Aujourd’hui, 12/01/2011, une date de commémoration pour le monde indépendantiste, les coutumiers de la Région Ciri ont voulu s’y associer en demandant la levée du drapeau kanak aux côtés de celui de la République française (toujours seul devant la mairie de La Foa).
La commune de La Foa est gérée par une majorité de Droite ; Madame la Maire est issue, elle, du groupe Calédonie Ensemble (produit de la récente scission de l’Avenir Ensemble). Comme toutes les mairies du Pays, au lendemain de la levée du drapeau kanak par le premier ministre Fillon, la Commune de La Foa a interrogé son conseil municipal sur la question et le résultat du vote est majoritairement opposé à la levée du drapeau kanak. Pour la majorité de ce conseil municipal, il faut attendre la loi du pays sur le sujet, de même que le circulaire devant parvenir de Paris.
Naku press a eu l’occasion dans ses colonnes de souligner la dimension identitaire et humaine de ce drapeau. La politique, c’est la gestion de la vie dans la cité, et celui qui fait la vie, c’est l’être humain dans toutes ses dimensions. Avec les autorités coutumières de la région Ciri, quelques centaines de personnes (kanak et non kanak) sont venues soutenir la démarche entreprise par les coutumiers pour la levée du drapeau kanak. Le hall et les marches du bâtiment principal de la Mairie étaient déjà occupés par l’équipe municipale, avec Mme la Maire entourée de son beau ruban bleu blanc rouge. Sur les routes avoisinantes dont la principale du village, les hommes au képi bleu. C’est le paysage préparé pour l’accueil de cette délégation de kanak qui venait pour la levée de son drapeau.
Vices de procédure pour la concertation qui devait se faire au préalable, ou encore formalisme car il faut attendre le vote des textes par le congrès, ou encore le circulaire de Paris, bref - un certain nombre d’arguments pour refouler cette humble demande, d’avoir aussi les couleurs kanak aux côtés de celles de la France. La souveraineté partagée, le destin commun, construire un avenir ensemble, des mots que les orateurs kanak ont repris à plusieurs reprises pour exprimer leur déception au vu de refus de la levée du drapeau.
La proposition de sortie faite par la Maire : «offrez moi un drapeau de manière à ce que je puisse le mettre dès le vote du texte par le congrès, mais par contre ne le mettez pas devant la mairie, allez le mettre à côté ou sur les bâtiments de l’antenne de la Province ». Une réponse qui donne à plusieurs interprétations : une autorité locale incapable de prendre ses responsabilités pour anticiper, un formalisme poussé à ses extrêmes, ou encore une réponse qui obéit à des instructions de politique politicienne. Face à cela, un peuple soutenu par un élan de solidarité pour la reconnaissance de son identité n’a fait que demander une place. La dignité de cette cause, la capacité de transcender la pression du moment, et le temps ont fait que pour la sortie de l’évènement : le drapeau a été levé juste pour le temps de la présence sur le parking de la Mairie, et les discussions continueront pour que le drapeau soit levé avant les jeux du Pacifique en Juillet 2011.
La Foa une commune hantée par des faits marquants, dans l’histoire de la colonisation du pays : le Grand Chef Atai a été abattu dans la région en 1878, Eloi Machoro et Marcel Nonaro récemment en 1985. Un contexte qui peut expliquer la résistance des pro-français, mais aussi la timidité affichée quant à l’engagement des kanak de la région. Bref, on dira que les meurtrissures de l’histoire ont laissé des séquelles de part et d’autre, pour se traduire par une situation d’incompréhension alimentée aussi par des enjeux politiques politiciennes.
Mais la roue de l’histoire a commencé à tourner depuis plus de 20 ans maintenant. Les forces conservatrices, ceux qui refusent l’évolution ou encore ceux qui se targuent d’un certain attentisme pour des instructions formalisées, le facteur temps jouera lui, pour la compréhension, la collaboration et enfin l’entente pour avancer ensemble. Un peuple en quête de sa dignité marchera toujours car il est question de sa source de vie. Demain, après demain comme diront certains orateurs présents à l’évènement d’aujourd’hui, pour dire aussi qu’il y a un début à tout , il y aura la discussion pour arriver à la solution.
Pour la leçon d’histoire : face à une revendication de dignité humaine et de reconnaissance, on répond par du formalisme. A une question politique, on répond par du technique Bref à conclure que nous avons ici des poches qui font encore l’éloge des dialogues de sourds.
Naku Press ne peut que saluer l’évènement d’aujourd’hui car malgré tout, il aura contribué à faire bouger des choses, notamment des mentalités. Parfois les discours tenus dans les hautes sphères de la société ne font pas écho jusqu’à la base. C’est l’action, comme cela a été prouvé aujourd’hui, qui contribuera à la fluidité du discours ambiant. La communication restera toujours le seul moyen de désamorcer les conflits latents.
