"Si nous voulons assurer la pérennité et l'épanouissement de l'espèce humaine sur la planète, nous sommes appelés à construire de nouveaux modèles de société qui placent l'être humain et la nature au coeur des priorités. En tout premier lieu , cette société pérenne se doit de nourrir sainement sa population, de préserver et régénérer le milieu naturel et de recréer du lien entre les humains et la nature, avec le souci qu'impose à notre conscience, de la manière la plus rigoureuse, le sort des générations futures. " - De Pierre RHABI
L'extrait d'une émission radio en date du 02/12/2019 ...................................
➤ QUELLE LECTURE DE L ACTU POUR LES MOIS A VENIR EN KANAKY !!!!
Nous
sommes en début décembre, donc
pratiquement à la fin de l’année 2019, et suffisamment de temps se sont écoulés
pour nous donner la possibilité de rappeler quelques faits marquants qui
continuent et qui continueront à faire
la toile de fond des discours ambiants jusqu’au prochain référendum.
Les
dernières élections provinciales ont donné une autre configuration de la classe
politique, à savoir pas de majorité absolue, comme pour donner sens aux résultats du dernier référendum.
Mais malgré cela, la surenchère médiatique
aime bien faire mousser des mots pour dire
que les résultats du dernier référendum ont affiché une donnée figée
dans le marbre, que désormais , les 57 , 43 , ne bougeront plus , que désormais
l’option pour une Calédonie dans la
France serait le choix définitif des calédoniens , et qu’il est
déjà grand temps de discuter de la sortie de l’accord de Nouméa .
D’autres
arguments accuseront même l’organisation
des référendums comme étant des occasions données à une radicalité dans le discours politique
ambiant, avec bien évidemment le spectre du retour possible d’une situation
tendue dans le pays. Et quand on regarde
l’origine de ces propos , il n’en reste pas moins que l’on retrouve les adeptes
du statut quo , à croire que certains
d’entre eux se sont fait embarqués par les lumières économiques et juridiques
de l’accord de Nouméa sans essayer un moment donné de comprendre la logique des mots
qui ont guidé la signature de cet accord
politique.
Mais
de nos temps, l’expert en politique c’est celui qui sait manipuler les mots,
pour avoir l’opinion publique.
Alors
que le discours qui a traversé plusieurs décennies pour parler d’un pays grandi
et responsable, un pays souverain et oser avoir une place dans le concert des
nations, ce discours lui va continuer
son bout de chemin. Le premier référendum lui aura prouvé qu’il ne s’est pas
trompé, alors que certains mêmes hésitent encore sur la pertinence du
dispositif arguant les insuffisances des indépendantistes dans les dernières
négociations, s’agissant du dossier brûlant des
listes électorales. Mais la politique
calédonienne ne fait pas exception : il y a les extrêmes , et les centristes, mais la complexité du
dossier fait que l’occasion est donnée à
chacun d’y aller à la bonne formulation des phrases ou encore de donner le mot qui ouvre une
petite fenêtre sur ce qu’il faut entendre par exemple : par indépendance
avec partenariat avec la France
ou encore la nation dans la grande
nation, d’ailleurs certains , pour qualifier
cet exercice parleront de la nécessité d’éclairer le choix des calédoniens.
A
moins d’un an du prochain
référendum : chacun des deux camps travaille déjà sur la préparation de la
campagne avec sans oublier, les élections municipales en mars 2020. Un rendez
vous électoral pour solliciter de nouveau l’opinion calédonienne, les indépendantistes
eux parlent de tremplin en vue du prochain référendum. Ce sont des élections de
proximité avec un autre corps électoral avec la participation de ceux qui auront
attesté de 6 mois de résidence dans la commune.
Toutefois
la mobilisation est plus que nécessaire, simplement parce que la commune constitue en soi, le premier pallier de l’organisation
institutionnelle et politique de notre pays.
