mardi 29 juin 2010

Quel est l'enjeu fondamental aujourd'hui en terme de perspectives ?


Qu’on le veuille ou non, incontestablement, l’Accord de Nouméa est bien un processus qui positionne le pays dans une situation quasi-indépendante au terme de 2014.
Inutile de s’attarder sur les péripéties et virements de positionnements des responsables politiques, notamment de droite, concernant la mise en œuvre des dispositifs fondamentaux de l’Accord de Nouméa. Peut-être faut-il mettre cela, malgré tout, sur le compte des préoccupations purement politiciennes et électoralistes ?
En même temps, il faut également souligner le rôle actif des indépendantistes où ils ont bataillé d’arrache-pied pour que la lettre et l’esprit de l’Accord de Nouméa soient bien respectés dans son intégralité.
Néanmoins, insistons là-dessus : la quasi-totalité des responsables et partis politiques admettent aujourd’hui que le processus est irréversible pour la mise en place d’un destin commun.

A partir delà, la question posée est la suivante : quel est l’enjeu ou quels sont les enjeux sur lesquels les indépendantistes doivent s’atteler à travailler ?

En fait, l’enjeu prioritaire est double : c’est de donner un contenu social au destin commun avec une âme kanak.
Pour un militant, la stratégie, c’est de militer pour que le socialisme et l’identité kanak soient pris en compte dans tous les domaines de la société.

Primo, Oui ! s’agissant du socialisme, certains diront avec un petit sourire que le terme « socialisme » ne fait plus partie du vocabulaire politique depuis déjà un certain… C’est même désuet, ringard ! Le mur de Berlin est tombé un certain…

Mais, au-delà de la sémantique, il est, tout de même, intéressant de s’attarder sur la signification que chacun mette dans ce terme de « socialisme ».
Lutter pour le projet social basé sur le socialisme, c’est se battre pour que disparaissent les inégalités sociales, pour que le développement économique soit au service de l’être humain, pour que « de chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins »… En tout cas, nul aujourd’hui n’envisage d’« importer » des modèles socialistes qui ont échoué dans les quatre coins du monde, en particulier dans les pays de l’Est. Par contre, les expériences, partant des idéaux justes et généreux, qui ont été tentées dans le monde, serviront à coup sûr de repères…

Secundo, sur l’identité kanak, elle s’y prête à un projet de société de type socialiste dans la mesure où les valeurs mises en avant sont somme toutes communes…
Dans un contexte de mondialisation, renforcé par la nécessité d’une mise en place de la citoyenneté, l’identité kanak doit être affirmée au-delà de la problématique d’une lutte face à une tentative de marginalisation, à défaut d’une assimilation. L’aspect « spécificité » et « particularisme » doivent être sauvegardés absolument.

Mais, revenons au socialisme. Ce projet social ne relève pas du tout de l’utopie ! Ou de l’idéologisme… Lorsque le mouvement indépendantiste a pu « contrôler » des parcelles de pouvoir, il a tenté dans les conditions peu favorables, il a tenté d’expérimenter son projet social. Les parcelles ont été dans l’histoire récente les régions dans les années 80 ou les communes durant ces années-là jusqu’à aujourd’hui. Et, puis, les provinces de Matignon à aujourd’hui sous la période Accord de Nouméa…
Maintenant, la manière de promouvoir le socialisme dépend du contexte institutionnel national et provincial.
Dans les provinces Nord et des Îles, le mouvement nationaliste étant majoritaire, les responsables ne doivent pas se contenter de gérer pour gérer. Ils doivent être l’avant-garde de la mise en place d’une future société libre, indépendante, juste et équitable.

Dans la province sud, le combat pour le projet social est, certes, plus difficile mais, il prend toute son acuité en raison de la question sociale. C’est dans la province sud qu’on est confronté aux problématiques comme l’industrialisation, l’urbanisation, l’autochtonie, la multiethnicité, l’immigration, la tertiairisation sont des composantes de cette question sociale.

Il est temps de remettre au goût du jour le projet social socialiste ! ! !