L’histoire des hommes est, qu’on le veuille ou non, le résultat de luttes incessantes menées pour le pouvoir, pour la liberté, pour Dieu ou pour l’argent. Cette histoire est devenue peu à peu l’Histoire, “officielle”, et se trouve remplie de mystères, de secrets, de complots. Mais lorsqu’on y regarde de plus près, on s’aperçoit que derrière toutes ces luttes se cache cette vérité : l’humanité à toujours été soumise, en réalité, à une lutte unique, celle des petits contre les grands. Cette lutte s’est accomplie dans le sang, le secret et le mensonge.
Par Caleb Irri (http://calebirri.unblog.fr/)
Le secret est un moyen indispensable aux tyrans établis ou en devenir, car il possède la qualité non négligeable de masquer ses objectifs. Ces objectifs étant la conservation (ou la prise) du pouvoir, il va sans dire que l’intérêt primordial des dominants est de cacher cette volonté de domination, et cela par tous les moyens possibles. L’argent appelant le pouvoir et le pouvoir appelant l’argent, il est naturel (et logique) que ces deux puissances s’allient, et certainement pas pour le bien du peuple. L’argent étant dans notre système actuel le bien le plus précieux, il est nécessaire que celui qui en possède le plus soit le plus puissant, ou à défaut le plus influent. Car il faut distinguer le pouvoir effectif du pouvoir réel : celui qui détient le premier n’est pas forcément le maître, tandis que le second si. Cela signifie que le pouvoir politique est dépendant du pouvoir financier, qu’il le veuille ou non. Le pouvoir politique a donc comme objectif d’atteindre la richesse, tandis que le pouvoir financier rêve d’agrandir encore sa puissance.
C’est là que commence le complot. Si l’intérêt réel des puissants de ce monde n’est pas, contrairement à ce qu’ils affirment tous, le bien de leur peuple (le capitalisme ne multiplie pas mais divise les ressources), ils ne peuvent tout de même pas en faire état publiquement : on imagine bien ce qui suivrait ! Ensuite, plusieurs problèmes surgissent de ce secret initial, et rendent inévitable l’utilisation dans un deuxième temps du mensonge, pour dans un troisième aboutir au complot. Car bien que les dominants se moquent du peuple, ils le craignent tout de même, car le nombre et la colère ont une force qu’ils ne pourraient contenir, à moins que de sacrifier ceux-là mêmes qui les nourrissent. C’est donc le mensonge qu’utilisent les dominants pour cacher le premier secret, c’est à dire qu’il leur faut à tout prix éviter que le peuple prenne conscience de sa force réelle, pour continuer à supporter sa situation.
Ainsi les puissants font croire au peuple qu’ils travaillent pour lui, alors qu’en réalité ils travaillent pour eux-mêmes.
Et pour ne pas rendre visible ce mensonge et continuer à servir leur but ultime, il leur faut malgré tout maintenir une apparence de justice et d’équité, ainsi qu’un niveau de vie suffisant au maintien de la productivité (un homme mal nourri travaille mal), tout en n’ayant derrière cette apparence que le soucis de garder une part toujours plus grande pour eux… sans cela, ils ne sauraient conserver longtemps le pouvoir.
Mais l’argent et le pouvoir ont ceci en commun qu’ils sont addictifs, et qu’il en faut toujours plus à celui qui les désire, que ce soit par complexe ou par ignorance. Ainsi, afin de satisfaire cet insatiable appétit, et poussés par la concurrence (l’autre a plus que moi, ou il va racheter mes parts), ils se mettent en danger pour obtenir toujours un peu plus, au risque de tomber dans l’illicite, voire dans l’illégal. La corruption ayant d’ailleurs déjà tellement infesté la politique, les dominants se sont dotés de moyens législatifs discrets mais efficaces les protégeant pour les délits plus petits… Mais lorsque l’on monte dans la hiérarchie des pouvoirs, le montant des sommes en jeu, les conséquences humaines de certaines actions deviennent tellement importants qu’il est indispensable de les cacher au peuple. Et si on ajoute à cela la corruption chronique du système qui incite à “se soumettre ou se démettre”, le plus honnête des hommes accédant au pouvoir se verra confronté à ce problème : soit il accepte son fonctionnement et se retrouve mouillé et complice, soit il refuse et n’a plus qu’à sortir du jeu.
