jeudi 3 juin 2010

Scierie Barbou : enfin une enquête à l'initiative de responsables politiques et institutionnels, une première à marquer d’une pierre…


Le mercredi 28 avril 2010, une délégation composée de Ghislaine Arlie et Prisca Holero respectivement mairesses de Farino et Sarraméa, des coutumiers de Sarraméa, de Sylvain Pabouty, élu FLN à la Province Sud et de deux représentants de la direction de l’environnement s’est rendue sur les communes de Farino et Sarraméa dans le cadre de la surveillance des activités « suspectes » de Barbou.
Il faut noter que la mairesse de Farino, est également élue de la Province Sud et présidente de la commission Environnement de la Province.

Barbou, un odieux personnage historique
Rappelons-nous de ce personnage, dénommé Barbou, est coutumier de fait en matière de scierie, de coupe de bois et de pollution.
En 1983, il était à l’origine d’une fusillade entre les kanak de Koindé et des forces de l’ordre. En effet, il exploitait déjà une scierie de bois qui polluait la rivière des habitants de Koindé, une tribu au fin fond de La Foa. Après plusieurs tentatives de négociation pour trouver une solution face à la pollution récurrente, pour ne pas dire chronique, engendrée par la scierie, les gens de Koindé ont effectué un blocage. Les forces de l’ordre, prompts à défendre les intérêts des colons exploiteurs, interviennent brutalement. Résultat : 2 gendarmes tués et un kanak qui aura passé presque 12 ans en prison.

Depuis cette date, comme si rien ne s’était passé, Barbou continue à sévir dans la région LaFoa, Sarraméa, Moindou avec l’activité de coupe de bois notamment chez des propriétaires privés.

Plusieurs plaintes émanant des populations se sont encore élevées contre lui sachant qu’il opère depuis sans contrôle ; bénéficierait-il de l’assentiment des gouvernants ? On est en droit de se poser cette question d’autant plus que des aides provinciales auraient été accordées en matière d’investissement, en particulier pour des machines…

Résultat des enquêtes menées sur place
De l’enquête menée sur Farino, il ressort que les phénomènes de turbidité observés dans la rivière Moindou ne pouvaient être imputés uniquement à l’exploitation forestière, mais aussi notamment à la présence en grand nombre de cervidés sur le bassin versant.

Concernant Sarraméa, la préoccupation des habitants résidait dans le risque de pollution du captage d’eau de la tribu du Grand Couli du fait des activités de coupe de bois.
La visite de l’exploitation située dans la propriété de Mogglia, n’a pas démontré l’existence directe d’une infraction et d’une dégradation pérenne de la qualité des cours d’eau en aval. Il est vrai que le captage d’eau du Grand Couli se situe en amont de l’exploitation.
Pour autant, l’ensemble des membres de la délégation ont convenu, afin que la réglementation provinciale en matière de défrichement et de protection des écosystèmes d’intérêt patrimonial soit respectée, de procéder aux mesures suivantes :
- l’envoi d’un courrier d’information aux exploitants de bois et de forêt sur les communes de Farino et de Sarraméa,
- l’envoi d’un document pédagogique aux différents acteurs de ce dossier, permettant une meilleure compréhension de tous, de la réglementation en vigueur.

Par ailleurs, la direction de l’environnement s’est engagée à intervenir dans les meilleurs délais possibles dans l’hypothèse où une infraction au code de l’environnement serait constatée par les agents communaux.

Enfin, sans la mairesse de Farino partie à une autre réunion, la délégation a également constaté les rejets « polluants » de l’hôtel Evasion 130 dans la rivière.
Il a été décidé d’accorder un délai afin de permettre au gérant de l’hôtel d’installer les équipements nécessaires au traitement des eaux usées avant rejet dans le milieu naturel, à défaut des sanctions pourraient être prises.