dimanche 22 septembre 2013

LA DYNAMIK FLNKS SUD/PT était en AG à Saint Louis.





Après les différentes journées nationalistes dont la dernière s’est tenue à Paita  sur le thème de la Jeunesse, la Dynamik FLNKS Sud/ PT  s’est réunie ce samedi 21 Septembre 2013 pour faire le point sur ses activités, et surtout ébaucher les contours d’un bilan  de l’action politique dans les institutions : Province Sud, Congrès, Gouvernement . Le sujet phare du moment , celui des prochaines municipales a occupé les discussions de toute la matinée.

Dyn FLNKS Sud/PT  ( maison commune St louis) ph NP
Le contexte pré électorale avec tout qu’il entraîne en terme de communication , et notamment l’effet d’inflation verbale pour la formulation de beaux termes du côté indépendantiste, et des termes plus aigus de la droite locale ; la question primordiale est de savoir comment canalyser au mieux les énergies afin d’engager des actions plus pertinentes pour construire la démarche unitaire sur des bases solides. C’est prétentieux de formuler ainsi les choses, mais l’essentiel est bien celui là .  La Dynamik FLNKS Sud/ PT n’aura que les moyens de continuer à sensibiliser la population qu’elle peut toucher sur la nécessaire unité dans le sud, et surtout la compréhension des enjeux de 2014.

A côté de cette dynamique qui essaie d’être présent sur le terrain il y a le FLNKS , l’organisation politique qui regroupe les 4 partis : Union Calédonienne, Parti de libération kanak, Rassemblement démocratique Océanien ; et Union progressiste mélanésien . Le FLNKS connu pour son rôle de principal interlocuteur du peuple kanak au niveau local, régional, et international , il est aussi la référence  en période électorale pour le camp indépendantiste.  Récemment , son exécutif  qu’est le Bureau Politique a donné quelques pistes quant à la stratégie à défendre pour l’organisation des prochaines élections municipales. L’unité reste le maître mot, mais avec la nuance que c’est le groupe des 4 partis qui pilote le travail à faire pour ces prochaines élections. Une posture logique  , mais à quand l’ouverture aux autres mouvements indépendantistes non intégrés dans le FLNKS. Dans les communes de la grande agglomération : Nouméa – grand Nouméa, la force indépendantiste reste malgré tout timide. Il faut vraiment ratisser large pour au moins obtenir  1 ou 2 élus  dans les conseils municipaux ?

La Dynamik FLNKS Sud a abordé cette question : avec une note positive pour dire qu’il faut mettre en avant le FLNKS . Le terrain semble  avoir du mal à lire toute la cacophonie bien agencée autour de l’idée d’unité. Une fois le principe annoncé,  il reste toute la discussion à faire en interne pour les modalités de passerelle entre la grosse machine FLNKS et les autres  ( mouvements et partis indépendantistes). La Dynamik FLNKS Sud , entend privilégier le dialogue avec surtout l’idée d’aller à  l’essentiel à savoir l’unité pour gagner.  Les prochains jours nous diront si cette façon de voir les choses aura trouvé écho auprès du FLNKS ou pas .

Le tour de table sur l’action politique dans les institutions, démontre qu’un travail effectif est engagé  pour jeter des nouvelles bases  d’une société mieux organisée avec des politiques publiques répondant avant tout aux besoins et au bien être de l’homme. Cette orientation a été transversale dans les dossiers phares portés par les indépendantistes dans les institutions : le schéma global du transport et de la mobilité, NC 2025 , ZODEP, le fond de garantie en terres coutumières etc… .

Pour éviter de laisser toute la place à cette dimension d’analyse qui prétend que la politique n’est qu’une affaire de fond de commerce, la Dynamik FLNKS Sud  considère que le combat pour  l’indépendance du pays est un objectif noble qui mérite plus de consistance que des seules bagarres d’égo. La communication sur les grands objectifs défendus par le FLNKS depuis d’antan , est la seule façon de relativiser ou d’anéantir l’ampleur que pourrait prendre dans les prochains jours, toute la démagogie bien agencée  avec des éléments de langage bien affûtés pour impulser au devant de la scène des courants d’idées qui d’hier avaient préféré des détours , critiquant même une tendance trop kanako kanak.  La politique est parfois très large  qu’elle peut nous faire admettre la justesse d’une position par pure anticipation théorique, c’est le risque de brouiller le message qui lui respecte la donne du moment, mais c’est aussi cela la bagarre des idées. Une lutte de libération nationale a-t-elle de la place pour ce genre de débat ? – Mais un pays riche comme le nôtre est aussi la proie de tous les courants d’idées qui savent trouver les belles formules pour capter l’opinion publique. Vigilance , et subtilité dans la vision des choses , resteront les maître mots pour arriver à imposer une démarche saine afin de réussir cette unité du mouvement indépendantiste dans le sud.

Pour terminer cette nouvelle , on se rappellera d’une citation de Jean Marie TJIBAOU : «  plus on avancera dans notre combat, plus on sera face à nous même » - A méditer pour la suite …..

Naku press : Mise en ligne le 21 septembre 2013.


dimanche 15 septembre 2013

Enseignement du Français : la Nouvelle-Calédonie s’implique aux Îles Cook





La Nouvelle-Calédonie est partenaire, aux côtés de la France et des îles Cook, dans un accord en matière de coopération éducative aux Îles Cook, a annoncé cette semaine l’Ambassade de France en Nouvelle-Zélande, qui est aussi compétente pour les îles Cook.

Cet accord visa notamment à mettre en place sein du système éducatif des Iles Cook une filière « d’apprentissage des langues étrangères, et notamment de la langue française, en tant que moyen privilégié de sensibilisation à la diversité culturelle et vecteur de communication internationale et régionale », précisent les mêmes sources.

Avec comme catalyseur l’ambassade de France en Nouvelle-Zélande, cette convention implique aussi quatre autres partenaires : le Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, le Ministère de l’Éducation des Iles Cook, l’association France-Volontaires et l’Alliance française de Rarotonga.
Selon la partie française, cet accord de coopération « marque une nouvelle étape dans la relation bilatérale entre la France et les Îles Cook d’une part et entre la Nouvelle-Calédonie et les Îles Cook d’autre part » et « traduit la volonté commune de renforcer notre partenariat dans les domaines éducatif et culturel ».

Au plan des modalités de mise en œuvre, ce projet culturel devrait être suivi du déploiement d’une volontaire assistante de langue française auprès de l’Alliance française de Rarotonga et du Ministère de l’Éducation des Iles Cook pendant deux années.
Cette volontaire, déjà nommée (Lauriane Botella), devrait être mise à disposition par le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, avec le soutien de l’association France-Volontaires, à partir du 23 septembre 2013.

