Voilà 4 mois que le mouvement indépendantiste kanak a de fait enregistré un nouveau venu sur l’échiquier politique local : la DUS (Dynamique Unitaire Sud), née d’une scission au sein d’une des composantes du FLNKS : le PALIKA. Comme toute idée nouvelle, on cherchera par tous les moyens de la contrecarrer, pour ne pas qu’elle ne pousse plus haut que les branches qui lui ont permis de sortir de terre. Mais les lois fondamentales de la science, et pour parler de politique, la dialectique occasionnée même par l’évolution des débats impose parfois des situations pas confortables pour tous. Apprécier les contradictions pour mieux avancer serait la posture idéale... Mais...
Le 5 novembre 2011: annonciation publique de la création de la DUS....
Nous sommes en Kanaky, un pays en voie de construction du destin commun, de sa pleine souveraineté, de son indépendance ; bref peu importe la terminologie mais un pays qui doit organiser la sortie d’un cadre politique celui de l’Accord de Nouméa.
Fondée par des militants nationalistes de longue date, la DUS affiche une volonté de moderniser le débat en optimisant le travail de relais entre le terrain et le niveau institutionnel. Un relais dynamique qui se doit de traiter les problématiques tout en respectant les orientations données par le projet social du FLNKS. C’est dans l’action que nous forgeons réellement nos options politiques. Les positions politiques nationalistes sont déjà là, et ont suffisamment arrosé le terrain. La réception de ces messages s’est donc traduite par des actions dans tous les secteurs de la société. Comment canalyser ces initiatives pour qu’elles s’inscrivent dans la perspective de la construction d’un pays souverain ?
C’est l’angle modeste que la DUS souhaiterait travailler pour contribuer à consolider l’échafaudage construit par le mouvement nationaliste depuis la nuit des temps. C’est la raison pour laquelle la DUS ne s’est jamais située en dehors du FLNKS, travaillant pour l’unité, elle ne peut pas être ailleurs.
Le seul problème est que nous sommes en politique, et malheureusement dans ce domaine, si les gens refusent d’apprécier la dimension théorique d’une idée ou d’une nouvelle approche, les contradictions secondaires prennent le dessus, et on va assister à des blocages systématiques qui vont donner toute la primeur à parfois une virgule mal positionnée ou tout simplement à des considérations qui n’ont plus rien à voir avec le portage d’un idéal. L’être humain vit aussi ses propres contradictions et il les transpose parfois dans ses champs d’action tel la politique.
Ainsi va le monde et la grande question est la suivante : comment faire pour que la contradiction principale soit toujours l’essence même de nos faits et gestes dans un espace habité par un monde hétérogène. C’est une corde raide quand on connaît les perturbations qui habitent normalement un contexte comme celui où nous vivons actuellement, mais le militantisme c’est aussi cet effort de se transcender pour toujours tenir cette contradiction principale.
La construction d’un pays souverain, la lucidité, l’objectivité, bref des mots ou des concepts que la DUS souhaite inscrire dans les relations que nous pouvons entretenir entre nos mouvements, surtout à la veille de grandes échéances.
Mise en ligne par Naku Press le 26/01/2012 à 23h26