lundi 6 mai 2024

KANAKY : LE CORPS ELECTORAL UN SUJET TOUJOURS D ACTUALITE 40 ANS APRES !!!


 

cp NP  / Archives Naku press
Hamid MOKADEM ; un écrivain connu dans le pays , pour ses écrits axés sur des essais de décryptage des discours et actions menés par le peuple kanak contre la politique coloniale de la France. ; vient de publier un petit livret qu’il a titré : « ELOI MACHORO EN IMAGES » .

Ce grand leader indépendantiste qui a  marqué l’histoire politique de ce pays en fracassant l’urne à la maire de Canala, le 18 Novembre 1984, le mouvement indépendantiste avait appelé au boycott des élections territoriales ; Le pays était sous le statut Lemoine nouvellement voté par l’Assemblée nationale , prônant une plus large autonomie pour le pays , avec la tenu d’un référendum sur l’avenir institutionnel prévue dans les 5 ans à venir . Une des raisons pour lesquelles  les indépendantistes kanaks ont appelé au boycott, c’est déjà le corps électoral   dessiné à l’avantage des anti indépendantistes. Rappelons qu’entre temps, les indépendantistes ont crée le  Front de  Libération Kanak  et socialiste ( FLNKS).  Ce  Front qui aura eu tous les qualificatifs, jusqu’à l’extrême : » un mouvement terroriste »  , les mêmes échos qui continueront à retentir dans certains discours jusqu’à nos jours. Et c’est le CCAT qui a récupéré ce qualificatif venant des mêmes orateurs.

Ce petit livret  propose juste un décryptage de cette action sous plusieurs angles : la hache l’outil du bucheron, la hache  l’outil tranchant , la hache pouvant symboliser une position radicale , comme c’est le cas ce 18 novembre 1984 à Canala . Comme dirait Hamid MOKADEM, » la  hache brisant l’urne  pour faire l’image au travers  les mailles de la censure » - La censure portée par cette politique lancinante  traversant le temps , en humiliant des peuples sur son passage.  

 cp NP : " des cocos secs qui s'entassent "

 

 Après une petite pause de 40 ans, le temps de deux générations , question de faire retomber les poussières de ce passé , qualifié par certains auteurs de la place : « des périodes sombres de l’histoire politique de la Calédonie » ; le peuple kanak est de nouveau sur la place publique pour crier haut et fort son opposition encore et encore  contre  un projet de loi qui va de nouveau déconstruire un  schéma électoral qui a ramené la paix dans le pays , et  qui a permis de rétablir un certain équilibre politique au niveau local,  ce déséquilibre qui date de la nuit des temps , et légalisée dans les années 70 , on se rappellera toujours de ce circulaire MESSMER   prônant une immigration massive ,  minorisant de fait le peuple kanak.

La création du FRONT DE LIBERATION KANAK ET SOCIALISTE  ( FLNKS) en septembre 1984  par la mouvance indépendantiste , fut la réponse du Peuple kanak pour contrer le statut Lemoine avec son projet d’autonomie , et avec un corps électoral qui avantageait de fait les anti indépendantistes. C’est ainsi qu’il a appelé au boycott des élections de Novembre 1984 pour le renouvellement de l’Assemblée Territoriale. Le FLNKS ; malgré les qualificatifs qu’il a enregistré depuis sa création  et qui a  réussi à traverser le temps pour aller poser  la revendication de l’indépendance sur les bureaux de l’Elysée à Paris , et déposer un projet de constitution à l’ONU ; a signé les accords politiques de Matignon et Nouméa pour organiser le temps  d’une  transition vers la pleine souveraineté du pays .  Mais face à un pouvoir colonial qui n’a qu’une visée celui de la sauvegarde de ses intérêts stratégiques dans cette région du monde , tant convoitée par les superpuissances,   on assiste là à un dialogue de sourd.  Que le temps qui nous reste avant la validation de la loi constitutionnelle, soit pour le retour à l’écoute , à la compréhension et au dialogue pour un avenir de paix .

Pour en revenir à ce petit livret publié par Hamed MOKADEM  , rappelle simplement que l’histoire de la colonisation dans ce pays , est loin d’être éteint , le CCAT prend le relais sur le terrain , pour dire NON a un retour en arrière , le peuple kanak n’est pas dupe . Au-delà des chiffres, caractérisant l’évolution démographique dans le pays , il y a une condition à tout , sans laquelle rien  ne sera possible pour l’avenir du pays : c’est la  reconnaissance de la dignité du peuple kanak dans son pays. C’est par le sang et la détermination que le peuple kanak a pu avoir accès aux affaires du pays , quittant son statut de citoyen de seconde zone .  40 ans après , il ne transigera pas .

Merci à HAMID , pour la publication de ce livret pour un retour sur l’histoire mais aussi pour signifier de part le symbole de la hache , que parfois , il faut un véritable tournant pour remettre l’histoire ou un discours à sa juste place dans l’évolution d’une société .

 

cp  NP :  " un problème est une solution "

Naku press : publication du 7 mai 2024