Sa mission sera multi-bases : d’abord au sein de l’Alliance Française de Rarotonga (d’enseignement et d’animation culturelle), mais aussi dans les locaux de deux établissements scolaires de Rarotonga (le lycée Nukutere College et l’école primaire Apii Te Uki Ou) pour des cours d’initiation à la langue française.

Sources : Flash d’Océanie ( Edition du 13/09/2013)
Naku press : Mise en ligne le 14 septembre 2013

jeudi 12 septembre 2013

HOMMAGE A UN FRERE , UN COUSIN , UN CAMARADE , UN COMBATTANT pour la cause du Peuple kanak ……. A Charly





UN AN DEJA , mais tu sera toujours présent par ce drapeau kanak qui flotte désormais d’une manière  officielle aux côtés du drapeau français.  Un flash souvenir : quand une journaliste de TF1 admirait les belles couleurs du drapeau devant les anciens bureaux de l’Avenir à la 1ère Vallée du tir, à la veille d’une conférence du BP du FLNKS , alors que le pays était presqu’en feu , c’était dans les années 80 , un militant nationaliste lui a répondu : il serait encore plus beau s’il pouvait flotter librement !!!  Ton geste  symbolisait  beaucoup de choses à notre peuple, certains se méfieront soupçonnant  des discussions, des compromis peut être … Beaucoup d’encres ont coulé , mais dans le silence tout le monde du côté des kanaks a su apprécié qu’enfin le drapeau puisse flotter librement. Enfin une reconnaissance aux yeux du monde.

Jusqu’au bout  tu as été celui qui depuis son plus jeune âge a suivi les anciens dans les toutes premières discussions politiques sur l’avenir du pays. Un parcours qui te forgera pour être aussi à ton tour quelqu’un qui a tout fait  pour servir son pays, mais surtout pour faire avancer la revendication du peuple kanak.

Le pays était avant tout ta préoccupation , comment faire pour que tout le monde qui voit son avenir dans ce pays, puisse continuer à vivre et à s’épanouir sur ce bout de caillou de l’autre bout du pacifique sud. Comment faire pour à chaque fois dégager le tronc d’arbre sur la route, c’était l’essentiel de tes préoccupations , même à la tête du plus grand parti kanak.

On se souviendra des initiatives que tu as prises pour optimiser la présence des indépendantistes dans les plus hauts niveaux de commande du pays, par des organisations qui permettaient de jouer la complémentarité pour plus d’efficacité, passant outre les périmètres des chapelles politiques. Le conseil politique qui devaient jouer la coordination au sein des équipes indépendantistes au niveau du gouvernement, n’a pas été compris dans ses attributions, certains y verront là une instance qui voulait se substituer à la direction du Front, alors qu’il n’en n’est rien.  Ce n’était qu’une autre lumière pour doubler la visibilité dans la gestion de certains gros dossiers.

On se souviendra aussi de celui qui sait dire ce qu’il pense mais avec les formes avec toujours cette volonté de tirer les choses vers le haut , à sa manière , avec ses mots et ses tournures de phrases.  Un nom qui a toujours marqué l’histoire politique de ce pays , avec un oncle qui a été le premier député kanak : le vieux Roch PIDJOT. 

A la tête du conseil d’Administration de la Radio Djiido, tu as mené la restructuration de la station sur demande de la direction du Front, tu seras aussi celui a qui a su faire voter une ligne éditoriale , ce document qui va cadrer les activités de la radio. Cette capacité de dire non à ceux qui dans un silence bien aménagé voulaient éteindre définitivement  cet outil qui est la seule voix des sans voix …

A ces années où parfois la maîtrise de soi faisait défaut, tu as su faire le pas vers la dimension d’un responsable qui à chaque instant doit se soucier de faire avancer la « machine »  , a chercher la virgule ou le point pour ponctuer cette longue marche vers cet objectif commun à tous les militants nationalistes kanak : un pays souverain enfin libre de décider de son propre destin .. 
Ton nom sera désormais inscrit dans le marbre de l’histoire de notre pays , repose en paix …  

Naku press : Mise en ligne le 12 septembre 2013





samedi 7 septembre 2013

Le Président fidjien signe et promulgue la nouvelle Constitution ( la quatrième depuis l' accession du pays à l’indépendance ).




Alors qu’il faisait encore l’objet de discussion au sein du 44ème forum des Iles du Pacfique à Majuro ( Iles Marshall) , FIDJI promulgue sa nouvelle constitution. On ne peut que saluer cette avancée, et souhaitons que ce nouveau cadre permet à ce pays frère de faire route vers une nouvelle  gouvernance démocratique .  Naku press vous laisse parcourir pour information cet extrait de l’édition de ce jour , de Flash d’Océanie.


Le Président des îles Fidji, Ratu Epeli Nailatikau, a promulgué vendredi la nouvelle Constitution que s’est donné cet archipel et qui avait été présentée à la population deux semaines auparavant.

Ce document d’une centaine de pages est la quatrième Constitution qu’a connu Fidji depuis son accession à l’indépendance en octobre 1970.
Il prévoit un parlement unicaméral de cinquante sièges, renouvelable tous les quatre ans par suffrage universel proportionnel avec un âge légal de vote abaissé à 18 ans (contre 21 ans auparavant).

Dans ce système, le Premier ministre est celui qui dirige le parti ayant obtenu la majorité des sièges au Parlement.
Ce texte introduit notamment les notions d’égalité des citoyens nonobstant leur origine ethnique, alors que les précédentes versions étaient basées sur un modèle de type communautariste.

« (Cette Constitution) est semblable aux Constitutions de certaines des démocraties les plus libérales de la planète. Elle fournit le cadre pour le développement d’un État moderne et progressiste », soulignait fin août 2013 le gouvernement fidjien dirigé par le Contre-amiral Franck Bainimarama, au pouvoir depuis son putsch du 5 décembre 2006.
Après la présentation du document, le gouvernement avait donné deux semaines la population pour réagir, avant une promulgation présidentielle prévue le 6 septembre.
La précédente Constitution (entrée en vigueur en 1997) avait été abrogée en avril 2009.

« Contrairement aux précédentes Constitutions, celle-ci ne nous définit ni ne nous divise par groupes ethniques. Il accord le nom de Fidjien à tout citoyen, tout en reconnaissant et en célébrant nos cultures. C’est une réalisation magnifique, basée sur le plus fondamental des principes démocratiques : que les hommes et les femmes sont créés égaux », a déclaré le chef de l’État dans un discours suivant la signature de ce document.
« En particulier, je suis encouragé, excité même par la manière dont (cette Constitution) donne la parole aux jeunes gens (…) Nous savons tous que l’avenir de Fidji dépend de sa jeunesse. Et plus que toute autre chose, cette Constitution est pour eux. Et pour leurs enfants et les générations à venir. Toutes les vieilles attitudes qui nous ont maintenant en retard, tous les vieux préjugés ne pourront pas survivre à ces changements générationnels, si nous décidons tous de penser différemment. Avec ces réformes, nous serons plus unis, plus cohérents, plus conscients aussi que nous sommes un peuple, une nation avec un avenir merveilleux devant elle », a-t-il poursuivi.

