Pacifique-Forum-NCalédonie-statut: 41ème sommet du Forum des Îles du Pacifique : la Nouvelle-Calédonie évoque un « succès »PORT-VILA, 6 août 2010 (Flash d'Océanie) –
Le gouvernement de la collectivité française de Nouvelle-Calédonie, qui participait cette semaine au 41ème sommet du Forum des Îles du Pacifique à Port-Vila (Vanuatu), a estimé vendredi avoir rempoté un « succès » à la suite de sa demande en vue de faire évoluer son statut de « membre associé » vers celui d’un membre plein. « À l’occasion du 41ème Forum des Iles du Pacifique, Philippe Gomès, Président du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, a formellement réaffirmé la volonté de la Nouvelle Calédonie de renforcer son implication au sein de l’organisation et d’accéder, à terme, au statut de membre à part entière », affirme un communiqué du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie. « Ce Forum a été l’occasion pour la délégation de la Nouvelle-Calédonie de consolider son exercice d’explication auprès de l’ensemble des dirigeants de l’organisation. C’est ainsi qu’elle a pu mener des entretiens bilatéraux avec le Ministre des affaires étrangères australien, les Premier ministres Samoan, de Kiribati, de Tonga et des Iles Cook, le Ministre des affaires étrangères de Nouvelle-Zélande, le chef de la délégation de Papouasie-Nouvelle-Guinée, les autorités micronésiennes et le secrétaire général du Forum », poursuit le communiqué.« Jeudi soir, lors d’un ultime entretien entre la délégation de Nouvelle-Calédonie et le Premier Ministre de Tonga, président en exercice du Comité Ministériel du Forum, ce dernier s’est engagé, à l’issue d’un travail préparatoire avec la Nouvelle-Calédonie, à adresser un courrier au Président du Forum pour que des recommandations visant à organiser cette participation de la Nouvelle-Calédonie en tant que membre à part entière du Forum soient formulées dans le courant du mois d’octobre. En conséquence, la délégation de la Nouvelle-Calédonie considère que sa participation à ce 41ème Forum est couronnée de succès. La volonté exprimée de participer de manière pleine et entière à la première organisation régionale du Pacifique a été entendue. Il reste, maintenant, à en organiser les modalités en concertation avec le comité exécutif du Forum », estime l’exécutif néo-calédonien.« S’agissant en particulier de la Nouvelle-Calédonie, ce 41e Forum des îles du Pacifique sera l'occasion pour le président du gouvernement, Philippe Gomès, de réitérer, au plus haut niveau et dans le prolongement de la mission effectuée par Jean-Louis d’Anglebermes dans différents États membres, le souhait de la Nouvelle-Calédonie de s'engager plus largement dans les travaux du Forum pour qu'à terme, selon un cheminement graduel et progressif, elle puisse accéder au statut de membre à part entière de l'organisation », précisait en début de semaine le gouvernement de Nouvelle-Calédonie dans un communiqué.M. Gomès estime qu’en l’état actuel des choses et de l’évolution de la Nouvelle-Calédonie vers une plus large autonomie, dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord de Nouméa (signé en 1998), cette collectivité se trouve, vis-à-vis des États insulaires océaniens indépendants et membres du Forum, « dans une situation équivalente » et que « parler de notre propre voix au Forum, c’est quelque chose d’évident, de normal », déclarait-il en début de semaine.
Première étape de cette démarche : tenter d’obtenir du Forum que pour cette année, et pour la première fois, le dirigeant de la Nouvelle-Calédonie puisse participer à la traditionnelle « retraite » des dirigeants.Cette séquence du sommet annuel du Forum intervient chaque année très rapidement, généralement au lendemain de l’ouverture officielle.Elle consiste en une demi-journée de réunions informelles, sur le mode détendu, ostensiblement océanien, entre les dirigeants, mais en-dehors de la salle de réunions plénières, le plus souvent dans un site balnéaire.Malgré son aspect modeste, cette « retraite » des dirigeants est l’un des moments-clés du sommet, l’endroit aussi où les décisions se prennent, ainsi que les grandes orientations qui façonnent le non moins traditionnel communiqué de fin de sommet, qui intervient d’ailleurs dans la foulée.Cette année encore, ni le chef de l’exécutif de la Nouvelle-Calédonie, ni celui de la Polynésie française n’ont été admis à cette « retraite ».Pour la Polynésie française, l’autre collectivité française océanienne jouissant du statut de « membre associé » au Forum, c’est le Vice-président Édouard Fritch qui avait été désigné pour représenter cette autre collectivité française océanienne. Côté polynésien, même si la demande d’un statut de membre plein n’a pas été officiellement évoquée, c’est concernant la participation à la « retraite » des dirigeants que M. Fritch a été, cette semaine, le plus volubile, laissant transparaître une certaine frustration, en allant jusqu’à qualifier cet « isolement » de « regrettable » dans un communiqué.
