vendredi 26 octobre 2018

POURQUOI L INDEPENDANCE DE LA Nouvelle Calédonie FERAIT PERDRE TRES GROS A LA FRANCE ?



Extrait d’un article de la revue « Le CAPITAL »

Pour contribuer aux informations à mettre dans les discussions autour des atouts du Pays, Naku press vous propose à lecture, cet article du « Capital » que nous avons reproduit. Il s’agit d’un relevé de conclusions de l’expert Georges Nurdin.  Bonne lecture.

Les 7 raisons pour lesquelles un oui au référendum serait désastreux pour l’Hexagone.
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Dans le giron de la France depuis 1853, la Nouvelle Calédonie va-t-elle bientôt en sortir ? Le 4 Novembre prochain, un peu moins de 175 000 électeurs seront appelés à répondre à la question : « Voulez-vous que la Nouvelle Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ? ». Si les derniers sondages donnent le  « non » vainqueur à 2 contre 1, les surprises électorales n’ont pas manqué ces dernières années, entre l’issue du vote sur le Brexit et celui de l’élection présidentielle américaine…. Or, une accession de la Nouvelle Calédonie à l’indépendance constituerait une grosse perte pour l’économie française.

UN PRODUCTEUR MAJEUR DE NICKEL

Si la Nouvelle Calédonie devait accéder à l’indépendance, la France perdrait son rang parmi les principaux producteurs de nickel. Il faut dire que le Caillou ( surnom de l’île) figure au top 4 mondial , avec une production de 210 000 tonnes par an, soit 9% de la production planétaire et un chiffre d’affaires associé de 4 à 8 milliards  d’euros, selon le niveau des cours. Surtout, la Nouvelle Calédonie point eu deuxième rang pour les réserves de nickel, avec 25% du total mondial » rapporte  le consultant Georges Nurdin, senior Fellow à l’ESCP Europe et écrivain(les multinationales émergentes, Wanamatcha ! …) . Or, « loin d’être une ressource archaique, comme le charbon, le nickel s’intègre parfaitement dans la transition énergétique, puisque c’est un composant des batteries des voitures électriques » souligne l’expert.

UN IMPORTANT RESERVOIR DE TERRES RARES

Si, par sa superficie terrestre, la France reste de taille modeste, comparée à des géants comme la Russi ou le Canada, elle peut se vanter de détenir la deuxième zone économique exclusive ( ZEE , espace maritime où un Etat côtier exerce des droits d’exploitation sur les ressources) de la planète, au coude à coude avec les Etats-Unis. Or, « la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française représentent la moitié de cette ZEE » souligne Georges Nurdin. Et cette vaste étendue est stratégique, puisquelle regorge de « terres rares » (scandium, yttrium…) , au sein de nodules polymétalliques ( amalgames rocheux reposant  sur le lit océanique). Or , ces métaux sont vitaux pour de nombreux pans de l’industrie (iles entrent dans la fabrication de nos smatphones, des éoliennes, des voitures électriques, des équipements de défense, des satellites…). « Alors que la Chine concentre pour l’heure 98%  de la production mondiale de terres rares et que le Japon drague déjà les eaux internationales pour en trouver, la France n’a toujours pas commencé à exploiter cette réserve stratégique pour l’économie du futur. Or, il serait absurde d’y renoncer » , juge l’expert.

UN CHAMPION DE LA BIODIVERSITE

« La Nouvelle – Calédonie pointe au deuxième rang mondial de la biodiversité, après Madagascar et bien devant l’Amazonie », rapport Georges Nurdin. Or, le géant brésilien de la cosmétique naturelle Natura a bâti son succès en développant des cosmétiques à base d’ingrédients naturels provenant du poumon vert du Brésil. On pourrait tout à fait imaginer une success story tricolore sur le même modèle, avec des ingrédients naturels néo-calédoniens.

UN RESERVOIR D’HYDROCARBURES

« En France, on n’a pas de pétrole, mais on a des idées », selon une célèbre citation. En réalité, l’Hexagone bénéficie,  dans la zone économique exclusive de la Nouvelle-Calédonie, de gisements d’hydrocarbures (pétrole, gaz) » au Nord et au Sud de l’île. Des gisements qui n’ont pas encore été exploités », rapporte Georges Nurdin. Ils pourraient potentiellement réduire la dépendance du Caillou au Nickel… et étoffer quelque peu la (maigre) production d’or noir de l’Hexagone.