S’exprimant dans la foulée, le Contre-amiral Premier ministre Bainimarama a pour sa part rappelé les raisons qui l’avaient poussé à prendre le pouvoir, en décembre 2006.

« Aujourd’hui marque l’achèvement de la révolution que les forces armes et moi-même avions entamé il y a six ans et demi. Cette révolution avait pour objet de remettre notre nation sur les rails après des années de troubles », a-t-il lancé tout en rappelant le rôle qu’il avait joué dans le rétablissement de l’ordre lord d’un précédent putsch, mené par un civil, en mai 2000.
« J’avais alors confié à un gouvernement intérimaire la tâche de reconstruire cette nation. Mais lui aussi était en proie aux mêmes forces de division. Et en décembre 2006, les événements avaient commencé à devenir hors de contrôle : l’intégrité de nos institutions était en péril, la corruption était devenue endémique et nous étions en danger de devenir un État en faillite. Il nous fallait remettre les pendules à l’heure, créer une ‘année zéro’ », a-t-il déclaré.
L’homme fort de Suva a ensuite brossé un parallèle entre l’histoire contemporaine de son pays et celle, plus ancienne, de nations telles que les États-Unis, le Royaume-Uni, la France ou encore l’Australie.
« Nombreuses sont les démocraties modernes qui sont passées par des périodes turbulentes (…) avant d’atteindre la vraie démocratie (…) Nous, Fidjiens, avons eu aussi notre période de turbulences, notre catharsis. Aujourd’hui, toutefois, marque notre nouveau départ avec le lancement de notre modèle de démocratie (…) Nos trois précédentes Constitutions -celles de 1970, de 1990 et de 1997- n’étaient pas vraiment démocratiques. Elles entérinaient le principe selon lequel les voix de certains à Fidji valaient plus que les voix d’autres personnes, que certains méritaient d’avoir plus de droits que d’autres », a-t-il analysé.

M. Bainimarama a aussi fait des références directes aux tensions entre son gouvernement et certains des pays les plus proches géographiquement de Fidji, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, sans toutefois les nommer.

« Certaines de nos relations internationales ont été mises à rude épreuve jusqu’à un point limite. Au lieu d’être prêts à écouter et à comprendre, certains de nos plus vieux amis nous ont tourné le dos. Ils ont cherché à nous faire du mal à coup d’interdiction de voyages ou en gênant nos tentatives d’attirer les personnes les plus qualifiées pour des emplois gouvernementaux, en mettant en péril notre capacité à emprunter de l’argent pour notre développement. Ils ont même essayé de torpiller nos contributions aux forces de maintien de la paix au sein des Nations-Unies. Je dois dire que cette campagne de sabotage de nos intérêts nationaux m’a, à certains moments, empli de déception et de désarroi. Tout simplement parce que ces pays avaient choisi de soutenir une forme de démocratie, de gouvernance et de justice à Fidji qu’ils n’auraient jamais accepté eux-mêmes », a affirmé le Contre-amiral.

Cette cérémonie, tenue vendredi à la Présidence devant un parterre de membres du gouvernent et de diplomates étrangers, a eu lieu quelques heures après la brève interpellation de 14 personnes ayant participé, le matin même, à une manifestation regroupant des dirigeants de partis politiques et de membres d’organisations non gouvernementales, y compris celles défendant les droits des femmes.
La police est intervenue, invoquant le fait qu’ils ne disposaient pas de permis de manifester à cet endroit, juste devant la Présidence.
Les organisateurs, pour leur part, ont affirmé qu’l s’agissait d’une manifestation silencieuse et pacifique.
Les personnes interpellées ont ensuite été relâches, moins d’une heure après, après avoir été entendus au commissariat central de la capitale.
Au plan international, des ONG comme Amnesty International et Human Rights Watch ont également, ces derniers jours, critiqué la nouvelle Constitution.


Dans cette nouvelle Constitution, certaines minorités de l’archipel, spécifiquement celles des îles Banaba (peuplées par des populations déplacées à Fidji des anciennes îles britanniques Gilbert, devenues depuis Kiribati, lors des essais nucléaires au cours des années 1950) et de l’île de Rotuma (population polynésienne et influente) sont, pour la première fois mentionnées au chapitre de leurs droits à la reconnaissance et à la propriété foncière.
D’autres articles sont consacrés à la reconnaissance et à la protection des droits fondamentaux (santé, éducation, transport, sécurité), sociaux et économiques.
La précédente Constitution (entrée en vigueur en 1997 et abrogée en avril 2009 par le gouvernement actuel, issu du putsch de décembre 2006), ainsi que les précédentes, entérinaient un système communautaire selon lequel les deux principales ethnies de Fidji (les Fidjiens indigènes et les citoyens d’origine indienne) faisaient l’objet de circonscriptions et de sièges « réservés » au sein du Parlement.
Un précédent projet de Constitution, élaboré par une commission dirigée par l’universitaire et constitutionnaliste kenyan Yash Ghai, avait été retoqué début 2013 par le pouvoir, qui a ensuite annoncé une nouvelle mouture, préparée par les soins de ses services juridiques.

Aiyaz Sayed-Khaiyum, Attorney General et numéro deux du gouvernement dirigé par le Contre-amiral Franck Bainimarama, insistait aussi fin août 2013 sur le fait que certaines dispositions de ce document (pour lequel des consultations ont été tenues et des soumissions reçues) protégeaient, pour la première fois, les droits des communautés ethniques indigènes, notamment en matière de perception de royalties sur des sites d’exploitation de ressources naturelles.
Il a aussi souligné que Fidji est proclamé État laïc et protégeant la liberté du culte, dans un pays où, malgré la domination des religions chrétiennes (et en particulier de l’église Méthodiste), cohabitent aussi l’Islam et l’Hindouisme.
Cette constitution contient aussi des dispositions concernant la liberté de la presse et d’expression, de mouvement et d’association.
Le texte confirme aussi la reconnaissance de la double nationalité, notion introduite à partir d’avril 2009.
Par contre, tout candidat à la députation devra obligatoirement être citoyen de Fidji sans autre nationalité.
Ce document conserve aussi des dispositions relatives à l’immunité et à l’amnistie, notamment pour les personnes ayant participé dans le passé à des actes assimilés à des coups d’État.
Par ailleurs, il est prévu dans ce texte que le pouvoir actuel, d’ici aux élections de septembre 2014, ne cède pas la place à un gouvernement de transition et ne s’effacera que lorsqu’un gouvernement aura été élu sous le nouveau système.
La notion de protection du bien-être et de la sécurité de l’État est toujours mise en avant et est dévolue à l’armée.