« Nous sommes tous réunis pour échanger nos expériences, pour aussi commenter le travail qui a été fait l’année courante par le secrétariat général du Forum. Mais néanmoins, en tant qu'associés, nous intervenons en effet dans les discours, mais j’ai l’impression malgré tout de faire un monologue. C'est-à-dire qu’on est là, on parle de la Polynésie, on parle des rapports que nous avons, dont nous avons eu connaissance, mais on n’a pas la chance d’échanger directement avec les chefs d’États en réunion plénière, puisque lorsqu’ils se réunissent pour échanger, ils se réunissent à part. C’est le cas aujourd’hui, par exemple, ils sont en retraite, et les pays associés, nous sommes un petit peu exclus de tout ça», a-t-il lâché.Au chapitre des regrets : le fait que selon M. Fritch, ce statut de « membre associé », en finale, « n’est pas complètement satisfaisant ». Être mieux associés « C’est bon pour la photo, pour de grandes réunions, mais néanmoins, on ne profite pas réellement des contacts que nous pouvons avoir avec les chefs d’État et les premiers ministres des pays du Pacifique et surtout, nous n’avons pas cette chance de pouvoir échanger. Car nos expériences respectives, servent aux uns et aux autres. C’est le but du Forum», a estimé le Vice-président polynésien, qui demandait cette semaine que le Forum étudie à l’avenir " la manière dont les dirigeants des membres associés pourraient être mieux associés ».
Les membres associés : statut quoConcernant la demande émanant de la Nouvelle-Calédonie en vue d’obtenir à terme le statut de membre plein (par opposition au statut de membre associé, acquis, avec la Polynésie française, en 2006), le Forum, jeudi soir, dans son communiqué de fin de sommet, a estimé qu’ « un certain nombre de questions relatives au statut international de la Nouvelle-Calédonie devraient se résoudre alors que cette collectivité avance, avec la France, sur le chemin de l’autodétermination, dans le cadre de l’Accord de Nouméa. »Néanmoins, dans un avenir moins éloigné, « les dirigeants (du FIP) ont demandé au Secrétariat du Forum d’étudier avec la Nouvelle-Calédonie les moyens permettant d’étendre et de renforcer son engagement et son rôle au sein du Forum, y compris par le truchement d’une réactivation du dialogue via le Comité Ministériel du Forum sur la Nouvelle-Calédonie ».
«Les dirigeants encouragent la Nouvelle-Calédonie à poursuivre le dialogue avec la France en vue de satisfaire les conditions permettant d’accéder au statut de membre plein du Forum », peut-on lire dans le communiqué, qui salue aussi au passage « l’intérêt continu de la Polynésie française et de Wallis et Futuna en vue d’approfondir leur engagement vis-à-vis du Forum.La délégation de la Nouvelle-Calédonie, conduite par M. Gomès, Président du gouvernement, était aussi composée de MM. Jean-Louis d’Anglebermes et Jean-Claude Briault, membres du gouvernement et de Roch Wamytan, vice-président du congrès.Prochaine édition en Nouvelle-ZélandeLe 42ème sommet annuel des dirigeants du FIP devrait se tenir à Auckland (Nouvelle-Zélande), du 6 au 9 septembre 2011. Il devrait aussi coïncider avec d’une part le quarantième anniversaire de la création de cette organisation régionale (dont la première réunion des dirigeants fondateurs a eu lieu à Wellington en 1971), mais aussi de la tenue, en Nouvelle-Zélande, de la Coupe du Monde de Rugby IRB, juste quelques jours après.
