dimanche 25 novembre 2012

SOUTIEN AUX CAMARADES DE WEST PAPUA


Le samedi 01 décembre 2012, aura lieu à Melbourne une grande mobilisation de soutien au peuple de WEST PAPUA, organisée par "RIZE OF THE MORNING STAR".

Il y a 51 ans, le 1er décembre 1961, WEST PAPUA a, pour la première fois, hissé son drapeau marquant ainsi sa voie vers son indépendance vis-à-vis de la Hollande. Malheureusement, l'armée indonésienne a aussitôt engagé une répression violente qui persiste encore aujourd'hui

Malgré tout,  le drapeau de WEST PAPUA n'a jamais cessé de flotter. Grâce aux nombreuses manifestations pacifistes,  la répression militaire, les crimes commis par le gouvernement Indonésien sont médiatisés et ne peuvent nous laisser indifférents.

Le 1er décembre, c'est bien sûr une date symbolique pour la lutte du peuple Kanak  (car c'est en effet le 1er décembre 1984 que le drapeau Kanak a été hissé pour la première fois) mais c'est aussi une date symbolique  pour la lutte de nos frères de WEST PAPUA,


Naku press publie ci-dessous l'affiche d'appel à la mobilisation.

Ne manquez pas ce  rendez-vous si vous êtes en Australie.

Pour plus d'informations et pour témoigner votre soutien , n'hésitez pas à visiter le site du comité organisateur: http://rizeofthemorningstar.com/content/contact



Source: http://rizeofthemorningstar.com/content/contact

Naku press : Mise en ligne 25 novmebre 2012 à 20h25.

vendredi 23 novembre 2012

Note d’analyse politique, Congrès de l’Union Calédonienne

Naku press publie ci-dessous une note d’analyse , partagée lors du congrès de l’Union Calédonienne



(La Foa, vendredi 16 novembre 2012)

Les Congrès de l’Union Calédonienne doivent être l’occasion de lever le regard au dessus de la barrière de récif. En effet militants et responsables du parti restent souvent focalisés sur la politique interne en croyant à tort qu’a partir du moment où l’on a signé l’accord de Nouméa, l’action politique doit s’appréhender uniquement sur le seul déroulé de cet accord, nos yeux restant braqués que sur le jeu politique local avec ses acteurs : indépendantistes et non indépendantistes.

L’analyse politique que nous avons à mener au cours de ce Congrès doit ainsi intégrer, comme nous le faisions les années précédentes, les niveaux : national français, régional et international. Sinon il nous manquerait des éléments clés importants pour évaluer correctement la situation où notre pays et notre lutte se trouvent afin d’élaborer les stratégies et conduites à tenir non seulement pour l’application de l’accord mais surtout pour préparer la sortie vers l’indépendance du pays.

Le premier niveau à tenir compte est bien évidemment la politique menée par l’Etat Français à travers les gouvernements successifs qu’ils soient de droite ou de gauche. Et comme il s’agit depuis l’élection de François Hollande, d’un gouvernement socialiste, donc de gauche, qui gouverne l’Etat, il nous faut donc regarder de prés la politique socialiste pour l’outre mer français.

On constate que les différents congrès du parti socialiste insistent régulièrement sur les mêmes thèmes qui peuvent se résumer par le principe de : « la ligne rouge de l’indépendance interdite » car les outremers sont une chance pour la république et la République doit être une chance pour les outremers. Sont ainsi énoncés en résumé les mots d’ordre suivant : rendre aux outre- mer la place qu’ils méritent dans la République, valoriser l’étendue de son espace francophone, sa ZEE (zone économique exclusive) comprise comme une immense richesse pour la France et pour l’Europe, d’où la bataille entreprise à l’ONU pour la possession des ilots Matthew et Hunter, grâce à l’outre mer, la France rayonne dans le monde en tant que deuxième puissance maritime (90% de cette puissance lui sont données par l’outre mer et notamment les territoires du pacifique). Le ministre de l’outre mer Victorin Lurel dira que : les outre mers de par leur diversité, sont des exemples de sociétés multiculturels modernes, elles doivent être un laboratoire d’idées (genre cobaye) pour aider la France à accomplir sa mutation. Les outremers représentent une immense richesse pour la France et l’Europe. Le mouvement initié en NC depuis la signature de l’accord de Matignon devra servir de guide aux collectivités d’outre mer qui opteront pour une plus large autonomie (mais pas l’indépendance !). Les outremers constituent l’essentiel de la richesse de la France en matière de biodiversité etc ….