Une fois entré dans ce jeu, il n’est plus possible d’en sortir : c’est un cercle vicieux. Il faut protéger ses méfaits de l’appétit des médias, négocier des silences, légaliser certaines activités, blanchir l’argent, aider les “collègues”… Au bout d’un moment, ces hommes sont si embourbés dans leurs malversations, leurs secrets et leurs mensonges qu’ils ne peuvent plus reculer, et tentent in fine de se protéger totalement par de plus grands mensonges, pour obtenir plus d’argent, pour avoir plus de pouvoir. Arrivés au sommet de cette pyramide se trouvent les véritables puissants, ceux qui ont cessé de vouloir plus, car ils ont déjà tout. Ces derniers possèdent une idéologie, une vision du monde, avec le pouvoir de le modifier selon leurs volontés. Mais ils sont également rompus à toutes les techniques nécessaires pour en arriver là, c’est à dire une grande science du secret, du mensonge et de la corruption. Poussés par des considérations idéologiques et disposant de formidables capacités financières, ils sont capables (et nous l’avons vu à de nombreuses reprises au cours de l’Histoire) de provoquer des conflits dans d’autres pays, de fomenter des coups d’Etat, d’assassiner les “gêneurs”, de torturer des êtres humains. Ce genre de projets nécessite de multiples complicités, et une organisation secrète capable de protéger ses méfaits à n’importe quel prix, que ce soit celui de la misère ou du sang.
Car à un très haut niveau, les actions de ces puissants rapportent peut-être des milliards, mais ont également des répercussions bien réelles sur les peuples qui en subissent les conséquences. C’est de géopolitique qu’il s’agit alors, et c’est à coups d’espions, de diplomatie, de manoeuvres militaires ou de menaces que se règlent les problèmes. Il est inévitable qu’à ce stade le complot soit mis en place par les dominants, car les méthodes (ainsi que le caractère moral de l’utilisation de ces méthodes) sont clairement injustes et répréhensibles, condamnables, et même les lois que les dominants parviennent à faire voter pour se protéger ne suffiraient pas : des actions comme la guerre contre l’Afghanistan ou l’Irak, si on en connaissait le véritable objectif, seraient considérées comme des crimes contre l’humanité.
Et en effet, comment expliquer l’injuste partage des richesses dont est victime le monde autrement que par le complot ? Qui accepterait de voir un pays envahi par une armée sous le seul prétexte de s’en accaparer les ressources ? Qui accepterait que quelques personnes possèdent la majorité des richesses de ce monde ? Qui accepterait d’aller travailler, d’aller se battre, s’il savait que c’est pour servir une cause contraire à son propre intérêt ?
Le seul moyen de comprendre le monde d’aujourd’hui est d’accepter l’existence du complot. Sans cette hypothèse, il est impossible d’expliquer comment le monde d’aujourd’hui en est arrivé là. L’objectif secret de conservation, ou de renforcement du pouvoir des dominants est la cause du paradoxe actuel qui se voit de plus en plus clairement : plus nos dirigeants font mine de vouloir arranger les problèmes économiques et sociaux dus à la crise, et plus la crise devient importante. Ce décalage, que l’on voudrait croire le résultat de l’incompétence de nos dirigeants, renforce pourtant le pouvoir de ces derniers sur les peuples, qui eux sont de plus en plus oppressés par les mesures prises… les économistes ne comprennent pas, les sociologues non plus : c’est qu’ils balayent d’un revers de manche la seule hypothèse valable, le complot. Mais en haut de la pyramide des pouvoirs et de la richesse, les véritables dominants s’agitent en secret pour renforcer leur domination, en créant les conditions économiques, sociales, religieuses et culturelles favorables à l’exécution de leur pouvoir. En renforçant un monde injuste il le rendent violent et dangereux, et justifient ainsi le besoin des peuples de se faire protéger par les puissants… puissants qui perdraient tout leur pouvoir si l’on s’apercevait que, loin de le rendre plus juste et moins violent, c’était justement eux qui le rendaient ainsi.
