Alors qu’il faisait encore l’objet de
discussion au sein du 44ème forum des Iles du Pacfique à Majuro (
Iles Marshall) , FIDJI promulgue sa nouvelle constitution. On ne peut que
saluer cette avancée, et souhaitons que ce nouveau cadre permet à ce pays frère
de faire route vers une nouvelle
gouvernance démocratique . Naku
press vous laisse parcourir pour information cet extrait de l’édition de ce
jour , de Flash d’Océanie.
Le Président
des îles Fidji, Ratu Epeli Nailatikau, a promulgué vendredi la nouvelle
Constitution que s’est donné cet archipel et qui avait été présentée à la
population deux semaines auparavant.
Ce document d’une
centaine de pages est la quatrième Constitution qu’a connu Fidji depuis son
accession à l’indépendance en octobre 1970.
Il prévoit un parlement unicaméral de cinquante sièges, renouvelable tous les quatre ans par suffrage universel proportionnel avec un âge légal de vote abaissé à 18 ans (contre 21 ans auparavant).
Il prévoit un parlement unicaméral de cinquante sièges, renouvelable tous les quatre ans par suffrage universel proportionnel avec un âge légal de vote abaissé à 18 ans (contre 21 ans auparavant).
Dans ce
système, le Premier ministre est celui qui dirige le parti ayant obtenu la
majorité des sièges au Parlement.
Ce texte introduit notamment les notions d’égalité des citoyens nonobstant leur origine ethnique, alors que les précédentes versions étaient basées sur un modèle de type communautariste.
Ce texte introduit notamment les notions d’égalité des citoyens nonobstant leur origine ethnique, alors que les précédentes versions étaient basées sur un modèle de type communautariste.
« (Cette
Constitution) est semblable aux Constitutions de certaines des démocraties les
plus libérales de la planète. Elle fournit le cadre pour le développement d’un
État moderne et progressiste », soulignait fin août 2013 le gouvernement
fidjien dirigé par le Contre-amiral Franck Bainimarama, au pouvoir depuis son
putsch du 5 décembre 2006.
Après la présentation du document, le gouvernement avait donné deux semaines la population pour réagir, avant une promulgation présidentielle prévue le 6 septembre.
La précédente Constitution (entrée en vigueur en 1997) avait été abrogée en avril 2009.
« Contrairement aux précédentes Constitutions, celle-ci ne nous définit ni ne nous divise par groupes ethniques. Il accord le nom de Fidjien à tout citoyen, tout en reconnaissant et en célébrant nos cultures. C’est une réalisation magnifique, basée sur le plus fondamental des principes démocratiques : que les hommes et les femmes sont créés égaux », a déclaré le chef de l’État dans un discours suivant la signature de ce document.
« En particulier, je suis encouragé, excité même par la manière dont (cette Constitution) donne la parole aux jeunes gens (…) Nous savons tous que l’avenir de Fidji dépend de sa jeunesse. Et plus que toute autre chose, cette Constitution est pour eux. Et pour leurs enfants et les générations à venir. Toutes les vieilles attitudes qui nous ont maintenant en retard, tous les vieux préjugés ne pourront pas survivre à ces changements générationnels, si nous décidons tous de penser différemment. Avec ces réformes, nous serons plus unis, plus cohérents, plus conscients aussi que nous sommes un peuple, une nation avec un avenir merveilleux devant elle », a-t-il poursuivi.
S’exprimant dans la foulée, le Contre-amiral Premier ministre Bainimarama a pour sa part rappelé les raisons qui l’avaient poussé à prendre le pouvoir, en décembre 2006.
« Aujourd’hui marque l’achèvement de la révolution que les forces armes et moi-même avions entamé il y a six ans et demi. Cette révolution avait pour objet de remettre notre nation sur les rails après des années de troubles », a-t-il lancé tout en rappelant le rôle qu’il avait joué dans le rétablissement de l’ordre lord d’un précédent putsch, mené par un civil, en mai 2000.
« J’avais alors confié à un gouvernement intérimaire la tâche de reconstruire cette nation. Mais lui aussi était en proie aux mêmes forces de division. Et en décembre 2006, les événements avaient commencé à devenir hors de contrôle : l’intégrité de nos institutions était en péril, la corruption était devenue endémique et nous étions en danger de devenir un État en faillite. Il nous fallait remettre les pendules à l’heure, créer une ‘année zéro’ », a-t-il déclaré.
L’homme fort de Suva a ensuite brossé un parallèle entre l’histoire contemporaine de son pays et celle, plus ancienne, de nations telles que les États-Unis, le Royaume-Uni, la France ou encore l’Australie.