A y regarder de plus prés, il y a peu de différence entre les visions de droite ou de gauche de l’Etat Français pour l’outre mer. Et on ne peut guère se tromper en affirmant que l’Etat n’a aucun intérêt (intérêt supérieur de la Nation) à ce que son outre mer se sépare de l’ensemble français. En conséquence, sous couvert de démocratie, tout se mettra en œuvre pour éviter les tentatives d’indépendance, considéré, implicitement comme des formes de sécession, en contradiction avec les principes de l’ONU : droit des peuples à disposer d’eux mêmes et droit des peuples autochtones. En son temps, François Mitterrand avait dit à nos anciens : « l’indépendance jamais, au pire la partition ».

La politique d’immigration de nationaux français dans la droite ligne de la circulaire Messmer de 1972 qui perdure encore depuis plus de 50 ans, c’est à dire au moment de la première vague de décolonisation, ne s’explique que par le principe de la défense des intérêts supérieurs de la nation. Le système de la France Afrique si bien décrit et dénoncé par l’association Survie, le spectre de la partition de la kanaky brandi comme une menace, la main mise sur la ZEE (zone économique exclusive) et ses ressources, la possibilité pour l’Etat de reprendre la compétence sur la gestion des ressources naturelles, notamment en ce qui concerne les « terres rares » (métaux rares entrant dans la fabrication des ordinateurs, tablettes, Smartphones, lasers, panneaux photovoltaïques, radars, missile ..), toutes ces stratégies n’obéissent qu’à ce seul principe : tout faire pour que la Nouvelle Calédonie reste française et européenne afin de conforter la France dans son rôle de grande puissance (relent nostalgique de l’ancien empire colonial français) au détriment du droit du peuple kanak et calédonien à son indépendance.


La question que l’on peut se poser est de savoir si un gouvernement se réclamant de la gauche, donc de valeurs et d’idéaux de justice, d’égalité, de respect et défense du petit et du faible, agit autrement qu’un gouvernement de droite. Non seulement l’histoire récente a démontré le contraire, mais on peut constater que s’agissant de la politique outre mer il y a peu de différence entre droite et gauche. De plus, au vu de la dernière conférence de presse du président Hollande la semaine dernière (réforme de l’Etat, donc moins d’Etat, pacte de compétitivité, aide massive aux entreprises,) les marqueurs de la pensée socialiste tombent les uns après les autres, tous les observateurs notent un virage idéologique important et l’abandon progressif du socialisme pour un nouveau terme : « le social libéralisme ».

Par ailleurs il est nécessaire pour nos analyses de connaitre la situation géostratégique de notre région le Pacifique. La France y est présente par ses territoires et elle n’a pas l’intention de se retirer. Pour preuve ses manœuvres en tout genre pour renforcer sa présence et sa légitimité dont : le maintien des territoires dans une situation d’assistanat par l’immigration ciblée et choisie, la défiscalisation à outrance, les transferts financiers et l’indexation des salaires des fonctionnaires, tous ces éléments qui contribuent à créer une bulle artificielle où se développe une croissance factice avec de hauts revenus, une vie chère et de fortes inégalités sociales. Mais aussi par une présence et une coopération militaire tout azimut dans l’esprit des dernières manœuvres de ce mois de novembre 2012.

