lundi 23 octobre 2023

AVENIR INSTITUTIONNEL DE LA KANAKY : LE TEMPS ET LES MOTS , le "tandem" qui fait vivre un débat !!!!

 

C'est en marchant que l'on trouve le chemin ( cp NP)


Depuis le 3ème référendum qui a vu la victoire du Non à la pleine souveraineté , le discours indépendantiste se devait de redéfinir sa trajectoire. C’est chose faite au travers de la trajectoire unique validée avec l’adhésion des partis indépendantistes et nationalistes autre que ceux composant le FLNKS . Et depuis ce congrès , la parole qui a été attachée est parfois perdue de vue, mais pour autant elle ressurgira au travers d’une prise de position , ou au détour d’une déclaration d’un leader .  Mais comme toute idée prônant une alternative , elle est parfois contrainte à prendre des détours pour passer les embûches .  Tantôt on jouera sur des termes , des stratégies calendaires pour faire passer des délais aux interlocuteurs pressés par des calendriers électoraux . L’Etat comme les adversaires de l’accession du pays à sa pleine souveraineté, eux vont brandir la guerre méthodologique avec des documents de balisage qui se succèdent pour essayer de structurer ce que les uns et les autres ont à proposer  pour l’avenir institutionnel du pays. Le peuple kanak est resté sur cette trajectoire unique , à aucun moment cette position n’a été contredite.  L’unité autour d’une candidature unique pour les sénatoriales , témoignera de cette unité stratégique du mouvement nationaliste kanak , qui est à la recherche d’autres tribunes pour faire entendre sa voix.  C’est chose faite à l’heure qu’il est puisque le premier sénateur kanak indépendantiste a réussi à imposer le nom Kanaky dans la nomination du groupe politique au sein duquel il siègera au palais de Luxembourg. Pour le coup la symbolique aura un autre effet dans l’opinion .

En fait il y a de bonnes guerres qui arrivent à offrir aux habitants de ce pays , des moments de respiration . Ces moments où les gestes se sont mêlés aux pensées et souhait de vivre en paix dans ce pays et dire non à la radicalisation politique . Comme quoi que parfois il y a comme des jeux d’équilibre qui régulent l’atmosphère d’un débat latent , qui se refuse à une conclusion faisant l’éloge d’un vainqueur.

Dans le processus qui s’est donc enclenché après le 3è référendum est depuis , quelque peu dérangé dans sa trajectoire, par les agissements de la voix minoritaire  , celle des indépendantistes qui veut bien signifier à qui veut l’entendre , qu’elle ne se fera pas balayé d’une main par une consultation qui a été tronquée  de part l’entêtement de l’Etat français qui lui n’a qu’un objectif celui de conserver à tout prix sa place dans cette partie du monde , tant convoitée par les superpuissances politiques et économiques et financières .

Doucement et sûrement , en jouant parfois le flou artistique, pour se laisser trainer dans la boue , par ceux qui se disent détenir la seule lumière de l’intelligence , mais dès l’instant où la flamme ne s’est pas éteinte , certains auront encore du souci à se faire , pour maitriser la pertinence parfois de l’action instantanée, celle qui trompe l’ennemi animé par   un état d’esprit parfois trop cartésien.

Le choix du dialogue  pour résoudre une contradiction , celle de l’expression d’une dignité perdue , n’est pas un chemin facile . Les principaux acteurs doivent faire preuve de beaucoup de subtilité , car tout se fait dans le respect de la trajectoire de chacun , tout en sachant que les intérêts défendus sont fondamentalement opposés.  Le dialogue est le chemin le plus compliqué , car il implique une reformulation en permanence des positions de chacun pour avancer .  Parfois au bout d’un certain temps on peut  risquer la  modification intégrale de la position initiale.  Comme on entendrait des propos du type : la petite nation dans une grande nation , d’un partenariat privilégié avec la puissance de tutelle, ou encore de convention d’interdépendance , ou encore d’hyper provincialisation , etc…..  Une évolution terminologique  qui de fait suppose que les acteurs auront bien réfléchi aux contours de ces nouveaux mots , pour baliser l’expression d’un objectif  que l’on n’aurait pas abandonné  C’est la Calédonie dans la France pour certains , et c’est la pleine souveraineté pour d’autres .

    Lors d'un comité des signataires à Paris ( cp NP)

Le flou artistique que peut entrainer de tel exercice intellectuel dans le cours d’un débat , peut engendrer un impact inattendu dans l’opinion publique , soit une lassitude à entendre l’expression continuelle d’une contradiction , ou encore une réaction active pour en finir au plus vite à cette sorte de « gestation » et imposer une conclusion .  En l’occurrence dans le débat sur l’avenir institutionnel du pays , c’est  la bagarre des mots , qui invite l’opinion à deviner le sens réel des souhaits de chacun.  

