"Sur le fronton d'un grand hôtel de Port Vila ( 10/2012)" -Photo | NP |
Le
drapeau kanak continue à occuper la presse : sur les cases de la place du
Mwa Ka , il flotte seul , - a Paris il passe devant le conseil d’Etat via un
projet de texte- il fait « mouche » parce qu’il est présent aux côtés
du drapeau français sur des minéraliers australiens. Bref il
« pollue » l’ambiance. Derrière ce drapeau c’est un peuple, c’est un
projet de société, c’est dire des évidences en réaffirmant tout cela, mais ce sont bien
ces raisons là qui gênent. Il est vrai
que plus de 150 ans de colonisation c’est difficile de s’en défaire, chez
certains c’est encore inné de ne pas admettre que celui qu’on ignorait hier est
maintenant aussi aux commandes dans le pays. Malheureusement c’est ainsi que
l’histoire continue à tourner.
La
tribu dans la ville, un slogan, un projet, les cases kanak version authentique,
sont bien là. Comme elles ont fait parler d’elles, et elles ont réussi à
faire admettre aux autorités administrative et politique, qu’elles ont un rôle
à jouer dans la ville blanche mais aussi pour ceux qui arrivent dans le pays.
Plus de 20 000 signatures ont été recueillies pour soutenir leur présence
dans la ville. Elles ont rythmé une mobilisation de tout ceux qui s’identifient
à elles, la place du Mwa ka a été l’endroit incontournable pour beaucoup
d’entre nous, s’y rendre pour partager un bol de thé, ou passer en voiture,
mais on passe parce qu’il y a quelque chose qui interpelle. La presse bien
évidemment va chercher la petite contradiction qui oppose le « comité 150
ans après » , et les groupes qui se sont formés depuis, dans le
cadre de la mobilisation autour des cases, mais agissements de façade, car au
fond l’essentiel est que les cases soient bien présentes dans la ville. Le
peuple kanak doit acter cela comme une avancée. Avec le nouvel emplacement
proposé par le gouvernement, les paquebots de croisière qui rentreront dans le
port, pourront découvrir qu’ il y a
autre chose dans ce pays que les
buildings, et donc une autre culture que celle du béton. C’est une façon
d’imposer la présence d’une autre culture , « cela m’intrigue », je
dois aller les visiter car elles sortent du lot …
Un
élan populaire qui prend place, un espace d’expression pour les jeunes , les
militants politiques, les coutumiers, bref , la cause kanak continue à faire
parler d’elle. Elle a fait la une de l’actualité il y a quelque temps de cela ,
car les indépendantistes négocient des affaires avec l’Asie , des accusations,
des affirmations, mais la revendication continue et plus on avance plus elle
s’exprime à différents niveaux de la société.
Paris la mère patrie , sollicitée de temps en temps pour donner son point de vue, ne
fera que renvoyer la décision au niveau local. L’Accord de Nouméa a donné le
ton, le peuple kanak saura jouer la
persévérance pour aller jusqu’au bout. Les
contradictions internes, les divergences de point de vue c’est aussi cela qui
fait la vie d’un mouvement parce que les choses évoluent, le contexte change,
et les points bloquants s’expriment parce des fondamentaux doivent être
révisés. La reformulation permanente reste la devise pour le mouvement
nationaliste kanak pour gagner le pari d’une nouvelle nation basée sur d’autres
valeurs.
Naku
press : Mise en ligne le 14/10/2012 à 15h59