Retranscription "mot à mot" d'une interview réalisée par la radio du peuple, Djiido, le 1 février 2011 dans le cadre du conflit Mas Do; un conflit engagé depuis 4 mois par le syndicat CNTP....
Journaliste : Les grévistes de la CNTP, la Confédération nationale des travailleurs du Pacifique, ont rencontré l'élu FLNKS de la province Sud Sylvain Pabouty, ce matin, sur leur piquet de grève, à Koutio. Une rencontre où les grévistes ont pu lui rendre compte de la situation du conflit qui les oppose à la direction du Mc Donald. Un conflit qui dure depuis presque quatre mois et qui n'avance pas, malgré quatre réunions de négociation. Selon l'élu FLNKS à la province Sud, il faut que les institutions prennent position. Sylvain Pabouty :
Sylvain Pabouty : C'est très, très important de venir les rencontrer, d'avoir des informations directement par les grévistes qui sont sur ce conflit-là, depuis quatre mois. Et malgré les démarches auprès de la direction du travail pour discuter, notamment avec le patronat, et notamment le patron de la société Mc Donald, Patrick Lafleur, rien n'a évolué concrètement pour eux. Et pourtant, quand on regarde bien, quand on connaît un petit peu mieux le dossier, on peut dire que c'est un combat qui est un combat légitime, un combat noble. Ce sont souvent des jeunes et beaucoup des mamans, mais il y a même d'autres qui sont un peu plus âgés mais qui travaillent pour presque rien, qui n'ont pas d'heures suffisantes pour pouvoir bénéficier d'un certain nombre d'avantages, notamment à la Cafat, etc. La revendication, grosso-modo, c'est de dire que dans une société qui fait plus d'un milliard 250 millions par an de chiffre d'affaires, qu'est-ce que c'est une petite revendication d'améliorer le salaire ? Parce qu'ils ne demandent pas grand-chose, ils demandent donc de 50 à 40 heures, de passer à 80-85 et demandent une prime d'intéressement. Ils demandent juste des choses qui sont très légitimes. Dans la société où on vit bien, où on voit des milliards se déverser, on voit des grands projets, on voit des salaires mirobolants, etc., notamment dans la fonction publique, et il y a juste quelques familles qui demandent un peu plus, quoi, qu'on reconnaisse bien dans leur travail. Et c'est très important de venir et puis discuter, se rendre compte sur place des conditions de travail et puis de faire en sorte que les institutions se positionnent par rapport à ce problème-là. Et, pour l'instant, on n'a pas…, donc, le Gouvernement, les provinces, et surtout le Gouvernement n'a pas encore pris de position. Moi, j'aimerais bien que le Gouvernement puisse dire ce qu'il en pense par rapport à ce conflit qui dure depuis plus de quatre mois.
Journaliste : Quant aux grévistes, ils sont satisfaits de la rencontre. Daniel Wametu, vice-président de la CNTP :
Daniel Wametu : Très satisfait parce qu'on disait, depuis le début du conflit, c'est qu'il fallait qu'on ait une interface politique pour relayer le bien-fondé de nos revendications, et ce qu'on a trouvé aujourd'hui, ça répond pleinement à nos attentes. Donc, à partir de là, il y a des choses qu'on leur a demandé de faire pour la CNTP. Ils nous ont répondu affirmativement, et donc, d'ici fin de semaine, on attend à se remettre encore en relation et puis envisager des moyens d'actions.
Journaliste : Donc, vous leur avez demandé quelque chose, vous le disiez à l'instant, comme quoi par exemple ?
Daniel Wametu : Déjà, au niveau des moyens de pression vis-à-vis du Gouvernement, parce qu'on a pas mal de revendications, notamment liées à l'attribution de local syndical ou que le Gouvernement nous reçoive pour expliquer le conflit. Donc, ils vont se faire le relais à ce niveau-là, et pareil, des questions orales au niveau du Gouvernement, ils vont le faire pour ça.
Journaliste : D'autres rencontres sont prévues avec le rapporteur spécial de l'ONU ?
Daniel Wametu : Tout à fait. Alors, il y a une très bonne chose aussi qu'on a pu avoir, au niveau de la CNTP : on s'est intégré, par l'intermédiaire du CNDPA, dans les relations…, dans l'élaboration du programme du rapporteur spécial de l'ONU. On a fait tout un travail avec le sénat coutumier, puisque c'est le sénat coutumier qui est le maître d'œuvre dans la visite de ce rapporteur spécial, et pour ce qui concerne la CNTP, on sera reçus mardi prochain. L'heure n'est pas encore fixée, mais c'est mardi prochain, après 16 h.