La France affirme ainsi sa présence face à deux immenses géants que sont les USA et la Chine. Avec l’’élection du président OBAMA en 2008 et sa réélection le 6 novembre dernier, le président américain a fait de l’Asie Pacifique la pièce maitresse, le pivot de sa diplomatie après une décennie de conflits en Irak et Afghanistan, il considère que cette région, la nôtre, est le nouveau moteur de la croissance mondiale. Sa première visite après sa réélection est la Birmanie en fin de ce mois et il revendique sans cesse sa part d’océanité (originaire d’Océanie) du fait qu’il est né à Hawaï et que cet état-archipel américain est situé dans l’océan pacifique.

Pour sa part la Chine qui vient de porter Xi JINPING à sa tête, en tant que secrétaire général du parti communiste chinois a clairement affirmé sa volonté d’afficher sa prépondérance politique, militaire, économique et sa souveraineté sur un ensemble d’île et d’îlots de la zone et dans la mer de Chine. Les pays de cette zone dépendent d’elle pour leur avenir économique et c’est elle qui a favorisé leur émergence économique. Les deux grandes puissances rivales s’affrontent économiquement et pour le moment pacifiquement, dans le Pacifique occidental, cette région où se trouve notre pays.

Comme l’affirmera un journaliste politique : « Tous ces pays ont peur aussi de la Chine, de ses velléités de prépondérance régionale et de la manière brutale avec laquelle elle manifeste ses revendications territoriales. Alors ils se tournent vers, les Etats-Unis, pour lui demander de rester dans la région ou de conforter ses alliances militaires locales. Ils veulent l'Amérique pour se protéger, la Chine pour se développer. L'Amérique, bien entendu, a répondu présent. Elle estime qu'elle joue son statut de puissance numéro 1 dans le Pacifique, car c'est là que sont les marchés de demain, c'est là qu'est la croissance d'aujourd'hui. Bref, c'est là que se trouve le plus grand potentiel de développement économique sur la planète. Elle a donc renforcé ses alliances militaires dans le Pacifique, et la Chine y voit une volonté de la contenir, d'endiguer sa montée en puissance. Bref, elle y voit une attitude hostile, et l'on ne peut écarter l'éventualité d'un affrontement, même très localisé. C'est toute l'ambiguïté de la relation sino-américaine, mélange d'interdépendance et de rivalité stratégique.
C'est une situation qui peut rappeler la guerre froide, mais elle est différente ».

Nous, en tant que petit peuple en lutte pour son indépendance, face à un état colonisateur soucieux de maintenir sa domination sur notre pays au nom de ses intérêts supérieurs, face à deux mastodontes tels que la Chine et les USA ainsi que leurs pays satellites, que pouvons nous espérer et quelle est notre marge de manœuvre ? Il s’agit donc de bien réfléchir à cette situation et de proposer des stratégies efficaces et sérieuses. Les quelles pistes proposées ci après peuvent aider à définir notre conduite à tenir dans cet avenir qui s’avère de plus en plus difficile à bâtir.

Accorder une attention particulière à la tactique française de "laisser du temps au temps" et de repousser les échéances politiques à l’infini. Dénoncer auprès des instances du Fer de lance mélanésien, du Forum et de l’ONU, la situation de « glaciation » dans laquelle le pays est entré par la volonté de certains partis politiques : tout est gelé ou remis à plus tard (réforme de la fiscalité, dossiers de transfert …)

En être conscient et suivre avec une attention particulière la remise en route de la stratégie de la tension depuis les législatives et actuellement, notamment avec l’opération une "tribu dans la ville", avec la manipulation de notre jeunesse. Le système colonial a parfaitement identifié ce point faible dans la société kanak : « une partie de sa jeunesse en perte de repère ». Comme il a aussi pointé les nombreux conflits nés des revendications foncières ou des rivalités de légitimité coutumière, conséquences directes du fait colonial (spoliation des terres, expulsion, destitution des autorités traditionnelles …) souvent savamment entretenues. Ce genre de piège va se démultiplier avec l’approche de 2014, tout cela dans un seul but : discréditer la revendication nationaliste kanak par la peur.