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Le gouvernement de la collectivité française de Nouvelle-Calédonie, qui participait cette semaine au 41ème sommet du Forum des Îles du Pacifique à Port-Vila (Vanuatu), a estimé vendredi avoir rempoté un « succès » à la suite de sa demande en vue de faire évoluer son statut de « membre associé » vers celui d’un membre plein. « À l’occasion du 41ème Forum des Iles du Pacifique, Philippe Gomès, Président du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, a formellement réaffirmé la volonté de la Nouvelle Calédonie de renforcer son implication au sein de l’organisation et d’accéder, à terme, au statut de membre à part entière », affirme un communiqué du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie. « Ce Forum a été l’occasion pour la délégation de la Nouvelle-Calédonie de consolider son exercice d’explication auprès de l’ensemble des dirigeants de l’organisation. C’est ainsi qu’elle a pu mener des entretiens bilatéraux avec le Ministre des affaires étrangères australien, les Premier ministres Samoan, de Kiribati, de Tonga et des Iles Cook, le Ministre des affaires étrangères de Nouvelle-Zélande, le chef de la délégation de Papouasie-Nouvelle-Guinée, les autorités micronésiennes et le secrétaire général du Forum », poursuit le communiqué.« Jeudi soir, lors d’un ultime entretien entre la délégation de Nouvelle-Calédonie et le Premier Ministre de Tonga, président en exercice du Comité Ministériel du Forum, ce dernier s’est engagé, à l’issue d’un travail préparatoire avec la Nouvelle-Calédonie, à adresser un courrier au Président du Forum pour que des recommandations visant à organiser cette participation de la Nouvelle-Calédonie en tant que membre à part entière du Forum soient formulées dans le courant du mois d’octobre. En conséquence, la délégation de la Nouvelle-Calédonie considère que sa participation à ce 41ème Forum est couronnée de succès. La volonté exprimée de participer de manière pleine et entière à la première organisation régionale du Pacifique a été entendue. Il reste, maintenant, à en organiser les modalités en concertation avec le comité exécutif du Forum », estime l’exécutif néo-calédonien.« S’agissant en particulier de la Nouvelle-Calédonie, ce 41e Forum des îles du Pacifique sera l'occasion pour le président du gouvernement, Philippe Gomès, de réitérer, au plus haut niveau et dans le prolongement de la mission effectuée par Jean-Louis d’Anglebermes dans différents États membres, le souhait de la Nouvelle-Calédonie de s'engager plus largement dans les travaux du Forum pour qu'à terme, selon un cheminement graduel et progressif, elle puisse accéder au statut de membre à part entière de l'organisation », précisait en début de semaine le gouvernement de Nouvelle-Calédonie dans un communiqué.M. Gomès estime qu’en l’état actuel des choses et de l’évolution de la Nouvelle-Calédonie vers une plus large autonomie, dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord de Nouméa (signé en 1998), cette collectivité se trouve, vis-à-vis des États insulaires océaniens indépendants et membres du Forum, « dans une situation équivalente » et que « parler de notre propre voix au Forum, c’est quelque chose d’évident, de normal », déclarait-il en début de semaine.
Première étape de cette démarche : tenter d’obtenir du Forum que pour cette année, et pour la première fois, le dirigeant de la Nouvelle-Calédonie puisse participer à la traditionnelle « retraite » des dirigeants.Cette séquence du sommet annuel du Forum intervient chaque année très rapidement, généralement au lendemain de l’ouverture officielle.Elle consiste en une demi-journée de réunions informelles, sur le mode détendu, ostensiblement océanien, entre les dirigeants, mais en-dehors de la salle de réunions plénières, le plus souvent dans un site balnéaire.Malgré son aspect modeste, cette « retraite » des dirigeants est l’un des moments-clés du sommet, l’endroit aussi où les décisions se prennent, ainsi que les grandes orientations qui façonnent le non moins traditionnel communiqué de fin de sommet, qui intervient d’ailleurs dans la foulée.Cette année encore, ni le chef de l’exécutif de la Nouvelle-Calédonie, ni celui de la Polynésie française n’ont été admis à cette « retraite ».Pour la Polynésie française, l’autre collectivité française océanienne jouissant du statut de « membre associé » au Forum, c’est le Vice-président Édouard Fritch qui avait été désigné pour représenter cette autre collectivité française océanienne. Côté polynésien, même si la demande d’un statut de membre plein n’a pas été officiellement évoquée, c’est concernant la participation à la « retraite » des dirigeants que M. Fritch a été, cette semaine, le plus volubile, laissant transparaître une certaine frustration, en allant jusqu’à qualifier cet « isolement » de « regrettable » dans un communiqué.
