lundi 31 décembre 2012

LES VOEUX DE LA DYNAMIQUE UNITAIRE SUD ( DUS)





Nouméa, le 31 décembre 2012
Communiqué de presse
De présentation de vœux pour l'année 2013


Pour la Dynamik Unitaire Sud (DUS), 2012 est incontestablement une des années les plus prolifiques et riches en événements.
Malheureusement, la disparition tragique de Charles PIDJO, le président de l'Union Calédonienne, le 11 septembre est l'événement qui nous aura marqué douloureusement. Charles PIDJO a été un des acteurs les plus influents de la scène politique ces dernières années.
La chute du gouvernement Gomès traduisant l'explosion éclatante du fameux Pacte Républicain, la levée des deux drapeaux symbolisant la reconnaissance préalable de l'identité kanak, l'élection des deux députés issus de Calédonie Ensemble grâce à une campagne anti-kanak, un Comité des Signataires redonnant un nouveau souffle à l'Accord de Nouméa... Tant  d'événements que Charles PIDJO n'y était pas étranger...
Que l'on veuille ou non, 2013 sera une année de pré-campagne électorale aux municipales et provinciales de 2014.
Malgré cela, la Dynamik Unitaire Sud (DUS) formule le voeu que, durant cette année 2013, des mesures puissent être adoptées ou concrétisées pour améliorer les conditions et le cadre de vie des citoyens, notamment en matière du santé/social, de l'éducation, du logement, du transport, et du pouvoir d'achat…
Les problèmes de compétences entre les institutions comme ceux internes à une institution ne doivent pas impacter négativement les droits sociaux légitimes que certaines catégories, notamment les faibles et les plus démunies, sont en droit d'en bénéficier.
La Dynamik Unitaire Sud (DUS) souhaite que le projet éducatif du pays soit abordé sérieusement cette année 2013 par les responsables et qu'il prenne corps apportant ainsi des perspectives satisfaisantes à la problématique structurelle de l'échec scolaire  massif rencontré, en particulier chez les kanak et les océaniens.
La Dynamik Unitaire Sud (DUS) considère qu'après le vote unanime au Congrès du voeu sur l'application de la déclaration universelle des droits des peuples autochtones le 27 août 2012, 2013 doit être une année où
l'autochtonie devient un élément incontournable pour tout projet intéressant la société calédonienne ; en tout cas, une complémentarité nécessaire à l'Identité kanak, reconnue dans l'Accord de Nouméa.
La Dynamik Unitaire Sud (DUS) formule le vœu que, pour l'année 2013, tout sera mis en œuvre par les responsables politiques indépendantistes et progressistes pour consolider la démarche unitaire, notamment dans le sud.
Enfin, la Dynamik Unitaire Sud (DUS) présente ses vœux de bonne année 2013 :
-          aux militants qui, parfois, estiment qu'ils ne sont pas toujours compris,
-          aux familles qui espèrent des lendemains meilleurs dans le  foyer,
-          aux clans et chefferies qui doivent défendre les valeurs fondamentales de la société kanak face à la Mondialisation
-          et aux citoyens du pays qui doivent maintenir leur confiance à la construction du destin commun malgré les obstacles jonchés sur le chemin…
Pour la Dynamik Unitaire Sud
        Sylvain BOIGUIVIE

jeudi 27 décembre 2012



  Naku press publie ci-après la déclaration du Groupe FLNKS au congrès du pays lors du vote  de la motion de censure déposée par le groupe Calédonie Ensemble. Une motion de censure finalement rejetée , seuls 18 voix/54  ont voté pour , dont le Groupe Uni et Pascal NAOUNA de l'Union Calédonienne.

                                 
Groupe Front de Libération Nationale Kanak et Socialiste
 




SEANCE PUBLIQUE
21 DECEMBRE 2012


Par Caroline Machoro-Reignier


Monsieur le Président du Congrès
Monsieur le Président du Gouvernement
Chers collègues
Mesdames, Messieurs

Il nous est demandé de nous exprimer sur une motion de censure déposée par le groupe CALEDONIE-ENSEMBLE visant à remettre en cause la responsabilité du Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie.

Il s’agit d’une procédure inédite, encore jamais utilisée dans le cadre du fonctionnement de nos institutions. C’est dire que nous avons à faire, ici, à des précurseurs en mal d’aventures et de nouveautés qui ont fait le choix de cette innovation après avoir usé la démarche de la démission à répétition.

Je ne reviendrai pas sur le contenu de cette motion de censure, au sujet de laquelle les uns et les autres viennent de s’exprimer.
Je n’en retiendrai que ceci :
-          « OUI, mille fois OUI », nous avons pris du retard sur le processus de décolonisation et d’émancipation qu’est l’Accord de Nouméa, 
-         « OUI, mille fois OUI », nous menons  une lutte de tous les instants et devons faire preuve d’une vigilance à toute épreuve pour éviter les  tentatives incessantes de dévoiement de cet Accord.
-         « OUI, mille fois OUI »,  c’est au quotidien que nous devons mener le combat pour son application dans son esprit et dans sa lettre.

Mais, tout ceci n’a rien de nouveau !

Et je le dis avec d’autant plus de force,  que dès la première mandature  de son entrée en vigueur, que l’on s’en souvienne, il nous a fallu nous mobiliser, nous les militants de l’UNION CALEDONIENNE,  nous les militants du FLNKS, nous les Indépendantistes, signataires, partenaires de l’Accord de Nouméa, pour  la mise en œuvre pleine et entière de ses dispositions.

Combien de recours nous a-t-il fallu intenter auprès du Tribunal Administratif, qui nous a, d’ailleurs, chaque fois, donné raison, pour obliger le Gouvernement  de l’époque à respecter la collégialité et le  contreseing. S’en est suivie sa chute en Novembre 2002 que nous avons perpétrée  pour sensibiliser la population sur les dérives organisées par votre coalition « loyaliste », c’est ainsi que vous vous qualifiiez alors, vous les non indépendantistes, pour remettre en cause  un Accord de Nouméa dont vous veniez de mesurer l’orientation irréversible vers la Souveraineté de notre Pays.

C’est la mobilisation, ce sont les manifestations lors de la venue du Président CHIRAC pour le respect de la parole donnée et pour  la mise en œuvre du corps électoral gelé qui consacre une citoyenneté propre à notre Pays,  citoyenneté qui doit, si nous devions en prendre la décidons, se traduire en nationalité à l’issue du processus.

