lundi 18 avril 2016

AU FIL DE L EAU …………. Au loin le soleil levant de Kanaky !!!


A deux ans de 2018 , certains tambours commencent à rythmer la marche de la dernière ligne droite … Mais où sont passés les vrais intéressés ????

L’Etat , la droite locale , le monde des intellos , tous ont de différentes manières commencé à placer leur réflexion sur les étales des lieux publics via les médias , ou encore dans les espaces où les citoyens lambda  sont invités  à venir se ressourcer . Ente le débat autour des listes électorales , la situation du nickel , ou encore le calendrier des travaux  sur l’avenir institutionnel , l’opinion publique est bercée par des propos qui vont du radicalisme politique, du formalisme , du verbalisme , bref tout pour faire comprendre qu’il y a une chose qui se prépare. Oui effectivement nous sommes à deux ans de la première date qui va marquer l’histoire politique du pays : le référendum d’auto détermination.  L’Etat français , la puissance de tutelle , lui respecte à la lettre le calendrier des travaux sur les compétences régaliennes et autres thèmes relatif à l’avenir institutionnel du pays, après le président du Sénat , prochainement nous attendons la venue du premier ministre . Donc nous comprenons que les personnalités françaises vont défiler pour venir confirmer des positions, avec toute la bénédiction de la presse locale, qui se charge d’ailleurs bien de mettre les couches qu’il faut pour prouver à tous que l’Etat est bien présent dans le dossier calédonien. Quant à la droite locale, elle a déjà pris le pas de la transformation obligée des courants politiques traditionnelles, et elle est désormais déjà en train d’entamer le débat  qui va mesurer le niveau de divergence ainsi que les points de convergence. Oui pour la diversité des points de vue mais sur l’essentiel à savoir le rattachement à la France, la convergence reste le maître mot de la conduite à suivre . Le monde intellectuel toujours à l’affût de la virgule qu’il faut préciser pour clarifier certains propos ou encore des positionnements, va multiplier les conférences , les causeries comme pour organiser l’apport de la réflexion faite à distance loin du service des plats réchauffés , d’ailleurs devenu classique au niveau de la classe politique locale. Mais l’intellectuel apporte sa contribution à ce débat qui continue à se construire pour essayer de poser le socle qui pourrait être la charte de la nouvelle nation. 3ème accord, projet de société différentes appellations pour dire qu’il y a encore un point d’interrogation à laquelle nous n’avons pas de réponse claire : c’est quoi après 2018 ….

Côté indépendantiste : entre doctrine nickel , plan Marshall , un congrès avec une motion unique voulant donner le ton et qui quelques jours après,  a de nouveau laissé place à l’expression des divergences restés en suspens , ou du moins à discuter , comme dicté par cette motion unique.  Un monde indépendantiste qui semble être bien timide ou encore englué dans le méli mélo de l’économie pour donner l’impression d’occulter l’importance du discours à construire pour donner de la lisibilité , à ce qu’il veut pour le pays de demain. Indépendance, pleine souveraineté ce ne sont que des mots , mais que met-on derrière cela ? Il y a comme un silence bien inquiétant dans la vallée. Ou alors faut-il comprendre l’ambiance actuelle comme l’expression d’une stratégie, qui consiste à se contenter de dire que nous allons jusqu’au bout de l’Accord de Nouméa. Chaque chose en son temps, comme dirait un professeur d’université bien connu dans le pays : les kanaks sont mono tâches.  Mais le silence dans le monde kanak est aussi une forme d’expression, ainsi laissons les clairons sonner , et attendons le moment venu pour montrer notre destination. Mais depuis l’ouverture de la société avec les technologies modernes de la communication, ce silence , stratégique pour certains, pour d’autres c’est le temps d’aller comprendre un certains nombre de choses , d’écouter ce qui se dit, de se faire sa petite synthèse et tirer sa propre conclusion , pour finalement adopter une attitude qui peut ne pas être celle attendue ou souhaitée par l’option indépendantiste. Dans une société où tout est rythmé par la communication , le silence aura du mal à démontrer sa pertinence dans l’appréciation des situations.  La voix de Jean Marie Tchibaou des années 80 pour parler au peuple , sa capacité de sortir de sa maison UC pour parler au nom de son peuple, cette posture là n’existe plus , le monde indépendantiste semble bien pris dans l’engrenage , voir même minée par la politique politicienne , alors que le combat n’est pas encore à son terme. Le marxisme contre le socialisme mélanésien basé sur la coutume et la religion, ou encore la doctrine contre la loi du marché , des mots qui se heurtent dans les discours tenus de part et d’autre , mais le peuple comprendra seulement indépendance pour Kanaky, mais avec qui et pour quel système de santé, de protection sociale, de système éducatif , de développement économique ….. Pour le moment , comme dirait l’autre , nous savourons l’igname nouvelle , et c’est le temps social qui a souvent du mal à faire ménage avec le temps technique de celui qui vient d’ailleurs et pourtant !!!!

Une petite réflexion à poursuivre : un recul , un temps, une interprétation , rien n’est jamais neutre ou indifférent dans un processus , qui depuis un moment à attirer l’œil des observateurs et des médias.

Naku press : Mise en ligne le 18 avril 2016