UN LAGON DISTINGUE PAR L’UNESCO
Véritable joyau, le lagon de  Nouvelle-Calédonie est inscrit depuis plus de dix ans sur l la liste du patrimoine mondial de l’humanité de l’Unesco. Grâce à cet atout de pointe, tout un éco-tourisme pourrait être développé, avec « au moins plusieurs centaines de millions d’euros à la clé » juge Georges Nurdin.

DES ACTIVITES DE PËCHE A FORT POTENTIEL

La pêche en Nouvelle Calédonie, y compris sa ZEE, est extrêmement réglementée ». Il y a un maquis d’une extrême complexité juridique pour déterminer ce qui appartient à l’Etat, aux trois provinces (Nord, Sud et Iles Loyautés)… Et le potentiel de cette activité est très certainement sous exploité », estime Georges Nurdin. «  Le tonnage pêché s’élevait à 4.800 tonnes- dont 2.840 tonnes de pêche palangrière ( thons, marlins, espadons…, NDLR- soit un chiffre d’affaires de 30 millions d’euros en 2015 ( derniers chiffres disponibles auprès de l’Insee local et des affaires maritimes calédoniennes, NDLR),  ce qui est objectivement peu au vu du potentiel de production de la ZEE », souligne l’expert.

UNE PLACE IMPORTANTE DANS L’ HISTOIRE DE LA FRANCE

Après la déroute française face à l’envahisseur allemand lors de la seconde guerre mondiale, la Nouvelle Calédonie s’est rapidement rebellée contre le régime de Vichy et a rallié la France libre dès 1940. Mieux, l’Île a joué un rôle capital dans la victoire américaine sur le Japon, allié de l’Allemagne nazie. « Après la destruction de Pearl Harbor par les forces nippones, Nouméa est devenu le second porte de l’armée américaine dans le Pacifique, après San Francisco », rapport Georges Nurdin. L’île, qui accueilli plus d’un million de soldats américains, faisait vraiment figure de porte-avions des Etats-Unis dans cette zone stratégique, base idéale pour barrer la route de la Nouvelle-Zélande et de l’Est australien aux Japonais.  « C’est véritablement à partir de la Nouvelle-Calédonie que s’est déployée la contre- attaque face au Japon », souligne l’expert. Décidément, il serait dommage pour la France que l’archipel accède à l’indépendance.

Sources : Revue le CAPITAL ( edition Octobre 2018)
Publication du 25 octobre 2018



jeudi 25 octobre 2018

Pour assurer son avenir, la Nouvelle-Calédonie doit réformer son économie



Par les temps qui courent , Naku press vous propose à la lecture cet article paru dans  la revue "Les échos" dans son édition de mars 2017. Par moment il est toujours bon de revenir sur ce qui s'est dit dans un passé récent pour constater que les choses n'avancent pas vite dans ce pays, et que la plupart des dossiers est avant l'enjeu des rapports de force politiques présents dans le pays.  Cet article re confirme les orientations dites à plusieurs reprises par les indépendantistes : la diversification de l'économie, la réforme fiscale etc.... Bonne lecture.

Dans une note, le Conseil d'analyse économique fait plusieurs propositions pour sortir l'île de l'ornière.
La Nouvelle-Calédonie est confrontée à une double incertitude : celle de son avenir institutionnel à l'approche du référendum d'autodétermination de 2018 et celle de son économie contrainte de se diversifier pour éviter que les cours du nickel ne l'entraînent dans leur chute. Dans une note que se sont procurée « Les Echos » et publiée ce jeudi, le Conseil d'analyse économique (CAE) suggère notamment la création d'un fonds souverain destiné aux générations futures, la mise en place rapide d'une Haute Autorité de la concurrence et le lancement d'une réforme fiscale ambitieuse. Toutes ces mesures sont en discussion depuis de nombreuses années, mais n'aboutissent pas pour des raisons politiques.