Mais c’est aussi le sens du compromis et  de la démocratie que nous, nous avons accepté, quand vous, vous avez décidé de faire valoir votre majorité dite loyaliste, contre la minorité indépendantiste.

A aucun moment, ces combats pour le respect de la parole donnée n’ont empêché le fonctionnement normal des institutions.

A aucun moment nous n’avons refusé de siéger.

Et, lorsque vous avez décidé de nous exclure, de nous « purger », selon vos propres termes, des commissions internes  du congrès et des organismes extérieurs, nous avons continué à porter nos propres engagements pour faire vivre l’Accord de Nouméa.

A aucun moment nous ne nous sommes réfugiés dans la posture du pauvre CALIMERO.

Puis quand, après les élections législatives de 2007, la déchirure s’est opérée dans vos rangs pour cause de trahison et de vengeance, nous, les indépendantistes, conscients de la nécessaire représentation de tous les calédoniens au sein de la première institution du Pays, soucieux d’instaurer le débat d’idées entre partenaires d’un accord librement consenti pour la construction d’une Communauté de Destin, au nom de ces valeurs, nous vous avons cédé des postes au sein des commissions internes du Congres desquelles vous vous étiez vous-mêmes exclus.

Alors, à ceux qui, aujourd’hui, se plaignent de retards, qu’ont-ils fait en  Mars et Avril 2011 ? Et je ne remonterai pas plus loin dans le temps.
Des démissions à répétition et une véritable guerre de tranchée qui a porté préjudice à la marche normale de nos institutions et à l’exercice des responsabilités que nous nous devons vis-à-vis des gens qui nous placés ici pour veiller sur leurs intérêts.

L’objectif, personne ne s’y est jamais trompé, était alors et est, encore aujourd’hui, de bloquer les institutions pour que CALEDONIE ENSEMBLE retrouve une place de leadership au sein d’un pacte républicain « refondé ». Une prise d’otage de l’Accord de Nouméa dans le seul but de satisfaire une ambition  démesurée,  procédé qui n’a pris fin qu’avec la modification de la Loi Organique, ce qui n’est pas une opération anodine, quand même.

Pour notre part, nous continuons à revendiquer notre place dans la conduite des affaires de ce Pays, notre responsabilité dans la mise en œuvre de l’Accord de Nouméa, et c’est ainsi que nous nous sommes engagés dans un  gouvernement nouveau  respectueux  des idées portées par les élus du Congrès et pour la désignation d’un indépendantiste, Rock Wamytan,  à la présidence du Congrès. Il aura fallu 23 longues années après la poigné de mains de Jean-Marie TJIBAOU et Jacques LAFLEUR, un acte politique majeur à jamais gravé dans la mémoire calédonienne, pour qu’enfin se réalisent le partage et le rééquilibrage politique.

Des avancées aujourd’hui remises en cause.

L’état d’esprit que nous avons porté ces deux dernières années, l’ouverture dont nous avons fait preuve et que nous continuons de démontrer vis-à-vis de l’ensemble de nos partenaires non indépendantistes, nonobstant nos  différences, et sans chercher à amplifier, de manière sournoise, les écarts qui vous séparent, s’inscrivent en droite ligne de cette poignée de main.
Comment, autrement, réaliser nos engagements communs  pour l’émancipation de notre PAYS ?

La mise en place au Congrès, des commissions spéciales « Pour la Réforme Fiscale » et « Vie chère » pour l’élaboration et le suivi des accords économiques et sociaux s’inscrit dans ce schéma qui traduit notre volonté de faire converger nos points de vue pour parvenir à l’entente sur les dossiers fondamentaux de l’Accord de Nouméa, comme pour une meilleure efficacité à répondre aux préoccupations quotidiennes de nos concitoyens. Nos partenaires de la Société Civile partagent ces soucis et nous  soutiennent dans notre démarche.

La reprise des travaux sur le grand chantier du projet éducatif calédonien qui doit fonder le socle commun de l'enseignement de notre pays, qui doit intégrer la maîtrise d'une langue kanak au même titre que la langue française est une réalité bien que gênée par des problèmes de calendrier au sein même du Congrès.

C’est aussi, sous ce mode de gouvernance, que nous avons budgété, entre autres, le chantier du pôle sanitaire de Koné dont les travaux débuteront l’an prochain.

L’insertion de notre pays dans sa région a, dans ce contexte, connu un nouveau départ. La participation remarquée de la Nouvelle-Calédonie au Forum des Iles du Pacifique avec ce grand pas en faveur de la protection élargie de notre environnement marin, la présidence par la NC de la 23ème Conférence du PROE qui s’est déroulée en Septembre à Nouméa avec des visites sur sites à Goapain et l’Ile Ouen, la Convention de partenariat signée, cette année, entre la Nouvelle-Calédonie et la CPS, les accords interparlementaires initiés par le Président Wamytan entre le Congrès de la NC et les parlements du Vanuatu et de Fidji et, au delà de la Région Pacifique, avec l’Assemblée Nationale Française, la tenue à Nouméa, l’année prochaine du Sommet des Pays Mélanésiens du « Groupe Fer de Lance » qui verra le FLNKS en endosser la présidence, la concrétisation, dès 2013 de la représentation diplomatique de notre Pays à l’étranger. 

C’est aussi la finalisation du Schéma Nouvelle-Calédonie 2025, que le récent Comité des Signataires vient de confirmer comme étant le cadre logique des politiques publiques du Pays, notamment le Schéma Industriel et Minier.

C’est encore la mise en œuvre du Fonds de Garantie en faveur du développement sur terres coutumières,  la création des ZODEP pour une meilleure intégration de la « Brousse » et des « Broussards » dans le monde économique.

C’est aussi et, il était grand temps, le courage de s’attaquer au désenclavement terrestre, maritime et aérien des zones les plus reculées du Pays. 

En résumé, c’est un développement  social et économique  tournée vers la Calédonie profonde, bien au-delà de Nouméa et du Grand Nouméa. C’est le rayonnement politique de notre Pays dans la Région.

Ce ne sont là que quelques exemples d’opérations décidées et mises en œuvre dans ce contexte particulier de travail et de réflexion qui transcendent les politiques partisanes. C’est la concrétisation de politiques inscrites par le FLNKS dans les Accords de Matignon et de Nouméa.

