vendredi 18 décembre 2015

Les Nationalistes corses à la tête des institutions dans leur pays …




C’est avec 35,34% des voix que les nationalistes corses  sont arrivés en tête lors du deuxième tour des élections territoriales  ( taux de participation : 67%), le dimanche 13 décembre 2015. Un scrutin qualifié d’historique avec cette vague  poussant les nationalistes aux commandes du pays. Jean Guy TALAMONI, chef de file des indépendantistes présidera la nouvelle assemblée dont SIMEONI présidera le conseil exécutif.

Un clin d’œil sur les principes  du scrutin : La Corse est une collectivité territoriale similaire à une région , dotée de compétences supplémentaires et dispose d’un cadre institutionnel spécifique. L’assemblée de Corse est l’assemblée délibérante de la collectivité, et elle est composée de 51 membres  élus au suffrage universel . Un second tour aura lieu si aucune liste n’atteint 50% des  suffrages exprimés au premier tour. Et au second tour , la liste arrivée en tête reçoit une prime de 9 sièges alors que le reste des sièges est réparti entre toutes les listes (y compris la liste arrivée en tête) ayant reçu au moins 5% des voix.

C’est une victoire à saluer , et surtout cette capacité d’unité  entre les indépendantistes et autonomistes , pour gagner les institutions du pays. Ils ont remporté la bataille des idées selon les propos de TALAMONI repris par  « Ribombu » le journal du Parti indépendantiste. Même si selon certaines presses , certains éléments  de leur programme pour ces deux ans de mandat ; sont des propositions déjà votées par la mandature précédente, on peut noter  parmi ces propositions :1/ le statut de co-officialité de la  langue corse, 2/l’inscription de la Corse dans la Constitution pour ne citer que ces deux points qui concernent  les revendications fondamentales  du peuple Corse. Autre demande : une loi d’amnistie pour les prisonniers corses condamnés pour des faits de violence dite « politique » c’est la condition siné qua non pour pouvoir créer un dialogue avec Paris, ainsi que le transfert des prisonniers considérés comme politique par la liste : Per a Corsica vers des prisons corses. Les  premières discussions avec Paris prévues en Janvier porteront sur la future collectivité unique.

Même si certains politologues posent la question du poids des 24 sièges occupés par les nationalistes  sur les 51 que compte l’assemblée , disant qu’il ne s’agit pas d’une majorité écrasante, il n’empêche cette première victoire nationaliste  depuis le re nouveau du courant à la fin des années 60, crée un rapport de force qui ne peut plus être ignoré par Paris selon les propos du journaliste  Jerôme Susini repris par l’AFP.

Ceci étant, les nationalistes corses ont bien compris que la nouvelle bataille à livrer prendra le forme d’un rapport de forces politique avec Paris.

Certains points de ce petit tour d’horizon sur cette victoire des nationalistes corses nous ramène à des bouts de chemin du combat menée par le peuple kanak. On parle de reconnaissance de langue, et d’inscription du dossier Corse dans la Constitution , cela fait écho à ce problème qui fait encore l’actualité : celui de la place des langues kanak  à l’école , et l’inscription de l’ADN dans la Constitution française , et aussi t l’amnistie des prisonniers politiques.
Si on peut se permettre d’émettre une opinion : le temps de la violence est révolue pour laisser place au dialogue via les institutions. Les Nationalistes l’ont affirmé , ils sont élus pour le peuple corse et non pas uniquement  pour leur propre électorat.

Naku press : Mise en ligne le 18 décembre 2015