L'Union Européenne
a, ces derniers jours, multiplié les accords bilatéraux et
multilatéraux en vue de réaffirmer sa présence en Océanie en tant que
partenaire incontournable de développement.
À l'occasion de la 29e
session à Suva (Fidji) de l'Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE,
qui réunit eurodéputés et pays membres de ce groupement Afrique,
Caraïbe, Pacifique, le Commissaire européen pour la coopération
internationale et le développement, Neven Mimica, a notamment réengagé
un contact politique plein avec Fidji, en signe de réchauffement et
d'approbation après la tenue d'élections le 17 septembre 2014 et la mise
en place d'un gouvernement démocratiquement élu et dirigé par l'ancien
putschiste Franck Bainimarama.
Avant cela et depuis le coup d'État,
en décembre 2006, l'UE avait gelé ses fonds d'aide au développement
pour Fidji, à l'exception de ceux strictement liés à l'humanitaire.
Mardi, lors d'entretiens de haut niveau avec M. Bainimarama, les deux
parties ont signé un accord scellant la reprise de l'aide européenne,
pour un montant annoncé de quelque 28 million d'euros, au titre du
onzième FED (Fonds Européen de Développement), qui couvre la période des
cinq années à venir.
Neven Mimica a qualifié cette reprise de « nouvelle ère » dans les relations de coopération entre Fidji et l'UE.
Les principaux secteurs couverts par cette enveloppe de programmes
sont l'agriculture (et en particulier le secteur du sucre, frappé de
plein fouet par la disparition progressive des anciens achats
subventionnés par Bruxelles), la démocratie ou encore la justice.
À
Fidji, également, la Commissaire européen a profité de sa visite pour
inaugurer les nouveaux locaux de la délégation régionale européenne pour
le Pacifique, qui couvre les pays et territoires de la zone.
Les
quinze pays concernés sont les îles Cook, le Timor oriental, Fidji,
Kiribati, les États Fédérés de Micronésie, Nauru, Niue, Palau, la
Papouasie-Nouvelle-Guinée, les îles Marshall, Samoa, les îles Salomon,
Tonga, Tuvalu et Vanuatu.
« Le Pacifique est important pour l'Union
Européenne et l'UE est importante pour le Pacifique », a estimé M.
Mimica à cette occasion en faisant notamment référence à des dossiers
tels que les changements climatiques.
Ces sujets ont aussi été
débattus entre pays ACP et UE, avec un accent fort sur les liens entre
changement climatique et développement, biodiversité, énergie
renouvelable, pêche, sécurité alimentaire, exploitation pétrolière et
minerais des fonds marins.
Au plan multilatéral, l'enveloppe
européenne dédiée à l'Océanie ACP totalise pour sa part quelque 166
millions d'euros, sous le onzième FED.
Un accord en ce sens (appelé
« programme régional indicatif », selon la terminologie européenne) a
été signé mardi avec le Forum des Îles du Pacifique, qui centralise une
large partie des fonds européens destinés à la région.
Les grands
axes de cette coopération sont l'intégration économique régionale, la
gestion durable des ressources naturelles et des déchets, ainsi que la
bonne gouvernance et le respect des droits fondamentaux.
Autre point focal multilatéral pour l'Océanie : le Secrétariat général
de la Communauté du Pacifique (CPS), dont le Directeur Général, basé à
Nouméa (Nouvelle-Calédonie), Colin Tukuitonga, avait aussi fait le
déplacement à Suva pour signer avec M. Mimica une autre convention de
coopération.
Une fois encore, les grands axes sont l'environnement
et la santé : gestion durable des ressources marines, réduction des
effets du changement climatique, sécurité alimentaire et lutte contre
les maladies transmissibles.
M. Mimica, là encore, a évoqué une «
collaboration renforcée » sur des « domaines d'intervention relevant du
mandat de la CPS ».
Sources : Flash d'Océanie ( Edition du 17 juin 2015)
Naku press : Mise en ligne le 18 juin 2015