regard : « le génocide par substitution » , la subtilité le « silencieux qui fait des ravages ».

Que 2024 apporte plus de lucidité , de sérénité , de sincérité dans les débats pour que ce pays que nous appelons Kanaky et Kanaky  Nouvelle Calédonie pour d’autres , puissent évoluer dans la paix et le respect de chacun.

SANTE FORCE ET COURAGE POUR UN NOUVEAU PAS DANS CETTE LONGUE MARCHE VERS L EMANCIPATION DE NOTRE PAYS !!!

Naku press : Editions du 08 Janvier 2024