Profiter de la visite du ministre de l’outre mer Victorin Lurel pour lui demander ce que veut son gouvernement pour la Nouvelle Calédonie. Le discours angélique du ministre sur l’Etat arbitre se tenant à « équidistance » des uns et des autres ne peut tromper personne puisque dans les faits il s’agit bien de poursuivre à tout prix la main mise de la France sur ce territoire du pacifique, lieu de la croissance mondiale en ce début du 21ième siècle. De même se servir de l’opportunité de la réunion du comité des signataires pour dénoncer la situation actuelle, faire connaitre notre position et la transmettre à l’ONU qui suit de très près l’évolution politique de la Nouvelle Calédonie même si parfois elle donne l’impression de renvoyer les signataires dos à dos. Réaffirmer à ce comite notre choix pour l’indépendance et demander le transfert de l’article 27 de la loi organique de 1999. Confirmer qu’il n’y aura pas d’autre accord que celui de l’accession à la souveraineté : toute autre option sera non négociable.

Eviter de faire glisser notre pays vers un clone des institutions françaises, genre « copier coller » pour les transferts, d’où urgence de l'élaboration de notre constitution en cohérence avec une " Fédération des Etats mélanésiens » la structure régionale qui devra succéder au Groupe du Fer de Lance Mélanésien : en regroupant les population mélanésiennes du Vanuatu (250.000), Fidji (800.000), Salomon (700.000), la Papouasie Nouvelle Guinée( 7 millions), Timor Leste (1 million) et la Nouvelle Calédonie (250.000), une Fédération de ces états peuplés d’environ dix millions de personnes (ou treize millions en intégrant West Papua) serait largement viable.

A ce niveau, il sera important de définir comment l’UC compte organiser l’accueil du sommet du Fer de Lance puis la présidence sur les deux ans à venir. Dans ce cas, il est hors de question que la Nouvelle Calédonie entre comme membre à part entière de notre organisation régionale, elle risque d’agir comme « cheval de Troie » pour la politique française, car il s’agit là d’une stratégie clairement exprimée par le ministre de l’outre mer à Paris en octobre dernier : les territoires français sont là pour défendre les intérêts de la France. Il conviendra enfin de reprendre notre place au sein du Forum du pacifique.

Pour exister et défendre nos intérêts face à la France, face aux géants du pacifique, il sera nécessaire d’affiner notre stratégie propre au sein de l’UC et du FLNKS : définir notre rôle et le rôle du Fer de Lance mélanésien, envisager une nouvelle approche vers le Forum du pacifique et mener des rencontres avec les représentants de la Chine et des USA non pas par l’intermédiaire de la France mais de notre propre initiative en relation avec notre organisation régionale mélanésienne.

R.W.
Naku press : Mise en ligne le 23/11/2012

mercredi 21 novembre 2012

2014 SE POINTE A L HORIZON …. Les partis nationalistes kanak ont fait leur congrès respectif …



Ce mois de Novembre , en Kanaky , les week end font le tremplin des grands rendez vous annuels des partis nationalistes kanak. Le Palika a ouvert la danse avec son congrès qui s’est tenu à Nouméa , l’UC et l’UPM ont attendu ce week end du 17 et 18/11/2012 pour donner leur slogan.  L’Accord de Nouméa est transversal dans les grandes préoccupations , son calendrier, ses transferts , les partis nationalistes ont chacun donné leur point de vue. 2014 est à deux ans , pour certains c’est l’indépendance, pour d’autre 2014 doit être une étape décisive dans le processus de décolonisation et donc il faut réunir toutes les conditions pour assurer au mieux cette étape, et enfin la version plus modérée qui dira elle , que 2014 c’est d’abord le renouvellement des institutions provinciales avec cette nouveauté marquée par l’ouverture de cette période où il est possible pour le congrès d’acter le référendum d’auto détermination.

