Naku press publie ci-après un extrait d'une brève publiée par la rédaction de Radio Australie au sujet du récent voyage du président du Congrès en Australie.
L'Australie est le point d'orgue de la tournée régionale du Président du Congrès, qui l'a mené ces dernières semaines aux Iles Salomon, en Papouasie Nouvelle-Guinée, au Vanuatu, et à Fidji où il a rencontré le Contre-Amiral Franck Bainimarama, mis au ban du Forum des Iles du Pacifique pour son coup d'Etat en 2006, sous la pression de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande. A l'issue de cette rencontre, le Ministre fidjien des Affaires étrangères a déclaré dans un communiqué que son gouvernement était «prêt à approfondir les relations cordiales avec les pays comme la Nouvelle-Calédonie, dont les évolutions politiques sont similaires à celles de Fidji». Roch Wamytan:
«Ben c'est exactement ce qu'il a dit, c'est-à-dire que nous sommes exactement dans le cadre de la même recherche, l'un et l'autre pays, parce que nous avons le même parcours historique par rapport à notre autorité de tutelle coloniale. Donc c'était la France d'un côté, donc une colonisation européenne, renforcée par des travailleurs asiatiques, des travailleurs polynésiens, etc, en Nouvelle-Calédonie, ce qui fait que la population mélanésienne kanak est devenue minoritaire. C'est exactement ce qui s'est passé à Fidji, avec les travailleurs hindous envoyés sur Fidji pour travailler dans les plantations de canne à sucre et ils sont devenus à un moment donné majoritaires. Bon maintenant, Fidji d'un côté et la Nouvelle-Calédonie de l'autre, nous n'avons pas suivi le même chemin, puisqu'ils sont rentrés effectivement dans un coup d'Etat avec le Commodore Bainimarama.
C.L.: Justement, vous avez rencontré Richard Marles, le Secrétaire parlementaire en charge du Pacifique en Australie, on sait que l'Australie est extrêmement réactive sur la question fidjienne, alors quelle a été sa réponse puisque vous avez évoqué Fidji ensemble?
R.W.: Oui nous avons évoqué bien sûr avec Richard Marles ma visite à Fidji. Richard Marles m'a dit clairement la position de principe du gouvernement australien. Mais moi je pense que, ce que j'ai dit aux autorités australiennes, c'est que je suis moi-même persuadé que Fidji est en train de se remettre dans le chemin de la démocratie parlementaire.
C.L.: Oui parce que le Président de la Commission qui va rédiger la prochaine Constitution, qui n'est pas Fidjien, qui s'appelle Yash Ghai, a bien dit cette semaine qu'il regrettait quand même que les décrets limitant fortement la liberté d'expression et de réunion à Fidji soient toujours en vigueur.
R.W.: Bien sûr, c'est pas gagné. C'est le choix des autorités fidjiennes, c'est discutable, c'est vrai que c'est discutable. Moi je suis persuadé qu'ils vont réussir, notamment au niveau de la réforme de la Constitution et sur ce système de vote là, présent dans la Constitution depuis le début et qu'ils ont hérité d'ailleurs de la colonisation britannique.
C.L.: le vote racial vous voulez dire, les Indiens votent pour des Indiens, les Fidjiens votent pour des Fidjiens?
R.W.: Oui ce système là, et ils sont en train de remettre en cause tout cela, puisque ce sera vraiment un homme et une voix et puis terminé, c'est vraiment des principes démocratiques de fond, là!»
Autre sujet abordé pendant la visite de Roch Wamytan en Australie: le possible jumelage de la Nouvelle-Calédonie avec un Etat australien, mais nul ne sait si le choix se portera sur le Queensland voisin, la Tasmanie insulaire ou encore l'Australie du Sud.
Mis à jour 23 March 2012, 12:00 AEST
Pierre Riant
Naku press : Mise en ligne le 24/03/2012 à 17h50