Comme à chaque rentrée scolaire, ou tout simplement en
période de grands flux vers les Iles, la compagnie aérienne domestique, fait la
une de l’actualité. Des queues à ne plus en finir dans les aérodromes, des gens
mécontents, la direction de la compagnie est parfois contestée ouvertement, le
manque de communication est pointée , le gouvernement par ricochet est mis en
cause… La population a raison d’exprimer son mécontentement, car avant tout elle
se retrouve consommateur d’une
certaine politique de gestion rythmée par de nombreux paramètres. Les règles
qui régissent l’aéronautique sont loin d’être celles d’un transport en autobus.
Derrière un avion qui tombe en panne, ou une personne qui tombe malade, la
compagnie n’a pratiquement pas de marge de manœuvre pour une solution rapide.
Il faut trouver le personnel naviguant opérationnel dans la minute qui suit, et
une panne ne se prévoit pas. Et
pour compléter la liste : la limitation des capacités d’emport des
aéronefs pour cause : la longueur des pistes, un chapitre que les gens des iles connaissent bien puisque cela est vieux comme le
temps. Autres arguments qui ont quelque part expliqué aussi l’ampleur du
problème de ce week-end, c’est aussi la gestion du dispositif : Continuité
Pays par les usagers eux mêmes. Ce dispositif oblige à la réservation de payer l’aller Retour, et le problème
est que beaucoup de bénéficiaires de ce dispositif ne se présentent pas au guichet le jour de départ,
la compagnie est donc acculée à garder la place jusqu’à la dernière
minute.
C’est beaucoup de paramètres, qui rentrent en jeu. Durant
ces dernières vacances, à l’exemple de Lifou, l’île accueillait l’organisation
d’un peu plus de 40 mariages, c’est l’équivalent de plusieurs personnes venues
d’ailleurs.
N’oublions pas aussi que la compagnie continue à travailler
le plan de redressement, acté ave les partenaires sociaux depuis 2011. Ce plan
de redressement exigé par tout le monde y compris les politiques. Bien
évidemment que tout cela ne parle pas beaucoup à celui qui n’arrive pas à
trouver de la place. Le dispositif continuité pays mis en place depuis 2012,
permet d’avoir un tarif réduit pour un aller retour aux Iles, et en même temps
il est accessible à tous les vols. Ce dispositif est pris en charge à hauteur
de 75% par la Nouvelle Calédonie et de 25% par les provinces (Iles et Sud) à
titre indicatif c’est une enveloppe de l’ordre de 500 Millions . Autres
éléments : le flux de passagers entre les iles et la grande terre, va
bientôt atteindre la barre de 450000 voyageurs à l’année. La flotte de la
compagnie ne compte que 4 ATR 72 avec des limitations d’emport lié à des
problèmes d’infrastructures. Et
enfin la réglementation aéroportuaire qui a aussi ses contraintes : il ne
peut y avoir de vols au delà de 20H, pour cause la présence des habitations à
proximité de la plate forme. On peut aussi se poser la question suivante : est ce que le plan
d’urbanisme de la ville de Nouméa a intégré la présence de cet
aérodrome ou quelque part on a bien prévu qu’à terme tout doit déménager
de là ? Sans parler de la RP 14 qui constitue un danger permanent à chaque
atterrissage …
Les exigences de la réglementation internationale, les contraintes de gestion et
matérielles de la compagnie, le comportement des usagers, font qu’il est
désormais temps de mettre un certain nombre de dossier à plat : la longueur
des pistes ( car il faut savoir que pour certaines destinations, en
l’occurrence celle de Maré : à chaque vol , 15 places doivent rester vide
du fait de la longueur de la piste) , la question sécuritaire quant à
l’utilisation de la plateforme, la gestion des ressources humaines au sein de
la compagnie tout en respectant les contraintes de la réglementation (
notamment l’obligation d’un certain nombre d’heures de repos au bout d’un
certain nombre d’heures de vols) , la maintenance des appareils : un
calendrier technique qui a aussi ses exigences au bout d’un certain nombre de
vols : des visites techniques sont obligatoires ( actuellement un des ATR
72 est parti pour la grande visite technique faite à l’extérieur du Territoire,
et l’autre qui doit être immobilisé pour une révision de 3 jours ).
L’ACTU des Aérodromes
Les médias de la place ont depuis longtemps inscrit dans leur agenda : les
perturbations du côté de Magenta et des Iles, pour leur entrée en matière
notamment pour les week ends quant l’actu du pays devait simplement se limiter
à des marathons ou une journée de quartier … Mais on va mettre cela sur le
compte du sensationnel pour
accrocher son audimat. Bref. On sait pertinemment que les médias dans ce pays
n’ont jamais vraiment la carte de la construction, ils sont restés accrochés à
leur rôle eux , rechercher le
sensationnel , quitte à aller ternir l’image de certains dossiers qui auraient
même bousculé le pays quelques temps auparavant. Par ailleurs, il y a aussi des informations qui sont
véhiculées sur les réseaux sociaux parfois pas fondées, ou parfois
incomplètes. Cela ne date pas
d’hier que pour prendre l’avion il faut procéder à une réservation, et les
prospectus sont suffisamment diffusés auprès des usagers pour donner les
délais. Pour le dispositif continuité pays : il faut payer son billet
aller retour, et si possible de se présenter au guichet pour le retour, ou
encore de penser qu’il faut prévenir la compagnie, d’une modification de date
de retour, de manière à libérer la place.
Le dernier point fait hier soir par la compagnie donne à
l’affichage : le nombre de personnes en attente : A Maré : 120
personnes (des gens qui n’ont fait aucune réservation, pour la plupart) , sur
Lifou : 26 personnes, et Ouvéa : 30 personnes. Air Calédonie a aussi affreté
les appareils de Air Loyauté, mais
là aussi on se retrouve confronter aux limitations horaires liées à l’exploitation de la plateforme de
Magenta.
CONCLUSION
Ce dossier appelle à la contribution de tous : les
politiques, la compagnie, la population, l’aviation civile. Par ailleurs, en
temps normal, Air calédonie assure normalement la desserte, mais le problème est que pour les périodes de
grands flux, le maritime a aussi du mal à assurer la complémentarité. Donc bien
évidemment que les projecteurs se braquent sur la compagnie. A quand aussi un
bon bateau pour la desserte des iles,
pourquoi à chaque fois les bateaux après quelques mois d’exploitation,
on déclare qu’ils ne sont pas adaptés ... Autant de questions qui font que les
gens des Iles seront toujours les victimes d’un certain nombre de décisions qui
dépassent le citoyen lambda et l’expression de ses besoins. L’autre alternative
c’est de passer outre les exigences de la réglementation internationale et
faire primer les spécificités de notre trafic mais à quel prix ?
En tous les cas tout ces problèmes de transport viennent nous signifier aussi que le pays bouge , la population vit désormais de nouveaux besoins , qui de fait viennent bousculer certaines pratiques, certaines orientations qui ont toujours prédominé la gestion des affaires dans ce pays. A titre indicatif aussi , le Réseau RAI qui a à peine un an d'existence est en train d'atteindre aussi ses limites , les prévisions ont été éclaboussées en un rien de temps. Le chiffre d'affaire prévisionnel pour un mois a pratiquement doublé, et les demandes continuent à alimenter les réflexions au sein du SMTI.
Naku press veut simplement, au travers de cet
article, apporter quelques éclairages sur ce dossier qui fait couler beaucoup
d’encres notamment sur les réseaux sociaux.
Naku press : Mise en ligne le 26 Août 2014