Ainsi pour le moment lorsque l’on prends du recul sur le fil de la communication , les indépendantistes occupent la presse avec les réformes , les données quotidiennes de la gestion des affaires du pays , la droite locale , a tout le temps pour ficeler sa communication politique , et de prendre de l’avance sur le contenu des rendez vous à venir avec l’Etat et ses propositions , avec des points forts tel le dégel du corps électoral qui à l’heure d’aujourd’hui fait écho au niveau de l’Etat.
Les dés sont donc positionnés , les indépendantistes arrivent eux autour de la table de discussion avec un calendrier. Nous sommes tout juste dans les premières heures de discussion, et il parait norma que chacun affiche ses prétentions . Et le dialogue entre les partenaires fera sa part , pour trouver la solution qui conviendrait à chaque camp. Les indépendantistes en signant les différents accords ont fait le choix du dialogue pour avancer, mais dans un dialogue il y a des seuils au-delà duquel chacun ne pourra pas dépasser , au risque de perdre son identité , en tant qu’acteur du dialogue .
Attendons donc les prochains jours pour apprécier l’évolution des discussions, et surtout l’évolution que chacun des acteurs voudra bien donner à ces discussions d’une haute importance pour l’avenir du pays , et du maintien de la paix. Rappelons juste que les évènements qui ont marqué la vie du pays , étaient entre autre dus à ce dossier de corps électoral. Depuis les indépendantistes , n’ont cessé de tirer la sonnette d’alarme sur des dérives , en étant à « cheval » sur l’application de la réglementation dans les commissions de contrôle des listes électorales. C’est pour dire l’intérêt que les indépendantistes accordent à ce dossier , parce que derrière ce dossier, tout le monde a bien compris que c’est la question de pouvoir dans le pays. Or une population mise en minorité dans son propre pays, est en droit de réclamer sa part dans le débat et la commande des affaires. Bien que certains diront qu’il est désormais question d’attractivité du projet de société que chacun présentera justement lors de ces discussions . Au-delà de la représentativité dans les institutions , il y a un autre débat de fonds , qui pour le moment est rangé en « back ground » , le droit à l’auto détermination du peuple colonisé.
Outre cette dynamique lancée par la suite à donner à l’Accord de Nouméa , qui a guidé le pays depuis 25 ans maintenant , la rue se fait entendre en pointant du doigts , la gestion de certains dossiers tel : la refonte du financement du RUAMM , la revalorisation des salaires des fonctionnaires , et la SLN revenant sur la scène en affichant son déficit de l’exercice 2022 , et surtout les pertes chiffrées à plusieurs millions par jour de grève sur les sites miniers. Sur ce dernier dossier , on est en droit de se poser la question de l’échec des différents plans de sauvegarde qui ont marqué plusieurs colonnes dans les médias locaux depuis maintenant plus de 3 ans . Sur le RUAMM , on pourrait relever un état de fait , souligné par l’Affreux Jojo dans une de ses rubriques journalières dans les Nouvelles Calédoniennes : « ce dossier a réussi à rassembler les différents quartiers de Nouméa : des Montravel , Tindu aux résidences de Nouméa sud et des quartiers résidentiels de la périphérie de Nouméa » et il rajoute : « Il y a les sincères et les adeptes de la politique politicienne ».
Cette semaine , le gouvernement a engagé le Débat d’orientation budgétaire ( DOB) au congrès du pays. Un moment aussi attendu par la classe politique locale. Le budget primitif de 2023 qui présente des caractéristiques assez particulières par rapport au débat ambiant sur l’économie du pays. En effet ce budget présente entre autre une hausse des recettes fiscales , qui a étonné plus d’un des orateurs de la place publique. Il reste au gouvernement avec ses services de bien analyser les vraies raisons de cette hausse de la manne fiscales. . Pour équilibrer le budget le gouvernement doit encore trouver quelques milliards et la sollicitation des groupes bancaires locaux est à l’ordre du jour .
En parallèle de ce débat , l’IEOM vient de sortir le rapport de la balance commerciale de 2021 avec un produit intérieur brut en contraction de -2.1% . Les principales raisons de cette tendance : les confinements , le conflit du repreneur de Valé NC , la succession d’épisodes météorologiques exceptionnels , et l’attente de l’élection du gouvernement de la Nouvelle Calédonie , et le 3è référendum d’auto détermination . Ces évènements à ce jour relèvent du passé, depuis les choses ont évolué , bien que certains facteurs comme la météo , et l’impact de la guerre Russo Ukrainienne. Tout ceci pour dire que toutes perturbations de la vie humaine , aura toujours un impact sur la vie économique d’un pays . La manne fiscale de fin 2022 est liée en partie de la fermeture des frontières , qui oblige donc les calédoniens à dépenser dans le pays ce qui fait tourner certains secteurs d’activité à plein pot .
Ce sont des petites choses qui ne font pas de bruits mais qui finalement viennent chambouler une grille de lecture affirmant une vision celle de dire que l’économie calédonienne ne peut pas faire sans l’aide de la France . On parle toujours de l’insuffisance des recettes mais peut être qu’il faudrait aussi voir l’évolution des dépenses pour réfléchir sur un juste équilibre . D’ailleurs la France commence à conditionner ses aides : il faut des réformes , il faut un schéma industriel ….
Cette semaine aussi , a été marquée par de nouveau la violence , faites aux femmes , dont la victime est une jeune livreuse de pizza. Jeunes alcoolisés , kanak venant d’une tribu avoisinante , toujours une même réalité. Les voix s’élèvent pour dénoncer cet état de fait , et interpellent les autorités , mais la responsabilité ici en cause est d’abord celle de la maison , celle des parents.
A côté de cela il y a aussi toute une réglementation qui interdit l'astiquage , alors que dans certains milieux , c’est parfois le seul moyen de faire plier le « cocotier », comme dirait l’autre. Mais de nouveau nous sommes en face de deux mondes , qui ne répondent pas aux mêmes règles , et dans le lot il y aura toujours un qui sera le victime , parce qu’il ne répondra pas à ce qui est validé par le système dominant.
Et enfin nous terminerons cet hebdo par un clin d’œil aux dernières déclarations du président Français Emmanuel Macron laissant transparaître un repositionnement du langage diplomatique de la France . « La France Afrique c’est fini « avec en toile de fonds la réduction des effectifs militaires en Afrique , et il exprimera aussi cette affirmation par « d’un temps vécu « pour dire qu’il faut passer à plus d’humilité et de responsabilité dans l’action de la France en Afrique . Il faut passer d’une logique d’aide à une logique d’investissement. Pour notre grille de lecture : « ce ne sont que des mots , mais les mots sont des fenêtres , comme ils peuvent aussi être des murs ». – C’est juste un clin d’œil à un auteur : Marshal B. ROSENBERG .
C’était notre sélection de la
semaine . A l’heure de l’ouverture des discussions sur l’avenir institutionnel
du pays , Naku press publie un extrait des Nouvelles calédoniennes sur sa
page : Echo du Front . Un article qui ouvre une petite lucarne sur l’état
du dispositif technique en charge du dossier calédonien.
Naku press : Edition du 05 mars 2023