Abraham Serfaty né le 16 janvier 1926 à Casablanca et mort le 18 novembre 2010 àMarrakech, est un indépendantiste et militant politique marocain. Opposant au régime du roi Hassan II, il passera plus de 17 ans en prison et témoignera de ce qu'il y a vécu.
Issu d'une famille juive tangéroise, militant communiste marocain dès 1944 et lors de son séjour en métropole dans les rangs du PCF de1945 à 1949, il s'engage ardemment pour l'indépendance de son pays, ce qui lui vaut d'être emprisonné en 1950, et placé en résidence surveillée en 1956.
Ingénieur des mines de formation, il participe ensuite à la mise en place des institutions de l'État marocain, à des postes plus techniques que politiques, dont celle de l'enseignement à l'École Mohammadia d'Ingénieurs. En 1970, il rompt avec un Parti communiste marocain (actuel PPS Parti du progrès et du socialisme) qu'il considère comme trop sclérosé et contribue à la fondation de l'organisation d'extrême gauche Ila Al Amame (En avant, actuellement La Voie démocratique, An-nahj Ad-dimoukrati).
Arrêté et torturé par le régime de Hassan II en1972, il entre ensuite dans la clandestinité. Arrêté de nouveau en 1974, il restera emprisonné dix-sept ans, jusqu'en septembre 1991. Il est alors privé de sa nationalité marocaine à cause de sa position à l'égard de la « marocanité » du Sahara occidental et son soutien à l'autodétermination du peuple sahraoui lui vaut d'être expulsé du territoire marocain. En septembre 1999, il est autorisé par le nouveau roiMohammed VI à rentrer au pays, et sa nationalité marocaine est reconnue officiellement et sans contestation possible.
Abraham Serfaty, comme d'autres Juifs séfarades, par exemple Ilan Halévy ou Henri Curiel, se veut antisioniste. Dans Écrits de prison sur la Palestine, il écrit « Le sionisme est avant tout une idéologie raciste. Elle est l'envers juif de l'hitlérisme [...] Elle proclame l'État d'Israël "État juif avant tout", tout comme Hitler proclamait une Allemagne aryenne. »
Il meurt le 18 novembre 2010, à l'age de 84 ans dans une clinique de Marrakech.
Bibliographie
(avec Mikhaël Elbaz) L'Insoumis, Juifs, marocains et rebelles, Desclée de Brouwer, 2001, ISBN 2220047245
Le Maroc du noir au gris, Syllepse, 1998, ISBN 2907993895
La Mémoire de l'autre, Stock, 1993, ISBN 9954419004
Dans les Prisons du Roi - Écrits de Kénitra sur le Maroc, Éditions Messidor, Paris, 1992, ISBN 2209066409
Écrits de prison sur la Palestine, Éditions Arcantère, 1992, ISBN 2868290590. Éditions Rahma, Alger,1992.
Lutte anti-sioniste et Révolution Arabe (Essai sur le judaïsme marocain et le sionisme), Éditions Quatre-Vents, 1977, ISBN
Issu d'une famille juive tangéroise, militant communiste marocain dès 1944 et lors de son séjour en métropole dans les rangs du PCF de1945 à 1949, il s'engage ardemment pour l'indépendance de son pays, ce qui lui vaut d'être emprisonné en 1950, et placé en résidence surveillée en 1956.
Ingénieur des mines de formation, il participe ensuite à la mise en place des institutions de l'État marocain, à des postes plus techniques que politiques, dont celle de l'enseignement à l'École Mohammadia d'Ingénieurs. En 1970, il rompt avec un Parti communiste marocain (actuel PPS Parti du progrès et du socialisme) qu'il considère comme trop sclérosé et contribue à la fondation de l'organisation d'extrême gauche Ila Al Amame (En avant, actuellement La Voie démocratique, An-nahj Ad-dimoukrati).
Arrêté et torturé par le régime de Hassan II en1972, il entre ensuite dans la clandestinité. Arrêté de nouveau en 1974, il restera emprisonné dix-sept ans, jusqu'en septembre 1991. Il est alors privé de sa nationalité marocaine à cause de sa position à l'égard de la « marocanité » du Sahara occidental et son soutien à l'autodétermination du peuple sahraoui lui vaut d'être expulsé du territoire marocain. En septembre 1999, il est autorisé par le nouveau roiMohammed VI à rentrer au pays, et sa nationalité marocaine est reconnue officiellement et sans contestation possible.
Abraham Serfaty, comme d'autres Juifs séfarades, par exemple Ilan Halévy ou Henri Curiel, se veut antisioniste. Dans Écrits de prison sur la Palestine, il écrit « Le sionisme est avant tout une idéologie raciste. Elle est l'envers juif de l'hitlérisme [...] Elle proclame l'État d'Israël "État juif avant tout", tout comme Hitler proclamait une Allemagne aryenne. »
Il meurt le 18 novembre 2010, à l'age de 84 ans dans une clinique de Marrakech.
Bibliographie
(avec Mikhaël Elbaz) L'Insoumis, Juifs, marocains et rebelles, Desclée de Brouwer, 2001, ISBN 2220047245
Le Maroc du noir au gris, Syllepse, 1998, ISBN 2907993895
La Mémoire de l'autre, Stock, 1993, ISBN 9954419004
Dans les Prisons du Roi - Écrits de Kénitra sur le Maroc, Éditions Messidor, Paris, 1992, ISBN 2209066409
Écrits de prison sur la Palestine, Éditions Arcantère, 1992, ISBN 2868290590. Éditions Rahma, Alger,1992.
Lutte anti-sioniste et Révolution Arabe (Essai sur le judaïsme marocain et le sionisme), Éditions Quatre-Vents, 1977, ISBN