Sources : Flash d’Océanie  ( Edition du 06 septembre 2013)
Naku press : Mise en ligne le 06 septembre 2013

vendredi 6 septembre 2013

44 è Forum des Iles du Pacifque s’est achevé à Majuro , la capitale des Iles Marshall.



Naku press vous livre les grandes orientations de la déclarations finales de ce 44ème forum, bien marqué par la grande préoccupation du réchauffement climatique . De la politique aussi à l’ordre du jour , avec la situation de la démocratie aux Fidji et le dossier calédonien avec l’évolution vers la fin du calendrier de l’Accord de Nouméa. 

Les dirigeants des États membres du Forum des Îles du Pacifique (FIP) ont achevé jeudi leur 44ème sommet annuel sur un communiqué final mettant l’accent sur une « déclaration de Majuro » relative aux menaces posées par le changement climatique, mais ont aussi abordé la question de l’éventuelle réintégration de Fidji, six ans et demi après le coup d’État dans cet archipel.


                                              De la situation de Fidji


Concernant Fidji, la décision des dirigeants des 16 États membres du FIP a été, une nouvelle fois, de ne pas se prononcer pour un retour immédiat de l’archipel (suspendu de son statut de membre plein en mai 2009, pour cause de non-retour rapide à la démocratie).
Au lieu de cela, le communiqué final salue en substance les évolution positives en matière de préparation d’élections, ainsi que, spécifiquement, l’entrée en vigueur, en cette fin de semaine, d’une nouvelle Constitution, concoctée par le pouvoir en place et présentée comme étant plus égalitaire que les précédentes versions pratiquées depuis l’indépendance de Fidji, en 1970.
 Ces récentes évolutions, qualifiées d’ « étapes importantes en vue de la tenue d’élections libres et justes », sont notamment la mise en place de la nouvelle Constitution, ou encore le processus d’enregistrement des citoyens sur les listes électorales.
La position des dirigeants océaniens, dans ce contexte, est d’attendre pour voir la tenue de ce scrutin, annoncé pour au plus tard septembre 2014, avant de se prononcer sur le retour de Fidji dans le giron de cette organisation régionale, dont le siège se trouve aussi à Suva.
Étant donné que le prochain sommet du Forum devrait se tenir avant la tenue des élections législatives fidjiennes, une invitation émanant d’un sommet du FIP pourrait encore attendre deux ans.
Une visite d’un « groupe ministériel de contact » du FIP à Fidji avait été annoncée pour août 2013, mais les autorités locales avaient alors rappelé au Forum qu’elles n’avaient pas donné leur accord et que le principe de ce genre de visite ne pouvait être considéré comme acquis.
Le pouvoir fidjien a par ailleurs indiqué à plusieurs reprises que même s’il était invité à rejoindre le FIP, l ne le ferait pas forcément, considérant toujours que deux de ses deux membres, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, exerçaient actuellement, du point de vue de Suva, une influence exagérée sur le FIP.



Des essais nucléaires US des années 1950 : Compensation financière
 

 Toujours dans le communiqué émanant de Majuro, capitale des îles Marshall, le FIP abord aussi des sujets comme la revendication des îles Marshall en matière de compensation qu’elles estiment être en droit de recevoir des États-Unis, qui y ont effectué des essais nucléaires au cours des années 1950.
Un fonds de dédommagement, créé après l’arrêt de ces essais, a déboursé environ six cent millions de dollars US, y compris aux personnes ayant souffert physiquement de ces essais, ou en étant décédées.
Mais le gouvernement des îles Marshall juge ces compensations insuffisantes, principalement au regard d’une nécessaire évaluation de l’impact de ces essais.



                                                       Cuba
un acteur discret mais reconnu dans la coopération bilatérale dans les Etats du Pacifique
Au plan des nouveaux entrants dans le club des pays et organisation « partenaires du dialogue post-Forum » (qui a eu lieu vendredi 6 septembre 2013), les dirigeants océaniens ont aussi accepté l’arrivée d’un acteur discret, mais de plus en plus reconnu auprès des États du Pacifique : Cuba, pays qui a multiplié, ces dernières années, des actions de coopération bilatérale, surtout dans les domaines de la santé (envoi de médecins cubains et formation à Cuba d’étudiant en médecine océaniens) ou de l’éducation.



                                        Sur le changement climatique
 

Quant à la « déclaration de Majuro », elle réitère une posture commune de la part de l’Océanie, sous forme de témoignage, vécu dans cette région, que le changement climatique « a bien commencé » et que, dans ces conditions, les États du Pacifique demandent aux grands pays industrialisés émetteurs de gaz à effet de serre de passer aux actes après des années de promesses, dans le meilleur des cas.
Pour leur part, les États océaniens membres du Forum ont rappelé qu’ils avaient déjà réalisés d’importants progrès en matière de transition énergétiques, soit en s’appuyant sur des énergies renouvelables, soit en réduisant de manière significative leur consommation d’énergies fossiles.
Une nouvelle fois, le paradoxe a été relevé : ce sont les pays parmi les plus faibles émetteurs au monde de gaz à effet de serre qui sont touchés les premiers, et le plus directement.

 
                               Les prestations des collectivités françaises
 

Concernant un processus de réformes au sein même du FIP, et de son « Plan Pacifique » adopté en 2005 et depuis contesté au plan de la faisabilité de sa mise en œuvre, un comité spécial devrait se réunir une nouvelle fois d’ici à six mois pour passer en revue les recommandations d’un panel de « personnes éminentes » présidé par l’ancien Premier ministre papou Sir Mekere Morauta.


