samedi 14 juin 2014

LE CAMP INDEPENDANTISTE BLOQUE LA MISE EN PLACE DU GOUVERNEMENT AVEC LA BENEDICTION DE LA DROITE, MAJORITAIRE… MAIS QUI COMMANDE RÉELLEMENT ?



Cette semaine était la dernière ligne droite pour la nomination de la vice présidence du gouvernement mais aussi  l’attribution des secteurs entre les différents membres récemment  élus. Les médias n’ont cessé de faire des articles ou encadrés pour annoncer le grand jour, et malheureusement jusqu’à ce Vendredi 13 juin, aucune nomination à la vice présidence, et les secteurs toujours non attribués.

La raison de ce report, n’est autre qu’une dissension entre le Palika et UC FLNKS sur l’attribution du secteur des mines. L’une des ministres UNI s’est exprimée en ces termes s’adressant au ministre UC : «  tu laisses le secteur mines à Mr Philipe GERMAIN  et on te porte à la vice présidence »  (Quelle considération, autant dire que tu es incapable  il faut donner aux autres ils sont plus doués !!! cela fait froid dans le dos surtout venant d’une partenaire politique).  Oui parce  que les deux groupes indépendantistes ont présenté chacun une candidature à la vice présidence en début de semaine à la toute première réunion tenue à cet effet.   Jusque là, l’élection de la vice présidence s’est toujours faite sur un fond de consensus. Cette fois çi les choses se sont compliquées  avec l’attribution du secteur des mines. Derrière ce secteur on comprend aussi les moyens pour financer l’indépendance, donc chacun a peut être une stratégie à défendre suivant son option politique...

Quelle lecture, faut –il retenir ? Le problème PALIKA – UC  qui a traversé les débats et positionnement au sein du camp indépendantiste  arrive maintenant aux portes des institutions. Mais ou est passé le bureau politique du FLNKS  l’organisation politique  chargé de réguler les débats en amont  pour permettre la fluidité des discussion au niveau des institutions et notamment à ce niveau là des centres de décision et de gestion du pays ? D’ailleurs l’état de la répartition des pouvoirs au sein des institutions témoigne de ce manque de cohésion : Naku press a déjà  traité de cette problématique dans l’une de ses publications.

Le deuxième constat amer est le suivant : cette capacité de venir contester l’attribution d’un secteur stratégique à un partenaire du même camp. Le cas présent, UNI affiche clairement sa volonté de donner ce secteur à la Droite.
Quand Le Palika  affirme au lendemain de son AG à Thio, qu’il y a des dissensions fortes avec l’UC, on peut comprendre qu’il y a  comme une volonté délibérée d’écarter l’Union Calédonienne de certaines commandes.  Expression d’une stratégie avec absence de volonté de communiquer cela peut expliquer cette situation de blocage. La presse locale de ce samedi 15 juin parle d’une discussion à prévoir avec l’UNI Palika ce week end pour préparer la prochaine réunion prévue pour lundi matin, une bonne initiative, espérons que cela rencontrera une volonté d’avancer ensemble.

Au gouvernement  on aurait pensé que l’Union Calédonienne, deuxième force politique du pays, serait légitimée de fait au poste de la vice présidence, ainsi que l’attribution d’un secteur stratégique tel que la mine, eh bien il n’en est rien, on lui conteste cette place  L’UC via l’ancien vice président avait déjà ce secteur lors de la dernière mandature.  L’élu pressenti à la vice présidence et être en charge du secteur mine, est doublement légitimé : élu communale, maire, et élu provincial.
Au vu de tous ces éléments on est en droit de se poser des questions sur la manière dont l’expression démocratique de la population est prise en compte dans la répartition du pouvoir dans le pays.  Vouloir imposer une stratégie portée par  une seule tendance, cela n’augure pas de lendemains éclairés par des valeurs démocratiques.  Et ces constats sont d’autant plus graves que nous sommes dans la dernière mandature de l’Accord de Nouméa.

S’agissant de la droite, elle ne veut pas se positionner et demande aux indépendantistes de s’entendre. Collégialité, consensus peuvent expliquer une telle posture. Mais quand l’idéal ne peut se réaliser, ne pourrait on pas voir les choses d’une manière objective pour avancer. Un poids électoral incontestable au niveau du pays, une personnalité doublement légitimé par un mandat municipal et provincial, l’expérience dans la gestion du secteur des mines , que faut-il d’autre, pour charpenter une position ? 

Naku press dresse ici un constat, tout en interrogeant la cohésion du mouvement indépendantiste et surtout la capacité des grands hommes de ce pays à discuter. Par ailleurs quand les multinationales apportent le pain aux populations locales via une politique de développement entérinée  par des leviers de décision, ou encore qu’elles nous offrent des perspectives juteuses pour garantir des recettes pour le pays, on peut penser qu’il y aura des difficultés à avoir de l’objectivité dans les esprits pour asseoir les institutions du pays sur des bases saines.  Par ailleurs, le faible peuplement du pays a aussi pour conséquence l’étroitesse des dirigeants, ce qui comporte le risque de confusion d’espaces , et parfois le risque de se trouver face à des problèmes d’hommes. Des divergences stratégiques peuvent toujours être discutées, Naku press garde espoir que les discussions de ce week end porteront des fruits. En politique c'est une question de rapport de force mais quand les ingrédients sont réunis pour désigner l'élu qui doit être légitimé, et que les choses se passent autrement , on est en droit de se poser des questions…. 

Personne ne détient la vérité sur la lecture des situations, il y a tellement de paramètres qui s’entremêlent pour asseoir une pensée, une position, une posture, Naku Press a juste proposé ici une possibilité de lecture avec ses petits moyens. A ceux qui voudront compléter ou contester cette grille de lecture de faire leur propre schéma pour parler de ce qui se passe. 

Naku press : Mise en ligne le 15 juin 2014