« Nous sommes tous réunis pour échanger nos expériences, pour aussi commenter le travail qui a été fait l’année courante par le secrétariat général du Forum. Mais néanmoins, en tant qu'associés, nous intervenons en effet dans les discours, mais j’ai l’impression malgré tout de faire un monologue. C'est-à-dire qu’on est là, on parle de la Polynésie, on parle des rapports que nous avons, dont nous avons eu connaissance, mais on n’a pas la chance d’échanger directement avec les chefs d’États en réunion plénière, puisque lorsqu’ils se réunissent pour échanger, ils se réunissent à part. C’est le cas aujourd’hui, par exemple, ils sont en retraite, et les pays associés, nous sommes un petit peu exclus de tout ça», a-t-il lâché.Au chapitre des regrets : le fait que selon M. Fritch, ce statut de « membre associé », en finale, « n’est pas complètement satisfaisant ». Être mieux associés « C’est bon pour la photo, pour de grandes réunions, mais néanmoins, on ne profite pas réellement des contacts que nous pouvons avoir avec les chefs d’État et les premiers ministres des pays du Pacifique et surtout, nous n’avons pas cette chance de pouvoir échanger. Car nos expériences respectives, servent aux uns et aux autres. C’est le but du Forum», a estimé le Vice-président polynésien, qui demandait cette semaine que le Forum étudie à l’avenir " la manière dont les dirigeants des membres associés pourraient être mieux associés ».
Les membres associés : statut quoConcernant la demande émanant de la Nouvelle-Calédonie en vue d’obtenir à terme le statut de membre plein (par opposition au statut de membre associé, acquis, avec la Polynésie française, en 2006), le Forum, jeudi soir, dans son communiqué de fin de sommet, a estimé qu’ « un certain nombre de questions relatives au statut international de la Nouvelle-Calédonie devraient se résoudre alors que cette collectivité avance, avec la France, sur le chemin de l’autodétermination, dans le cadre de l’Accord de Nouméa. »Néanmoins, dans un avenir moins éloigné, « les dirigeants (du FIP) ont demandé au Secrétariat du Forum d’étudier avec la Nouvelle-Calédonie les moyens permettant d’étendre et de renforcer son engagement et son rôle au sein du Forum, y compris par le truchement d’une réactivation du dialogue via le Comité Ministériel du Forum sur la Nouvelle-Calédonie ».
«Les dirigeants encouragent la Nouvelle-Calédonie à poursuivre le dialogue avec la France en vue de satisfaire les conditions permettant d’accéder au statut de membre plein du Forum », peut-on lire dans le communiqué, qui salue aussi au passage « l’intérêt continu de la Polynésie française et de Wallis et Futuna en vue d’approfondir leur engagement vis-à-vis du Forum.La délégation de la Nouvelle-Calédonie, conduite par M. Gomès, Président du gouvernement, était aussi composée de MM. Jean-Louis d’Anglebermes et Jean-Claude Briault, membres du gouvernement et de Roch Wamytan, vice-président du congrès.Prochaine édition en Nouvelle-ZélandeLe 42ème sommet annuel des dirigeants du FIP devrait se tenir à Auckland (Nouvelle-Zélande), du 6 au 9 septembre 2011. Il devrait aussi coïncider avec d’une part le quarantième anniversaire de la création de cette organisation régionale (dont la première réunion des dirigeants fondateurs a eu lieu à Wellington en 1971), mais aussi de la tenue, en Nouvelle-Zélande, de la Coupe du Monde de Rugby IRB, juste quelques jours après.
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Discours de Monsieur Philippe GOMES, Président du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, lors de la session plénière du 41ème Forum des îles du Pacifique.
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Port-Vila, le 4 août 2010
Monsieur le Président,
Excellences, Mesdames et Messieurs les chefs de délégations,
Monsieur le Secrétaire général du Forum,
Mesdames et Messieurs,
Avant tout, je souhaite remercier très sincèrement la République du Vanuatu, représentée ici par son Premier Ministre Edward Natapei, pour son accueil extrêmement chaleureux.
C’est avec beaucoup d’émotion que je prends aujourd’hui la parole, au nom du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, et pour la première fois, au sein du Forum des îles du Pacifique. Deux membres du gouvernement que j’ai l’honneur de présider sont à mes cotés dans ce moment important pour notre pays : Monsieur Jean-Louis D’Anglebermes, qui est en charge de l’écologie, du développement durable, de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche ; et Monsieur Jean-Claude Briault, qui est en charge de la jeunesse et des sports. Monsieur Roch WAMYTAN, Vice-président du Congrès de la Nouvelle-Calédonie, fait également partie de notre délégation. Vous le connaissez pour son implication active et constante depuis des années dans la région.