Mais ne soyons pas pessimistes, et faisons confiance au temps : car même si le secret est bien gardé, un complot finit toujours par devoir se montrer au grand jour : et ce jour-là, quand les masques tombent, l’Histoire finit toujours par rendre justice à la vérité : comment, autrement, connaitrions nous l’existence des complots précédents ?
Par Caleb Irri (http://calebirri.unblog.fr/)
Le secret est un moyen indispensable aux tyrans établis ou en devenir, car il possède la qualité non négligeable de masquer ses objectifs. Ces objectifs étant la conservation (ou la prise) du pouvoir, il va sans dire que l’intérêt primordial des dominants est de cacher cette volonté de domination, et cela par tous les moyens possibles. L’argent appelant le pouvoir et le pouvoir appelant l’argent, il est naturel (et logique) que ces deux puissances s’allient, et certainement pas pour le bien du peuple. L’argent étant dans notre système actuel le bien le plus précieux, il est nécessaire que celui qui en possède le plus soit le plus puissant, ou à défaut le plus influent. Car il faut distinguer le pouvoir effectif du pouvoir réel : celui qui détient le premier n’est pas forcément le maître, tandis que le second si. Cela signifie que le pouvoir politique est dépendant du pouvoir financier, qu’il le veuille ou non. Le pouvoir politique a donc comme objectif d’atteindre la richesse, tandis que le pouvoir financier rêve d’agrandir encore sa puissance.
C’est là que commence le complot. Si l’intérêt réel des puissants de ce monde n’est pas, contrairement à ce qu’ils affirment tous, le bien de leur peuple (le capitalisme ne multiplie pas mais divise les ressources), ils ne peuvent tout de même pas en faire état publiquement : on imagine bien ce qui suivrait ! Ensuite, plusieurs problèmes surgissent de ce secret initial, et rendent inévitable l’utilisation dans un deuxième temps du mensonge, pour dans un troisième aboutir au complot. Car bien que les dominants se moquent du peuple, ils le craignent tout de même, car le nombre et la colère ont une force qu’ils ne pourraient contenir, à moins que de sacrifier ceux-là mêmes qui les nourrissent. C’est donc le mensonge qu’utilisent les dominants pour cacher le premier secret, c’est à dire qu’il leur faut à tout prix éviter que le peuple prenne conscience de sa force réelle, pour continuer à supporter sa situation.
Ainsi les puissants font croire au peuple qu’ils travaillent pour lui, alors qu’en réalité ils travaillent pour eux-mêmes.
Et pour ne pas rendre visible ce mensonge et continuer à servir leur but ultime, il leur faut malgré tout maintenir une apparence de justice et d’équité, ainsi qu’un niveau de vie suffisant au maintien de la productivité (un homme mal nourri travaille mal), tout en n’ayant derrière cette apparence que le soucis de garder une part toujours plus grande pour eux… sans cela, ils ne sauraient conserver longtemps le pouvoir.
Mais l’argent et le pouvoir ont ceci en commun qu’ils sont addictifs, et qu’il en faut toujours plus à celui qui les désire, que ce soit par complexe ou par ignorance. Ainsi, afin de satisfaire cet insatiable appétit, et poussés par la concurrence (l’autre a plus que moi, ou il va racheter mes parts), ils se mettent en danger pour obtenir toujours un peu plus, au risque de tomber dans l’illicite, voire dans l’illégal. La corruption ayant d’ailleurs déjà tellement infesté la politique, les dominants se sont dotés de moyens législatifs discrets mais efficaces les protégeant pour les délits plus petits… Mais lorsque l’on monte dans la hiérarchie des pouvoirs, le montant des sommes en jeu, les conséquences humaines de certaines actions deviennent tellement importants qu’il est indispensable de les cacher au peuple. Et si on ajoute à cela la corruption chronique du système qui incite à “se soumettre ou se démettre”, le plus honnête des hommes accédant au pouvoir se verra confronté à ce problème : soit il accepte son fonctionnement et se retrouve mouillé et complice, soit il refuse et n’a plus qu’à sortir du jeu.
