dimanche 14 octobre 2012

LA PETITE CHRONIQUE DE NAKU PRESS





"Sur le fronton d'un grand hôtel de Port Vila ( 10/2012)" -Photo NP
Le drapeau kanak continue à occuper la presse : sur les cases de la place du Mwa Ka , il flotte seul , - a Paris il passe devant le conseil d’Etat via un projet de texte- il fait « mouche » parce qu’il est présent aux côtés du drapeau français sur des minéraliers australiens. Bref il « pollue » l’ambiance. Derrière ce drapeau c’est un peuple, c’est un projet de société, c’est dire des évidences  en réaffirmant tout cela, mais ce sont bien ces raisons là qui gênent.  Il est vrai que plus de 150 ans de colonisation c’est difficile de s’en défaire, chez certains c’est encore inné de ne pas admettre que celui qu’on ignorait hier est maintenant aussi aux commandes dans le pays. Malheureusement c’est ainsi que l’histoire continue à tourner.

La tribu dans la ville, un slogan, un projet, les cases kanak version authentique, sont bien là. Comme elles ont fait parler d’elles, et elles ont réussi à faire admettre aux autorités administrative et politique, qu’elles ont un rôle à jouer dans la ville blanche mais aussi pour ceux qui arrivent dans le pays. Plus de 20 000 signatures ont été recueillies pour soutenir leur présence dans la ville. Elles ont rythmé une mobilisation de tout ceux qui s’identifient à elles, la place du Mwa ka a été l’endroit incontournable pour beaucoup d’entre nous, s’y rendre pour partager un bol de thé, ou passer en voiture, mais on passe parce qu’il y a quelque chose qui interpelle. La presse bien évidemment va chercher la petite contradiction qui oppose le « comité 150 ans  après » , et les groupes qui se sont formés depuis, dans le cadre de la mobilisation autour des cases, mais agissements de façade, car au fond l’essentiel est que les cases soient bien présentes dans la ville. Le peuple kanak doit acter cela comme une avancée. Avec le nouvel emplacement proposé par le gouvernement, les paquebots de croisière qui rentreront dans le port, pourront  découvrir qu’ il y a autre chose dans ce pays  que les buildings, et donc une autre culture que celle du béton. C’est une façon d’imposer la présence d’une autre culture , « cela m’intrigue », je dois aller les visiter car elles sortent du lot …

Un élan populaire qui prend place, un espace d’expression pour les jeunes , les militants politiques, les coutumiers, bref , la cause kanak continue à faire parler d’elle. Elle a fait la une de l’actualité il y a quelque temps de cela , car les indépendantistes négocient des affaires avec l’Asie , des accusations, des affirmations, mais la revendication continue et plus on avance plus elle s’exprime à différents niveaux de la société.  Paris la mère patrie , sollicitée de temps  en temps pour donner son point de vue, ne fera que renvoyer la décision au niveau local. L’Accord de Nouméa a donné le ton,  le peuple kanak saura jouer la persévérance  pour aller jusqu’au bout. Les contradictions internes, les divergences de point de vue c’est aussi cela qui fait la vie d’un mouvement parce que les choses évoluent, le contexte change, et les points bloquants s’expriment parce des fondamentaux doivent être révisés. La reformulation permanente reste la devise pour le mouvement nationaliste kanak pour gagner le pari d’une nouvelle nation basée sur d’autres valeurs.

Naku press : Mise en ligne le 14/10/2012 à 15h59