« Nombreuses sont les démocraties modernes qui sont passées par des périodes turbulentes (…) avant d’atteindre la vraie démocratie (…) Nous, Fidjiens, avons eu aussi notre période de turbulences, notre catharsis. Aujourd’hui, toutefois, marque notre nouveau départ avec le lancement de notre modèle de démocratie (…) Nos trois précédentes Constitutions -celles de 1970, de 1990 et de 1997- n’étaient pas vraiment démocratiques. Elles entérinaient le principe selon lequel les voix de certains à Fidji valaient plus que les voix d’autres personnes, que certains méritaient d’avoir plus de droits que d’autres », a-t-il analysé.
M. Bainimarama a aussi fait des références directes aux tensions entre son gouvernement et certains des pays les plus proches géographiquement de Fidji, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, sans toutefois les nommer.
« Certaines de nos relations internationales ont été mises à rude épreuve jusqu’à un point limite. Au lieu d’être prêts à écouter et à comprendre, certains de nos plus vieux amis nous ont tourné le dos. Ils ont cherché à nous faire du mal à coup d’interdiction de voyages ou en gênant nos tentatives d’attirer les personnes les plus qualifiées pour des emplois gouvernementaux, en mettant en péril notre capacité à emprunter de l’argent pour notre développement. Ils ont même essayé de torpiller nos contributions aux forces de maintien de la paix au sein des Nations-Unies. Je dois dire que cette campagne de sabotage de nos intérêts nationaux m’a, à certains moments, empli de déception et de désarroi. Tout simplement parce que ces pays avaient choisi de soutenir une forme de démocratie, de gouvernance et de justice à Fidji qu’ils n’auraient jamais accepté eux-mêmes », a affirmé le Contre-amiral.
Cette cérémonie, tenue vendredi à la Présidence devant un parterre de membres du gouvernent et de diplomates étrangers, a eu lieu quelques heures après la brève interpellation de 14 personnes ayant participé, le matin même, à une manifestation regroupant des dirigeants de partis politiques et de membres d’organisations non gouvernementales, y compris celles défendant les droits des femmes.
La police est intervenue, invoquant le fait qu’ils ne disposaient pas de permis de manifester à cet endroit, juste devant la Présidence.
Les organisateurs, pour leur part, ont affirmé qu’l s’agissait d’une manifestation silencieuse et pacifique.
Les personnes interpellées ont ensuite été relâches, moins d’une heure après, après avoir été entendus au commissariat central de la capitale.
Au plan international, des ONG comme Amnesty International et Human Rights Watch ont également, ces derniers jours, critiqué la nouvelle Constitution.
Dans cette nouvelle Constitution, certaines minorités de l’archipel, spécifiquement celles des îles Banaba (peuplées par des populations déplacées à Fidji des anciennes îles britanniques Gilbert, devenues depuis Kiribati, lors des essais nucléaires au cours des années 1950) et de l’île de Rotuma (population polynésienne et influente) sont, pour la première fois mentionnées au chapitre de leurs droits à la reconnaissance et à la propriété foncière.
D’autres articles sont consacrés à la reconnaissance et à la protection des droits fondamentaux (santé, éducation, transport, sécurité), sociaux et économiques.
La précédente Constitution (entrée en vigueur en 1997 et abrogée en avril 2009 par le gouvernement actuel, issu du putsch de décembre 2006), ainsi que les précédentes, entérinaient un système communautaire selon lequel les deux principales ethnies de Fidji (les Fidjiens indigènes et les citoyens d’origine indienne) faisaient l’objet de circonscriptions et de sièges « réservés » au sein du Parlement.
Un précédent projet de Constitution, élaboré par une commission dirigée par l’universitaire et constitutionnaliste kenyan Yash Ghai, avait été retoqué début 2013 par le pouvoir, qui a ensuite annoncé une nouvelle mouture, préparée par les soins de ses services juridiques.
Aiyaz Sayed-Khaiyum, Attorney General et numéro deux du gouvernement dirigé par le Contre-amiral Franck Bainimarama, insistait aussi fin août 2013 sur le fait que certaines dispositions de ce document (pour lequel des consultations ont été tenues et des soumissions reçues) protégeaient, pour la première fois, les droits des communautés ethniques indigènes, notamment en matière de perception de royalties sur des sites d’exploitation de ressources naturelles.
Il a aussi souligné que Fidji est proclamé État laïc et protégeant la liberté du culte, dans un pays où, malgré la domination des religions chrétiennes (et en particulier de l’église Méthodiste), cohabitent aussi l’Islam et l’Hindouisme.
