vendredi 19 février 2016

AU FIL DE L EAU ……. l’écho de la semaine en Kanaky




(allée d'hibiscus - crédit Photo NP )
Cette semaine , la deuxième du mois de février , tout le monde est rentré de Paris et prend le temps de parler. Radio ou presse écrite : un encadré par là , ou une émission par là , à tour de rôle les politiques ont parlé. NC 1ère elle a commencé par le président de la province Sud, le président du Congrès , le président de l’UC , Victor Tutugoro pour l’UNI , mais en format monologue. Les radios , elles ont préféré l’interactivité et proposent des tables rondes. Un constat : que ce soit sur RRB ou sur NC 1ère , l’UNI n’a pas répondu aux invitations. Et ceux qui ont répondu à la presse,  chacun essaie de prêcher pour sa paroisse, tout en confirmant les fondamentaux quant à la question de l’indépendance ou pas.

Les deux thèmes phares : liste électorale et nickel. "Politiquement clos" c’est l’expression pour dire que le dossier liste électorale ne sera plus désormais le point bloquant dans les prochaines discussions, mais la subtilité rappelée par un responsable politique , est celle de relever que cela ne clôt pas pour autant la possibilité de faire des recours. Comme d’autres diront , voire même déplore le fait qu’il un peu plus de 1000 électeurs qui courent le risque d’être rayés des listes spéciales.  Des voix s'élèvent pour contester ouvertement le positionnement pris par les groupes indépendantistes , le FLNKS , au comité des signataires , et proposent d’organiser un front de refus. C’est le cas du Parti Travailliste ( PT) et la DUS quant  à elle soulignera la contradiction de certains qui dénonçaient haut et fort un éventuel 3è accord , et qui une fois à Paris , vont même signer des résolutions qui font subtilement allusion à un troisième accord , mais la DUS poursuivra ses propos pour inviter l’ensemble des militants indépendantistes à se mobiliser pour préparer le référendum de 2018.

Sur le Nickel : cette semaine plusieurs informations sur le sujet : le constat de l’état de crise par le gouvernement , une étape qui ouvre la possibilité d’accorder des aides aux sociétés en difficulté ( moyennant dossier de justification) , l’aide de 10 Milliards que Eramet vient d’accorder à la SLN , l’explosion à l’usine de Yabulu , appartenant à QNI , un des plus gros clients du minerai calédoniens, 1.2 Milliards votés ce matin par l’Assemblée de la Province Nord pour une avance à la SOFINOR qui va devoir verser des fonds à la SMSP , qui d’après les informations que nous avons, a d’énormes difficultés à payer ses dettes.  Et enfin , comme la situation de crise est un état de fait qui amène de l’eau au moulin de ceux qui n’attendent que de telle informations pour descendre la thèse portée par les indépendantistes portant l’économie du Nickel comme moyen de financement de l’indépendance . Il y a de quoi à voir de la morosité pour les prochains mois peut être même  années. Le fonds nickel , ce fonds crée depuis 2009 , a ouvert sa ligne «  crise «  pour le faire valider  lors du vote de son budget  2016.

Le 15 février la rentrée des classes , avec en toile de fond ce dossier qui continue à faire discuter dans les hautes sphères calédoniennes : la nomination du Vice recteur. Alors qu’une candidature calédonienne , a été portée par la majorité de la classe politique calédonienne, Paris impose la sienne justifiant son choix par la bonne connaissance des méandres du ministère de l’éducation nationale et des institutions françaises. Quid , la problématique posée ici c’est celle d’abord de la connaissance du terrain car il s’agit d’abord de l’enseignement des petits calédoniens.  Le dossier tourne encore dans les discussions. A suivre … Mais les enfants eux ont repris les chemins de l’école , avec un peu de retard pour certains, mais la cloche de l’école a bien sonné pour cette nouvelle année 2016.

Des poissons morts ont blanchi les rebords d’une des mangroves qui bordent le chenal de Kowe kara, des pauvres innocents qui ont subi les conséquences de l’incendie qui a détruit 3 magasins à l’entrée de Ducos ( le début de la zone industrielle). Et ce n’est pas fini : mairie , province et Gouvernement se sont vite penché sur la gestion des risques  sanitaires liée à la prolifération de l’amiante dans l’air, d’un risque réel d’invasion de rats , de moustiques etc….. L’odeur nauséabonde liée à la présence des denrées alimentaires périssables , commence à gêner réellement l’activité autour du site. L'impact social semble être géré , la presse annonce que les emplois seront maintenus, il est prévu une durée de 10 semaines pour tout enlever.

Naku press : Mise en ligne le 19 février 2016