jeudi 25 octobre 2018

Pour assurer son avenir, la Nouvelle-Calédonie doit réformer son économie



Par les temps qui courent , Naku press vous propose à la lecture cet article paru dans  la revue "Les échos" dans son édition de mars 2017. Par moment il est toujours bon de revenir sur ce qui s'est dit dans un passé récent pour constater que les choses n'avancent pas vite dans ce pays, et que la plupart des dossiers est avant l'enjeu des rapports de force politiques présents dans le pays.  Cet article re confirme les orientations dites à plusieurs reprises par les indépendantistes : la diversification de l'économie, la réforme fiscale etc.... Bonne lecture.

Dans une note, le Conseil d'analyse économique fait plusieurs propositions pour sortir l'île de l'ornière.
La Nouvelle-Calédonie est confrontée à une double incertitude : celle de son avenir institutionnel à l'approche du référendum d'autodétermination de 2018 et celle de son économie contrainte de se diversifier pour éviter que les cours du nickel ne l'entraînent dans leur chute. Dans une note que se sont procurée « Les Echos » et publiée ce jeudi, le Conseil d'analyse économique (CAE) suggère notamment la création d'un fonds souverain destiné aux générations futures, la mise en place rapide d'une Haute Autorité de la concurrence et le lancement d'une réforme fiscale ambitieuse. Toutes ces mesures sont en discussion depuis de nombreuses années, mais n'aboutissent pas pour des raisons politiques.

Hausse des inégalités
Véritable serpent de mer, le fonds souverain a été proposé dès 2003 par Anne Duthilleul, chargée de mission de l'Etat pour les grands projets nickel, mais il a buté sur les réticences des industriels, qui refusaient tout nouveau prélèvement au nom du Pacte de stabilité fiscale. La Haute Autorité de la concurrence, à l'étude depuis 2012, a été officiellement créée en avril 2016, mais elle attend toujours la nomination de ses membres. La taxe générale pour la consommation (TGC), une sorte de TVA locale, a bien été décidée en 2015 pour mettre fin au millefeuille de taxes empilées au fil des temps, mais son vote au Congrès a été retardé et elle est désormais prévue pour juillet 2018.
« Depuis 1991, le niveau de vie moyen s'est beaucoup accru, mais le taux de pauvreté n'a pas reculé, tandis que les inégalités ont augmenté ", constate le CAE, qui préconise une plus grande solidarité, via une réforme de la fiscalité, actuellement jugée « très peu redistributive ». Là encore les résistances sont fortes.
Heureusement, la Nouvelle-Calédonie peut compter sur les transferts de l'Etat, beaucoup plus stables que les revenus du nickel liés aux caprices du London Metal Exchange (LME). « A environ 13 % du PIB calédonien, ils représentent quasiment le double de la part du nickel dans l'économie en 2011 », note le CAE. Le rôle d'amortisseur de l'Etat a récemment été confirmé par l'Institut de la statistique et des études économiques de la Nouvelle-Calédonie (ISEE-NC) : tandis que le nombre de salariés a reculé de 1,2 % au quatrième trimestre 2016 dans le secteur privé, il a progressé de 1,8 % dans le secteur public. « Les renforts annoncés par l'Etat ces derniers mois, via ses ministères de la Défense, de la Justice et de l'Intérieur, expliquent en partie ces progressions d'effectifs ", explique l'ISEE-NC.

Correspondante à Nouméa Anne Pitoiset
Mars 2017
 Publication du 25 octobre 2018