Deux
chaînes de télévision en plus dans le paysage audiovisuel calédonien, font plus
que roucouler dans les chaumières. L’opinion publique est balayée par des
déclarations voulant donner des leçons au niveau de la gestion des finances
publiques, comme aussi de la propagande politique- oui ces deux projets vont
toucher à ces sujets tabous. Le pays depuis les années 1984 est en pleine
mutation, un contexte donc où la communication devient un sujet encore plus
stratégique que jamais. Les « pétarades » de certains, qui insistent
à revenir à la charge, en allant même jusqu’à parler de solliciter les hautes instances de l’Etat pour barrer
certaines décisions, ne relèvent que de
la pure démagogie, lorsque l’on connait l’arrière pays de ces mêmes
personnes. Mais bon ainsi va la démocratie.
L’arrivée
de ces deux chaînes de télévision est à saluer, car de fait elles affichent des
volontés à travailler autrement l’information dans ce pays. Et la mutation
constatée à tous les niveaux de notre société propose de la richesse, et de la profondeur
dans les problématiques à traiter. La seule chaîne de télévision d’Etat fait un
minimum mais malheureusement l’angle qui consiste à accompagner le pays dans le
processus politique d’émancipation, est loin d’être traité, si ce n’est que de
l’adaptation en essayant de programmer de petites émissions locales. Mais
l’adaptation en termes de communication
peut paraître très plate dans le traitement d’un sujet. Et enfin une chaîne de
télévision d’Etat doit d’abord répondre aux besoins de son maître.
La
polémique engagée entre les deux télévisions n’est pas intéressante en soi, à
part l’idée des finances que l’on pourrait consacrer à ces deux projets en lieu
et place peut-être d’autres projets correspondant à des besoins immédiats de la
population. Là-dessus on peut s’asseoir et en discuter. Mais polémiquer à tel point à en faire presqu’une affaire d’Etat,
c’est peut être aussi dire « pas trop de liberté d’expression dans le pays ».
Jusqu’à ce jour aucun des deux projets n’a dit qu’il n’est ouvert qu’à une
certaine couleur politique, et fermer à d’autre. NC9 parle même de deux
rédactions qui partageront les mêmes locaux. Cela ne veut pas pour autant dire
que la rédaction indépendantiste ne recevra pas un jour sur son plateau un
homme politique de droite. En fait cette volonté de mettre ce projet NC 9 avec
les deux rédactions c’est pour accompagner cet élan enclenché par les deux
drapeaux. Matérialiser une idée c’est une chose, mais on sait tous que le
matériel peut être détruit du jour au lendemain, ce qui dure dans le temps,
c’est la conviction qu’ici dans le pays on peut faire les choses ensemble.
L’objectif de NC9 c’est avant tout de permettre à des gens, des « faiseurs
d’opinion » d’afficher sur chaque évènement la diversité, parfois minime,
mais qui va relever de la subtilité de l’angle choisi pour le traitement du
sujet. C’est tout à l’image de l’Accord de Nouméa, le pari de l’intelligence
comme a dit un leader indépendantiste.
NCTV
a choisi son angle d’attaque, c’est sa liberté. A moins d’être une antenne
officieuse de la chaîne d’Etat, de ce que l’on connaît c’est une chaîne qui a
sa ligne éditoriale. Elle est basée dans le Nord du pays, alors tout le monde
parle d’un outil de propagande du Palika, mais jusque là, elle n’a jamais
affiché cette affirmation. Alors cessons de croire à des choses, des images que
chacun d’entre nous projette en faisant parfois un peu trop de raccourci.
En
fait qui est menacé dans l’histoire ? C’est réellement ceux qui hier
avaient le monopole de ce paysage audio visuel. Mais le temps que les deux
projets se lancent, la chaine d’Etat aura trouvé, qui sait, son nouveau
créneau. Sauf, peut être que dans la baraque les choses vont un peu bouger,
ceux qui ont pris l’habitude de jouer aux petits fonctionnaires, vont devoir
retrousser les manches pour aller à la chasse du sujet qui accroche. Et puis
être à plusieurs sur un même territoire, est une bonne chose pour la
stimulation positive. En effet pour alimenter les dossiers, les porteurs des
deux projets ont travaillé sur la spécificité pour convaincre le CSA. Depuis
hier le 22/01/2013, les deux projets ont eu leur autorisation. Il est
maintenant temps de se mettre au travail , pour que les discours puissent
réellement se traduire sur le terrain en offrant aux téléspectateurs de ce pays
une véritable pluralité de l’information.
Naku press : Mise en ligne le 23/01/2013
Naku press : Mise en ligne le 23/01/2013