Elles ne s’inscrivent pas dans le sens d’une certaine politique coloniale qui a, jusqu’alors, prévalu dans ce Pays et que vous vous acharnez à  maintenir et à pérenniser.

Et puis,  il y a eu les élections législatives et  les campagnes électorales caractérisées, au sein de la droite, par les insultes, les invectives identitaires,  et vis à vis du FLNKS, par la calomnie et le mensonge, ce qui a fait ressurgir chez certains électeurs le spectre des vielles peurs et la crainte de l’exclusion, réactions dont nous avons subi la traduction en termes haineux.

Ces mêmes types de propos qui, en 1988, ont condamné la poignée de main entre Jean-Marie Tjibaou et Jacques Lafleur et provoqué le refus, par une partie de vos partisans,  des Accords de Matignon lors du référendum de Novembre 1988.

C’est encore cette même campagne qu’aujourd’hui, certains apprentis sorciers s’amusent à mener, en tentant de gagner un certain électorat par, en particulier, la condamnation de la citoyenneté calédonienne  qu’ils dénaturent, alors qu’il s’agit là d’un acquis fondamental pour le Peuple Calédonien.

Il y a là des relents d’une situation qui a été à l’origine d’évènements que nul, dans ce pays apaisé, ne souhaite revivre.

 Attention que votre opportunisme politique qui veut que, peu importe la manière  seul compte le résultat, ne nous mène trop loin.  La course au pouvoir ou au maintien du pouvoir vient supplanter, chez vous, l’intelligence des femmes et des hommes de ce pays et tant pis si certains se sentent trahis ou abandonnés au bord du chemin de l’Histoire de leur propre Pays.

D’ailleurs, pour ceux qui avaient fait de ces élections législatives,  un  référendum sur la levée des 2 drapeaux, le résultat a,  en effet, permis de clarifier la situation : les scores cumulés des candidats du FLNKS et du RUMP se sont établis à 52,5% des suffrages lors du 1er tour de ces élections. Une majorité d’électeurs s’est donc ainsi exprimés favorablement à la démarche de levée des 2 drapeaux sur les édifices publics. Seuls les camps retranchés de Bourail et La Foa, refusent toujours ce résultat démocratique.
        
         Une nouvelle fois, vous vous êtes renfermés sur vous-même avec vos crispations, vos doutes, et c’est ainsi que vous  vous installez,  aujourd’hui, dans les faits,  dans l’immobilisme et le statu quo en attendant les échéances de 2014. Le partage du pouvoir, les politiques PAYS ?  remisés dans les placards, la mise en œuvre de la TGA, premier pan de la réforme globale de la fiscalité ? reportée  à après que vous ayez assuré pour  les uns, gagné pour les autres, les postes du Pouvoir, c’est-à-dire, après les élections municipales et provinciales de 2014.

Cela n’est pas la posture du FLNKS pour qui, la mise en œuvre de l’Accord de Nouméa, la concrétisation du Destin Commun, demeurent des fondamentaux qui transcendent les ambitions personnelles pour viser l’intérêt général, l’intérêt du Pays, l’intérêt des citoyens calédoniens.

C’est ainsi que l’on a pu dire que l’Accord de Nouméa était bloqué. Alors l’Etat-signataire, face à ses propres engagements pour la décolonisation et l’émancipation du pays a, très rapidement, engagé les démarches pour que se tienne un Comité des Signataires dont l’objectif serait de : « relancer les travaux nécessaires à la bonne application de l’ADN dans son esprit et dans sa lettre ».

Le Comité des Signataires s’est tenue le 6 Décembre sous la responsabilité du 1er ministre Jean-Marc AYRAULT qui a déclaré, je le cite : «  Aujourd’hui, il est important que, dans le fonctionnement des institutions, les uns et les autres veillent à préserver et faire vivre le sens du compromis et du consensus indispensable à la gestion des affaires publiques et à la mise en œuvre des échéances importantes sur lesquelles les calédoniens vous attendent dès maintenant ».

Rattrapé par ses responsabilités et par le poids de l’histoire, chacun a rangé, pendant ce Comité des Signataires, ses ambitions personnelles pour faire valoir l’intérêt général du PAYS.

Les délégations se sont félicitées de l’esprit qui a présidé à la tenue du Xème Comité des Signataires.

 Mais à peine rentrés au pays le premier acte politique qui nous échoit est : le dépôt, par Calédonie Ensemble, d’une motion de censure contre le gouvernement. Ce qui  nous fait dire que certains veulent faire croire qu’ils ressortent grandis de ce Comité des Signataires, mais dans le même temps ils ne souhaitent pas que les Calédoniens puissent bénéficier des décisions qui y ont été prises, et ils vont tout faire pour  qu’elles ne soient pas mises en œuvre.

Plus le doute persiste, plus les électeurs se rétractent et se raccrochent aux discours démagogiques.

Nous sommes en plein marketing politique. Nous sommes en pleine propagande électoraliste.

Par ailleurs, sachez aussi  que nous ne sommes pas dupes de la démarche qui tente de jouer la division au sein du camp indépendantiste en distribuant des bons points à certains et en fustigeant les autres.
Ce n’est pas la première fois et certainement pas la dernière que vous vous permettez de juger les bons et les mauvais indépendantistes. C’est une vraie culture chez vous.

Mais nos valeurs intrinsèques du consensus, de solidarité, de respect, se nourrissent  de l’adversité et s’en trouvent confortés. Les débats sont présents au sein du FLNKS, c’est comme cela et grâce à cette liberté d’opinions et d’expression  que nous avançons et que nous aboutirons à notre objectif final, qui lui, ne souffre d’aucune contradiction, la Souveraineté pleine et entière de ce Pays qui, pour le moment s’appelle encore Nouvelle-Calédonie.

Le groupe FLNKS votera contre cette motion de censure.

Et, pour finir, nous invitons le groupe CALEDONIE ENSEMBLE à mettre un terme à sa propagande politicienne et à  traduire ses discours par des faits en prenant vraiment la responsabilité de faire tomber le gouvernement puisque l’article 121 modifié de la Loi Organique le lui permet.

Merci

mardi 18 décembre 2012

La Province sud a voté son budget 2013, c’est 58.9 Milliards !!!