Hausse des inégalités
Véritable serpent de mer, le fonds souverain a été proposé dès 2003 par Anne Duthilleul, chargée de mission de l'Etat pour les grands projets nickel, mais il a buté sur les réticences des industriels, qui refusaient tout nouveau prélèvement au nom du Pacte de stabilité fiscale. La Haute Autorité de la concurrence, à l'étude depuis 2012, a été officiellement créée en avril 2016, mais elle attend toujours la nomination de ses membres. La taxe générale pour la consommation (TGC), une sorte de TVA locale, a bien été décidée en 2015 pour mettre fin au millefeuille de taxes empilées au fil des temps, mais son vote au Congrès a été retardé et elle est désormais prévue pour juillet 2018.
« Depuis 1991, le niveau de vie moyen s'est beaucoup accru, mais le taux de pauvreté n'a pas reculé, tandis que les inégalités ont augmenté ", constate le CAE, qui préconise une plus grande solidarité, via une réforme de la fiscalité, actuellement jugée « très peu redistributive ». Là encore les résistances sont fortes.
Heureusement, la Nouvelle-Calédonie peut compter sur les transferts de l'Etat, beaucoup plus stables que les revenus du nickel liés aux caprices du London Metal Exchange (LME). « A environ 13 % du PIB calédonien, ils représentent quasiment le double de la part du nickel dans l'économie en 2011 », note le CAE. Le rôle d'amortisseur de l'Etat a récemment été confirmé par l'Institut de la statistique et des études économiques de la Nouvelle-Calédonie (ISEE-NC) : tandis que le nombre de salariés a reculé de 1,2 % au quatrième trimestre 2016 dans le secteur privé, il a progressé de 1,8 % dans le secteur public. « Les renforts annoncés par l'Etat ces derniers mois, via ses ministères de la Défense, de la Justice et de l'Intérieur, expliquent en partie ces progressions d'effectifs ", explique l'ISEE-NC.

Correspondante à Nouméa Anne Pitoiset
Mars 2017
 Publication du 25 octobre 2018
 

samedi 20 octobre 2018

Fleurs de bois noir

CP :NP le 20 octobre 2018
 Juste pour un temps de pause , sachant apprécier les beautés de la nature venant à nos portes. 

Publication du 20 octobre 2018

jeudi 4 octobre 2018

KANAKY : PLUS QUE 4 SEMAINES ET ON Y EST AU 4 NOVEMBRE !!!!

Le 4 octobre 2018  , c'est  maintenant désormais une question de semaines avant la date fatidique. Dans le pays les réunions se multiplient, de chacun des deux camps : les partisans du oui à l'indépendance et les partisans du Non . Toutes les opportunités sont exploitées à des fins de propagande. Les petites réunions de proximité se multiplient également , soit dans les quartiers de la capitale  Nouméa et de sa proche Banlieue . 

une mobilisation sur la place Mwa ka le 24 septembre 2018 ( cp NP)
Le discours alternatif  des indépendantistes finit par rythmer la communication d'en face. Ces derniers jours le camp indépendantiste a monté d'un cran à la fois le contenu de sa communication , mais aussi ses formes de mobilisation : conférence ,concert pour l'indépendance , rencontre avec les autres communautés vivant dans le pays. 


A côté de cette campagne de communication , le travail sur la liste référendaire se poursuit , sans relâche . Et du coup sur ce chapitre , les dernières cacophonies sur les chiffres démontrent au grand jour les insuffisances administratives du système en place.  Des bases de données non dépoussiérées depuis de nombreuses générations , les services de l'Etat chargés de tenir ces bases de données , viennent à pointer des directions montées récemment avec la signature des derniers accords politiques . Eh oui à croire que le 4 novembre invite  véritablement le pays à faire le choix d'un saut qualitatif nécessaire  à tous les points de vue . Le temps de la colonie, cet endroit,  où l'on vient juste pour se servir , sans aucune attention particulière sur la gestion de son fonctionnement administratif entre autre .....arrive à son terme. Les anomalies sont affichées au grand jour, le travail sur les listes électorales qui touche un mot sur les difficultés de recensement des populations kanak, les récents travaux de recherche lancés dans le cadre de la propective pour définir au mieux les perspectives en matière de gestion des politiques publiques, ont également  touché un mot sur le manque de données statistiques formatées pour aider à la décision . Bref....  On va retenir que les choses avancent puisque de ces constats négatifs, on va pouvoir travailler pour l'amélioration des choses.... 

