samedi 8 décembre 2012

Polémique autour de la langue samoane

Il faut savoir que le samoan est la troisième langue parlée de Nouvelle-Zélande après l'anglais et le maori.

Au centre de la polémique : trouver les moyens de sauvegarder la pratique de cette langue en Nouvelle-Zélande.

La principale force de l'opposition, le Parti travailliste, accuse le Parti national au pouvoir de saboter l'enseignement du samoan dans les écoles. Toutefois, un député du gouvernement affirme que beaucoup d'argent a été dépensé à la sauvegarde des langues du Pacifique.

Toujours est-il que l'on assiste à un déclin du nombre de Samoans de Nouvelle-Zélande qui maîtrisent bien la langue samoane et le gouvernement devrait prendre le taureau par les cornes. C'est ce que recommande Su'a William Sio, député travailliste de la circonscription de Mangere, une circonscription à majorité océanienne et maorie.

SIO : « Cela fait un moment que l'on débat de cette question, depuis que le gouvernement a supprimé l'enseignement bilingue du Pacifique des objectifs de son programme éducatif en 2008.
Une pétition a ensuite été remise avec plus de 7 000 signatures de la part de nombreux parents, mais aussi des enseignants et des chercheurs qui voulaient que le gouvernement continue de soutenir le bilinguisme.
Le gouvernement a lancé son programme éducatif 2013 il y a 2 semaines et la diaspora du Pacifique espérait beaucoup du gouvernement en pensant qu'il aurait eu le temps de réfléchir au bilinguisme. Et malheureusement, le plan éducatif 2013 ne reflète pas les attentes de la communauté du Pacifique qui désire davantage de ressources et de soutien dans ce secteur.
»

Pourtant, un député du Parti National au pouvoir, Peseta Sam Lotu Iiaga, continue d'affirme que le gouvernement a largement contribué à la sauvegarde des langues du Pacifique, et tout particulièrement le samoan. Et il ajoute que le meilleur moyen de préserver une langue  c'est de demander aux parents de parler cette langue à leurs enfants a la maison au lieu de dépendre du financement des programmes scolaires.

IIAGA : « Je pense que nous avons beaucoup fait depuis notre accession au pouvoir en 2008. Lors des 2 premières années, nous avons dépensé plus de 91 millions de dollars dans la création de centres préscolaires pour la communauté du Pacifique, les Maoris et les familles à faibles revenus. Des centres pour les enfants de Tonga, de Niue, du Samoa et des îles Cook. Et pas simplement à Auckland, mais dans tous les endroits où vivent les gens du Pacifique.
Mais nous pensons que ce n'est pas qu'une question de centres ou de ressources, c'est aussi la responsabilité des Océaniens eux-mêmes : en termes de parents qui doivent enseigner à nos enfants, en termes d'apprendre la langue avec les organisations religieuses, avec les associations sportives.
Et partout où les gens du Pacifique se rencontrent, notamment les mariages et les funérailles, et à tous les évènements auxquels nous participons à titre d'Océaniens. C'est notre culture et c'est notre langue, il faut la parler. La clé pour préserver une langue c'est cela. C'est aux océaniens eux-mêmes de préserver leurs valeurs, leur culture et leur langue. Le gouvernement ne sauvegardera pas notre langue, notre culture et nos valeurs, c'est à chaque personne du Pacifique, à chaque famille du Pacifique et à chaque communauté du Pacifique de préserver ces choses importantes comme la langue.
»

Sources : Radio Australie ( Edition 06/12/2012)
Naku press : Mise en ligne le 08/12/2012