Ce mardi 18 Décembre 2012 , la Province sud a voté son budget 2013,

L'hôtel de la Province Sud au loin ( "la maison bleue")
Naku press publie ci-après la déclaration du groupe FLNKS (Front de libération kanak socialiste) à la province Sud, qui rappelons le, est constitué de 4 élus. Une déclaration qui prend note de l’impact des mesures prises par l’exécutif de la collectivité, tout en mentionnant les différentes possibilités qui auraient pu aménager la situation financière si certains avaient pu contenir ou manifester autrement leur préoccupation politique politicienne. Il s’agit de la réforme fiscale, mais le groupe se félicite de l’évolution de la discussion sur la clé de répartition qui a fait l’objet d’un point précis dans les conclusions du dernier comité des signataires. Le groupe FLNKS n’a pas pour autant nier sa couleur politique et de continuer à exprimer qu’il est bien dans l’opposition, qui ne partage pas forcément toutes les orientations prises par la collectivité, il s’est donc abstenu en saluant les mesures prises pour améliorer la situation.

Bonne lecture …… Quelques chiffres pour annoncer la couleur !!!

Les orientations politiques de l’exécutif provincial sont :

- Action en faveur de la solidarité : 13, 6 milliards de F dont :

o aide médicale : 6,3 milliards de F

o habitat social : 2,5 milliards de F ; l’accent mis sur l’accession au logement des classes moyennes,

- Enseignement : 6,5 milliards de F avec un accent sur le soutien des aides aux études supérieures en France,

- Economie et emploi : 5,4 milliards de F

- Amélioration des conditions de circulation : 3,5 milliards de F

- Développement des communes : 1,5 milliard de F

- Environnement : 1,4 milliard de F

- Sport jeunesse et accès à la culture : 1,3 milliard de F

- Equipement de la collectivité : 1,3 milliard de F

- Action contre la délinquance et l’insécurité : 700 millions de F

Le texte intégral de la déclaration …

Madame la Présidente, chers collègues,

L’épisode critique des finances provinciales est désormais derrière nous. Au regard des 6 milliards de déficit annoncés en 2010 ! C’est un constat apparent.

Grâce aux efforts de maîtrises des dépenses menés depuis 2011 combinés aux dotations financières croissantes de la Nouvelle-Calédonie, le budget 2013 présente un équilibre général de 59 milliards et permet à l’exécutif de poursuivre ses orientations politiques présentées en 2010.

Les grands axes politiques retranscrits dans ce budget mettent l’accent sur des sujets qui sont devenus aujourd’hui opportuns et préoccupants : soutien des étudiants et lutte contre la délinquance et l’insécurité notamment.
Ce constat est toutefois, rapidement terni par l’existence récurrente du déficit structurel dont souffre notre collectivité : les recettes de fonctionnement permettent difficilement de couvrir l’ensemble des obligations de la province Sud.
Donc, on a compris que la situation financière de notre institution demeure FRAGILE !
Pour combler le déficit provincial, la modification de la clé de répartition est proposée sous plusieurs formes :
- Soit par des procédés indirects c'est-à-dire par des propositions visant à affecter le produit de certaines taxes à l’égard de la province Sud, ce qui permet de contourner la règle des 3/5ème,

- Soit, directement, par le déplacement du curseur de la répartition des recettes fiscales du pays en faveur de notre province, ce qui implique d’obtenir la majorité des 3/5 au Congrès.
Notre groupe FLNKS a toujours été conscient et sensible aux difficultés que rencontre la province Sud.
Mais, notre groupe est également attaché à la signification politique de la répartition des recettes fiscales calédoniennes.
Le récent Comité des Signataires a permis d’aborder ce sujet dans la sérénité.
Cette délicate question a pu être examinée sans polémique inutile et la création d’un groupe de travail au sein du Comité du Pilotage sur le bilan de l'Accord de Nouméa a été décidée pour statuer sur la clé de répartition et de l’ensemble des problématiques afférentes.
Par contre, les retombées pour la province Sud ne seront pas immédiates et je voudrais ici observer que l’une des propositions qui aurait permis à la province Sud de bénéficier de recettes nouvelles, dès 2013, aurait été la réforme globale de la fiscalité avec notamment la mise en place de la TGA.
Mais, cette réforme a été reportée, je dirai même expédiée, aux calendes grecques à notre grand regret…
En attendant, vous proposez des mesures concrètes, qui seront applicables directement :
- la compensation des charges supportées par la province Sud en lieu et place de la Nouvelle-Calédonie (placement des demandeurs d’emploi),
- le retrait de la province Sud des participations non obligatoires dans le secteur social (handicap pour 2, 100 milliards de F, aide au logement pour 385 millions de F…).
Toujours dans le chapitre des propositions de recettes nouvelles, on peut citer peut être cette déclaration d’intention relative à l’exploitation des gisements de Prony et de Pernod signée entre la présidente de la province Sud et les deux industriels Vale NC et SLN/Eramet.
Le groupe FLNKS a pris acte d'une réunion de travail sur la question en début de 2013. Mais, notre groupe souhaite apporter tout de même quelques éléments que nous jugeons importants:
- Cette opération doit, évidemment, s'inscrire dans le cadre du schéma stratégique industriel
- Les autorités coutumières concernées doivent être informées voire associées à cette opération
- Un état des lieux environnemental doit être réalisé avant toute opération minière.

Madame la présidente,
Même si le groupe FLNKS s’abstient à ce projet de budget primitif, il prend acte des efforts que vous fournissez afin de sortir la province Sud de son déficit structurel.
Merci.
Naku press : Mise en ligne le 18/12/2012 à 18h35



















dimanche 16 décembre 2012

FUTURS MEDECINS FIDJIENS FORMES AU MAROC



Naku press publie ci-après un extrait de l’édition de Flash d’Océanie de ce vendredi 14/12/2012. Un exemple de coopération d’un pays du Pacifique avec le Maroc pour la formation de futurs médecins….