Ce sont les communes qui par la
gestion du quotidien de la population, vont permettre d’apprécier l’efficacité des politiques
publiques décidées par les plus hautes instances du pays. Aucun discours sur
l’avenir institutionnel du pays ne parlent de supprimer les communes.
Un
petit mot sur l’actualité économique que nous aborderons ici sous l’angle d’un
concept qui traverse les grandes préoccupations du moment : la productivité : produire plus avec peu de moyens ou encore dit autrement comment optimiser les
moyens existants pour plus de productivité.
Derrière ce mot on comprend plus de gens formés, plus d’outillage
moderne, l’utilisation du numérique etc…on expérimente déjà des méthodes de management relevant des dernières trouvailles mixant le développement personnel, la compétence et la volonté . Productivité en effet sonne plutôt
entreprise privée, alors que l’actualité budgétaire de la Nouvelle Calédonie
interpelle sur des choix budgétaires,
avec la grande préoccupation de
la maitrise de la dépense publique.
Il
y a quelques années de cela, un des directeurs de l’IEOM prédisait la situation
dans laquelle la Calédonie
se trouve actuellement avec des finances publiques de plus en plus
insuffisantes pour répondre aux besoins des secteurs clés telle la protection
sociale. C’est la politique du colmatage
qui répond actuellement aux urgences. A
l’exemple de ces quelques milliards qui ont pu être affectés au financement de la CAFAT.
Le
modèle de société est à revoir, diront certains, mais qui osera prendre les
réformes nécessaires à cela. Pour le moment ce ne sont que des propos, vu l’approche des élections, tout le monde va essayer d’éviter les mesures
impopulaires. Plusieurs analyses proposent des pistes, car telle situation
n’est pas exceptionnelle à la
Calédonie, mais c’est la volonté politique qui doit engager
les choses.
D’ailleurs
lors des dernières élections provinciales nous avons entendu les petites listes
proposer des perspectives pour une véritable politique économique du pays, tout
ceci pour dire que les solutions sont identifiées.
Les
interpellations techniques entendues dans les débats budgétaires, relèvent comme un manque de cadrage, et c’est aussi toute la problématique d’un pays qui a
toujours eu l’habitude de bénéficier des transferts publics de l’Etat. 150 Milliards
qui comptent pour à peu près 15% du PIB calédonien et représentent au
moins 25% des recettes calédoniennes. En
effet la question c’est bien comment augmenter les recettes pour pouvoir
financer les dépenses.. Et pour sortir de la théorie, quels sont les chantiers
possibles ???
Outre
les colmatages opérés ces derniers jours pour répondre aux urgences, et les
mesures de relance économiques qui feront l’objet d’une loi prochainement dont
la planification fiscale - le
changement de modèle économique pourrait être une solution pour éviter de laisser toute la primeur du
débat, à la technocratie financière.
En
France pour citer ce pays puisque c’est encore la référence : cette
question de la maitrise des dépenses publiques,
est étudiée sous l’angle de l’évaluation
de la performance de la dépense publique. La Calédonie aurait beaucoup à apprendre des
systèmes d’évaluation des politiques publiques afin de gérer au mieux ses
finances.
Mais nous terminerons cette rubrique
économique par des extraits des propos de Manuel Triard : je cite : La
maitrise des dépenses publiques ne constitue pas une fin en soi, il appartient
aux citoyens et à leur représentants de
déterminer le niveau d’intervention publique qui peut être différent d’un pays
à un autre…. Et plus loin il dira ceci
, je cite : les choix de société sont encore présents, démontrant
que le droit public financier n’est pas seulement une matière technique :
il est au cœur des choix démocratiques et du droit public"
"Pas à pas , le pays chemine vers des nouveaux rendez vous électoraux, et pour beaucoup , on a déjà les yeux rivés sur le prochain référendum d'autodétermination ... Ce sera le 6 septembre 2020 " Soyons au rendez vous !!! Le 31 décembre 2019 , date limite pour aller s'inscrire sur la liste générale , cela se passe à la mairie .
Publication : Naku press 031219 (23.32) ⏩