Une fois entré dans ce jeu, il n’est plus possible d’en sortir : c’est un cercle vicieux. Il faut protéger ses méfaits de l’appétit des médias, négocier des silences, légaliser certaines activités, blanchir l’argent, aider les “collègues”… Au bout d’un moment, ces hommes sont si embourbés dans leurs malversations, leurs secrets et leurs mensonges qu’ils ne peuvent plus reculer, et tentent in fine de se protéger totalement par de plus grands mensonges, pour obtenir plus d’argent, pour avoir plus de pouvoir. Arrivés au sommet de cette pyramide se trouvent les véritables puissants, ceux qui ont cessé de vouloir plus, car ils ont déjà tout. Ces derniers possèdent une idéologie, une vision du monde, avec le pouvoir de le modifier selon leurs volontés. Mais ils sont également rompus à toutes les techniques nécessaires pour en arriver là, c’est à dire une grande science du secret, du mensonge et de la corruption. Poussés par des considérations idéologiques et disposant de formidables capacités financières, ils sont capables (et nous l’avons vu à de nombreuses reprises au cours de l’Histoire) de provoquer des conflits dans d’autres pays, de fomenter des coups d’Etat, d’assassiner les “gêneurs”, de torturer des êtres humains. Ce genre de projets nécessite de multiples complicités, et une organisation secrète capable de protéger ses méfaits à n’importe quel prix, que ce soit celui de la misère ou du sang.
Car à un très haut niveau, les actions de ces puissants rapportent peut-être des milliards, mais ont également des répercussions bien réelles sur les peuples qui en subissent les conséquences. C’est de géopolitique qu’il s’agit alors, et c’est à coups d’espions, de diplomatie, de manoeuvres militaires ou de menaces que se règlent les problèmes. Il est inévitable qu’à ce stade le complot soit mis en place par les dominants, car les méthodes (ainsi que le caractère moral de l’utilisation de ces méthodes) sont clairement injustes et répréhensibles, condamnables, et même les lois que les dominants parviennent à faire voter pour se protéger ne suffiraient pas : des actions comme la guerre contre l’Afghanistan ou l’Irak, si on en connaissait le véritable objectif, seraient considérées comme des crimes contre l’humanité.
Et en effet, comment expliquer l’injuste partage des richesses dont est victime le monde autrement que par le complot ? Qui accepterait de voir un pays envahi par une armée sous le seul prétexte de s’en accaparer les ressources ? Qui accepterait que quelques personnes possèdent la majorité des richesses de ce monde ? Qui accepterait d’aller travailler, d’aller se battre, s’il savait que c’est pour servir une cause contraire à son propre intérêt ?
Le seul moyen de comprendre le monde d’aujourd’hui est d’accepter l’existence du complot. Sans cette hypothèse, il est impossible d’expliquer comment le monde d’aujourd’hui en est arrivé là. L’objectif secret de conservation, ou de renforcement du pouvoir des dominants est la cause du paradoxe actuel qui se voit de plus en plus clairement : plus nos dirigeants font mine de vouloir arranger les problèmes économiques et sociaux dus à la crise, et plus la crise devient importante. Ce décalage, que l’on voudrait croire le résultat de l’incompétence de nos dirigeants, renforce pourtant le pouvoir de ces derniers sur les peuples, qui eux sont de plus en plus oppressés par les mesures prises… les économistes ne comprennent pas, les sociologues non plus : c’est qu’ils balayent d’un revers de manche la seule hypothèse valable, le complot. Mais en haut de la pyramide des pouvoirs et de la richesse, les véritables dominants s’agitent en secret pour renforcer leur domination, en créant les conditions économiques, sociales, religieuses et culturelles favorables à l’exécution de leur pouvoir. En renforçant un monde injuste il le rendent violent et dangereux, et justifient ainsi le besoin des peuples de se faire protéger par les puissants… puissants qui perdraient tout leur pouvoir si l’on s’apercevait que, loin de le rendre plus juste et moins violent, c’était justement eux qui le rendaient ainsi.
Mais ne soyons pas pessimistes, et faisons confiance au temps : car même si le secret est bien gardé, un complot finit toujours par devoir se montrer au grand jour : et ce jour-là, quand les masques tombent, l’Histoire finit toujours par rendre justice à la vérité : comment, autrement, connaitrions nous l’existence des complots précédents ?