Comme vous le savez, le Nouvelle-Calédonie est aujourd’hui membre associé du Forum, après y avoir été reçu, de 1999 à 2006, sous le statut de simple observateur. Cette plus grande implication, qui traduit aussi une plus grande reconnaissance de votre part, est en effet cohérente avec notre cheminement sur la voie de l’émancipation, cheminement qui nous permet aujourd’hui, dans un grand nombre de domaines, de partager notre souveraineté avec la France, notamment en matière de coopération régionale et de relations internationales.
Les accords de Matignon-Oudinot et de Nouméa ont en effet permis, depuis 20 ans, à la Nouvelle-Calédonie de construire une longue période de paix et de développement, à travers un partage politique des responsabilités avec l’accompagnement de l’Etat français.
Ce processus original d’émancipation a pour socle trois principes fondateurs.
Le principe d’une citoyenneté calédonienne pour bâtir un destin commun qui rassemble le peuple kanak et les peuples venus d’ailleurs, au sein d’un même peuple : le peuple calédonien.
Ce processus d’émancipation se traduit ensuite par d’importants transferts de compétences, de l’Etat français à la Nouvelle-Calédonie. L’Etat n’exercera plus en 2014, pour l’essentiel, que les compétences dites « régaliennes » : justice, ordre public, défense, monnaie et relations extérieures, ce dernier domaine étant déjà en fait partagé avec la Nouvelle-Calédonie.
Ce processus d’émancipation se traduit enfin par un rééquilibrage. Tout d’abord politique, par les compétences très larges attribuées aux provinces, ou par le mode original de constitution du gouvernement, collégial et solidaire, au sein duquel siègent tous les groupes politiques représentés au congrès. Rééquilibrage économique, à travers les aides renforcées dont bénéficient les provinces Nord et îles Loyauté, afin de créer un tissu économique porteur et de développer des projets structurants. Rééquilibrage social également, qui se traduit notamment dans nos politiques d’éducation, de formation professionnelle, de santé, de famille et de culture.
Voilà, en quelques mots, Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, quelles sont les bases sur lesquelles repose le processus, paisible mais volontaire, d’émancipation de la Nouvelle-Calédonie.
A l’occasion de cette réunion, je souhaite vous faire part de l’intérêt que la Nouvelle-Calédonie porte aux enjeux politiques, économiques, sociaux et environnementaux auxquels sont aujourd’hui confrontés les pays du Pacifique.
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*
En sa qualité d’organisation régionale de référence, le Forum se trouve aujourd’hui confronté à de nombreux défis politiques. Le principal de ces défis est celui de la promotion de la bonne gouvernance. Le Plan pour le Pacifique a rappelé en 2005 cet engagement à œuvrer activement en faveur de la préservation des droits de l’homme et de l’intégrité des institutions nationales.
La bonne gouvernance est une condition sine qua non à la réalisation du programme de travail de notre organisation. La Nouvelle-Calédonie apporte là son soutien plein et entier au Forum, et souhaite pouvoir, comme elle vient de la faire récemment dans le cadre du Comité de Décolonisation des Nations Unies, contribuer aux réflexions pilotées par le Secrétariat Général du Forum.
L’autre défi politique majeur que le Forum souhaite plus que jamais relever est celui de la sécurité régionale. Au-delà de la préservation de l’intégrité des personnes et des biens, dans laquelle les services de l’Etat français sont aujourd’hui très impliqués, un nouvel enjeu de sécurité apparaît aujourd’hui : celui de la préservation de la sécurité alimentaire régionale.
Nous avons tous, ici, la responsabilité de tout mettre en œuvre pour lutter contre la menace majeure que constituent les effets du changement climatique sur les sources d’alimentation de certaines de nos populations.
En reprenant le thème de notre Forum, choisi par le Vanuatu, je dirai que nous nous inscrivons là parfaitement dans la réponse « aux besoins de nos communautés les plus vulnérables ».
Au nom du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, je salue ici le choix du Forum qui, au-delà du Plan pour le Pacifique, a décidé d’inscrire plus que jamais son action dans le cadre des « objectifs de développement pour le millénaire ».