Mais malgré toutes ces nuances, aucun des partis nationalistes n’a renoncé à l’objectif d’indépendance. A un tel point que les médias locaux font du mot d’ordre d’indépendance leur point de réflexion – au niveau institutionnel on va « fouiner » dans les expériences vécues par d’autres peuples pour mesurer la faisabilité de l’indépendance  dans les conditions économiques, politique et social de Kanaky.  C’est ainsi que l’on vit l’approche d’un évènement qui va ouvrir une nouvelle page de l’histoire du pays. Le changement de majorité des législatives témoigne aussi de cet état de fait, une peur, une perturbation parce que les choses continuent à bouger dans le pays.  Cette nouvelle majorité politique est bien exploitée par ceux qui n’ont pas encore compris que la force d’un peuple, qui aspire à sa dignité ,son émancipation ; est innée, comme cette même force a été capable de reconnaître ceux qui , dans un moment de l’histoire ont servi de relais du système colonial pour écraser le peuple premier. Un brin de reconnaissance pour rétablir l’équilibre , le drapeau a été un grand pas, les choses doivent maintenant aller plus loin , et plus on avance, on a l’impression qu’en face les choses se compliquent et se traduisent par un blocage. Certains sages diront que ceux qui auront du mal dans la gestion du processus de décolonisation, sont ceux qui refusent cette réalité , les victimes feront avec les conditions qu’ils auront : des évènements, des accords politiques, ou autre chose … mais la marche pour la dignité continuera avec des reformulations permanentes.

Référendum d’auto détermination, cohésion au sein du mouvement nationaliste, un pacte des indépendantistes associant les progressistes , le ton est donné. Du discours diront certains, une parole qui donne des perspectives porte en elle un certain espoir. Récemment on entend des tous jeunes partis de droite crier aux abois pour dénoncer l’impact du transfert de la gestion des collectivités affirmant que cela entraînerait l’application du corps électoral figé pour les élections communales… Oui toutes les choses seront vérifiées à la loupe car il faudra par tous les moyens exploiter les détails qui peuvent faire peur à une partie de la population vivant dans le pays , en leur faisant comprendre que dans la Kanaky de demain ce sera la dictature des kanaks.

Face à ces agissements , la parole des partis nationaliste kanak continue à se renforcer , et se prépare à parler réellement de la construction de cette nouvelle nation à partager avec ceux qui auront fait le choix d’adopter aussi ce petit bout de caillou du Pacifique Sud comme leur terroir.  Ce qui fait la raison des guerres dans le monde entier , c’est quelque part le refus d’adopter la règle de l’équilibre dans la gestion des affaires.  Parler d’équilibre en politique , c’est donner un grand angle à ce concept, car il est acquis en économie, en social et en politique , c’est la capacité des dirigeants d’un pays de maintenir cette transversalité qui instaure progressivement la paix dans le pays.

Naku press : Mise en ligne le 21/11/2012 à 23h22


LA DYNAMIQUE UNITAIRE SUD ( DUS) déjà une année d’existence !!





Ce dimanche 18/11/2012 la D.U.S. a soufflé sa première bougie à la maison commune de St Sébastien. Un mouvement qui fait ses premiers pas dans la vie politique du pays avec des militants nationalistes kanak qui avaient décidé de quitter le Palika en fin 2011 , ne partageant plus la vision des choses de ce parti pour ce qui est de la stratégie à défendre dans la province Sud.

La D.U.S de part le travail et l’implication de ses militants dans le travail du mouvement nationaliste dans le Sud, a finalement réussi à se faire admettre dans la Dynamik FLNKS Sud , cette structure qui a été mise en place au lendemain des élections de 2009 pour le suivi du travail institutionnel au niveau de la Province Sud. Dans le courant de l’année la DUS a écrit au BP du FLNKS pour demander à ce que la direction du mouvement nationaliste kanak reconnaisse le travail des militants de la DUS dans les structures du Front, et aussi tout simplement parce, modestement, la plupart des militants de la DUS sont des militants qui ont porté et continuent à porter les mots d’ordre du Front. Pour le moment cette démarche est restée sans retour d’information de la direction du Front.

