vendredi 8 février 2013

L’heure des premières tourmentes a sonné sur Kanaky !!!





L’année 2012 s’est terminée sur un ton quelque peu morose. Les indépendantistes sortis du congrès du pays, par une majorité de circonstance qui a vu le jour dans le pays depuis les législatives de Juin 2012. S’en est suivie une motion de censure , toujours pour tout utiliser contre une certaine entente qui voulait partager les responsabilités dans le pays. Le Front de Libération kanak socialiste a rappelé ses fondamentaux ,  pour dire à ceux d’en face qu’il garde le cap. Certains ont fait le dos rond pour voguer aussi sur cette vague et voter pour la motion de censure. Il faut de tout , dans un mouvement de libération. Mais le processus de décolonisation inscrit dans la constitution française via l’Accord de Nouméa continue sa route, faut-il savoir apprécier cette évolution. La brouille politique est en train de monter dans le pays. La droite locale s’entredéchire , le camp indépendantiste continue à chanter cet objectif d’indépendance . La grosse interrogation est la suivante comment gagner cet objectif puisque l’ADN fait passer cette option par un référendum qui impose la majorité numérique . Le peuple kanak est rendu minoritaire chez lui, et pire certains kanaks ont pris goût à certains privilèges matériels, idéologiques pour un peu oublier les fondamentaux de la lutte de libération nationale. Ce sont les aléas de ce choix que le mouvement indépendantiste a fait en choisissant la voie du dialogue. Une voie qui exige finalement beaucoup de finesse dans les analyses, de la persévérance dans les actions, et de la clairvoyance pour ne pas se laisser bercer par de la parade de toute nature. Plus le bateau avance, et on constate que la précision est à chaque fois à nos portes pour nous questionner sur l’alternative tant clamée depuis des années sur le chemin de la lutte. L’ère de poser les jalons de ce que l’on veut dans ce pays a commencé aussi depuis maintenant plus de 10 ans.

Nous arrivons à quelques mois de cette échéance de 2014, qui va être une des premières étapes décisives du processus de décolonisation. L’opinion publique dans le pays est malgré tout braquée sur ce calendrier de l’ADN. La classe  politique  fait des siennes , normal puisque c’est elle qui subira le premier la décision populaire via les urnes. Et la maladie est la même dans les deux camps. N’oublions pas l’effet d’entonnoir , qui semble bien se dessiner maintenant que nous sommes à l’aube de ces échéances décisives. A ces grands slogans qui nous ont porté dans les rues ou sur les barrages, donnons leur du contenu. Mais cette logique est trop belle quand on veut l’appliquer dans un pays comme le nôtre , avec toutes les richesses qu’il renferme autant dans ses montagnes , sur son littoral, dans ses forêts, dans sa zone économique . C’est avec le courage de tous , la cohésion dans nos actions et décisions que nous pourrons confirmer ce nouveau rayon de soleil sur Kanaky. Tous les moyens sont bons , même de la part du pouvoir dominant ; comme dirait l’autre le diable est dans les détails.

Le slogan ne suffit plus, l’indépendantiste doit maintenant aller plus loin pour défendre son projet social. Le terrain n’est plus neutre, le kanak est aussi traversé par les apports de l’extérieur, l’ouverture sur le monde avec les nouvelles techniques de communication, comment prendre en compte tous ces éléments pour avancer dans notre projet. Le mouvement indépendantiste doit continuer  à travailler la précision, pour aussi donner de la lisibilité dans ce qu’il entend mettre en place. Pas le copier /coller mais pour mettre quoi à la place.

Se battre pour le pouvoir oui mais pour servir le peuple et non pas se servir. Laissons cette logique à ceux qui dans ce monde ont toujours comme devise : d’exploiter pour s’enrichir. Gardons nous le droit de ne pas tomber  dans le piège de la revendication pour du superflu ou encore  de l’opposition via une inflation verbale sans consistance mais pour le jeu de la politique politicienne. Ce pays est amené à vivre avec ses propres moyens, soyons les premiers acteurs de cette nouvelle politique qui consiste à dire : je vis avec les moyens que j’ai et non d’une manne venant d’ailleurs. Etre indépendant c’est savoir gérer ses inter dépendances – dixit Jean Marie TCHIBAOU

Naku press : Mise en ligne le 08/02/2013