                               La Nouvelle Calédonie un dossier d’actualité
Concernant la Nouvelle-Calédonie et ses demandes répétées de passer de son statut actuel de « membre associé » (octroyé par le Forum en 2005) à celui de membre plein, le communiqué final des dirigeants renvoie aux recommandations issues de la dernière visite en date d’un « comité ministériel » du FIP, mi-juillet 2013.
Ces recommandations, émanant du Président du FIP alors en exercice, le Premier ministre des îles Cook Henry Puna, ont été adoptées.
M. Puna avait, à l’issue de cette visite en Nouvelle-Calédonie, indiqué son intention d’informer les dirigeants du FIP, lors de leur sommet, que « l’esprit et la lettre de l’Accord de Nouméa ont été respectés et actés en Nouvelle-Calédonie et que le processus irréversible en vue de l’auto gouvernance, dans le cadre de l’Accord de Nouméa, progresse bien, avec l’engagement de toutes les parties en présence pour un avenir paisible et prospère pour tous les Néo-calédoniens ».
http://www.forumsec.org/pages.cfm/newsroom/press-statements/2013/visit-of-pacific-islands-forum-ministerial-committee-to-new-caledonia.html

M. Puna avait alors conclu en réaffirmant que « le Forum est engagé pour soutenir la Nouvelle-Calédonie dans son chemin vers l’autodétermination » et en « reconnaissant que la Nouvelle-Calédonie est un membre de la famille du Pacifique et devrait donc prendre sa juste place au sein de la communauté du Pacifique ».
L’Accord de Nouméa, signé en 1998 entre partis indépendantistes et ceux favorables au maintien de la Nouvelle-Calédonie dans l’ensemble français, prévoyait notamment un transfert progressif des compétences de l’État français aux autorités locales, ainsi qu’un référendum d’autodétermination entre 2014 et 2018.
En réaction au contenu du communiqué final de jeudi, Harold Martin, Président du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, qui conduisait la délégation de cette collectivité au sommet du FIP de cette semaine, a estimé que « pour la Nouvelle-Calédonie, ce sommet est un succès total. Au-delà d'avoir constitué une occasion unique de prendre part aux discussions qui constitueront la feuille de route régionale des États et territoires du Pacifique pour l'année à venir, la Nouvelle-Calédonie a obtenu très officiellement le soutien du Forum dans sa démarche d'accession au statut de membre a part entière du FIP. Pour la première fois depuis 2007, année de la déclaration de cette candidature de la Nouvelle-Calédonie par Harold Martin, les États membres du Forum se sont prononcés en faveur de l'ouverture d'un processus formel d'accession de la Nouvelle-Calédonie au statut de membre à part entière ».

M. Martin était accompagné de Roch Wamytan, Président du Congrès de la Nouvelle-Calédonie, d’Anthony Lecren et de Georges Mandaoué, membres du gouvernement respectivement en charge de l’Économie, du Commerce Extérieur, du Logement, du Développement Durable et des Affaires Coutumières, du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion Professionnelle.

« Cette décision constitue une avancée sans précédent pour la démarche de la Nouvelle-Calédonie. Les conclusions du rapport sont très ambitieuses, elles engagent sans réserve le secrétariat du FIP et la Nouvelle-Calédonie dans un processus collaboratif devant permettre de déterminer précisément les conditions institutionnelles et juridiques de cette évolution statutaire alors que nombre des secteurs d'intervention du Forum relèvent aujourd'hui de la compétence de l'État qui prendra lui-même toute sa part dans ce processus », a poursuivi le chef de l’exécutif de Nouvelle-Calédonie.



                                          De la Polynésie française
 
Du côté de la Polynésie française (également « membre associé » du FIP depuis 2005, mais qui ne demande pas d’augmentation de ce statut), la délégation était conduite par son Président, le Sénateur Gaston Flosse.
L’accent a été mis, cette semaine, sur une opposition au processus lancé en mai 2013 par le vote aux Nations-Unies de la réinscription de cette collectivité française sur la liste des territoires à décoloniser.
La délégation polynésienne a aussi, en fin de semaine, multiplié les échanges en mode bilatéral, notamment avec la délégation de la Nouvelle-Calédonie.
D’autres rencontres ont eu lieu avec le gouvernement chinois « dans la perspective de la prochaine invitation de Gaston Flosse au sommet Chine-Océanie », précise un communiqué de la Présidence de Polynésie française.
M. Flosse a aussi tenu des entretiens avec « la délégation des Émirats Arabes Unis, pour évoquer les possibilités d’investissement de ce riche pays en Polynésie », notamment dans le secteur touristique, selon les mêmes sources.
« Cette réunion était suivie par la rencontre avec le ministre néo-zélandais des affaires étrangères, avec lequel Gaston Flosse a discuté du rééquilibrage de la balance commerciale, la Nouvelle Zélande étant un grand exportateur vers la Polynésie », poursuit le communiqué.



Sources : Flash d’Océanie  ( Edition du 06 Septembre 2013)

Naku press : Mise en ligne le 06 septembre 2013

mercredi 4 septembre 2013

LE PRESIDENT DU GFLM en visite à Port Vila










COMMUNIQUE DE PRESSE


LE PRESIDENT DU GROUPE FER DE LANCE MELANESIEN ACHEVE AVEC SUCCES SA VISITE DE CAPITALES AU VANUATU, SIEGE DU SECVRETARIAT DU GFLM


Le Président du Groupe Fer de Lance Mélanésien (GFLM), Mr. Victor Tutugoro a achevé sa visite officielle au Siege du Secrétariat du GFLM et sa première visite de la capitale de la République du Vanuatu du 26au 30 Août 2013.
Port Vila au siège du secrétariat du GLM ( Ph MSG)

Le Directeur Général du Secrétariat du GFLM, Mr. Peter Forau a confirmé que suite a la cérémonie d’accueil du Président au Secrétariat le 26 Août , le Président du GFLM Mr. Tutugoro a assisté à un certain nombre de fonctions officielles du GFLM y compris l'ouverture de la réunion inaugurale des Ministres des Finances et de la Consultation de Haut Niveau des Gouverneurs des Banques Centrales du GFLM ainsi qu’a l'ouverture de la Bibliothèque du GFLM au Siège du Secrétariat à Port Vila.

Tout au long de la semaine, Mr. Tutugoro a également rendu visites de courtoisie au Chef de l’Etat, Son Excellence Iolu Johnson Abbil , au Premier ministre , l'Hon. Moana Carcasses Kalosil, au Vice-Premier Ministre et Ministre des Affaires Etrangères et du Commerce Extérieur, Hon. Edward Nipake Natapei et au Président du Parlement, Hon. Philip Boedoro.  Mr. Forau a indiqué que le point culminant de la visite du Président GFLM à Port Vila est certainement l'allocution du président au Parlement de Vanuatu. Mr. Forau a ajouté que « c'est un moment historique pour le GFLM d’avoir un de nos dirigeants s’adresser au Parlement car cela démontre notre volonté de promouvoir et de renforcer les relations entre les membres au travers de nos institutions. En informant nos pays membres au plus haut niveau, nous préparons également nos populations à faire face aux défis de la mondialisation en Mélanésie.

