samedi 13 mai 2017

KANAKY : QUAND LE PREMIER SONDAGE S'INVITE DANS LE DEBAT SUR L AVENIR INSTITUTIONNEL DU PAYS


Au lendemain des présidentielles françaises, et à l'aube des prochaines législatives et encore à  1 an et quelques mois du référendum de 2018 , après les discours , les sondages rentrent dans la danse. 
Le scoop de Calédonia , dans son édition spéciale de ce vendredi 12 Mai 2017 , la 2ème chaine de télévision du pays affiche les résultats d'un premier sondage sur le référendum de 2018 .  Sur un échantillon de 900 personnes, 500 ont bien voulu répondre à la question posée , et il en ressort une tendance qui confirme celle constatée au travers des résultats des différentes consultations internes au pays. 54%  contre , 24,4% pour et 21,4% d'indécis , sont les résultats de ce premier sondage. Jusqu'à présent dans les discours c'était du maxi : 60% contre et 40% pour.

De ces premiers chiffres , une fenêtre analytique démontre que l'électorat rural des deux provinces Iles et Nord reste majoritairement pour l'indépendance , et le grand Sud brille avec 63% contre l'indépendance.  Voilà des données pour confirmer qu'il y a encore beaucoup à faire dans la province Sud, là où plus de 75% de la population du pays, c'est aussi un milieu urbain avec le brassage de toutes les ethnies vivant dans le pays. Un terrain intéressant, mais aussi , il invite à un travail intense d'information avec d'autres moyens , sachant qu'il s'agit là d'un public adepte aux moyens modernes de communication et au fait des nouvelles contraintes de la vie en milieu urbain. Donc un contexte bien différent de celui vécu par ceux vivant dans les tribus. 

Les invités de Calédonia à cette édition spéciale : Victor TUTUGORO  ( pour les indépendantistes) , Gael YANNO et Philippe MICHEL pour les non indépendantistes, enfin un premier débat autour de données "objectives" pour ce premier sondage. Chacun a défendu sa vision, mais il reste que la préoccupation est bien celle qu'est ce que l'on fait pour le lendemain : comment fait- on pour que le résultat soit accepté par tous, quel sera l'avenir de ceux qui n'auront pas pu voter pour le référendum - deviendront-ils de véritables citoyens du pays,  est ce que les retraités continueront à toucher leur retraite ? Bref et on en revient à la question à laquelle personne n'a vraiment répondu jusqu'à ce jour. Des orientations ou des pistes de réflexions sont énoncées par les uns et les autres , mais le grain de sable reste , celui de l'accession à la pleine souveraineté  du pays pour un statut international . Certains l'expriment par la problématique de la prise en charge des compétences régaliennes,  et d'autres par la question qui fâches , la participation de l'ensemble des kanaks ( colonisés) à la consultation sur l'avenir  du pays …. 


C''était le petit billet de Naku press….

Naku press : Mise en ligne le 13 mai 2017

mardi 9 mai 2017

UN NOUVEAU LOCATAIRE À L' ELYSEE …..

Elu à 66% Emmanuel MACRON , candidat de "En marche" est arrivé largement en tête devant Marine LE PEN qui elle a récolté 33% de l'électorat national.  A 39 ans , Emmanuel MACRON l'ex ministre de l'économie et du budget sous la mandature PS de François HOLLANDE , se trouve déjà à 48 heures après son élection, confrontés aux premiers remue ménage des prochaines législatives.  Les commentateurs, parlent  de dynamitage des partis traditionnels tant de gauche que de droite. La République en marche , la nouvelle appellation du mouvement qui a porté Emmanuel Macron  à l'Elysée, se presse déjà à organiser la liste avec les 570 noms pour les élections législatives. Des personnalités bougent les lignes de leur parti : Manuel VALS  ( ancien premier ministre PS et ex collègue de Emmanuel MACRON) qui annonce à la presse , sa décision de rejoindre la majorité présidentielle de la République en marche, et du côté de la droite  ce sont des déclarations qui font dire qu'il y a peut  être  des intentions à rejoindre Macron.

