Néa le 09/02/2012 : présentation programmation 2012 |
Djiido en langue fwai est l'aiguille qui sert à attacher les bottes de paille sur le toît de la case traditionnelle. Cet outil est indispensable à la construction du foyer : il unifie les bottes qui représentent les différents clans ou ethnies; il permet de s'abriter des intempéries; il permet également de rassembler différents intérêts et courant de pensée au sein d'une même case. En nommant ainsi la radio, Jean-Marie Djibaou lui a attribué une âme. Comme l'aiguille, Djiido est indispensable à l'unité du peuple kanak et à la construction du pays.
Si le nom de la radio porte une résonnance symbolique forte, c'est aussi à cause du contexte dans lequel la radio a vu le jour, sous l'égide du FLNKS, un certain 24 septembre 1985. Il s'agissait alors de porter fièrement la voix des anti-colonialistes et des progressistes face à la propagande de l'Etat français et de la droite réactionnaire locale. Ainsi l'orientation de la radio Djiido ne pouvait être que résolument engagée. Le 24 septembre 2005, Djiido, radio associative et libre, fêtera ses 20 ans. Son histoire fait partie intégrante du mouvement kanak qui lutte pour son émancipation et sa liberté depuis le 24 septembre 1853.
Aujourd'hui, comme pour les Accords de Matignon signés en 1988, Djiido ne peut que s'inscrire dans les grandes orientations de l'Accord de Nouméa. A ce titre, elle a pour ambition de faciliter la compréhension de l'Accord et de contribuer à ce que les citoyens s'approprient ce même Accord.
Fidèle également à ses engagements initiaux, Djiido demeure un flambeau au service des populations organisées dans la défense et la promotion de lendemains meilleurs dans la vie quotidienne que ce soit au niveau de l'éducation, de la santé, du logement, de la culture ou du développement durable.
Elle défend et défendra toujours les aspirations des kanaks et des exploités, et elle doit aussi s'adresser à toutes les communautés du pays qu'elles soient caldoches, océaniennes, européennes et antillaises pour les plus importantes.
Djiido est une radio pluraliste; les programmes sont d'ordre divers : politique, culturel, éducatif, social, économique et religieux. Elle traite de la société calédonienne dans sa globalité : un fait particulier décrit et commenté ne peut être compris et appréhendé s'il n'est pas traîté et replacé dans un contexte bien précis. Les programmes sont exempts de toute discrimination raciale, religieuse, philosophique et sexiste. Elle soutiendra les programmes et les informations qui font la promotion de l'identité kanak et de la citoyenneté.
Une autre dominante de cette ligne éditoriale : l'objectivité. Née pour récuser la désinformation la plus méprisante, Djiido se doit d'être exemplaire dans le traitement qu'elle effectue de l'information. Indépendants de toute pression, les journalistes doivent vérifier la véracité de toute information.
Ainsi, non seulement, la radio décrit une situation, un fait ou un événement donné pour les auditeurs mais elle rapporte, le cas échéant des solutions disponibles à ces mêmes auditeurs. Conscients de l'influence qu'occupe une radio comme Djiido auprès des citoyens, les journalistes et les animateurs s'engagent à ne promouvoir ni violence ni être complices de manipulation politicienne et autres de quelques bords que ce soit.
De plus, issus d'une culture qui lutte contre l'esprit de marchandisation à outrance, les journalistes et animateurs s'engagent également à respecter la dignité de la personne humaine. Toute personne a une famille et/ou appartient à un clan. La ligne déontologique des journalistes est insipée de la convention collective française et du code de déontologie du Quebec.
Si l'ancrage dans les réalités politiques, économiques, sociales, culturelles et coutumières du pays est important, radio Djiido se doit, tout naturellment, d'être plus qu'attentive à la situation économique et sociale des autres pays de la région du Pacifique. Le rendu des informations issues de l'Océanie doit être un réflexe naturel.
Djiido valorise les relations de coopération dans tout les domaines entre les pays de la région du Pacifique et la Kanaky, en particulier avec les pays membres du Groupe Fer de Lance. Fidèle à ses convictions progressistes, Djiido se fera l'écho des mouvements populaires et des individus qui se battent dans leur pays pour leur propre émancipation et celle de l'ensemble de leurs concitoyens. De ce fait, le personnel de la radio Djiido entretient des relations avec des confrères de la région partageant les mêmes convictions. Djiido est membre de l'association des journalistes du Pacifique, la PINA (Pacific Islands National Association).
Pour ce qui relève des nouvelles internationales, radio Djiido se doit de trier et de sélectionner ce qui sera diffusé sur les ondes. Cette sélection s'effectuera selon un critère bien spécifique.
Ainsi, face aux flots d'informations déversés en permanence et accentués par les moyens modernes de la communication, Djiido privilégie les nouvelles qui relatent les luttent populaires pour l'émancipation des individus, des communautés et des peuples. Ainsi le temps consacré au journal est réparti comme suit : 60% réservé aux nouvelles locales, 30% aux informations de la Région Pacifique et 10% à l'international.
Pour ce faire, Djiido noue des liens avec des radios libres et associatives en France et dans le monde. Pour défendre également ses intérêts Djiido entretient des relations partenariales avec la Confédération Nationale de Radios Libres (CNRL).
Nouméa le 08/08/2005
Néa le 23/01/2012 (devant l'Avenir) |
Le président du Conseil d'Administration d'Edipop
Charles PIDJOT