Tout commença par une démission au début de l'année 2011...
Une démission de la liste FLNKS qui a entraîné, de fait, la chute du gouvernement Gomès 1er. La chute sera irréversible malgré les diverses tentatives politico-institutionnelles mises en oeuvre.
Dès le départ, la question de la levée des deux drapeaux était mise en avant comme étant à l'origine de la chute du gouvernement. Si l'on ne peut pas se contenter de cet argument, on pourra alors considérer que la question de la levée des drapeaux n'est venue que relever au grand jour des contradictions internes plus profon dans le camps loyaliste ?
Le président de Calédonie Ensemble aurait pu être reconduit à la tête de l'exécutif gouvernemental si le Pacte Républicain était bâti sur du solide. On a tendance à oublier que Gomès n'était pas devenu président du gouvernement par enchantement ou par la volonté du Saint esprit, mais bien grâce à une entente, ponctuelle certes, entre les forces de droite que sont le RUMP (Rassemblement UMP), l'AE (Avenir Ensemble), le LMD (Le Mouvement de la Diversité) et CE (Calédonie Ensemble).
Malgré cela, les relations entre les partenaires du Pacte au gouvernement devenaient de plus en plus brouillées. Qui ne se souvient pas des problèmes relationnels persistants entre l'ex-président du gouvernement et ses autres ministres du Pacte Républicain ? Notamment les brouilles avec Sonia Backès sur la question de l'Enseignement et de la conduite du Grand Débat devant aboutir au projet éducatif ? Et celles avec Simon Loueckhotte qui s'est vu imposé le secteur Fonction Publique du pays ? Ces brouilles ne peuvent pas être ramenées à une question de leadership entre loyalistes au gouvernement ? Mais peut-être à un leadership sur la société globalement... ou sur les sociétés ?
Le Pacte Républicain n'avait que pour seul objectif une répartition des postes et d'empêcher par la même les indépendantistes à se retrouver aux commandes d'une haute institution... En fait, plus sournoisement, ce fameux Pacte Républicain était véritablement un pacte de non-agression entre loyalistes; c'est à dire qu'étant tous trempés dans des affaires louches, les membres du Pacte devaient faire en sorte que ces affaires ne sortent pas sur la place publique.
Les deux drapeaux n'ont fait que de lever une voile qui, de toute façon, tôt ou tard, se devait l'être. En effet, comment des partis, quand bien même tous loyalistes, peuvent-ils s'entendre durablement ? Ces partis ne sont que des relais des intérêts économiques privés contradictoires ? Pire, certains élus y sont directement concernés. Les dossiers traités actuellement par la justice sont significatifs de cette proximité douteuse entre les politiques et les affaires ? Mise examen de Harold Martin pour l'affaire de l'OPT, déboires judiciaires pour Philippe Gomès, liens douteux entre le RUMP et un escroc à la défisc... les médias, evidemment, ont en fait leurs choux gras.
Se croyant toujours fin stratège, Gomès chercha des boucs-émissaires pour masquer un pacte qui ne reposait que, manifestement, sur du vent... Avec virulence, il dénonça voire accusa alors une certaine alliance entre le RUMP/AE et l'UC, responsable de sa chute magistrale. Une alliance, evidemment, contre nature selon lui.
Aveuglés par la question, ô combien secondaire, du leadership au sein du mouvement indépendantiste, aggravée par un anti-UC primaire légendaire, certains responsables et organisations politiques empruntèrent la même voie sinueuse que Gomès 1er.
Malheureusement, les déboires politiques et juridiques recoltés par Philippe 1er ont eu pour conséquence des dégâts collatéraux dans le mouvement indépendantiste.