En Kanaky , c'est plus le jeu des reports de voix ainsi que le positionnement de chacun sur l'avenir institutionnel du pays , qui ont dicté le comportement de l'électorat calédonien. Les commentaires des différents responsables sur le plateau de NC 1ère le lundi 8 mai, dans son JT de 19H30 , confirment bien les arguments avancés par chacun pour appeler leur électorat à voter Macron ou Le PEN. Faire barrage à l'extrême droite c'est clairement l'argument des indépendantistes pour donner leur voix à Macron, et la droite d'une manière générale , c'est LE PEN pour garantir la Calédonie française. Ce qui est fort étonnant : ce sont ces leaders qui ont pris des positions personnelles à l'exemple de Philippe GOMES qui a voté pour Macron sans appeler officiellement Calédonie ensemble à voter Macron, et Frogier qui a avoué directement sur le plateau qu'il a voté blanc….

Ce qui est sûr , pour le mouvement indépendantiste kanak , l'élection de Macron à l'Elysée , c'est simplement synonyme d'un nouvel interlocuteur pour le dossier calédonien. Les paramètres du dossier de la décolonisation avec le processus engagé par l'Accord de Nouméa , n'auront pas bougé pour autant. La droite locale voit d'un très mauvais oeil la proximité de Macron avec le PS de part son histoire récente aux côtés de Hollande  et de Manuel VALS. Et derrière ces noms , on voit l'ombre de tout ce qui a été engagé ces deux dernières années sur la préparation de la sortie de l'ADN. Attendons de voir la tournure des prochaines législatives.

Comme dirait un journaliste : les lumières des présidentielles s'éteignent pour laisser place aux législatives.

Naku press : mise en ligne le 9 mai 2017

samedi 6 mai 2017

LU POUR VOUS ……………" LA FIN DES PARTIS POLITIQUES" ( Le Monde Diplomatique du mois de Avril 2017)




C'est un article qui propose à la  lecture l'extrait d'une enquête d'Allan POPELARD, sur le paysage avant la bataille présidentielle française, et il livre une certaine grille d'observations pouvant servir pour la lecture de certains faits d'actualité notamment dans le comportement du public face aux réseaux traditionnels des partis politiques.

En effet entre des candidats portés par des partis traditionnels et une candidature comme celle d'Emmanuel MACRON , qui aux yeux du grand public , serait une candidature spontanée portée par la jeunesse, les mouvements de la rue , ou de la finance ( pour se rappeler de son parcours personnel) ; il y a lieu de s'interroger sur la force  qui peut soutenir cette spontanéité . Chose nouvelle , mais à l'ère du temps , d'un monde complètement ouvert , ou les techniques de communication "transpercent" les murs épais d'antan , des hauts lieux de décision.

Tout au long de cet article des repères historiques comme le mouvement social de mai 1968, - des citations  ( Benoit Hamon   à la sortie des primaires socialistes  " vouloir déborder les appareils , ou encore je ne suis pas un homme de parti … - ou encore la tribune du co président du groupe des Verts au Parlement Européen publiée dans Libération qui proposait  de dépasser "la forme partiaire"  en créant "une coopérative politique" en phase avec la culture anti autoritaire  de la pensée écologiste". La coopérative , permettrait selon lui de redonner du sens à l'engagement".- ou encore une utilisation efficace des moyens numériques , avec l'exemple de la plate forme numérique de soutien  la candidature de Macron qui a recueilli 3 millions d'euros grâce à 13500 donateurs -  ou encore : renouveler l'exercice du pouvoir et de sortir de  "l'entre soi " en attirant les entrepreneurs , la société civile bref ce monde libre au libre choix, mais qui apporte son expérience , et leur sens d'organiser , leur manière de gérer …  - si l'on veut lutter comme l'abstention , il faut libéraliser les partis - ou encore des constats du type : " aujourd'hui le vrai clivage n'est plus entre la gauche et la Droite mais entre les conservateurs et les progressistes.   - la référence à la révolution citoyenne en Amérique Latine : alors que le monde serait entré dans "l'ère du peuple" l'utilité des partis  aurait perdu de son évidence  , mais arrivé gagnant dans une élection sans parti ni organisation  peut être une faiblesse organique de ces révolutions avec lesquelles il faudra composer.