Dans son allocution au Parlement, le Président du GFLM, Mr. Tutugoro a réaffirmé les cinq grands défis qui guideront son mandat pour les deux prochaines années, et a appelé les membres du Parlement et du gouvernement du Vanuatu à continuer de porter haut la question  de décolonisation en Mélanésie ; question que Vanuatu a toujours défendue dans le passé pour la lutte d'émancipation politique des peuples de Kanaky et West Papua.

Il a en outre invité Vanuatu et les membres du GFLM a soutenir les processus politiques en cours dont les processus de décolonisation et d'autodétermination dans la région afin d'améliorer et de promouvoir la stabilité politique et à cet égard a réaffirmé la décision des dirigeants du GFLM d’envoyer une mission ministérielle en Indonésie au plus tard cette année ainsi que la Mission GFLM d'observation des élections aux Fidji en 2014.

Dans son allocution aux membres du Parlement de Vanuatu, M. Tutugoro a également fait allusion à la notion de Parlement de la Mélanésie qui a été adoptée par les dirigeants du GFLM en Juin dernier. Les parlementaires du GFLM pourraient envisager des modalités de coopération plus larges au sein du  GFLM et qui serait un catalyseur pour le renforcement de la coopération intra-MSG. Le Secrétariat a été chargé d’étudier la faisabilité et mise en œuvre du concept.

Enfin, le président du GFLM a réaffirmé la nécessité pour les membres et du Secrétariat d'élaborer une feuille de route pour la mise en œuvre du Rapport du Groupe de Personnalités Eminentes (EPG ) adopté par les dirigeants au 19ème Sommet du GFLM a Nouméa en Juin dernier . Le président du GFLM a ainsi qualifié le Rapport EPG comme « un rapport qui donnera une nouvelle direction et une nouvelle vision au GFLM pour les 25 prochaines années, et qui définira nos nouvelles relations avec d'autres organisations régionales et la communauté internationale ainsi que de déterminer les nouveaux contours géopolitiques et géostratégiques dans la région Pacifique ».

La visite du Président du GFLM a également inclus des rencontres avec des membres du corps diplomatique basé au Vanuatu dans le cadre des efforts déployés par le GFLM pour engager des relations nouvelles avec les pays et organisations de la région>

Le Président du GFLM, Mr Tutugoro va entreprendre des visites des autres Capitales du GFLM dans les prochains mois.


Autorisé par le directeur général
Secrétariat MSG
30th Août 2013
Port Vila, Vanuatu

mardi 3 septembre 2013

44è FORUM DES Iles du Pacifique aux Iles MARSHAL




 LE TON EST DONNE A CE 44 ème FORUM DU PACIFIQUE   :  LE CHANGEMENT CLIMATIQUE A L AFFICHE

 La 44ème édition du sommet annuel des dirigeants du Forum des Îles du Pacifique (FIP) a débuté officiellement mardi, avec comme sujets forts les menaces liées aux changements climatiques, mais aussi la question d’une éventuelle réintégration de Fidji ou encore, plus profondément, un examen de conscience de cette organisation régionale, de plus en plus défiée voire contestée par des groupement subrégionaux.

En tête de la liste des sujets vedettes lors de cette réunion annuelle de cette organisation politique océanienne, qui regroupe 16 États membres, dont l’Australie et la Nouvelle-Zélande : les questions liées aux changements climatiques et aux menaces qu’ils posent à de nombreux archipels insulaires océaniens, dont certains ne sont pas plus élevés de cinq mètres au-dessus du niveau de la mer
Ces États les plus menacés sont en particulier Kiribati, Tuvalu, les îles Marshall, ainsi que certaines parties de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, des îles Salomon, de Vanuatu ou encore des îles Fidji.

Cette année, alors que le thème de ce sommet retenu est « Organiser la réponse du Pacifique face aux changements climatiques », nombreux sont les dirigeants qui ont annoncé la couleur et leur détermination à voir ce sujet dépasser les confins du grand Océan.

Lors de précédents sommets internationaux, comme récemment celui de Copenhague, les petits États océaniens, tenant de se faire entendre au plan mondial, ont trop souvent eu l’impression que leur parole était étouffée.
Hôte du sommet, cette année, les îles Marshall veulent saisir l’occasion de cette Présidence du FIP qu’ils entament pour frapper fort et affirmer une fois de plus que les effets des changements climatiques touchent en premier lieu les îles du Pacifique, alors que, paradoxalement, ces États océaniens figurent parmi les plus petits émetteurs de gaz à effet de serre de la planète.
Les îles Marshall sont confrontées depuis plusieurs mois à une pénurie de pluies, donc d’eau potable, qui a suscité déjà de nombreux plans d’aide d’urgence montés par plusieurs pays et organisations internationales (dont, tout récemment l’Union Européenne).

Cette situation a provoqué sur place la proclamation d’un état de catastrophe naturelle.
En substance, les pays les plus directement concernés par ces menaces estiment que le temps est venu de taper du poing sur la table et d’exiger des actes et non plus des paroles ou des engagements vides de sens de la part des pays les plus pollueurs de la planète.
Un « déclaration de Majuro » devrait notamment ressortir de cette réunion du FIP, reprenant ainsi tous les thèmes de ces problématiques environnementales.

En guise de lever de rideau à la séance plénière du FIP, en début de semaine, c’est le sous-groupe des « Petits États Insulaires » du Pacifique qui a entamé les débats, avec l’intervention remarquée la Commissaire européenne pour l’action climatique, Corinne Hedegaard.

Cette dernière a notamment rappelé la volonté de l’Europe d’aider le Pacifique à faire face à ces changements climatiques, avec des programmes dédiés et dont une des récentes illustrations a été un partenariat de financement avec la Nouvelle-Zélande en vue de faire la conversion vers les énergies renouvelables dans plusieurs petits États de la région.

« La région du Pacifique peut compter sur la coopération et l'ambition de l’Europe en matière de climat. Nous comptons sur la région du Pacifique pour nous aider à associer toutes les autres grandes économies à l'élaboration d'un futur régime ambitieux de lutte contre le changement climatique, qui devra être prêt en 2015. Il n’y a pas de temps à perdre si nous voulons éviter que des catastrophes dévastatrices occasionnées par le changement climatique ne deviennent désormais la norme» », a lancé la Commissaire depuis Majuro.

Elle a aussi rappelé que « l’UE et ses États membres sont les plus gros bailleurs de fonds au niveau mondial et les seconds dans la région du Pacifique, après l’Australie. Le montant de la coopération au développement de l'UE avec les pays ACP (Afrique, Caraïbes et Pacifique) et les PTOM (pays et territoires d’outre-mer) du Pacifique gérée par la Commission européenne est estimé à 750 millions d’euros pour la période 2008-2013 ».