La DUS considérant que le FLNKS n’est qu’un outil, l’essentiel c’est que le travail sur le terrain avance dans le sens du projet social que le mouvement nationaliste kanak défend depuis des années : l’indépendance et la pleine souveraineté du pays. Il est vrai qu’en politique une référence  reconnue par sa représentativité politique est légitimée par l’opinion publique , le FLNKS remplit toutes les conditions pour être cette entité qui sera autour de la table avec la puissance de tutelle pour discuter de l’avenir institutionnel du pays, c’est l’une des raisons pour laquelle , aussi la DUS a demandé cette reconnaissance du travail qu’elle effectue sur le terrain au travers de l’investissement de ses militants.

Ceci étant, on laissera la charge au temps de calmer certainement quelques tensions en interne, et comme le disait un grand combattant kanak : la lutte continue !!. Le samedi 17/11/2012 , la   DUS réunie en coordination générale a fait le tour des secteurs où ses militants sont présents, histoire de prendre la température et la progression des choses avec les difficultés du moment. Des dossiers de la province Sud , du congrès et du gouvernement, la DUS a bien pris note que le changement intervenu dans le paysage politique au lendemain des législatives , fait malgré tout, effet sur l’évolution et le traitement des dossiers. Un semblant de blocage, ou réel blocage, la DUS notera que des dossiers phares portés par le FLNKS connaissent quelques difficultés et leur aboutissement semble être compromis suivant le calendrier que le FLNKS s’était donné. On pense spécialement à la réforme globale de la fiscalité. Donc il y a ces dossiers qui sont positionnés et qui ont du mal à avancer ; ceux qui sont à prévoir pour les discussions au prochain comité des signataires, et ceux enfin à gérer à savoir les transferts de l’article 27 ( l’audio visuel, la gestion des collectivités, l’enseignement supérieur). Après ce transfert il ne restera plus que les compétences régaliennes.

Après ce tour d’horizon institutionnel, le  social a été l’un des dossiers clés évoqués par les militants impliqués dans ce secteur. Les problèmes sans fin mais aussi des projets positionnés pour optimiser l’existant et surtout les adapter à ce que l’on a l’habitude d’appeler le concept de l’habitat océanien. Un secteur que la DUS continuera à suivre.

A son petit niveau , avec la présence de ces militants dans les institutions du pays , la DUS a su apprécier son action durant cette première année d’existence. Une lutte de libération nationale n’a qu’un seul objectif, la diversité des outils pour y arriver témoigne aussi de la richesse de la réflexion – la cohésion pour aller à l’essentiel contribuera de beaucoup à faire sortir le bateau de la passe !!!

Naku press : Mise en ligne le 21/11/2012 à 22h20










vendredi 16 novembre 2012

DES CASES QUI GËNENT LE STATIONNEMENT DES VOITURES !!!



Les cases de la baie de la Moselle, « la tribu dans la ville » : une cacophonie bien truffée de racisme, de calcul politique, de la maladresse aux commandes ….. C’est tout, et très peu de positif.



Le mardi 13/11/2012 un jour qui marquera l’histoire de ce pays : des cases kanak sont détruites à cou de bulldozer, de bon matin, le soleil était à peine levée. C’est une étape d’une longue histoire, celui de ces slogans qui rythmaient la fête du 24 Septembre depuis un certain nombre d’années déjà. Le 24 Septembre jour de deuil pour le peuple kanak et rebaptisé depuis : la fête de la citoyenneté. Quelle belle évolution, mais au vue de ce qui s’est passé on est un peu tenté, de dire : oui évolution il y a eu, mais avec du 80% terminologique et (pour ne pas être trop négatif) 20% de concret.