 Ratu Inoke Kubuabola, ministre fidjien des affaires étrangères, a profité de son passage au Maroc à l’occasion d’une conférence internationale à Marrakech dédiée à la Syrie, pour se rendre compte sur place des conditions de séjour d’un petit groupe d’étudiants compatriotes, qui sont aussi les premiers à venir poursuivre leurs études supérieurs dans des établissements de ce royaume Nord-africain.
Dans le cadre d’un accord de coopération signé avec le Maroc, Fidji envoie depuis plus d’un an des étudiants boursiers en médecine, qui sont ensuite répartis dans plusieurs écoles marocaines.
Ils sont actuellement une petite douzaine sur place.
Une poignée d’entre eux sont en seconde année de cette expérience.
Lors de sa rencontre avec eux, à Settat, le ministre fidjien les a notamment encouragés à persévérer, malgré les « défis » posés par ce « nouvel environnement ».

L’un de ces défis : une maîtrise de la langue française, l’une des langues officielles de l’enseignement au Maroc.
Les trois étudiants de Settat, Amitesh Narayan, Aaqib Rahaman et Tevita Rokotovitovi, ont expliqué à leur ministre qu’ils ont passé le cap des six premiers mois d’apprentissage du français, sur place, et qu’ils avaient maintenant entamé les études dans leurs disciplines respectives… en Français.
Mi-novembre 2012, un groupe de cinq nouveaux étudiants fidjiens, eux aussi boursiers du gouvernement marocain, sont partis poursuivre l’expérience.

Dans le cadre d’une autre forme de cette nouvelle coopération Sud-sud, depuis plusieurs années, des étudiants fidjiens, mais aussi de plusieurs autres États insulaires océaniens (Vanuatu, îles Salomon), partent régulièrement poursuivre leurs études à Cuba, où ils doivent pour leur part apprendre une autre langue latine : l’espagnol.
Dans l’autre sens, La Havane envoie des médecins cubains coopérants dans ces pays.
Pour tenter de rendre moins abrupte la transition, le gouvernement fidjien envisage actuellement de mettre en place des cours pour ces deux langues étrangères, avant même le départ des étudiants présélectionnés.

Sources : Flash d’Océanie  ( Edition du 14/12/2012)
Naku press : Mise en ligne le 16/12/2012 à 18h03

samedi 8 décembre 2012

Polémique autour de la langue samoane

Il faut savoir que le samoan est la troisième langue parlée de Nouvelle-Zélande après l'anglais et le maori.

Au centre de la polémique : trouver les moyens de sauvegarder la pratique de cette langue en Nouvelle-Zélande.

La principale force de l'opposition, le Parti travailliste, accuse le Parti national au pouvoir de saboter l'enseignement du samoan dans les écoles. Toutefois, un député du gouvernement affirme que beaucoup d'argent a été dépensé à la sauvegarde des langues du Pacifique.

Toujours est-il que l'on assiste à un déclin du nombre de Samoans de Nouvelle-Zélande qui maîtrisent bien la langue samoane et le gouvernement devrait prendre le taureau par les cornes. C'est ce que recommande Su'a William Sio, député travailliste de la circonscription de Mangere, une circonscription à majorité océanienne et maorie.

SIO : « Cela fait un moment que l'on débat de cette question, depuis que le gouvernement a supprimé l'enseignement bilingue du Pacifique des objectifs de son programme éducatif en 2008.
Une pétition a ensuite été remise avec plus de 7 000 signatures de la part de nombreux parents, mais aussi des enseignants et des chercheurs qui voulaient que le gouvernement continue de soutenir le bilinguisme.
Le gouvernement a lancé son programme éducatif 2013 il y a 2 semaines et la diaspora du Pacifique espérait beaucoup du gouvernement en pensant qu'il aurait eu le temps de réfléchir au bilinguisme. Et malheureusement, le plan éducatif 2013 ne reflète pas les attentes de la communauté du Pacifique qui désire davantage de ressources et de soutien dans ce secteur.
»

Pourtant, un député du Parti National au pouvoir, Peseta Sam Lotu Iiaga, continue d'affirme que le gouvernement a largement contribué à la sauvegarde des langues du Pacifique, et tout particulièrement le samoan. Et il ajoute que le meilleur moyen de préserver une langue  c'est de demander aux parents de parler cette langue à leurs enfants a la maison au lieu de dépendre du financement des programmes scolaires.

IIAGA : « Je pense que nous avons beaucoup fait depuis notre accession au pouvoir en 2008. Lors des 2 premières années, nous avons dépensé plus de 91 millions de dollars dans la création de centres préscolaires pour la communauté du Pacifique, les Maoris et les familles à faibles revenus. Des centres pour les enfants de Tonga, de Niue, du Samoa et des îles Cook. Et pas simplement à Auckland, mais dans tous les endroits où vivent les gens du Pacifique.
Mais nous pensons que ce n'est pas qu'une question de centres ou de ressources, c'est aussi la responsabilité des Océaniens eux-mêmes : en termes de parents qui doivent enseigner à nos enfants, en termes d'apprendre la langue avec les organisations religieuses, avec les associations sportives.
Et partout où les gens du Pacifique se rencontrent, notamment les mariages et les funérailles, et à tous les évènements auxquels nous participons à titre d'Océaniens. C'est notre culture et c'est notre langue, il faut la parler. La clé pour préserver une langue c'est cela. C'est aux océaniens eux-mêmes de préserver leurs valeurs, leur culture et leur langue. Le gouvernement ne sauvegardera pas notre langue, notre culture et nos valeurs, c'est à chaque personne du Pacifique, à chaque famille du Pacifique et à chaque communauté du Pacifique de préserver ces choses importantes comme la langue.
»

Sources : Radio Australie ( Edition 06/12/2012)
Naku press : Mise en ligne le 08/12/2012
 


vendredi 7 décembre 2012

LE COMITE DES SIGNATAIRES DE L'ACCORD DE NOUMEA

Paris les 05 et 06 Décembre 2012 , Naku press publie ci-après les discours de Mr le Président de la République française , François HOLLANDE et de son premier ministre : Mr AYRAULT

Bonne lecture !!!

