dimanche 22 août 2010

Séance publique au Congrès du vendredi 20 août 2010...

Entendu sur RRB...

Journaliste : Les élus du Congrès réunis en séance publique, ce matin, pour examiner le compte administratif 2009 et le budget supplémentaire 2010. À l'ouverture de la séance, le président du Congrès, Harold Martin, a tenu à rendre hommage à Georges Chatenay, ancien élu territorial qui est décédé le 14 juillet dernier, et Harold Martin a cité à plusieurs reprises le récit autobiographique de Georges Chatenay, intitulé "D'un enfant de Thio".

Harold Martin : Son amour viscéral pour cette terre, pour les hommes et pour les femmes qui y vivent, un amour e un attachement exprimés dès les premières lignes de son récit où il déclare : "La Nouvelle-Calédonie, rien de ce qui lui arrive ne m'est insensible, et ma passion pour elle ne s'éteindra qu'avec mon dernier souffle". Homme de dialogue et de consensus, de fidélité, d'amitié profonde, comme celle qui le liait au grand chef Henri Naisseline de Maré, homme de conviction, homme d'actions, Georges Chatenay demeurera pour nous, je le crois, un repère dans l'exercice des missions publiques.

Journaliste : Et les élus ont observé une minute de silence à la mémoire de Georges Chatenay, en présence de sa veuve, Marie-Thérèse, et de son fils, Laurent.

Les élus ont ensuite entamé l'examen du compte administratif 2009. Une séance que vous suivez pour nous, Nathalie :

Journaliste : Le compte administratif retrace les dépenses qui ont effectivement été réalisées durant l'exercice 2009. Rappelons que la Nouvelle-Calédonie reçoit l'ensemble des recettes, et les redistribue aux collectivités, au travers d'un budget de répartition. Les taux de réalisation sont tout à fait corrects, mais les chiffres sont mauvais. L'exercice 2009 s'est clos sur un déficit de 2,6 milliards. Au fil des ans, les dépenses de fonctionnement n'ont cessé de croître : plus 12 % en moyenne, sur quatre ans. Alors qu'en même temps, les recettes n'ont évolué que de 4 %. Ajoutons que la capacité de désendettement de la Nouvelle-Calédonie s'est également dégradée en 2009. Dans les débats, au nom de Calédonie ensemble, Philippe Michel a tenté de justifier le résultat négatif par le contexte économique :

Philippe Michel : Ce résultat négatif est d'abord imputable à l'effondrement des recettes de la fiscalité métallurgique et minière, moins 83 %, au regard de produits antérieurs d'un niveau tout à fait exceptionnel. Mais pour autant, les perspectives de rendement de l'IS sont sensiblement meilleurs pour l'année prochaine, compte tenu du redressement des cours du nickel.

Journaliste : Philippe Michel évoque aussi des opérations exceptionnelles, comme le programme de construction pour les jeux du Pacifique ou bien les répercussions du rachat des parts de l'État dans la société Enercal. Au nom du Rassemblement UMP, Georges Naturel souligne qu'une autre gestion publique était possible. Il rappelle la création d'un fonds pour les générations futures pour lequel son parti militait depuis 2007, mais en vain. Un tel fonds aurait été alimenté par les recettes issues du nickel durant la période de vaches grasses, de la fiscalité nickel. Aujourd'hui, il ne reste plus rien de ces richesses. Un Rassemblement UMP critique, mais qui en appelle à la responsabilité de tous. Georges Naturel :

Georges Naturel : Ces caractéristiques financières et leurs graves conséquences, nous en prenons la pleine mesure aujourd'hui. Ici, pour la Nouvelle-Calédonie, comme pour la province Sud, nous sommes d'avis, au groupe Rassemblement UMP, qu'une autre attitude, plus responsable était possible. Aujourd'hui, et pour demain, conscients pour les enjeux des Calédoniens, nous devons collectivement nous engager sur d'autres voies pour nos finances publiques.

Journaliste : Pour l'Avenir ensemble, Pascal Vittori s'interroge : comment pourra-t-on financer tout ce que Philippe Gomès avait promis dans son discours de politique générale, il y a un an, en tant que président du Gouvernement ? Pascal Vittori qui donne même un conseil :

Pascal Vittori : En matière de dépenses de fonctionnement, le Gouvernement, lui-même, doit montrer l'exemple et réduire ses dépenses de fonctionnement et de communication, s'il veut que sa politique de rigueur soit comprise et acceptée.

Journaliste : Didier Leroux, lui, prend la défense des chefs d'entreprises pour qui, dit-il, la politique du Gouvernement est désordonnée, incohérente et pleine d'effets d'annonce contradictoires. Comme Calédonie ensemble, le Rassemblement et l'Avenir ensemble, le groupe UNI a voté pour le compte administratif 2009, mais en lançant un avertissement par la voie de Jean-Pierre Djaiwé :

Jean-Pierre Djaiwé : Nous ne pouvons plus continuer à naviguer à vue. Il faut donc doter notre pays d'outils modernes de pilotage et nous saluons l'initiative prise par le Gouvernement en faveur de la convention avec l'AFD. D'autres mesures décidées doivent rapidement être mises en œuvre : il s'agit de la réforme des statuts de la fonction publique, du schéma d'aménagement et de développement.

Journaliste : Le Parti travailliste et le groupe FLNKS se sont abstenus. Le premier reprenant sa position de principe de ne pas se prononcer sur un texte à l'élaboration duquel il n'a pas participé. L'abstention du groupe FLNKS est l'expression d'une critique par la voix de Sylvain Pabouty :

Sylvain Pabouty : Une mandature qui aurait pu garantir, dans un contexte de croissance soutenue régulière, à la Calédonie, les moyens des ses ambitions. Mais en 2009, avec une capacité d'autofinancement négative, la Nouvelle-Calédonie n'a même pas su dégager une ressource susceptible de financer une quelconque intervention. C'est pour ces raisons-là que notre groupe s'abstiendra.

Journaliste : Et après le compte administratif, les élus ont commencé l'examen du budget supplémentaire 2010.

Journaliste : Le projet se monte à une enveloppe de près de 35 milliards de francs, et nous ne sommes qu'à la moitié de l'examen de ces différents postes. Il est question des engagements de la dernière ligne droite, de la réalisation des infrastructures sportives pour les jeux du Pacifique. Il est question aussi d'adapter la dotation aux provinces et aux communes, avec 1,8 milliard supplémentaire. Un budget supplémentaire qui, comme le veut l'usage, est plus une étape technique que politique. Mais cela n'empêche pas les débats. Ainsi, plusieurs élus se sont interrogés sur le coût exact du grand débat sur l'école pour lequel 120 millions de francs avaient été inscrits pour l'année 2010, et sans doute 20 millions supplémentaires qui seront inscrits pour l'année 2011.