Tout allait bien quand le Comité 150 ans après (composé de militants nationalistes) se contentait d’afficher des projets de poteaux sculptés mais dès lors qu’il est passé sur de la précision dans ses slogans, jugés donc par l’opinion comme trop proches de ceux du mouvement nationaliste, un fossé s’est quelque peu creusé autour des acteurs habituels chargés de l’organisation de la fête du 24 Septembre. Le drapeau Kanak sculpté et posé à Balade (Nord de la grande terre), pour marquer le 24/09/2011, a causé quelques soucis de coordination, avec les officiels et aussi les gens du coin. L’année d’après donc 2012 avec le slogan : la tribu dans la ville, le comité 150 ans après, s’est emmêlé dans une discussion de sourds avec la Mairie de Nouméa. Une issue a été trouvée suite à l’intervention des membres indépendantistes du gouvernement, mais pour que les cases ne restent qu’une durée déterminée qui était à peine de l’ordre de 10 Jours.



Le travail fourni gratuitement par les kanaks sensibilisés par le mot d’ordre lancé par le comité 150 ans après, et tout le contenu politique et culturel d’une telle action a emporté sur le respect de ce fameux délais imposé par la Mairie. Et c’est le début d’une tourmente au niveau de la gestion des paroles échangées pour essayer de faire comprendre la « dictature » du délai.



La destruction des cases le 13/11/2012 au matin démontre beaucoup de choses des deux côtés : indépendantistes kanak, et aussi d’une collectivité telle la Mairie de Nouméa. Des limites , des priorités qui sont loin d’être celles que défend l’ADN , d’un monde qui guette tout ce qui bouge pour polluer l’opinion de leur « soit disant bonnes paroles », de ceux qui profite pour dire tout haut qu’ils sont les premiers à trouver l’astuce pour donner raison à untel ou untel , à ceux qui contribuent en respectant la désolation après ce qui s’est passé.



Une fois de plus cet évènement nous dit qu’un peuple colonisé n’a que sa force et sa conviction pour faire avancer son combat. Bien entendu qu’il fera des erreurs, des maladresses sur son chemin car il doit évoluer dans un système où il y a des règles qui donnent la norme, et c’est là toute la difficulté qu’il aura pour expliciter la tournure des choses. Alors bien évidemment que la pointure nous est demandée pour savoir biaiser les choses , et la colère de certains pour taxer le comité 150 ans après de tous les qualificatifs ( parce qu’il a été à l’origine de l’action) ou encore du collectif parce qu’il refuse « de respecter la parole donnée » ( pour reprendre la formule du moment) s’adresse en final à ces limites dont nous devons à chaque fois dépasser pour savoir exploiter la marge étroite dont on dispose pour faire entendre notre voix.



On se range à chaque fois à l’essentiel, qui parfois se limite qu’à de la pure démagogie, mais parce qu’il faut éliminer la tâche qui gêne, en l’occurrence, le stationnement des voitures. La proposition faite par le gouvernement avec la mise à disposition d’un foncier sur le front de mer, est encore en cours de validation juridique. Mais beaucoup de points d’ombres doivent être abordés dans les prochains jours : la constructibilité du terrain, l’attribution du permis de construire, et ces leviers là dépendent d’autres services techniques. Les jours à venir nous diront plus sur le sujet.



Naku press relèvera ici l’importance de la communication et la pertinence nécessaire dans nos analyses ou tout simplement de l’appréciation d’un contour plus large d’une action. Le peuple colonisé sera toujours l’acteur d’évènements qui viennent bouger les lignes politiques, il ne peut pas faire autrement, c’est inné dans la dynamique du combat pour sa dignité. Par contre c’est aussi protéger la portée de son action que de savoir anticiper sur l’impact de ces actions sur ceux qui perçoivent ce combat comme des actes de délinquances , hors norme. L’histoire des cases avec leur destruction qui a attristé le peuple kanak, nous témoigne d’une chose : un de nos grands leaders a parlé de Pari de l’intelligence, eh bien il nous reste encore du chemin à faire, parce qu’il faut simplement se rappeler que nous luttons pour vivre et non pour une effusion de sang. C’est toute la difficulté lorsque nous sommes rendus minoritaires dans notre propre pays. Malgré toute une armature juridique, c’est à chaque fois redoubler de courage pour dire qu’il faut aller au-delà pour avancer.

Naku press : Mise en ligne le 16/11/2012 à 11h16