Mise en ligne : Naku press le 12/01/2011 à 19h30
La commune de La Foa est gérée par une majorité de Droite ; Madame la Maire est issue, elle, du groupe Calédonie Ensemble (produit de la récente scission de l’Avenir Ensemble). Comme toutes les mairies du Pays, au lendemain de la levée du drapeau kanak par le premier ministre Fillon, la Commune de La Foa a interrogé son conseil municipal sur la question et le résultat du vote est majoritairement opposé à la levée du drapeau kanak. Pour la majorité de ce conseil municipal, il faut attendre la loi du pays sur le sujet, de même que le circulaire devant parvenir de Paris.
Naku press a eu l’occasion dans ses colonnes de souligner la dimension identitaire et humaine de ce drapeau. La politique, c’est la gestion de la vie dans la cité, et celui qui fait la vie, c’est l’être humain dans toutes ses dimensions. Avec les autorités coutumières de la région Ciri, quelques centaines de personnes (kanak et non kanak) sont venues soutenir la démarche entreprise par les coutumiers pour la levée du drapeau kanak. Le hall et les marches du bâtiment principal de la Mairie étaient déjà occupés par l’équipe municipale, avec Mme la Maire entourée de son beau ruban bleu blanc rouge. Sur les routes avoisinantes dont la principale du village, les hommes au képi bleu. C’est le paysage préparé pour l’accueil de cette délégation de kanak qui venait pour la levée de son drapeau.
Vices de procédure pour la concertation qui devait se faire au préalable, ou encore formalisme car il faut attendre le vote des textes par le congrès, ou encore le circulaire de Paris, bref - un certain nombre d’arguments pour refouler cette humble demande, d’avoir aussi les couleurs kanak aux côtés de celles de la France. La souveraineté partagée, le destin commun, construire un avenir ensemble, des mots que les orateurs kanak ont repris à plusieurs reprises pour exprimer leur déception au vu de refus de la levée du drapeau.
La proposition de sortie faite par la Maire : «offrez moi un drapeau de manière à ce que je puisse le mettre dès le vote du texte par le congrès, mais par contre ne le mettez pas devant la mairie, allez le mettre à côté ou sur les bâtiments de l’antenne de la Province ». Une réponse qui donne à plusieurs interprétations : une autorité locale incapable de prendre ses responsabilités pour anticiper, un formalisme poussé à ses extrêmes, ou encore une réponse qui obéit à des instructions de politique politicienne. Face à cela, un peuple soutenu par un élan de solidarité pour la reconnaissance de son identité n’a fait que demander une place. La dignité de cette cause, la capacité de transcender la pression du moment, et le temps ont fait que pour la sortie de l’évènement : le drapeau a été levé juste pour le temps de la présence sur le parking de la Mairie, et les discussions continueront pour que le drapeau soit levé avant les jeux du Pacifique en Juillet 2011.
La Foa une commune hantée par des faits marquants, dans l’histoire de la colonisation du pays : le Grand Chef Atai a été abattu dans la région en 1878, Eloi Machoro et Marcel Nonaro récemment en 1985. Un contexte qui peut expliquer la résistance des pro-français, mais aussi la timidité affichée quant à l’engagement des kanak de la région. Bref, on dira que les meurtrissures de l’histoire ont laissé des séquelles de part et d’autre, pour se traduire par une situation d’incompréhension alimentée aussi par des enjeux politiques politiciennes.
Mais la roue de l’histoire a commencé à tourner depuis plus de 20 ans maintenant. Les forces conservatrices, ceux qui refusent l’évolution ou encore ceux qui se targuent d’un certain attentisme pour des instructions formalisées, le facteur temps jouera lui, pour la compréhension, la collaboration et enfin l’entente pour avancer ensemble. Un peuple en quête de sa dignité marchera toujours car il est question de sa source de vie. Demain, après demain comme diront certains orateurs présents à l’évènement d’aujourd’hui, pour dire aussi qu’il y a un début à tout , il y aura la discussion pour arriver à la solution.
Pour la leçon d’histoire : face à une revendication de dignité humaine et de reconnaissance, on répond par du formalisme. A une question politique, on répond par du technique Bref à conclure que nous avons ici des poches qui font encore l’éloge des dialogues de sourds.
Naku Press ne peut que saluer l’évènement d’aujourd’hui car malgré tout, il aura contribué à faire bouger des choses, notamment des mentalités. Parfois les discours tenus dans les hautes sphères de la société ne font pas écho jusqu’à la base. C’est l’action, comme cela a été prouvé aujourd’hui, qui contribuera à la fluidité du discours ambiant. La communication restera toujours le seul moyen de désamorcer les conflits latents.
Mise en ligne : Naku press le 12/01/2011 à 19h30