Intervention du président de la République


devant les participants à la réunion du comité des signataires de l’Accord de Nouméa

Palais de l’Elysée - 5 décembre 2012

Monsieur le Premier ministre, cher Lionel JOSPIN,

Messieurs les ministres,

Mesdames et Messieurs les parlementaires,

Monsieur le Président du Gouvernement de Nouvelle-Calédonie,

Monsieur le Président du Congrès de Nouvelle-Calédonie,

Mesdames et Messieurs les Présidents de province,

Monsieur le Président du Sénat coutumier,

Mesdames et Messieurs,

J’ai été sensible au geste d’amitié qui a été déposé ici. Vous m’avez remis des symboles qui
sont ceux de votre pays. Je vous ai, en retour, donné de la porcelaine avec des représentations
qui peuvent évoquer un certain nombre de cultures comme le disait le ministre Victorin LUREL.
La porcelaine, c’est beau mais c’est fragile, comme un accord. Nous devons à la fois regarder
ce présent pour ce qu’il est – un cadeau – et en même temps ce qu’il peut devenir : une
capacité à vivre ensemble.
J’ai tenu, comme président de la République, à recevoir ce soir les membres de votre comité,
pour bien marquer l’attachement de la République à la réussite de la démarche qui avait été
initiée par les accords de Matignon et prolongée par celui de Nouméa.
Je suis donc à la fois l’héritier – celui qui doit veiller à poursuivre ce qui a été engagé par
d’autres – et, en même temps, le garant de la parole donnée dans l’Accord de Nouméa pour la
suite du chemin que nous avons à parcourir ensemble.
Je veux rendre hommage à ceux qui ont ouvert la voie de la réconciliation après de dures
épreuves. Jean-Marie TJIBAOU et Jacques LAFLEUR ont eu, en leur temps, le courage de se
tendre la main malgré les rancoeurs qui existaient. Ils sont allés au-delà d’eux-mêmes pour
porter une cause qui les dépassait, pour que les hommes et les femmes de Nouvelle-Calédonie
puissent vivre ensemble.

Leur geste nous confère une grande responsabilité, il oblige aussi la République.
Je m’inscris dans ce processus. Aussi, ai-je invité aujourd’hui les responsables politiques
nationaux qui, au cours de ce dernier quart de siècle, ont contribué à nouer, parfois à renouer
et surtout à maintenir les fils du dialogue en Nouvelle-Calédonie.
Michel ROCARD s’est excusé ce soir. Il avait su conclure, chacun s’en souvient ici, le 26 juin
1988, dans les circonstances dramatiques qui ont suivi le drame d’Ouvéa, l’acte de
réconciliation fondateur des accords de Matignon. J’ai aussi une pensée pour Louis LE
PENSEC qui, au cours de l’été suivant, a mené la négociation qui a conduit à l’accord dit
d’Oudinot, complétant et précisant l’Accord de Matignon.
Je salue la présence de Lionel JOSPIN qui avec le ministre Jean-Jack QUEYRANNE, dix ans
après les Accords de Matignon, le 5 mai 1998 avait signé avec vous l’Accord de Nouméa dont
les principes sont désormais inscrits dans la Constitution.
Je n’oublie pas tous ceux qui ont participé à ce mouvement, tous ceux qui ont paraphé ces
accords. J’ai aussi une reconnaissance à l’égard de tous les collaborateurs des ministres, des
responsables publics qui ont contribué à ces accords par leur imagination et leur compétence.
Si je puis dire c’est la famille qui est réunie ici, la famille de la Nouvelle-Calédonie, formée
par tous ceux qui aujourd’hui sont en charge de son présent et de son avenir.
Nous devons chercher toujours le consensus. Ce n’est pas si simple quand il y a tant d’enjeux,
tant d’intérêts et parfois tant de contradictions. Mais c’est notre devoir et c’est votre responsabilité.
Je viens de parler du passé, j’ai évoqué le présent, mais nous devons surtout parler d’avenir,
des nouvelles étapes. Les réunions du comité des signataires de l’Accord de Nouméa, comme
auparavant celles du comité de suivi des Accords de Matignon, illustrent la pertinence de la
méthode qui a été retenue : le dialogue respectueux de l’autre et l’attention portée à l’intérêt
supérieur de la Nouvelle-Calédonie.

Vous avez un ordre du jour, il est chargé, il a été établi en concertation et je veux féliciter le
ministre LUREL pour la tâche qui est la sienne. Il y a, sur cet ordre du jour, la première
urgence c'est-à-dire la lutte contre la vie chère. Vous pouvez vous appuyer sur une loi qui
donne des instruments. Vous allez évoquer aussi les transferts de compétence qui restent à
engager ; les moyens de combattre les inégalités persistantes sur votre territoire ; l’avenir
aussi de la métallurgie du nickel en passant par l’examen des travaux du comité de pilotage
sur la problématique institutionnelle.

Vous allez donc évoquer, à la fois, l’immédiat et l’avenir. Cette méthode est la bonne : celledu dialogue, celle de prendre les sujets les plus ardus pour qu’ils soient traités. Ces discussions périodiques entre les trois partenaires des Accords de Matignon puis de l’Accord de Nouméa permettent, depuis 25 ans, à la Nouvelle-Calédonie d’avancer. Dans cette démarche, l’Etat joue tout son rôle. J’ai pris des engagements pour la Nouvelle-
Calédonie. Vous les connaissez. Nous avons commencé à les mettre en oeuvre.

Le ministre des Outre-mer a signé, il y a quelques jours, le contrat de développemenEtat/Nouvelle-Calédonie pour la période 2011-2015. Et le Gouvernement, Jean Marc AYRAULT en tête, suit avec beaucoup d’attention l’avancée des projets d’usines métallurgiques. La défiscalisation, préservée en 2013, continuera à accompagner vos projets.
La ministre de la Justice a rendu publiques les options pour la rénovation des établissements
pénitentiaires et notamment celui de Nouméa. Vous avez donc notre feuille de route. Elle est
connue et elle sera respectée.
Il nous reste beaucoup de travail concret, technique et quotidien avant les échéances prévues
par l’Accord. La perspective de régler la question institutionnelle ne doit en aucun cas ralentir
nos efforts ou décourager les investissements. Nous devons continuer à bâtir le pays et préparer la suite.
Durant ce quinquennat - ce sera ma responsabilité, ce sera aussi la vôtre -, s’ouvrira une
période importante, j’allais dire décisive pour la Nouvelle-Calédonie : celle de la préparation
de la consultation qui doit se tenir avant 2018. C’est l’accord que vous avez signé et il a
aujourd’hui force constitutionnelle. Ce sera donc le congrès élu en 2014 qui choisira le
moment. Et nous respecterons, en tout point, ce que décidera le congrès.