Cette constitution contient aussi des dispositions concernant la liberté de la presse et d’expression, de mouvement et d’association.
Le texte confirme aussi la reconnaissance de la double nationalité, notion introduite à partir d’avril 2009.
Par contre, tout candidat à la députation devra obligatoirement être citoyen de Fidji sans autre nationalité.
Ce document conserve aussi des dispositions relatives à l’immunité et à l’amnistie, notamment pour les personnes ayant participé dans le passé à des actes assimilés à des coups d’État.
Par ailleurs, il est prévu dans ce texte que le pouvoir actuel, d’ici aux élections de septembre 2014, ne cède pas la place à un gouvernement de transition et ne s’effacera que lorsqu’un gouvernement aura été élu sous le nouveau système.
La notion de protection du bien-être et de la sécurité de l’État est toujours mise en avant et est dévolue à l’armée.
Sources : Flash d’Océanie ( Edition du 06 septembre 2013)
Après la présentation du document, le gouvernement avait donné deux semaines la population pour réagir, avant une promulgation présidentielle prévue le 6 septembre.
La précédente Constitution (entrée en vigueur en 1997) avait été abrogée en avril 2009.
« Contrairement aux précédentes Constitutions, celle-ci ne nous définit ni ne nous divise par groupes ethniques. Il accord le nom de Fidjien à tout citoyen, tout en reconnaissant et en célébrant nos cultures. C’est une réalisation magnifique, basée sur le plus fondamental des principes démocratiques : que les hommes et les femmes sont créés égaux », a déclaré le chef de l’État dans un discours suivant la signature de ce document.
« En particulier, je suis encouragé, excité même par la manière dont (cette Constitution) donne la parole aux jeunes gens (…) Nous savons tous que l’avenir de Fidji dépend de sa jeunesse. Et plus que toute autre chose, cette Constitution est pour eux. Et pour leurs enfants et les générations à venir. Toutes les vieilles attitudes qui nous ont maintenant en retard, tous les vieux préjugés ne pourront pas survivre à ces changements générationnels, si nous décidons tous de penser différemment. Avec ces réformes, nous serons plus unis, plus cohérents, plus conscients aussi que nous sommes un peuple, une nation avec un avenir merveilleux devant elle », a-t-il poursuivi.
S’exprimant dans la foulée, le Contre-amiral Premier ministre Bainimarama a pour sa part rappelé les raisons qui l’avaient poussé à prendre le pouvoir, en décembre 2006.
« Aujourd’hui marque l’achèvement de la révolution que les forces armes et moi-même avions entamé il y a six ans et demi. Cette révolution avait pour objet de remettre notre nation sur les rails après des années de troubles », a-t-il lancé tout en rappelant le rôle qu’il avait joué dans le rétablissement de l’ordre lord d’un précédent putsch, mené par un civil, en mai 2000.
« J’avais alors confié à un gouvernement intérimaire la tâche de reconstruire cette nation. Mais lui aussi était en proie aux mêmes forces de division. Et en décembre 2006, les événements avaient commencé à devenir hors de contrôle : l’intégrité de nos institutions était en péril, la corruption était devenue endémique et nous étions en danger de devenir un État en faillite. Il nous fallait remettre les pendules à l’heure, créer une ‘année zéro’ », a-t-il déclaré.
L’homme fort de Suva a ensuite brossé un parallèle entre l’histoire contemporaine de son pays et celle, plus ancienne, de nations telles que les États-Unis, le Royaume-Uni, la France ou encore l’Australie.
« Nombreuses sont les démocraties modernes qui sont passées par des périodes turbulentes (…) avant d’atteindre la vraie démocratie (…) Nous, Fidjiens, avons eu aussi notre période de turbulences, notre catharsis. Aujourd’hui, toutefois, marque notre nouveau départ avec le lancement de notre modèle de démocratie (…) Nos trois précédentes Constitutions -celles de 1970, de 1990 et de 1997- n’étaient pas vraiment démocratiques. Elles entérinaient le principe selon lequel les voix de certains à Fidji valaient plus que les voix d’autres personnes, que certains méritaient d’avoir plus de droits que d’autres », a-t-il analysé.
M. Bainimarama a aussi fait des références directes aux tensions entre son gouvernement et certains des pays les plus proches géographiquement de Fidji, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, sans toutefois les nommer.