En réponse au constat, que nous avons fait ensemble à Cairns l’an dernier, de notre retard dans la réalisation de ces objectifs, je m’engage, à ce que l’ensemble des services de notre gouvernement davantage associés aux travaux qui permettront de mieux lutter contre la pauvreté.
Tous ces défis pourront être relevés par le Forum au moyen notamment de la rationalisation de ses moyens d’actions. Dans ce cadre, nous soutenons totalement le Pacte de Cairns d’août 2009 qui constitue l’outil de référence de cette réforme.
Des échanges entre les peuples du Pacifique, je souhaite pouvoir dire aujourd’hui combien la Nouvelle-Calédonie est fière d’organiser, en septembre prochain, le IVème Festival des Arts Mélanésiens, et, en septembre 2011, les XIVèmes Jeux du Pacifique. J’associe d’ailleurs à cette déclaration, Monsieur Jean-Claude Briault, qui est en charge de l’organisation de cet événement qui, je l’espère, nous donnera le plaisir de vous accueillir en Nouvelle-Calédonie.
Dans cet élan d’optimisation et de rationalisation des outils qui doivent permettre au Forum d’atteindre ses objectifs ambitieux, je crois qu’il est fondamental que la Nouvelle-Calédonie puisse y contribuer de manière plus affirmée. La dimension politique de notre cheminement, notre importance économique, notre enracinement culturel rendent nécessaire notre plus grande implication.
Dans cette perspective, je vous ai adressé à tous, au mois de Juillet dernier, une lettre dans laquelle je formulais le vœu de pouvoir impliquer systématiquement la Nouvelle-Calédonie dans les actions opérationnelles menées par le Forum.
Cette lettre faisait suite à la visite qu’a rendue il y a deux mois Monsieur Jean-Louis D’ANGLEBERMES, ici présent, à un grand nombre de pays du Forum, au cours de laquelle il vous a présenté, au nom du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, la politique que nous souhaitions développer dans les prochaines années en matière d’intégration régionale et d’action internationale. J’ai poursuivi ce devoir d’explication qui est le mien auprès d’un certain nombre d’entre vous à l’occasion de la réunion du Forum de ce jour. Et je remercie chaleureusement chacun des membres du Forum de l’accueil attentif et amical qui, à chaque fois, était réservé à notre démarche.
Cette volonté profonde d’intégration régionale, partagée par l’ensemble des sensibilités politiques de mon gouvernement, et soutenue sans réserve par l’Etat français, s’inscrit totalement dans le processus d’émancipation et de partage de souveraineté prévue par l’Accord de Nouméa.
J’ai indiqué, à plusieurs reprises, que la Nouvelle-Calédonie souhaitait, à terme, accéder au statut de membre à part entière du Forum. Nous voulons pouvoir parler de notre propre voix. Et d’une voix égale à celle des autres pays de la région.
Dans cette perspective et dans le prolongement de l’approfondissement pratique de notre implication au sein de notre organisation, la Nouvelle-Calédonie serait profondément honorée que vous accordiez à son représentant le privilège d’assister, en qualité d’observateur, à votre retraite. Ce serait un pas de plus effectué en faveur de l’intégration régionale de la Nouvelle-Calédonie, en application des principes fondateurs du processus de décolonisation affirmés par la résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies n° 1541 du 15 décembre 1960, principes qui ont constitué le fil directeur des débats lors du séminaire régional du comité spécial de décolonisation de l’Organisation des Nations-Unies, qui s’est tenu à Nouméa, sur notre proposition, du 18 au 20 mai dernier.
Mesdames et Messieurs, je voudrais, en conclusion, vous dire mon souhait, au nom de l’ensemble du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie que ce 41ème Forum des Iles du Pacifique constitue une avancée dans notre entreprise d’intégration océanienne.
Nous appartenons à l’arc Mélanésien et, au-delà, à l’ensemble plus vaste des pays océaniens. Et nous entendons prendre notre place dans le concert des nations du Pacifique.
Je vous remercie de votre attention.
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Port-Vila, le 4 août 2010
Monsieur le Président,
Excellences, Mesdames et Messieurs les chefs de délégations,
Monsieur le Secrétaire général du Forum,
Mesdames et Messieurs,
Avant tout, je souhaite remercier très sincèrement la République du Vanuatu, représentée ici par son Premier Ministre Edward Natapei, pour son accueil extrêmement chaleureux.
