dimanche 17 juillet 2011

Et, le drapeau kanak continue à poctuer les débats politiques !!!

Il a été l’une des raisons de la première démission du gouvernement Gomes (enfin la chute...) : les indépendantistes ont évoqué 4 communes qui n’avaient pas encore levé le drapeau kanak. Il s’agissait de Maré, Moindou, Bourail et La Foa. Le collectif pour un drapeau commun relance le débat sur la place publique en prévoyant une grande marche, une initiative vite relayée par les indépendantistes, qui eux aussi se sont organisés pour une marche le même jour. Ce faisant, l’Etat français chargé du maintien de l’ordre dans le pays, a vite pris la décision d’annuler toutes les manifestations.

Les indépendantistes eux n’ont pas pour autant baissé les bras : un proposition de loi sur le drapeau est actuellement sur le bureau du président du congrès. Cette proposition de loi fait bien sûr parler tant dans le milieu indépendantiste que dans le camp de la droite. L’USTKE et le Parti Travailliste soutenus par les différentes associations d’obédience indépendantiste, ont permis une place au drapeau pendant la marche du 1er mai. Le Collectif pour le drapeau commun continue à faire des tournées d’informations sur la question dans les communes de l’intérieur.



Les médias relaient bien sûr cette actualité tantôt froide, tantôt chaude mais bien présente. Tous les formats sont au menu : le « sonde express » de la radio d’Etat français ou encore des sondages organisés par ci par là pour à tout prix faire parler l’opinion publique sur la question. La dernière en date, celui organisé via la page Face book « Républik de Kanaky » qui donne bien sûr raison à l’idée d’un drapeau commun. Encore, et encore le drapeau, l’approche des jeux olympique océanien y est aussi pour quelque chose. Car n’oublions pas que les jeux, c’est un peu l’ouverture des portes du pays vers les pays frères de la région donc... C’est aussi l’arrivée du président français Sarkozy, on peut comprendre que l’opinion locale doit a tout prix être préparée, selon le bon vouloir de certains, pour adhérer à l’idée que malgré tout, ces édifices avec même la « complicité » de l’Etat français, ne reflètent pas les idées d’une majorité des calédoniens.



Le drapeau kanak aux côtés du bleu blanc rouge, c’est simplement pour dire aux frères de la région, qu'enfin après plus de 158 ans de colonisation, le peuple kanak peut être fier d’exister au travers de son drapeau, c’est quelque part un symbole qui réveillera les consciences de la rue pour parler du public pas forcément « branché » politique – n’oublions pas que nous avons à faire au monde sportif.



Si le drapeau kanak fait tant parler c’est , entre autre , tout simplement qu’il est un symbole. La différence entre un symbole et les belles paroles qui animent certains couloirs, c’est que le symbole lui traverse le temps avec les valeurs qu’il porte- les belles paroles, elles, peuvent varier suivant « le sens du vent », et peuvent mourir faute de relais.



Sans vouloir prétendre avoir lu tous les articles et écouter toutes les prises de paroles sur la question du drapeau, on relève tout de même que depuis, les propos ont surtout « déliré » ouvertement sur la « non légitimité » du drapeau kanak, qu’il ne représente pas tout le monde , y compris dans le milieu kanak ; mais à aucun moment, nous aurions relevé la même teneur des propos sur le bleu blanc rouge. Derrière cette question, il y a bien un débat éminemment politique. Au dernier Comité des signataires, l’Etat français continue à respecter ses engagements en demandant la levée du drapeau kanak sur tous les édifices publics du pays. Le drapeau kanak est d’abord l’expression d’une identité celle du peuple colonisé, et c’est cette dimension qu’il faut d’abord comprendre – si l’Etat Français a compris qu’il faut faire ce pas, c’est quelque part anticiper sur les conséquences d’un refus permanent à l’expression d’une identité culturelle. Le drapeau est public à la vue de tout public, encore à la différence des débats qui se font dans de belles salles climatisées. La dimension populaire de l’étendard, a peut être aussi pesé dans les réflexions.



Cohérence oblige, quand on voit comment les grands ténors de la classe politique française ont hué la proposition d'Eva Joly, la candidate écologique pour les présidentielles de 2012, de supprimer la fête du 14 Juillet, on comprend que quelque part, l’histoire d’un peuple, d’un pays c’est sacré et important, ce sont là des dimensions universelles qui traversent les océans et les frontières. Tout simplement la fierté d’un peuple de pouvoir exister aux yeux du monde.



Mis en ligne par Naku press le 17/07/2011 à 12h58


( Photo : Naku press - Place des Accords Commune du Mont dore).