25 ans après , le Peuple
kanak s’en souvient !!
Les
médias de la place ont braqué leur caméra et mis tous les moyens pour annoncer
l’évènement de ce week end. Les 4 et 5 mai rappellent des moments d’interrogations,
d’incompréhension, d’auto critique, tous les aléas qu’un mouvement de
libération peut vivre sur son chemin. Le peuple kanak a pris le temps pour
rechercher parmi ses valeurs le geste à faire pour relativiser les choses ,
panser les blessures que cette histoire a laissé sur des familles , des clans.
Aujourd’hui nous pouvons vivre cette
commémoration ensemble. Ce qui était
blocage hier, est aujourd’hui porteur de paroles d’avenir . Jean Marie
Tjibaou parlait de pari de
l’intelligence , nous sommes depuis quelques années déjà bien dans le contexte
de ce slogan ( si on peut parler ainsi).
Naku press s’en souvient de quelques scènes ou encore des expressions :
Kanaky ça de wiz !!! à la fin d’un meeting à Mont ravel , ou encore une
fleur à l’oreille à la tête d’une marche des indépendantistes dans les rues de
Nouméa , ou encore cette citation : Ni pleurs, Ni larmes, la lutte
continue !!! 25 ans après , cette longue marche est maintenant à quelques
mois d’un moment décisif pour l’avenir du pays. Tout le monde parle, se pose
des questions, on parle d’unité mais avec encore beaucoup de brouillards sur le
chemin, des hésitations parfois justifiées par des légèretés , sommes nous en
train de vivre les premiers moment du bout de l’entonnoir ? Le mouvement indépendantiste devra un moment
donné se rendre à l’évidence du résultat
de cette longue marche qui a commencé par une revendication culturelle
pour vivre maintenant dans un pays presque indépendant. Les derniers comités de
pilotage ( issus des derniers comités des signataires) discutent déjà de la
question à poser au référendum d’autodétermination. Quelle grande avancée,
entre temps une usine dans le nord pour
confirmer la base économique de ce rééquilibrage que l’on a négocié dans le
cadre de l’ADN , le drapeau kanak flotte au côtés du tricolore. Le peuple kanak ne peut qu’être fier de tous
ces changements. Il y aura toujours des mécontents, ils sont indispensables
pour inciter l’auto critique et obliger
ceux qui sont aux commandes de s’interroger sur la pertinence de leurs actions.
A l’heure où la question à poser est peut
être finalisée dans des bureaux de la haute sphère, le mouvement
indépendantiste continue à marquer sa vigilance en participant chaque année aux
commissions de contrôle des listes électorales.
Il a choisi la voie du dialogue, le bulletin de vote est donc le seul moyen de confirmer ou refuser l’accès
du pays à son indépendance.
Ainsi
commémorer des dates historiques , outre la dimension protocolaire , c’est
toujours l’occasion d’apporter un plus dans l’interprétation des choses , et affirmer
des idées pour avancer. Parce que parler pour dire , c’est aussi la capacité de se transcender
pour passer à autre chose.
Naku
press se souvient de ce message d’urgence passé sur le petit écran en plein
milieu de l’émission « Ushuaia » : Jean Marie Tjibaou et
Yeiwené YEIWENE ont été assinés à Ouvéa »
et pas longtemps après , les hélicoptères se posaient au milieu du
parcking de l’hopital , noir de monde.
Des pleurs, des propos comme pour chercher des boucs émissaires ……
il fallait se rendre à l’évidence du vide que les deux grands frères et
camarades venaient de nous faire vivre …. C’était aussi le temps de se
dire il faut redoubler de courage pour continuer le chemin
encore long.
Naku press : Mise en ligne le 04
mai 2013