C’est avec beaucoup d’émotion que je prends aujourd’hui la parole, au nom du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, et pour la première fois, au sein du Forum des îles du Pacifique. Deux membres du gouvernement que j’ai l’honneur de présider sont à mes cotés dans ce moment important pour notre pays : Monsieur Jean-Louis D’Anglebermes, qui est en charge de l’écologie, du développement durable, de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche ; et Monsieur Jean-Claude Briault, qui est en charge de la jeunesse et des sports. Monsieur Roch WAMYTAN, Vice-président du Congrès de la Nouvelle-Calédonie, fait également partie de notre délégation. Vous le connaissez pour son implication active et constante depuis des années dans la région.
Comme vous le savez, le Nouvelle-Calédonie est aujourd’hui membre associé du Forum, après y avoir été reçu, de 1999 à 2006, sous le statut de simple observateur. Cette plus grande implication, qui traduit aussi une plus grande reconnaissance de votre part, est en effet cohérente avec notre cheminement sur la voie de l’émancipation, cheminement qui nous permet aujourd’hui, dans un grand nombre de domaines, de partager notre souveraineté avec la France, notamment en matière de coopération régionale et de relations internationales.
Les accords de Matignon-Oudinot et de Nouméa ont en effet permis, depuis 20 ans, à la Nouvelle-Calédonie de construire une longue période de paix et de développement, à travers un partage politique des responsabilités avec l’accompagnement de l’Etat français.
Ce processus original d’émancipation a pour socle trois principes fondateurs.
Le principe d’une citoyenneté calédonienne pour bâtir un destin commun qui rassemble le peuple kanak et les peuples venus d’ailleurs, au sein d’un même peuple : le peuple calédonien.
Ce processus d’émancipation se traduit ensuite par d’importants transferts de compétences, de l’Etat français à la Nouvelle-Calédonie. L’Etat n’exercera plus en 2014, pour l’essentiel, que les compétences dites « régaliennes » : justice, ordre public, défense, monnaie et relations extérieures, ce dernier domaine étant déjà en fait partagé avec la Nouvelle-Calédonie.
Ce processus d’émancipation se traduit enfin par un rééquilibrage. Tout d’abord politique, par les compétences très larges attribuées aux provinces, ou par le mode original de constitution du gouvernement, collégial et solidaire, au sein duquel siègent tous les groupes politiques représentés au congrès. Rééquilibrage économique, à travers les aides renforcées dont bénéficient les provinces Nord et îles Loyauté, afin de créer un tissu économique porteur et de développer des projets structurants. Rééquilibrage social également, qui se traduit notamment dans nos politiques d’éducation, de formation professionnelle, de santé, de famille et de culture.
Voilà, en quelques mots, Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, quelles sont les bases sur lesquelles repose le processus, paisible mais volontaire, d’émancipation de la Nouvelle-Calédonie.
A l’occasion de cette réunion, je souhaite vous faire part de l’intérêt que la Nouvelle-Calédonie porte aux enjeux politiques, économiques, sociaux et environnementaux auxquels sont aujourd’hui confrontés les pays du Pacifique.
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En sa qualité d’organisation régionale de référence, le Forum se trouve aujourd’hui confronté à de nombreux défis politiques. Le principal de ces défis est celui de la promotion de la bonne gouvernance. Le Plan pour le Pacifique a rappelé en 2005 cet engagement à œuvrer activement en faveur de la préservation des droits de l’homme et de l’intégrité des institutions nationales.
La bonne gouvernance est une condition sine qua non à la réalisation du programme de travail de notre organisation. La Nouvelle-Calédonie apporte là son soutien plein et entier au Forum, et souhaite pouvoir, comme elle vient de la faire récemment dans le cadre du Comité de Décolonisation des Nations Unies, contribuer aux réflexions pilotées par le Secrétariat Général du Forum.
L’autre défi politique majeur que le Forum souhaite plus que jamais relever est celui de la sécurité régionale. Au-delà de la préservation de l’intégrité des personnes et des biens, dans laquelle les services de l’Etat français sont aujourd’hui très impliqués, un nouvel enjeu de sécurité apparaît aujourd’hui : celui de la préservation de la sécurité alimentaire régionale.
Nous avons tous, ici, la responsabilité de tout mettre en œuvre pour lutter contre la menace majeure que constituent les effets du changement climatique sur les sources d’alimentation de certaines de nos populations.