Christopher Loeak, Président des îles Marshall et son ministre chargé des questions de changements climatiques, Tony de Brum, ont aussi rappelé que lors de ce sommet du Forum, cette année encore, « trois des quatre pays les plus vulnérables de la planète sont représentés et font partie du Pacifique. Il nous semble particulièrement opportun, ici et maintenant, de tenir des discours réalistes », a lancé M. de Brum.
D’autres, comme Tuvalu, dénoncent pour leur part les mécanismes de financement mis en place ces dernières années, mais auxquels les pays concernés n’ont pas pu avoir accès, faute de moyens administratifs suffisants, a rappelé le chef du gouvernement de Niue, Toke Talagi.
« Nous n’avons tout simplement pas la capacité de mettre en œuvre une grande partie de ces projets, qui ont pourtant été approuvés et pour lesquels les fonds ont été versés », a-t-il remarqué.

Pour Jimmie Rodgers, Secrétaire général de la Communauté du Pacifique, la plus ancienne organisation régionale et intergouvernementale (fondée en 1947), l’une des mesures les plus concrètes et immédiates serait, par exemple, de se fixer un an pour faire disparaître toutes les ampoules à incandescence.
« Je ne vois pas comment on peut parler d’énergies renouvelables si on utilise toujours des ampoules à incandescence, ou des réfrigérateurs, des congélateurs et des climatiseurs non conformes aux normes de respect de l’environnement. C’est un peu comme si on se suicidait », a-t-il lancé lundi devant les dirigeants des petits États insulaires.


Fidji : le Forum marche sur des œufs


Sur la question épineuse de Fidji, exclu du Forum depuis mai 2009, pour cause de non-retour rapide à la démocratie, à la suite du putsch de décembre 2006, les bruits de couloirs persistants semblent indiquer que cette édition du sommet du FIP pourrait être aussi marquée par une réadmission de cet archipel en son sein.
Motif : les récents progrès enregistrés en matière de respect de la feuille de route de retour à une démocratie et, notamment, l’annonce en août 2013 d’une nouvelle Constitution et la mise en place d’un processus d’enregistrement des citoyens sur les listes électorales, pour un scrutin toujours annoncé pour septembre 2014 au plus tard.

Cette nouvelle Constitution prévoit un parlement unicaméral composé de 50 sièges, renouvelables tous les quatre ans.
La publication de la Constitution, quoique boycottée ostensiblement par les partis politiques locaux, pour la plupart ayant été au pouvoir tour à tour avant le putsch, a été plutôt bien reçue par la communauté internationale et notamment par l’Australie, dont le chef de la diplomatie, Bob Carr, estimait en substance il y a quelques jours qu’il s’agissait d’une évolution « importante » dans la bonne direction.

Son homologue néo-zélandais, Murray McCully, a pour sa part réagi de manière plutôt neutre, alors que le Premier ministre kiwi, John Key, allait plus loin en parlant non seulement de « pas dans la bonne direction », mais aussi de son « optimisme » quant à la tenue d’élections dans les délais annoncés et de la nécessité de faire des « compromis » avec Fidji et son gouvernement actuel, issu du putsch et dirigé par le Contre-amiral Franck Bainimarama.
Du côté du secrétariat général du FIP, l’avis exprimé par le numéro de l’organisation, Feleti Teo, a été clair en début de semaine : le FIP a pris la posture, depuis 2009, d’examiner la situation fidjienne, et éventuellement de réintégrer l’archipel lorsqu’il aura été établi que des progrès jugés crédibles auront été réalisés en matière de retour à la démocratie.
Sur ce terrain-là, l’enregistrement des citoyens sur les listes électorales et la publication récente de la Constitution semblent être considérés comme des leviers pouvant faire basculer une décision en faveur de Suva… Ou alors insuffisants, auquel cas le FIP pourrait décider d’attendre que la date du scrutin se rapproche.

Une mission ministérielle d’observation et de « contact » du FIP avait prévu de se rendre à Fidji avant la tenue de ce 44ème sommet, mais le gouvernement de Suva n’a pas souhaité donné suite, tout en rappelant publiquement, en août 2013, qu’un accord concernant cette venue était au préalable nécessaire.
Dans le même temps, Fidji indiquait que même au cas où il serait invité à réintégrer le Forum (dont le siège d Secrétariat se trouve à Suva), il n’était pas forcément intéressé, allant même jusqu’à exiger, comme condition préalable, que l’Australie et la Nouvelle-Zélande fassent le choix entre leur statut de membre et celui de donateur au sein de cette organisation.
Cette suggestion en reprenait un autre de la part du pouvoir de Suva : celle selon laquelle Canberra et Wellington exercent, depuis longtemps, une influence excessive au sin du PIF.
Les délégations et les grands absents

Cette année, alors que pour le sommet 2012 aux îles Cook, la délégation américaine était menée, sous le signe du « réengagement » avec le Pacifique, par la secrétaire d’État de l’époque, Hillary Clinton, les îles Marshall (qui entretiennent toujours des relations privilégiées avec Washington, en tant qu’ancien site d’essais nucléaires et actuel site de lancement de missiles dans le cadre d’un programme anti-missiles balistiques) espéraient voir celui qui lui a succédé, John Kerry.
C’est finalement la Secrétaire pour l’Intérieur, Sally Jewell, qui a fait le déplacement.

Elle est accompagnée de l’ambassadrice des États-Unis basée à Suva (Fidji), Frankie Reed, mais aussi de hauts-responsables des garde-côtes américains dans la région et de représentants des forces armées dans le Pacifique, pour participer, en fin de semaine au traditionnel dialogue « Post-Forum ».

Kevin Rudd, Premier ministre australien, en pleine dernière ligne droite de campagne électorale (les législatives auront lieu le samedi 7 septembre 2013), n’a pas jugé utile de se déplacer, alors que dans le cadre de s apolitique dure de lutte contre l’immigration clandestine à destination de l’Australie, Canberra a fait rouvrir deux camps de détention pour demandeurs d’asile sur l’île de Manus (Papouasie-Nouvelle-Guinée) et à Nauru.
L’Australie est représentée par un ancien secrétaire d’État aux affaires du Pacifique, Richard Marles.


La Nouvelle-Zélande est représentée au sommet par son Premier ministre John Key.

Les 15 États membres présents sont : l’Australie, la Nouvelle-Zélande, les îles Cook, les États Fédérés de Micronésie, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, Nauru, Tuvalu, Tonga, Vanuatu, les îles Salomon, les îles Marshall, Kiribati, Samoa, Palau, Fidji n’étant toujours pas autorisé à être représenté au niveau de chef de gouvernement.

La Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française, sur décision des dirigeants du FIP en 2005, sont depuis considérés comme des « membres associés ».
Wallis-et-Futuna est, depuis cette date, promu observateur.