L’Accord a prévu que la question posée offre le choix entre l’accès à la pleine souveraineté et
le maintien dans la République. Mais il n’interdit pas que ce choix soit éclairé par une
information des électeurs sur les conditions dans lesquelles la pleine souveraineté ou le
maintien dans la République s’organiseraient.
Nous avons donc, les uns et les autres, à donner objectivement ces informations. Ce choix
sera celui de la Nouvelle-Calédonie. Je veillerai à ce que l’Etat soit présent pour vous
accompagner dans vos réflexions tout en vous laissant la pleine responsabilité de la décision.
L’Histoire de toute manière nous lie les uns les autres.

L’Accord de Nouméa engage l’Etat et je veux ici dire que l’Etat respectera pleinement sa
parole. Ce qu’il a été possible de faire en 1988 dans des conditions douloureuses ; ce qui a été
aussi rendu possible 10 ans plus tard en 1998 ; tout cela doit nous donner confiance. Si nous
avons et si vous avez été capables, de conjurer la défiance et la violence et d’instaurer la paix
et la tranquillité, nous devons et vous devez être capables de faire le même effort pour la suite.
Voilà ce que je voulais vous dire tout simplement, ici, en recevant votre comité avec ceux qui
ont été chargés de la responsabilité du passé et ceux qui sont maintenant confrontés à laresponsabilité du futur. Je suis sûr que nous saurons trouver le chemin qui permettra à la Nouvelle-Calédonie et à la France de suivre leur destin.



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Paris, le 6 décembre 2012

Discours introductif de Jean-Marc Ayrault, Premier ministre

prononcé en ouverture du Comité des signataires de l’accord de Nouméa.

Jeudi 6 décembre 2012

Hôtel de Cassini

Monsieur le ministre,

Madame et messieurs les parlementaires,

Monsieur le président du congrès

Monsieur le président du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie

Monsieur le haut-commissaire,

Mesdames et messieurs

C'est avec plaisir que je vous accueille aujourd'hui dans cette salle, où eurent lieu les discussions qui ont conduit à l'Accord de Matignon du 26 juin 1988.

C'est un honneur, et c’est une responsabilité. Car je mesure le sens que revêt chaque année cette réunion, vers laquelle convergent les signataires de l'Accord de Nouméa, les parlementaires ainsi que les responsables des institutions et des principales forces politiques de la Nouvelle-Calédonie.

Je ne saurais toutefois l’ouvrir sans saluer la mémoire de Charles PIDJOT, qui aurait dû être parmi nous en tant que signataire de l’accord de Nouméa, et qui a joué un rôle déterminant dans la vie politique de la Nouvelle-Calédonie et dans la volonté de rapprochement des communautés.

Nous qui sommes réunis aujourd’hui pour ce 10ème comité des signataires, nous savons ce que la Nouvelle-Calédonie doit à l’engagement de ces hommes et de ces femmes qui ont su tirer les leçons du passé, pour forger un destin commun.

Si les accords de Matignon, puis de Nouméa, ont ouvert un processus historique, dans lequel chacun des partenaires s’est engagé à avancer, étape par étape, dans le respect, et dans le dialogue, c’est parce que tous les partenaires, quelles que soient leurs convictions, ont eu, et ont encore et toujours, la volonté de se retrouver sur l’essentiel pour continuer à avancer.


Dans ce processus, l’Etat a une responsabilité particulière. La responsabilité de la parole donnée, bien sûr. Mais, plus largement, une responsabilité historique, et j’inscris mon action dans la continuité de Michel ROCARD, et de Lionel JOSPIN, que j’avais eu l’honneur d’accompagner pour la signature de l’accord de Nouméa.

Ce qui est en jeu, c'est le destin d'une population, la paix entre les communautés qui la constituent et, évidemment, leurs liens avec la France.

Avec Victorin LUREL, nous savons que la Nouvelle-Calédonie n'est pas un dossier parmi d'autres, que la Nouvelle-Calédonie n'est pas un territoire comme les autres, et qu’il importe que l’Etat demeure pleinement engagé pour faire émerger les solutions consensuelles. Quels que soient vos interlocuteurs, l’Etat sera neutre et ambitieux, rigoureux et imaginatif, et il accompagnera la Nouvelle-Calédonie vers le destin qu'elle se choisira.

Je peux vous assurer que le gouvernement ne vous fera pas défaut.

Je sais les débats qui vous traversent, qui sont légitimes et qui sont sans doute inévitables. Je voudrais d’ailleurs saluer le remarquable travail accompli par Victorin LUREL pour préparer dans les meilleures conditions ce comité des signataires, et faire émerger les consensus nécessaires à son bon déroulement.

Je me réjouis donc de constater que vous êtes tous ici réunis pour poursuivre le dialogue et franchir une nouvelle étape dans la mise en oeuvre de l'Accord de Nouméa.

Nous allons débattre. Il y aura des points d’accord et de désaccord. Mais nous serons animés d’une commune volonté, celle de forger les compromis et les consensus qui sont au coeur du processus. C’est l’esprit des accords de Matignon et de Nouméa, celui qui a permis à Jean-Marie TJIBAOU et Jacques LAFLEUR de se rejoindre, celui qui nous incite à chercher systématiquement l'intérêt commun et les solutions dans lesquelles chacun puisse se reconnaître.

Cet esprit, il est encore vivant et vous en êtes les représentants en participant à cette réunion. Chacune des parties doit, et sait faire un bout de chemin vers l'autre, pour dépasser ses propres intérêts sans renier ses convictions.

Nous aurons, dans les années, à venir, une responsabilité décisive. C’est en nous appuyant sur l’esprit de l’Accord de Nouméa que nous trouverons les solutions. C’est en restant fidèles à ses principes que nous progresserons :

- L’Accord de Nouméa, c’est la pleine reconnaissance de l'identité kanak et de la décolonisation comme préalables, mais aussi comme moyens, de refonder un lien social durable entre les communautés qui vivent aujourd'hui en Nouvelle-Calédonie.

- L’Accord de Nouméa, c’est la reconnaissance de la légitimité de toutes les communautés qui ont participé à la construction de la Nouvelle-Calédonie, à y vivre et à contribuer à son développement économique, social et politique.

- L’Accord de Nouméa, c’est, enfin, une souveraineté partagée avec la France, et un chemin vers la pleine souveraineté si les Calédoniens le décident.