En reprenant le thème de notre Forum, choisi par le Vanuatu, je dirai que nous nous inscrivons là parfaitement dans la réponse « aux besoins de nos communautés les plus vulnérables ».
Au nom du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, je salue ici le choix du Forum qui, au-delà du Plan pour le Pacifique, a décidé d’inscrire plus que jamais son action dans le cadre des « objectifs de développement pour le millénaire ».
En réponse au constat, que nous avons fait ensemble à Cairns l’an dernier, de notre retard dans la réalisation de ces objectifs, je m’engage, à ce que l’ensemble des services de notre gouvernement davantage associés aux travaux qui permettront de mieux lutter contre la pauvreté.
Tous ces défis pourront être relevés par le Forum au moyen notamment de la rationalisation de ses moyens d’actions. Dans ce cadre, nous soutenons totalement le Pacte de Cairns d’août 2009 qui constitue l’outil de référence de cette réforme.
Des échanges entre les peuples du Pacifique, je souhaite pouvoir dire aujourd’hui combien la Nouvelle-Calédonie est fière d’organiser, en septembre prochain, le IVème Festival des Arts Mélanésiens, et, en septembre 2011, les XIVèmes Jeux du Pacifique. J’associe d’ailleurs à cette déclaration, Monsieur Jean-Claude Briault, qui est en charge de l’organisation de cet événement qui, je l’espère, nous donnera le plaisir de vous accueillir en Nouvelle-Calédonie.
Dans cet élan d’optimisation et de rationalisation des outils qui doivent permettre au Forum d’atteindre ses objectifs ambitieux, je crois qu’il est fondamental que la Nouvelle-Calédonie puisse y contribuer de manière plus affirmée. La dimension politique de notre cheminement, notre importance économique, notre enracinement culturel rendent nécessaire notre plus grande implication.
Dans cette perspective, je vous ai adressé à tous, au mois de Juillet dernier, une lettre dans laquelle je formulais le vœu de pouvoir impliquer systématiquement la Nouvelle-Calédonie dans les actions opérationnelles menées par le Forum.
Cette lettre faisait suite à la visite qu’a rendue il y a deux mois Monsieur Jean-Louis D’ANGLEBERMES, ici présent, à un grand nombre de pays du Forum, au cours de laquelle il vous a présenté, au nom du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, la politique que nous souhaitions développer dans les prochaines années en matière d’intégration régionale et d’action internationale. J’ai poursuivi ce devoir d’explication qui est le mien auprès d’un certain nombre d’entre vous à l’occasion de la réunion du Forum de ce jour. Et je remercie chaleureusement chacun des membres du Forum de l’accueil attentif et amical qui, à chaque fois, était réservé à notre démarche.
Cette volonté profonde d’intégration régionale, partagée par l’ensemble des sensibilités politiques de mon gouvernement, et soutenue sans réserve par l’Etat français, s’inscrit totalement dans le processus d’émancipation et de partage de souveraineté prévue par l’Accord de Nouméa.
J’ai indiqué, à plusieurs reprises, que la Nouvelle-Calédonie souhaitait, à terme, accéder au statut de membre à part entière du Forum. Nous voulons pouvoir parler de notre propre voix. Et d’une voix égale à celle des autres pays de la région.
Dans cette perspective et dans le prolongement de l’approfondissement pratique de notre implication au sein de notre organisation, la Nouvelle-Calédonie serait profondément honorée que vous accordiez à son représentant le privilège d’assister, en qualité d’observateur, à votre retraite. Ce serait un pas de plus effectué en faveur de l’intégration régionale de la Nouvelle-Calédonie, en application des principes fondateurs du processus de décolonisation affirmés par la résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies n° 1541 du 15 décembre 1960, principes qui ont constitué le fil directeur des débats lors du séminaire régional du comité spécial de décolonisation de l’Organisation des Nations-Unies, qui s’est tenu à Nouméa, sur notre proposition, du 18 au 20 mai dernier.
Mesdames et Messieurs, je voudrais, en conclusion, vous dire mon souhait, au nom de l’ensemble du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie que ce 41ème Forum des Iles du Pacifique constitue une avancée dans notre entreprise d’intégration océanienne.
Nous appartenons à l’arc Mélanésien et, au-delà, à l’ensemble plus vaste des pays océaniens. Et nous entendons prendre notre place dans le concert des nations du Pacifique.
Je vous remercie de votre attention.