Le
samedi 06/04/2013 , les rues de la capitale blanche « Nouméa » ont
quelque peu vibré au son des slogans,
autour de la citoyenneté. Un concept, un
mot , une revendication, un pas vers la nationalité, ceux qui croient à l’évolution de ce pays
vers sa pleine souveraineté ont répondu présent à l’appel du Collectif kanaky
2014. Seulement 600 personnes selon la
police, 1000 selon les organisateurs, peu importe le nombre , le message est de
dire qu’il faut maintenant préciser les bornes juridiques de ce concept. Partout on a parlé de construire un destin
commun mais les réalités disent autre chose, une discrimination latente ,
omniprésente dans les rouages du train train quotidien dans le pays. Nous venons de savourer les joies de la
première coulée de l’usine du Nord, cette grande dame qui restera la fierté du
mouvement nationaliste kanak, le 06/04/2013 (l’histoire nous le confirmera) c’est peut être la
première action d’une longue marche pour construire quelque chose propre à
notre pays. L’espoir est que l’écho de ses
voix qui se sont élevées ce samedi 06/04/2013 puissent aider ceux qui
ont la charge de ce dossier , pour enfin trouver les virgules, les points, les
formules qui conviennent aux exigences réglementaires et qu’enfin chaque enfant
de ce pays quel que soit son ethnie ait la possibilité d’avoir sa carte de citoyen
calédonien. Une carte qui sera le passeport pour l’accès à l’emploi et tout ce que le pays peut offrir
pour le bien être de sa population.
Les
médias locaux , très peu enclin à défendre l’option des indépendantistes,
parleront d’une marche avec des pas discordants , oui c’est le petit détail que
l’on mettra en évidence comme pour dénigrer l’action. Les réseaux sociaux avec leur commentaire ont
eux aussi pris le relais, pour dire au monde, que Kanaky réclame sa citoyenneté
, et qu’elle n’est plus le nième département de la France, que le passeport français ne suffira plus pour
justifier des droits comme en territoire
conquis dans ce petit bout de caillou du pacifique sud.
Le
lundi 08/04/2013 deux militantes du mouvement nationaliste , membre de la commission politique et
citoyenneté du FLNKS sont convoqués au tribunal pour des recours relatifs aux
inscriptions sur les listes électorales spéciales . Une action allant dans le
sens de préciser les choses suivant les
règles prévues dans l’accord de Nouméa. Un évènement qui bouclait toute une
campagne menée par les médias , pour minimiser la portée d’un travail de fourmi
mené par cette commission depuis des années. Ce travail prend une autre
dimension à la veille de 2014 , comme pour dire qu’il y a encore des vestiges
du passé qui doivent partir avec le vent. Et en effet , cela n’a pas tardé, les
mots sont tombés et le plus fort : « apartheid » ou encore
les indépendantistes veulent que seuls les kanaks votent aux prochaines
provinciales. La direction du FLNKS a de suite réagi à ces propos , rappelant à
leurs auteurs, que le peuple Kanak n’a eu le droit de vote que depuis 1946 ,
avant cette date , le kanak était le citoyen de seconde zone – Oui les mémoires
courtes existent aussi ….
Erreur
tactique roucouleront certains ( de tout bord d’ailleurs) mais dès l’instant où
des droits existent , il est normal que leur non respect appelle à la réaction. Oui un dossier à forte
connotation politique, et donc peut être qu’une appréciation relative serait
mieux perçue , mais un rappel est parfois nécessaire.
Cette
action n’en restera pas là , la kanaky inscrite sur la liste des pays à
décoloniser, les deux militantes appuyées de personnalité politique, ont envoyé
une lettre au Comité de décolonisation de l’ONU pour faire état des difficultés
rencontrées dans cette campagne d’inscription et surtout de la complexité des
démarches. Naku press publie ici l’adresse d’un blog qui reprendra
l’intégralité de ce courrier . (http://www.rochwamytan.com/article-courrier-transmis-au-president-du-comite-special-de-decolonisation-de-l-onu-116994448.html)
La carte électorale , l’arme de la démocratie, la
citoyenneté elle qui fixe l’
appartenance au pays : deux dossiers
clés pour animer ces quelques mois qui nous séparent de mai 2014.
Naku press : mise en ligne le 11/04/2013