samedi 8 décembre 2018

IL Y A UN MOIS DE CELA LES INDEPENDANTISTES FËTAIENT LA « DEFAITE GLORIEUSE , LES 43 % POUR LE OUI A L INDEPENDANCE !!!!


43% pour le oui à l'indépendance , c'est le pourcentage de l'année , oui un taux inattendu . Il étonne, il oblige à réviser certaines analyses , mais en fait il n'est que l'expression d'une revendication trop longtemps restée sur la périphérie. Elle a été retraduite dans un langage juridique, pour être comprise par les normes institutionnelles, mais le peuple qui lui vit le quotidien va simplement confirmer son avis , et sa volonté de passer à autre chose.

Cette houle de fond qui a bougé brutalement les aiguilles déjà affichées sur les écrans de télévision le soir du 4 novembre  2018 , a fait tomber les masques , comme elle a vite rayé les disques de certains orateurs de la place.

Oui le peuple kanak a voté pour l'indépendance de son pays, sans pour autant nier le sens des décisions prises par les anciens telle la reconnaissance des victimes de l'histoire.  Par contre ceux qui ont parié sur le bien être matériel  pour basculer le taux sur un non massif à l'indépendance se sont « littéralement plantés » pour reprendre les termes d'un observateur bien connu de la politique calédonienne.

Mais comme la nature fait bien les choses , 43 et 57%  c'est peu d'écart , et cela permet à tous de se contenter du taux obtenu sauf que ceux qui ont toujours juré que par la majorité, ont bien du mal à trouver de quoi reformuler leur vision de l'avenir du pays quand la balance des résultats ne veut pas trop pencher d'un seul côté .

Sans bavure, certains vont simplement exprimer leur vœux de revenir sur certains dispositifs gravés dans l'accord de Nouméa ( signé par tous il y a de cela 20 ans) arguant justement que le référendum marquait la fin de  la  durée  de l'ADN. – On entendra justement parler du dégel du corps électoral, avec même une association crée pour porter la revendication : 'un cœur , une voix » avec le slogan : « jamais sans ma voix ».  Les voix de la droite locale semblent converger vers le souhait de faire différer les deux prochains référendums , en insistant sur le fait que le droit à l'auto détermination  ne sera pas pour autant rangé . Au-delà d'une logique purement verbale, peut être voir qu'il y a une réalité objective celle du processus de décolonisation engagé par l'ADN . Le danger des logiques définies ou initiées dans les « bulles » , occultant toute la réalité et ses « vibrations » comme diraient les jeunes.

Alors qu'il y a de l'agitation du côté de ceux qui ont oublié qu'ici il y a un peuple  , le mouvement indépendantiste kanak fait le bilan de sa mobilisation et définit les contours de son plan d'action pour la prochaine campagne des provinciales , sachant qu'à l'unanimité , les indépendantistes entendent bien utiliser ces rendez vous électoraux comme des tremplins pour affiner stratégie de communication,  forme de mobilisation, et contenu du discours pour continuer à convaincre sur le bien fondé du projet indépendantiste  , ce dans l'optique de gagner le référendum de 2020.

Alors qu'ici les non indépendantistes continuent à crier la Calédonie dans la France, tous les médias nationaux diffusent des scènes qui ressemblent aux évènements de mai 68 à Paris . Le mécontentement populaire ne peut plus se contenir dans les seules contraintes des leviers classiques du contre pouvoir tels les syndicats ou partis d'opposition. Le peuple est dans la rue pour dire non à la vie chère, alors qu'à 16000 km de là , avec les transferts publics de la France , certaines catégories sociales sont chèrement payées. Avec juste un peu de bon sens , on va comprendre qu'il serait temps que la Calédonie se prenne en charge elle-même et arrêter tout simplement de dépendre des impôts des ouvriers français.  Une honte quand on connaît par ailleurs, qu'ici les calédoniens sont taxés  à peine à 30 % alors qu'en France le taux d'imposition est plutôt de l'ordre de 45%.. Des réalités qui invitent à de véritables réflexions. Loin de s'apitoyer sur le sort du peuple français qui est digne chez lui, mais simplement  faire preuve  de bon sens ,   et d'un peu de dignité . A moins que ces valeurs ne, demeurent que de vains mots pour certains.

A peine un mois passé depuis le 4 novembre 2018, que les médias restituent déjà les résultats de certaines simulations faites sur les données démographiques pour prédire en quelque sorte les tendances pour le  prochain référendum.  Effectivement , les 43% du 4 novembre font dire à certains qu'il s'agit d'un vote ethnique  - peut être mais comment expliquer le vote des non kanaks pour le oui à l'indépendance ?  Evoquer ce vote des non kanaks  , c'est apporter du crédit au projet indépendantiste, du simple fait que ce vote qu'être motivé  par la pertinence du projet porté par les nationalistes kanaks.

Plus on y va plus on perçoit au grand jour la limite des raisonnements de ceux qui ne voient l'avenir de ce pays que par le niveau de leur portefeuille, bien sur en usant bien de la démagogie pour amadouer leur électorat ( très classique en politique politicienne). Ce qui est dommage car la logique de l'ADN ( signé par tous) invite tout le monde à aller vers le haut. Bien évidemment que tout le monde se précipite pour presque reprocher aux kanaks de voter massivement pour le oui, mais enfin , les premières revendications pour la pleine souveraineté du pays ou son indépendance étaient à l'initiative des mouvements kanaks. Et le projet de société porté par les indépendantistes est loin d'être un projet exclusivement réservé aux kanaks, loin de là . Dans ses grandes lignes le projet de société des indépendantistes proposent des perspectives pour aller vers une transformation progressive de l'existant encore trop imprégné par la dominance  financière et institutionnelle française à un tel point que beaucoup de monde impliqué dans l'économie du pays, dénonce l'aberration de certains textes règlementaires qui n'ont rien à voir avec les réalités du pays.

La roue de l'histoire continue à tourner , seuls  ceux qui sauront saisir les opportunités pour toujours réajuster leur vision du monde, auront   le privilège de participer réellement à l'évolution  des choses et d'en apprécier objectivement les bienfaits.

En fait la conclusion de notre propos consiste à dire , que la paix dans ce pays ne va dépendre que de la capacité de chacun  de savoir comment se débarrasser d'un peu de passé pour continuer à écrire ensemble l'avenir . Mais quand on voit un haut fonctionnaire intitulé ainsi son ouvrage  : « De la nouvelle Calédonie  à  Kanaky nous sommes au cœur d'une décolonisation inachevée » cela veut tout dire de la manière de gérer les affaires publiques du pays.
Donc nous avons encore du chemin à faire pour réaliser certains propos  que nous tenons facilement sur les ondes.  Tout le monde parle de dialogue , d'ailleurs il doit être difficile à le réaliser . Son omniprésence dans les discours peut signifier que ceux qui le disent , ont besoin d'abord de se convaincre qu'il faut dialoguer . Simplement , et ce sera notre conclusion , se rappeler que pour qu'il y ait dialogue il faut que l'on soit au même niveau de lecture de la réalité dans laquelle nous évoluons. Et pour ce faire, il y a encore beaucoup de choses à faire en amont !!! A bon entendeur ….

Publication du 7 décembre 2018.

article

--
V.