mercredi 21 février 2018

KANAKY : COMMENT CONTRIBUER A ORGANISER LA DERNIERE LIGNE DROITE AVANT LE REFERENDUM ……


C’est le fil qui a conduit les réflexions de la DUS lors de sa première Coordination Générale de l’année 2018, réunie ce samedi 17 février au Sénat coutumier. Le bilan des actions unitaires menées sur le terrain dans le cadre du RIN (Rassemblement des Indépendantistes et nationalistes) , l’action unitaire au niveau institutionnel ( Congres , Province et Gouvernement) autant de niveau d’action où les militants continuent à porter le discours selon lequel : seule la démarche unitaire  permettra au mouvement nationaliste kanak d’arriver dans de bonnes conditions pour aborder le référendum et de recueillir un score honorable . Pendant que certains annoncent déjà la défaite du camp indépendantiste, la DUS reste convaincue, qu’une bonne communication sur les raisons et l’objectif d’un référendum, pourrait faire participer le maximum de kanaks, les premiers concernés par cette consultation. Parce que le référendum est d’abord la première étape du processus de décolonisation engagé par l’Accord de Nouméa.

Afin de bien définir les contours de sa participation aux différentes initiatives qui seront engagées sur le terrain, la DUS a consacré du temps à comprendre les positions avancées par les uns et les autres entre la pleine souveraineté avec partenariat, et l’organisation des bilatérales au lendemain du référendum quelque soit le résultat. D’une analyse critique du dispositif déployé par l’Etat pour accompagner le processus, la DUS retiendra toute l’ambiguité qui prédomine quant à la finalité de ces différentes espaces, comme  pour faire croire à une « sorte » de démocratie participative pour la recherche de la bonne solution, celle qui aura trouvé l’adhésion de tous.  Par ailleurs, la DUS bien impliquée dans le travail sur le suivi des listes électorales , est bien placée pour constater qu’à quelques mois du référendum , l’Etat comme  la droite coloniale, persistent dans  lecture de la seule légitimité électorale , occultant la dimension historique de ce rendez vous . Parfois même dans les commissions techniques on entend encore des propos  frôlant le racisme vis à vis des Kanaks, à la limite une communauté que l’on côtoie sans le connaître réellement.

A cette coordination générale, l’écho du terrain apporté par certains militants présents confirme encore des situations d’inégalités, c’est aussi l’écho d’une situation précaire, pour qui la solution c’est l’indépendance, pour un changement  réel du système en place. Notre ennemi n’est pas le FLNKS, ni le Palika, ni l’UC, l’urgence c’est de bien définir notre projet de société pour faire l’information auprès de nos populations. C’est 2018 qui est l’étape importante à préparer.

Des points de vigilance sont à noter afin de bien agencer la stratégie de communication : la réalité calédonienne est  celle d’un pays où  les politiques d’aides sociales sous prétexte de combattre la précarité, entretiennent  plutôt les populations dans une situation de dépendance, et c’est ainsi que certains mouvement politiques au pouvoir dans le pays, gagnent la confiance d’une bonne frange de la population kanak (précarité oblige on devient consommateur de ces aides).  Sans suivi ni contrôle, la politique d’aide sociale constitue un des meilleurs moyens pour avoir toute la population à ses bottes. Seule une communication claire pour dénoncer cette politique d’assistanat, ou de proposer d’autres alternatives aux populations pour que de nouveau la population redevienne maitre de sa vie, être responsable de ces faits et gestes.

Certes que beaucoup de gens déplore la « division » du camp indépendantiste comme pour dire c’est comme cela que vous dirigerez le pays demain … Mais cette division est moins grave que ce que certains font dans ce pays, et surtout ce qu’ils font d’une partie de la population. La prise en compte de l’identité kanak date de 20 ans seulement (un dossier toujours en chantier) sur en tout et pour tout plus de 160 ans de colonisation. Cette division tant décriée par certains, a le mérite de s’exprimer ouvertement, mais il y a des discours ici qui viennent étouffer cette aspiration d’un peuple colonisé, à retrouver sa dignité dans son pays, en médecine on parle de tueur silencieux  pour qualifier certaines maladies, ce discours qui traverse régulièrement les médias y ressemble énormément…

En conclusion de ce petit billet, Naku press relève juste que le camp indépendantiste continue à construire sa parole. La pleine souveraineté du pays, ou l’indépendance reste le mot clé de l’ensemble des partis, ce sont les discussions sur les modalités qui sont perçues par certains comme des divisions. Les indépendantistes sont déjà en train de débattre du lendemain du référendum, et les propos de la mission Vals, actuellement sur le territoire semblent aussi aller dans le même sens, pour attirer l’attention sur le fait que les choses vont bouger qu’il faut désormais penser au lendemain, comment se retrouver autour d’une table pour discuter de l’intérêt général.

Publication du 21 février 2018