C'est du "vrac" mais des pistes de réflexion pouvant accompagner et nourrir certaines réflexions. Même si en Kanaky nous sommes loin des réalités de ces grands pays, mais la guerre de l'organisation de l'opinion se fait avec un public stéréotypé par la mondialisation qui finit par conditionner les mentalités. En effet les réseaux, les mouvements citoyens , les forums , bref , la spontanéité de la réflexion sont les réactions à l'ère du temps, peut être pour dire aussi qu'il est temps d'ouvrir une autre voie pour l'organisation de la décision politique.

Naku press : mise en ligne le 6 mai 2017

KANAKY : 2ème tour des présidentielles françaises .

Macron ou Le Pen , on saura lundi matin pour nous ici qui sera le prochain locataire de l'Elysée pour 5 ans , le monde de la finance ou le nationalisme pur et dur !!! Ici en Kanaky, entre les adeptes depuis d'antan des idées du Front national et ceux indécis entre Macron ou le bulletin blanc, dimanche on connaitra le choix de l'électorat calédonien. Dans le camp indépendantiste , pour ceux qui ont appelé à participer à cette élection, après avoir fait le mauvais choix d'un candidat socialiste qui n'a récolté que 6% de l'électorat français,  vont maintenant partir pour le deuxième tour en se rabattant sur le simple mot d'ordre de faire barrage au Front national.

Le reste du mouvement indépendantiste a appelé à l'abstention, pour signifier que ces élections ne concernent que le peuple français. Un mot d'ordre qui a été suivi, puisque le taux d'abstention revêt un caractère historique en Calédonie lors du premier tour.  Le peuple kanak ; au delà des enjeux que peuvent représenter ces élections; en ces jours de mai , se souvient des évènements qui ont marqué l'histoire du pays , mais aussi surtout des moments forts dans sa marche vers son émancipation.  Cette longue marche qui a amené avec elle , des pertes humaines avec des familles endeuillées, des évolutions dans la gestion du pays, et qui maintenant se trouve heurtée à cette bagarre juridique autour des listes électorales. Juridique pour prendre la grille de lecture de la législation française, mais politique pour un peuple qui continue à être mis en minorité chez lui par une politique d'immigration.

Alors débat : faut-il y aller parce que malgré tout l'avenir institutionnel devra impérativement être discuté avec la puissance coloniale , donc la France , ou rester sur la position : nous ne sommes pas pris en considération ( le peuple colonisé)  dans le cadrage juridique des dispositifs permettant l'accès à la pleine souveraineté du pays, donc il est inutile d'aller voter demain dimanche. Blanc ou rouge à l'Elysée , la France restera toujours la puissance coloniale , qui n'a fait que reconnaitre un état des lieux ( dixit le préambule de l'accord de Nouméa) sans pour autant reconnaitre l'authenticité d'une réalité historique , celle de la place du  peuple premier. Certes que l'accord de Nouméa a entériné ce que l'histoire coloniale a imposé dans le pays , mais en même temps mis en sourdine cette dimension politique qui continue à être revendiqué par le peuple kanak à un moment où cet même accord de Nouméa va poser la question de l'autodétermination .

Beaucoup de jeux de mots, ou encore de terminologie , c'est la richesse de la langue française qui permet cela, mais la réalité elle n'a qu'une seule traduction , et si elle se trouve bafouée, la petite braise continuera à fumer ….
Le billet de Naku press….

Mise en ligne le 6 mai 2017