En effet quand il s’agit de revisiter un régime qui a pris l’habitude de respirer avec la seule vérité promue par une seule et  unique conception du monde , ce n’est pas sans douleur, même silencieuse, que les choses doivent s’installer dans le temps.  Et c’est cette dynamique qui a besoin de ce temps long !!!

C’est juste un essai , que nous  proposons à ceux qui prendront le temps de nous lire , pour tenter de donner des grilles de lecture de ce qui se passe  , dans cette ambiance d’attentisme  où le temps semble interminable, irritant ceux qui ne jurent que par la montre !!!!

Le temps d’un débat , d’une réflexion n’est pas le temps dicté par les aiguilles d’une montre à la cadence des secondes et des minutes , mais plutôt celui de la compréhension mutuelle pour le respect de chacun .

Naku press : édition du 23 octobre 2023  ( 22.40)

 

 

AUSTRALIE : Un NON massif et ignoble contre une première mesure de reconnaissance du peuple aborigène et des indigènes du détroit de Torres !!!!


 

Un besoin de place pour grandir ( cp NP)



Arrivé au pouvoir à l’issue des élections fédérales en 2022 , Anthony Albanese membre du parti travailliste a réitéré dans son discours poste investiture , l’intention d’organiser un référendum constitutionnel sur la création d’un organe représentatif  des autochtones .   Et c’est effectivement en début 2023  que le gouvernement a soumis au parlement  ( le 30/03/2023 , un avant projet d’amendement porant sur l’ajout à la constitution un chapitre IX dont le contenu vise à créer  un organe  appelé  « Voix des aborigènes et insulaires du détroit de Torrès ( Aboriginal and Torres trait Islander Voice) . Cet organe est chargé de  les représenter dans les domaines les concernant.  Cet organe doit être composé de  24 membres  élus au suffrage indirect par les membres de 35 organes aborigènes et indigènes locaux pour des mandats de 4 ans .  Ils sont 900 000  identifiés comme aborigènes sur une population totale de 25 Millions d’australiens.

 Après avoir été validé par la chambre des représentants et par le sénat ,  il devra être soumis à un référendum entre deux et six mois après .  Le 30 Aout le gouvernement annonce la date du référendum pour le 14 octobre .  Il faut savoir que pour garder la neutralité du vote, le gouvernement n’a donné aucun financement pour la campagne.  Derrière ce référendum pour la reconnaissance des peuples autochtones le Premier ministre  porte l’identité en tant que Nation et vise la réconciliation et à la reconnaissance constitutionnelle de ces peuples .

Cependant , certains ressortissant du peuple aborigène siégeant au parlement  trouve des limites à cet organe : c’est un organe impuissant , qui ne viserait qu’à apaiser al culpabilité des blancs dans le pays , , d’autres l’accuseront d’inscrire dans la constitution une division entre les Australiens selon leur race ,  et enfin c’est un organe flou dont on ne connait pas pour le moment les attributions exactes ,  et en tout dernier argument contre :  cet organe  au niveau national ne serait pas représentative , mieux vaut un organe plus local avec des instances représentatives.

Ainsi malgré une montée dans les sondage du oui pour la Voix , c’est en juillet que la courbe du Non vient croiser celle du oui , en montant . Et nous sommes déjà à deux mois et demi du jour J.   Ainsi ce mouvement de l’opinion a fait basculer les résultats du référendum du 14 octobre  en faveur du Non avec 60.76 % des voix et 39.24 % pour le Oui .

Jugés insuffisant  par une partie de l’électorat aborigène  et progressiste , une faiblesse qui a pesé d’une manière décisive  face à une constitution australienne difficile à modifier, une constitution qui n’a jamais connu de changement depuis 46 ans .

Le Premier ministre Anthony Albanese reconnait le résultat du référendum et respecte l’avis du peuple autralien , cependant il entend continuer à se battre pour réduire les inégalités subies par les indigènes et les aborigènes.

Oui nous sommes en 2023 , à l’heure de la mondialisation , de l’internet ce réseau mondial qui partage les connaissances et offre l’ouverture sur toutes les réalités de ce monde, et de part les résultats de ce référendum , une lucarne s’est ouverte sur des poches de résistance , où le conservatisme  est encore bien ancré : celui de considérer encore des peuples de seconde zone .

Il faut le temps  pour des esprits bien coincés dans leur confort, pour ne pas admettre la différence , et la note positive qu’il faut retenir c’est que ce référendum constitue la première pierre qui vient frapper à une porte encore trop verrouillée .

Mais la roue de l’histoire tourne et viendra l’heure où les vérités étouffées sous le poids de l’histoire ,mais dans les reliques continuent à partager l’air que tout le monde respire,  viendront crier au monde leur droit à la vie .

 

Avec le peuple aborigène et les indigènes du détroit de Torres pour leur droit à la parole dans leur pays , et simplement leur droit d’exister en tant que peuple !!!!!

 

Naku press : Edition du 23 octobre 2023 ( 6.48)