Les réseaux sociaux sont bien évidemment mis à profit , avec les risques que cela encourt : les informations non vérifiées, les messages non structurés , les fake news , mais le seul message qui reste authentique c'est celui du drapeau. D'ailleurs depuis ces dernières semaines , on le verra afficher  partout dans le monde , ce sont ses couleurs qui parlent , et il n'y a rien de plus authentique . La seule radio indépendantiste de la place , fait tourner en boucle des chansons composées par les artistes kanaks sur le drapeau , valorisant ses couleurs. C'est le drapeau de la liberté parce qu'il n'est plus bleu blanc rouge !!!

La radio indépendantiste en débat au centre culturel JMT ( cp NP)
De la communication de ces derniers jours , les indépendantistes ont affiché la faisabilité économique et financière du projet d'indépendance , des thèses qui sont soutenus aussi par les conclusions des recherches récentes sur la soutenabilité de l'économie calédonienne. En effet c'est fini le temps de la seule grande messe autour de la seule ressource du nickel, on nous avait toujours caché , ou tout simplement délaissé , la pertinence ou l'impact possible dans l'économie du pays  des autres activités telles : la production locale, l'économie verte, l'économie bleue , la recherche avec le taux d'endémicité de notre faune et de la flore. 
Mais comme dirait l'autre , la mono production emporte avec elle ses limites et inconvénients, en particulier celui d'un secteur non seulement cyclique mais dépendant de variantes extérieures.  ( le nickel)

Dans le pays , on fait remonter des dossiers tels les problèmes de la protection sociale , un problème qui avec du recul, pouvait couler de sources quand on voit que l'on mène en parallèle des campagnes de prévention et en même temps des grosses publicités sur les boissons sucrées, et tout ce qui est bouffe industriel .... C'est très récent de parler de la bonne alimentation  , c'est avec l'arrivée d'une ministre indépendantiste sur le dossier de la santé , que toutes les actions basiques pour poser des solutions pérennes , sont promues et structurées dans un cadre global pour parler du Plan Do kamo.  Bien évidemment que certains adeptes de la démocratie à tout va , vont brandir la question de la responsabilité individuelle , mais parfois les conditions nous acculent à autre chose et notamment d'y recourir à cette grosse machine de consommation .  Parlons de finances, on va se focaliser sur le déficit du RUAMM , alors que l'on sait que dans les autres caisses gérées par la CAFAT il y a  de la trésorerie disponible mais apparemment l'optimisation d'une gestion de trésorerie ne fait pas partie des solutions possibles,  mais que fait on des moyens modernes de traitement de données  ????

Meeting organisé par le CNC Mont Dore  ( cp NP)
En ce moment le monde économique vit une période d'épreuves , avec la mise en place de cette taxe qui était en gestation depuis plus de deux ans maintenant : la fameuse TGC, comme par hasard on sonne les premières heures de cette taxe à quelques semaines du référendum.... Bof , après tout c'est la classe politique aux commandes qui se fait une mauvaise publicité , mais avec l'espoir que passer le cap de la période de transition, cette même classe politique va pouvoir compter les points dès les premiers impacts réels de cette taxe sur certains produits de consommation . Mais voilà , c'est comme si il y a une volonté de créer un climat de morosité dans le pays ..... On va mettre cela sur le compte d'incident de calendrier .

Mais Kanaky dans le silence ,  est en train de trier les paroles qui sont dites sur son avenir , c'est elle avec son peuple qui tranchera le 4 novembre 2018 si elle doit passer la barrière de corail , ou rester dans le lagon !!!

Naku press souhaite fortement qu'elle passe la barrière de corail , et dire au monde entier qu'elle existe avec toutes ses richesses , son peuple , et qu'elle portera fièrement ses drapeaux sur les mâts devant les instances internationales. !!!

Le petit billet de Naku press à 1 mois du référendum ....
Publication du 04 octobre 2018