« Certaines de nos relations internationales ont été mises à rude épreuve jusqu’à un point limite. Au lieu d’être prêts à écouter et à comprendre, certains de nos plus vieux amis nous ont tourné le dos. Ils ont cherché à nous faire du mal à coup d’interdiction de voyages ou en gênant nos tentatives d’attirer les personnes les plus qualifiées pour des emplois gouvernementaux, en mettant en péril notre capacité à emprunter de l’argent pour notre développement. Ils ont même essayé de torpiller nos contributions aux forces de maintien de la paix au sein des Nations-Unies. Je dois dire que cette campagne de sabotage de nos intérêts nationaux m’a, à certains moments, empli de déception et de désarroi. Tout simplement parce que ces pays avaient choisi de soutenir une forme de démocratie, de gouvernance et de justice à Fidji qu’ils n’auraient jamais accepté eux-mêmes », a affirmé le Contre-amiral.
Cette cérémonie, tenue vendredi à la Présidence devant un parterre de membres du gouvernent et de diplomates étrangers, a eu lieu quelques heures après la brève interpellation de 14 personnes ayant participé, le matin même, à une manifestation regroupant des dirigeants de partis politiques et de membres d’organisations non gouvernementales, y compris celles défendant les droits des femmes.
La police est intervenue, invoquant le fait qu’ils ne disposaient pas de permis de manifester à cet endroit, juste devant la Présidence.
Les organisateurs, pour leur part, ont affirmé qu’l s’agissait d’une manifestation silencieuse et pacifique.
Les personnes interpellées ont ensuite été relâches, moins d’une heure après, après avoir été entendus au commissariat central de la capitale.
Au plan international, des ONG comme Amnesty International et Human Rights Watch ont également, ces derniers jours, critiqué la nouvelle Constitution.
Dans cette nouvelle Constitution, certaines minorités de l’archipel, spécifiquement celles des îles Banaba (peuplées par des populations déplacées à Fidji des anciennes îles britanniques Gilbert, devenues depuis Kiribati, lors des essais nucléaires au cours des années 1950) et de l’île de Rotuma (population polynésienne et influente) sont, pour la première fois mentionnées au chapitre de leurs droits à la reconnaissance et à la propriété foncière.
D’autres articles sont consacrés à la reconnaissance et à la protection des droits fondamentaux (santé, éducation, transport, sécurité), sociaux et économiques.
La précédente Constitution (entrée en vigueur en 1997 et abrogée en avril 2009 par le gouvernement actuel, issu du putsch de décembre 2006), ainsi que les précédentes, entérinaient un système communautaire selon lequel les deux principales ethnies de Fidji (les Fidjiens indigènes et les citoyens d’origine indienne) faisaient l’objet de circonscriptions et de sièges « réservés » au sein du Parlement.
Un précédent projet de Constitution, élaboré par une commission dirigée par l’universitaire et constitutionnaliste kenyan Yash Ghai, avait été retoqué début 2013 par le pouvoir, qui a ensuite annoncé une nouvelle mouture, préparée par les soins de ses services juridiques.
Aiyaz Sayed-Khaiyum, Attorney General et numéro deux du gouvernement dirigé par le Contre-amiral Franck Bainimarama, insistait aussi fin août 2013 sur le fait que certaines dispositions de ce document (pour lequel des consultations ont été tenues et des soumissions reçues) protégeaient, pour la première fois, les droits des communautés ethniques indigènes, notamment en matière de perception de royalties sur des sites d’exploitation de ressources naturelles.
Il a aussi souligné que Fidji est proclamé État laïc et protégeant la liberté du culte, dans un pays où, malgré la domination des religions chrétiennes (et en particulier de l’église Méthodiste), cohabitent aussi l’Islam et l’Hindouisme.
Cette constitution contient aussi des dispositions concernant la liberté de la presse et d’expression, de mouvement et d’association.
Le texte confirme aussi la reconnaissance de la double nationalité, notion introduite à partir d’avril 2009.
Par contre, tout candidat à la députation devra obligatoirement être citoyen de Fidji sans autre nationalité.
Ce document conserve aussi des dispositions relatives à l’immunité et à l’amnistie, notamment pour les personnes ayant participé dans le passé à des actes assimilés à des coups d’État.
Par ailleurs, il est prévu dans ce texte que le pouvoir actuel, d’ici aux élections de septembre 2014, ne cède pas la place à un gouvernement de transition et ne s’effacera que lorsqu’un gouvernement aura été élu sous le nouveau système.
La notion de protection du bien-être et de la sécurité de l’État est toujours mise en avant et est dévolue à l’armée.
Sources : Flash d’Océanie ( Edition du 06 septembre 2013)
Naku press :
Mise en ligne le 06 septembre 2013