Extrait d’un article de la revue « Le
CAPITAL »
Pour
contribuer aux informations à mettre dans les discussions autour des atouts du
Pays, Naku press vous propose à lecture, cet article du « Capital »
que nous avons reproduit. Il s’agit d’un relevé de conclusions de l’expert
Georges Nurdin. Bonne lecture.
Les 7 raisons pour lesquelles un oui
au référendum serait désastreux pour l’Hexagone.
.
Dans
le giron de la France depuis 1853, la Nouvelle Calédonie va-t-elle bientôt en
sortir ? Le 4 Novembre prochain, un peu moins de 175 000 électeurs
seront appelés à répondre à la question : « Voulez-vous que la
Nouvelle Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ? ».
Si les derniers sondages donnent le « non »
vainqueur à 2 contre 1, les surprises électorales n’ont pas manqué ces
dernières années, entre l’issue du vote sur le Brexit et celui de l’élection
présidentielle américaine…. Or, une accession de la Nouvelle Calédonie à l’indépendance
constituerait une grosse perte pour l’économie française.
UN
PRODUCTEUR MAJEUR DE NICKEL
Si
la Nouvelle Calédonie devait accéder à l’indépendance, la France perdrait son
rang parmi les principaux producteurs de nickel. Il faut dire que le Caillou (
surnom de l’île) figure au top 4 mondial , avec une production de 210 000 tonnes
par an, soit 9% de la production planétaire et un chiffre d’affaires associé de
4 à 8 milliards d’euros, selon le niveau
des cours. Surtout, la Nouvelle Calédonie point eu deuxième rang pour les
réserves de nickel, avec 25% du total mondial » rapporte le consultant Georges Nurdin, senior Fellow à
l’ESCP Europe et écrivain(les multinationales émergentes, Wanamatcha ! …)
. Or, « loin d’être une ressource archaique, comme le charbon, le nickel s’intègre
parfaitement dans la transition énergétique, puisque c’est un composant des
batteries des voitures électriques » souligne l’expert.
UN IMPORTANT
RESERVOIR DE TERRES RARES
Si, par sa
superficie terrestre, la France reste de taille modeste, comparée à des géants
comme la Russi ou le Canada, elle peut se vanter de détenir la deuxième zone
économique exclusive ( ZEE , espace maritime où un Etat côtier exerce des
droits d’exploitation sur les ressources) de la planète, au coude à coude avec
les Etats-Unis. Or, « la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française représentent
la moitié de cette ZEE » souligne Georges Nurdin. Et cette vaste étendue
est stratégique, puisquelle regorge de « terres rares » (scandium,
yttrium…) , au sein de nodules polymétalliques ( amalgames rocheux reposant sur le lit océanique). Or , ces métaux sont
vitaux pour de nombreux pans de l’industrie (iles entrent dans la fabrication
de nos smatphones, des éoliennes, des voitures électriques, des équipements de
défense, des satellites…). « Alors que la Chine concentre pour l’heure
98% de la production mondiale de terres
rares et que le Japon drague déjà les eaux internationales pour en trouver, la France
n’a toujours pas commencé à exploiter cette réserve stratégique pour l’économie
du futur. Or, il serait absurde d’y renoncer » , juge l’expert.
UN CHAMPION DE LA
BIODIVERSITE
« La
Nouvelle – Calédonie pointe au deuxième rang mondial de la biodiversité, après
Madagascar et bien devant l’Amazonie », rapport Georges Nurdin. Or, le
géant brésilien de la cosmétique naturelle Natura a bâti son succès en développant
des cosmétiques à base d’ingrédients naturels provenant du poumon vert du
Brésil. On pourrait tout à fait imaginer une success story tricolore sur le
même modèle, avec des ingrédients naturels néo-calédoniens.
UN RESERVOIR D’HYDROCARBURES
« En France,
on n’a pas de pétrole, mais on a des idées », selon une célèbre citation.
En réalité, l’Hexagone bénéficie, dans
la zone économique exclusive de la Nouvelle-Calédonie, de gisements d’hydrocarbures
(pétrole, gaz) » au Nord et au Sud de l’île. Des gisements qui n’ont pas
encore été exploités », rapporte Georges Nurdin. Ils pourraient
potentiellement réduire la dépendance du Caillou au Nickel… et étoffer quelque
peu la (maigre) production d’or noir de l’Hexagone.
UN LAGON
DISTINGUE PAR L’UNESCO
Véritable joyau,
le lagon de Nouvelle-Calédonie est
inscrit depuis plus de dix ans sur l la liste du patrimoine mondial de l’humanité
de l’Unesco. Grâce à cet atout de pointe, tout un éco-tourisme pourrait être
développé, avec « au moins plusieurs centaines de millions d’euros à la
clé » juge Georges Nurdin.
DES
ACTIVITES DE PËCHE A FORT POTENTIEL
La
pêche en Nouvelle Calédonie, y compris sa ZEE, est extrêmement réglementée ».
Il y a un maquis d’une extrême complexité juridique pour déterminer ce qui
appartient à l’Etat, aux trois provinces (Nord, Sud et Iles Loyautés)… Et le
potentiel de cette activité est très certainement sous exploité », estime
Georges Nurdin. « Le tonnage pêché s’élevait à 4.800 tonnes- dont 2.840
tonnes de pêche palangrière ( thons, marlins, espadons…, NDLR- soit un chiffre
d’affaires de 30 millions d’euros en 2015 ( derniers chiffres disponibles
auprès de l’Insee local et des affaires maritimes calédoniennes, NDLR), ce qui est objectivement peu au vu du potentiel
de production de la ZEE », souligne l’expert.
UNE PLACE IMPORTANTE
DANS L’ HISTOIRE DE LA FRANCE
Après
la déroute française face à l’envahisseur allemand lors de la seconde guerre
mondiale, la Nouvelle Calédonie s’est rapidement rebellée contre le régime de
Vichy et a rallié la France libre dès 1940. Mieux, l’Île a joué un rôle capital
dans la victoire américaine sur le Japon, allié de l’Allemagne nazie. « Après
la destruction de Pearl Harbor par les forces nippones, Nouméa est devenu le
second porte de l’armée américaine dans le Pacifique, après San Francisco »,
rapport Georges Nurdin. L’île, qui accueilli plus d’un million de soldats
américains, faisait vraiment figure de porte-avions des Etats-Unis dans cette
zone stratégique, base idéale pour barrer la route de la Nouvelle-Zélande et de
l’Est australien aux Japonais. « C’est
véritablement à partir de la Nouvelle-Calédonie que s’est déployée la contre-
attaque face au Japon », souligne l’expert. Décidément, il serait dommage
pour la France que l’archipel accède à l’indépendance.
Sources : Revue le CAPITAL (
edition Octobre 2018)
Publication du 25 octobre 2018