Confédération Nationale des Travailleurs du Pacifique
Nouméa, le 2 février 2011
Aux
Groupes politiques du Congrès de la Nouvelle-Calédonie
Objet : Lettre ouverte aux groupes politiques du Congrès de Nouvelle-Calédonie relative à la situation sociale des camarades de Mc Donald’s
Messieurs,
Depuis le 16 octobre 2010, la CNTP est en conflit avec Monsieur Patrick Lafleur, directeur des sociétés Mc Donald’s implantées à Nouméa et à Koutio pour des revendications liées aux conditions de travail précaires qui ne permettent pas aux travailleurs d’avoir une vie décente.
Le constat est qu’en dessous de 100 heures, l’emploi est plus que précaire : personne ne peut vivre avec des salaires bien inférieurs au SMIG. La majorité de ces jeunes mamans, dont les contrats sont à durée indéterminée, ont une fourchette de quotas d’heures de 40 à 60 heures et ne peuvent prétendre bénéficier des prestations familiales comme les allocations familiales.
La volonté de la confédération est de relever le niveau de prestations par la mise en place successive de quota d’heures de travail atteignant 100 heures : on ne demande pas 169 heures ce qui pourrait garantir un salaire confortable aux salariés. Nous comprenons que le type de contrat élaboré par la restauration collective est particulier et que, pour l’instant, nous sollicitons que le quota d’heures de travail soit porté à 100 heures.
La direction a opposé une fin de non-recevoir car elle avance la position d’une entreprise qui n’apporte pas de plus-value à l’économie locale.
Le constat est parlant : Monsieur Patrick Lafleur, directeur des 2 McDonalds, perçoit un chiffre d’affaire annuel d’1 milliard 250 millions F CFP pour une charge financière de 300 millions de F CFP. Vous constaterez le profit que fait la société Mc Donald’s. L’incidence financière des revendications des camarades est de 20 millions F CFP. Ceci représente moins de 2% du chiffre d’affaire autant dire rien du tout.
Au sortir de 4 réunions de médiation où la CNTP n’a cessé de faire des compromis pour avancer des solutions satisfaisantes, force est de constater que la direction de Mc Do n’a pas du tout l’intention de sortir du conflit.
Les licenciements des 11 camarades pour des motifs contestables sont une autre preuve de ce type de comportement paternaliste d’un autre temps. Les salariés ne sont pas des enfants qu’on gronde quand ils font des fautes ou qu’on récompense quand il faut faire plaisir. Cette méthode managériale d’un traitement partial des syndicats dans les entreprises engendre aigreur et rancune parmi les salariés. De telles méthodes de gérer une société doivent être condamnées.
Ainsi, nous vous interpellons en tant qu’organisation politique dont l’objectif est d’enrayer l’existence de situations sociales arbitraires dans le cadre d’un pays en devenir afin de porter une oreille attentive à nos doléances et élaborer conjointement une méthode de lutte afin que de pareilles situations ne se reproduisent plus.
Pour cela, nous souhaitons être entendus par votre groupe politique afin de présenter les doléances liées à cette situation et élaborer les bases d’un processus nouveau dont l’objectif final est de combattre toutes injustices sociales où qu’elles soient.
En vous remerciant de l’intérêt que vous porterez à notre lettre, nous vous prions d’agréer, Messieurs, l’expression de nos salutations distinguées.
Pour la CNTP,
Daniel WAHMETU
Vice-président