Lors de la session « post-Forum, les pays et organisations considérés comme partenaires du FIP brossent les grandes lignes de leurs actions à venir en matière d’aide multilatérale au développement.

Ces 14 partenaires post-Forum sont le Canada, la Chine, l’Union Européenne, la France, l’Inde, l’Indonésie, l’Italie, le Japon, la Corée du Sud, la Malaisie, les Philippines, les États-Unis, la Thaïlande et le Royaume-Uni.

Entre autres délégations, celle de la France est menée par l’ambassadeur Hadelin de la Tour du Pin, Secrétaire Permanent pour le Pacifique, qui gère aussi, bon an, mal an, un « Fonds Pacifique » alimenté à hauteur d’environ deux millions d’euros pour chaque exercice.
Font également partie de cette délégation un haut-fonctionnaire de la direction Asie-Océanie du ministère des affaire étrangères ainsi qu’un diplomate attaché à l’ambassade de France à Manille (Philippines, compétente depuis 2006 pour Palau et les États Fédérés de Micronésie)

La délégation du Royaume-Uni est dirigée par le député Hugo Swire, accompagné du Haut-commissaire (ambassadeur) britannique basé à Fidji et désormais chef d’un nouveau concept : le réseau diplomatique des ambassades britanniques dans le Pacifique Sud.

Pour les deux collectivités françaises océaniennes « membres associés’ du FIP, la délégation de la Polynésie française est conduite par son Président Gaston Flosse, celle de la Nouvelle-Calédonie par le Président de son gouvernement collégial, Harold Martin.

Régionalisme et sous-régionalismes : Mélanésie face à Polynésie ?

Face aux critiques de certains, avec en tête Fidji, qui pousse pour le développement d’un nouvel « alter-Forum », le PIDF (Pacific Islands Development Forum), la vieille organisation régionale, fondée en 1971, a entamé, ces derniers mois, un examen de conscience.
Cet examen a pris la forme d’un audit, de la part d’un panel présidé par l’ancien Premier ministre papou Sir Mekere Morauta.
Sir Mekere doit dévoiler cette semaine les grandes lignes de ses recommandations, avec une remise en cause du fameux « Pacific Plan » (Plan Pacifique) adopté en 2006 par les dirigeants du PIF et qui s’articulait autour de plusieurs piliers, comme la bonne gouvernance, la croissance économique, la sécurité et la coopération régionales.
Or, selon les détracteurs de ce plan, ces grands principes n’ont pas trouvé de résonnance dans les faits et, de plus, la perception de nombreux océaniens, aussi bien au gouvernement que dans le grand public, est que le PIF semble détaché des préoccupation quotidiennes des insulaires du Pacifique.
En forme de mea culpa, le FIP pourrait tenter de redorer le blason de ce plan en lui insufflant un nouvel élan, plus pragmatique, ou même en le remplaçant tout bonnement par un autre document mettant en avant la notion d’intégration régionale.


Entre-temps, au plan du régionalisme, ce sont plutôt les « sous-régionalismes » qui semblent faire florès.
Outre le PIDF porté par Fidji sur les fonds baptismaux en août 2013, en présence de nombreux représentants de gouvernements ou d’organisations océaniennes (dont Jimmie Rodgers de la CPS), le Groupe Mélanésien Fer de Lance, toujours sous l’impulsion de la présidence fidjienne ces deux dernières années, a lui aussi joué une politique d’ouverture extrarégionale, en acceptant de nouveaux observateurs comme l’Indonésie.
En réponse, ces trois dernières années aussi, les dirigeants polynésiens ont lancé « leur » organisation subrégionale, baptisée « Polynéesian Leaders Group » (PLG).
Ce PLG a tenu sa troisième réunion annuelle le 30 août 2013, à Auckland, réunion au cours de laquelle la Présidence tournante a été passée des îles Cook à la Polynésie française.

Selon Henry Puna, Premier ministre des îles Cook est Président sortant du FIP, toutefois, cette montée en puissance des « sous-régionalismes » ne signifie par forcément un effondrement du Forum.
« Certains, y compris à Washington, ont cette idée selon laquelle la croissance des sous-régionalismes, via le Groupe Mélanésien Fer de Lance, le groupe des dirigeants polynésiens et même maintenant les Micronésiens, lance un signal indiquant un démantèlement lent du Forum. Je ne suis pas d’accord. Leurs positions sont basées sur des suppositions qui ne sont pas correctes. Au contraire, on pourrait dire beaucoup de choses à propos du sous-régionalisme. Cela permet à des groupements ayant des intérêts en commun de traiter de problèmes qui ne sont pas forcément pertinents pour d’autres, et qui peuvent donc être mieux abordés au sein d’un cercle d’amis. Si nous utilisions cette notion de sous-régionalisme pour cultiver une proximité avec nos voisins, alors des solutions peuvent apparaître, des solutions qu’on n’aurait pas pu trouver dans des espaces régionaux plus larges. Donc, le sous-régionalisme, il est là pour longtemps », a-t-il analysé.

Début août 2013, s’exprimant depuis le siège de l’ONU, à l’occasion d’un débat public organisé par le Conseil de Sécurité sur cette question, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a estimé que « Les organisations régionales et sous-régionales doivent renforcer leur coopération pour mieux affronter les défis internationaux ».
Ce débat était particulièrement axé sur la « Coopération entre l'Organisation des Nations Unies et les organisations régionales et sous-régionales aux fins du maintien de la paix et de la sécurité internationales».
« Ces organisations ont une connaissance profonde, un aperçu unique et des réseaux locaux. Ces éléments sont essentiels pour la médiation et la planification d'une opération du maintien de la paix», a souligné M. Ban.

Après la première réunion des dirigeants de petits États insulaires (Smaller Islands States), mardi 3 septembre 2013, le 44ème sommet du FIP devrait être officiellement ouvert le soir même avec, le lendemain, la séance plénière et, jeudi 5 septembre 2013, la traditionnelle « retraite » des dirigeants, en un lieu balnéaire, dans un cadre détendu, informel, où, pourtant, se prennent de nombreuses décisions et positions cruciales.
S’ensuit généralement, dans la foulée, a publication du communiqué final, texte alchimique rassemblant toutes les prises de position du FIP sur des dossiers allant de l’environnement aux postures politiques en passant par d’éventuels changements de statut et le lieu du sommet suivant.
Enfin, vendredi 6 septembre aura lieu le non moins traditionnel « dialogue post-Forum », en mode multilatéral, enchaînant les sessions entre cette organisation régionale et les États o organisations partenaires.

Sources : Flash d'Océanie ( Edition du 03/069/2013)
Naku press : Mise en ligne le 03 Septembre 2013