S'il y avait des rubriques, Madoÿ aurait classé cet article dans celui de "rétrospectives..." ou "Mémoires vivaces".
Une semaine après le Congrès annuel qui s'est tenu à Dumbéa les 4 et 5 décembre 2010, et au moment où d'aventures, certains auraient une fâcheuse idée de douter du FLNKS, il est de temps en temps necessaire de rappeler des paroles ou des écrits lancés ou balancés par le mouvement à un moment donné...
Pour ses fidèles "lecteurs", Madoÿ reproduit ici le tract "le FLNKS et la prise en charge des besoins des populations" diffusé en 2007 pendant la campagne des législatives...
Le FLNKS et la prise en charge des besoins des populations… Le Bilan
A ceux qui prétendent que le FLNKS n’a rien fait…notamment pour les populations.
Du mépris, de l’arrogance, de la prétention dans les propos ! Mais, ils oublient, peut-être qu’ils ne savent pas ou ils le font semblant, que :
. Le FLNKS, ce n’est pas uniquement le Bureau Politique du FLNKS
. Le FLNKS, ce n’est pas non plus uniquement un état-major où sont regroupés deux représentants par parti politique composant le FLNKS
. Le FLNKS, c’est le mouvement du peuple kanak et des progressistes
. Le FLNKS, c’est une histoire, un héritage de lutte contre le système colonial
. Le FLNKS, c’est un ensemble de militants et sympathisants investis dans les organisations politiques, syndicales, religieuses, coutumières et associatives.
. Le FLNKS, c’est la parole du peuple kanak, colonisé, à l’extérieur (ONU, Pacifique avec le groupe Fer de Lance Mélanésien…)
C’est le FLNKS qui a signé l’Accord de Nouméa
Une grande partie des dispositifs de l’Accord de Nouméa a été obtenue grâce aux négociateurs du FLNKS. Parmi les négociateurs figurait un certain… Charles Pidjot, candidat, aujourd’hui, du FLNKS, dans la seconde circonscription.
Ce même Charles Pidjot était déjà signataire des Accords de Matignon-Oudinot en 1988, au côté de Jean Marie Tjibaou.
Charles Washetine, candidat de la 1e circonscription et Aloisio Sako, suppléant de Charles Pidjot, ont beaucoup participé, par la suite, à diverses réunions annuelles du comité de signataires de l’Accord de Nouméa.
Citons tout de même les principaux dispositifs de l’Accord de Nouméa, un texte inscrit dans la constitution française pour qu’il ne soit pas soumis aux aléas de la politique intérieure française :
- La reconnaissance du fait colonial
- La promotion de l’identité kanak
- La citoyenneté, socle du destin commun
- Les restrictions du corps électoral
- La capacité législative au même titre que l’assemblée nationale française
- Le transfert irréversible et progressif des compétences
- Les signes identitaires traduisant l’identité kanak et le futur partagé en tous
- Le référendum de sortie sur les compétences régaliennes à partir de 2014 (monnaie, justice, ordre public, défense, relations internationales)
- Etc.
Quelques actions et opérations politiques du FLNKS pendant la période Accord de Nouméa
Rappel d’un contexte politique difficile de 99-2004
Nul ne peut contester que le contexte politique pendant la période mandature (1999-2004) ait été difficile pour la mise en œuvre de l’Accord de Nouméa. Et cela, pour deux raisons principales :
- primo, il faut un certain temps pour installer un cadre institutionnel nouveau
- secundo, le RPCR, majoritaire dans les grandes institutions, a tenté par tous les moyens de déstabiliser le FLNKS, notamment en privilégiant l’alliance avec la FCCI et en neutralisant des dispositifs essentiels de l’Accord de Nouméa que sont le schéma minier, les signes identitaires, l’emploi local, etc. Par ailleurs, le gouvernement Frogier n’a rien préparé pour que le transfert prévu des compétences soit possible dans les six premiers mois de la seconde mandature 2004-2009.
Malgré tout, le FLNKS a réussi quelques opérations politico-économiques suivantes…
. L’évolution positive de l’Usine du Nord alors que le RPCR menait une campagne de calomnie et de dénigrement, soutenu par Eramet et un lobby local, dans un contexte de concurrence acharnée entre multinationales…
. La volonté de finaliser prochainement le projet POSCO-SMSP dans lequel, le pays, encore une fois, détient 51% du capital.
. Le montage de la STCPI permettant aux provinces de bénéficier chaque année des retombées des dividendes enclenchées par la SLN
. L’augmentation prochaine de 30 % à 34% des intérêts du pays dans le capital de la SLN conformément au pacte signé en 2000.
. L’adoption par le chef de l’Etat français du corps électoral figé en février 2007
L’action dans les institutions
A croire les déclarations de tous ceux qui considèrent le FLNKS comme leur ennemi principal pendant cette campagne législative 2007, les institutions constitueraient pour la mouvance nationaliste un travail insignifiant, déconnecté des besoins de base des populations locales…
Croire cela, c’est vraiment offenser ceux qui, tous les jours, se consacrent à améliorer le quotidien des populations et préparer l’avenir avec les contraintes lourdes d’ordre politique, administratif, budgétaire et financière que ce soit au niveau communal, provincial, territorial ou gouvernemental.
Au niveau communal
L’investissement des militants du FLNKS dans les communes, c’est 18 communes dont le maires est un « FLNKS » sur 33 communes. Cela représente plus de 55 000 habitants.
Ces 18 maires épaulés par plusieurs adjoints ont pour préoccupations essentielles depuis des années l’amélioration des conditions de vie (eau potable, électricité, routes, transports…), l’environnement de l’éducation (transports scolaires…), etc.
Au niveau provincial
C’est la droite coloniale consiste à faire croire que les provinces indépendantistes gaspillent l’argent public. Qu’en est-il réellement ?
Deux provinces, Nord et Îles, sont gérées par le FLNKS depuis le début de la première mandature de l’Accord de Nouméa.
Des erreurs de gestion ont, peut-être, été commises mais, globalement, le FLNKS peut être fier du chemin parcouru. Il a su affronter et surmonter les conflits politiques, syndicales et autres.
.Les priorités ont été et resteront toujours: le rééquilibrage, le développement durable, la santé, l’éducation, la culture, le social/le logement, la condition féminine…
Au niveau du Congrès et Gouvernement
Etant minoritaire dans les deux grandes institutions que sont le Congrès et le Gouvernement, le FLNKS s’est toujours donné comme principe d’apporter son soutien aux dossiers qui vont dans le sens de l’Accord de Nouméa.
L’action hors institutions
Malgré les apparences et bien investi dans les institutions, le FLNKS continue d’être présent sur le terrain par le biais des associations, des collectifs, des syndicats, etc.
Au niveau des associations
- Dans l’enseignement avec les parents d’élèves : L’UGPE (Union des groupements de parents d’élèves) se bat pour que les enfants du pays aient des chances égales à la réussite.
- Dans le logement/squats : En 1992, des militants ont créé le comité de défense et de soutien aux squats relayé par l’ADLD (association pour le droit au logement décent pour tous) pour que les milliers de familles vivant dans la précarité sans eau, sans dignité puissent être considérées comme des citoyens à part entière.
- Dans la défense du patrimoine minier : Le collectif pour la défense de Prony créé en 2003 pour s’opposer à l’attribution du permis de recherche sur le domaine de Prony à la multinationale INCO a été un indicateur de la possibilité d’un regroupement de citoyens du pays pour la sauvegarde d’un intérêt général et citoyen du pays.