vendredi 2 novembre 2018

KANAKY : LES DERNIERS MOMENTS DE LA CAMPAGNE POUR LE OUI


meeting final du flanks : Kowe kara  oct 2018 ( cp /NP)

Alors que les sondages donnent la victoire au NON  à l'indépendance , les indépendantistes continuent eux à battre la campagne de proximité , renforcée par les  spot médiatiques autorisés par la campagne officielle.  Le pays a été sillonné par les représentants et leaders des principaux mouvements nationalistes , avec le dernier né de la mouvance : la DUS ( Dynamique unitaire Sud).  De l'explication du projet de société, des enjeux du référendum , de l'histoire de la lutte avec le chemin parcouru , les leaders indépendantistes kanak ont été soutenus dans leurs tournées de ces dernières semaines par des représentants Corses, Catalan et basques ainsi que le Tavini Huiratira du Fenua  représenté par Oscar TEMARU et aussi les représentants du GFLM ( Groupe Fer de lance  Mélanésien).


 A côté de  ces sondages , il y a la réalité de la campagne. Les indépendantistes continuent à exposer leur projet , alors qu'en face c'est  une campagne basée uniquement sur du sentiment en l'occurrence celui de la peur de l'inconnu pour certains, et  pour d'autre  sans aucun scrupule c'est carrément une campagne de dénigrement du projet d'indépendance , en l'assimilant à un risque imminent de l'avènement d'un pays pauvre, accompagné d'une montée de la violence.

Le camp indépendantiste garde une posture digne avec une campagne qui explique les raisons et le contenu du changement , et surtout que l'accession du pays à l'indépendance est la seule garantie pour une stabilité politique et une paix sociale dans le pays.  Les leaders indépendantistes ont pris le soin  de poser la question à la droite locale sur les raisons de la peur  de l'indépendance, ( dans le souci de consolider les bases du dialogue ) mais en réponse  cette même droite locale continue à faire de la peur leur seul argument pour convaincre la population du bien fondé de la présence française dans le pays.  
meeting final du flanks : Kowe kara  oct 2018 ( cp /NP)

Juste pour une appréciation  : l'ADN invite à la hauteur de vue, mais en final on constate plutôt des postures frôlant encore l'esprit conservateur avec carrément des positions qui prônent la dénonciation de certaines mesures qui ont fait toute la valeur ajoutée au niveau social de ces 30 dernières années "de paix". Espérant que cela relève uniquement de la petite réalité électorale du pré référendum !!!!

Les indépendantistes continuent à occuper l'espace en continuant d'ailleurs l'action : Affichons les couleurs, avec le drapeau kanak brandi depuis les voitures, faisant le tout des rues de la la capitale, ou encore les réunions de proximité  qui continuent dans les quartiers et squats de Nouméa et de sa proche banlieue.

La presse locale , elle va jouer la petite démagogie très subtile d'ailleurs, en n'hésitant pas à falsifier l'information  ou affichant sans aucune bavure l'orientation politique qu'elle entend se faire le relais. La télévision d'Etat , comme dans  les quotidiens et hebdomadaires, le discours côntre l'indépendance sera toujours traité avec une certaine faveur allant de la formulation des titres , à la falsification des photos de reportage sur les meetings , mais espérons que le peuple calédonien n'est pas dupe qu'il n'écoutera que ce que lui dira la petite voix intérieure, par rapport à l'enjeu de ce rendez vous historique du 4 Novembre , et surtout ce que l'histoire de ce pays, lui a enseigné depuis ces dernières années. 

meeting final du flanks : Kowe kara  oct 2018 ( cp /NP)

Si les couleurs du drapeau kanak , fleurissent partout , c'est bien parce que ce rendez vous est un aboutissement du processus  de décolonisation ,  inscrit dans  l'ADN,  cet accord politique signé  en 1998 avec l'Etat français et la droite locale.  L'ADN  prévoit 3 référendum comme pour laisser le temps à ceux qui veulent aller contre le processus, de constater que le cadre réglementaire de cet accord politique pose l'accès du pays à sa pleine souveraineté. 


Mais comme toute chose, les dispositifs qui organisent un changement qualitatif , ne sont jamais acceptés au premier chef, un temps d'adaptation sera nécessaire pour reposer les nouvelles bases de la société , et les indépendantistes ont bien intégré ce temps nécessaire , et parlent d'ailleurs de période de transition dans leur projet de société.  

Alors entre un discours qui reste ancré au statut quo , d'ailleurs condamné à évoluer, et le discours dynamique des indépendantistes projetant le pays dans un nouvel ère , qui est celui du changement ,
Naku press terminera cette publication , en disant simplement que la roue de l'histoire continue à tourner , les détours sur le chemin ne sont que des temps d'ajustement. 
meeting final du flanks : Kowe kara  oct 2018 ( cp /NP)



Répondre par un oui pour le changement c'est s'inscrire tout simplement dans l'évolution de l'histoire politique de ce pays, appelée à effacer définitivement les reliques d'un passé colonial pour redéfinir les relations que l'on peut garder avec la France ( l'ancienne puissance de tutelle, ou encore l'Etat colonial). Reconnaitre la dignité d'un peuple chez lui c'est une garantie pour la paix et la stabilité politique dans le pays.


Publication du 2 Novembre 2018