Une démarche aussi historique, avec des compromis engageants, aussi bien pour les communautés calédoniennes que pour l'Etat, nous oblige tous à aller de l'avant et à poursuivre la route tracée par les signataires.

Depuis 1998, beaucoup de chemin a été parcouru. Nous devons être fiers de tout ce qui a été entrepris. Et nous devons continuer à aller de l’avant.

En matière de transferts de compétences, de nombreux ont été réalisés, plusieurs sont en cours. La Nouvelle-Calédonie exerce, par exemple, depuis le 1er janvier 2012 l'intégralité des compétences dans le domaine de l'enseignement. Des lois du Pays ont décidé le transfert avant 2014 du droit civil, du droit commercial et de la sécurité civile.

Ce sont des compétences lourdes, et déterminantes pour les destins individuels.

Je sais que, pour ces transferts de compétences, vous souhaitez un accompagnement de l'Etat, et je peux la comprendre. L'Etat a déjà répondu à cette attente. Il a apporté très concrètement son assistance technique par la présence de deux magistrats en Nouvelle-Calédonie pour le transfert du droit civil et du droit commercial.

En matière éducative, l'Etat consent également un effort important, en matière de personnel, pour que le transfert se poursuive dans les meilleures conditions possible pour les élèves et les enseignants.

Je peux vous assurer que mon gouvernement poursuivra dans cette voie. Il est de sa responsabilité d’assurer un réel accompagnement des transferts de compétence. Il n’y aura ni désintérêt ni abandon.

L’Etat tiendra également ses engagements dans la politique de rééquilibrage économique.

Elle est au centre des contrats de développement, qui doivent permettre d'assurer le développement des équipements publics, notamment dans les deux provinces qui en sont le moins pourvues. Cette politique se poursuivra puisque l'Etat engagera 404 M€ sur la période 2011-2015.

Je sais que Victorin LUREL est très attaché à ces engagements car il sait, comme moi, qu’ils constituent un élément important de la mise en oeuvre de l'Accord de Nouméa.

Enfin, la formation des hommes.

Depuis la mise en place du programme "400 cadres" devenu "cadres-avenir" en 1998, ce sont 800 cadres diplômés, dont 600 d'origine mélanésienne, qui ont été insérés à un niveau de cadre dans la vie active. Ce programme ambitieux, dont je considère qu'il est essentiel à l'avenir de la Nouvelle-Calédonie, doit être poursuivi.

Je constate toutefois, comme vous, que les Calédoniens ne sont pas suffisamment représentés aux postes de responsabilité de l'Etat, tout particulièrement dans les fonctions régaliennes.

Nos procédures de recrutement, nos règles de promotion et de mobilité ne sont manifestement pas adaptées à l’objectif. J'ai conscience que cette situation doit encore évoluer.


Je souhaite donc que le gouvernement conduise dans ce domaine une action volontariste, afin que des progrès significatifs et concrets soient accomplis pendant la législature.

Les ministres concernés, sous la coordination du ministre des Outre-mer et de la ministre chargée de la fonction publique, me feront prochainement des propositions en ce sens.

Le bilan de l'Accord de Nouméa qui a été effectué en 2011 soulignait un point important : tous les partenaires se sont efforcés de mettre en oeuvre l'Accord. Mais, nous le savons, les résultats doivent encore être améliorés. C'est le cas en particulier du rééquilibrage économique, qui est encore insuffisant.

Je demande donc au haut-commissaire de travailler en 2013 avec l'ensemble des partenaires afin de formuler des propositions d'évolution des politiques publiques, de manière pragmatique, et dans l'esprit de l'Accord.

S’agissant de la sortie de l'Accord de Nouméa, qui est naturellement une préoccupation pour chacun d'entre nous, l'Accord de Nouméa a fixé des échéances. Il nous lie et s’impose à nous.

J’ai confirmé la mission de réflexion de M. Jean COURTIAL et de M. Ferdinand MELIN-SOUCRAMANIEN, qui doit prolonger ses travaux. C’est, j’en suis convaincu, la bonne méthode. Sans qu'il soit question de négociations, il est en effet important que les partenaires de l'Accord s'informent et réfléchissent aux différentes formules possibles d’organisation institutionnelle et de liens avec la France pour la Nouvelle-Calédonie.

J'invite donc tous les partenaires à s'investir dans les travaux du comité de pilotage autour du haut-commissaire, et de la mission de réflexion, dont la qualité des contributions est très appréciée.

Mais, il reste du temps avant la consultation des Calédoniens sur le statut final de la Nouvelle-Calédonie.

Aujourd’hui, il est important que, dans le fonctionnement des institutions, les uns et les autres veillent à préserver et faire vivre le sens du compromis et du consensus indispensables à la gestion des affaires publiques et à la mise en oeuvre des échéances importantes sur lesquelles les Calédoniens vous attendent dès maintenant.

Dans le domaine économique et social notamment, où les attentes des habitants sont si fortes, en Nouvelle-Calédonie comme ailleurs, le gouvernement est déterminé à agir, dans la stricte limite de ses compétences naturellement.

Victorin LUREL conduit une politique volontaire de lutte contre la vie chère dans les Outre-mer avec le soutien de l'ensemble du gouvernement. La loi relative à la régulation économique outre-mer du 20 novembre 2012 traduit cet engagement.

Elle prévoit des dispositions spécifiques à la Nouvelle-Calédonie sur les tarifs bancaires que le gouvernement mettra en oeuvre rapidement. Pour le reste, il vous appartient d'examiner avec le ministre les conditions d'application de toute ou partie des dispositions de cette loi à la Nouvelle-Calédonie. Et le Gouvernement est prêt à vous accompagner, si vous le souhaitez, dans cette voie.


Mesdames et messieurs,

Je suis certain que nous parviendrons aujourd'hui à nous accorder sur les points à l'ordre du jour.

Le gouvernement y contribuera de manière active et sans parti pris, et je peux vous témoigner de mon engagement personnel en faveur de la Nouvelle-Calédonie et des Calédoniens.

Je vous propose d’aborder maintenant le premier point inscrit à l’ordre du jour.

Contacts service de presse : 01 42 75 50 78/79 et 01 42 75 80 15

Mail : service.presse@pm.gouv.fr

Sources : Site web de l'Elysée ( Edition du 06/12/2012)
Naku press : Mise en ligne le 07/12/2012