L’hebdo ACTU.NC
dans son édition de ce jeudi 14 janvier 2016 consacre 3 pages aux ressources
offshore avec en première ligne , le potentiel de la ZEE de Nouvelle Calédonie. Une mission
de 39 jours dirigée par le service géologique de la Direction des Mines et l’Industrie
de la Nouvelle Calédonie
( DIMENC) , à bord de l’Atalante , avait pour objectif d’évaluer le potentiel pétrolier régional. Les dernières prospections pétrolières dans la
région , datent désormais de 1970. En 2009 , une prospection diligentée par la DIMENC a débouché sur des
conclusions plutôt positive en matière d’évaluation de la ressource. Le
gouvernement calédonien de l’époque
avait promis un travail d’étude de la géologie des fonds marins calédoniens ,
afin de garantir une valorisation durable de ces ressources, mais depuis plus
rien.
Le potentiel
existant de cette zone en hydrocarbures , et de réserves de métaux stratégiques
, s’il venait à être exploité pourrait
réellement donner une autre dimension au
développement économique du pays. Depuis
2009 , 25 compagnies minières et pétrolières ont déposé des demandes de permis
d’explorer auprès du gouvernement mais aucune n’a pu être étudiée.
La raison évoquée : un vide juridique.
Les beautés d'une des Iles de kanaky |
2009 , une année qui fait écho dans les
derniers propos qui ont animé le conflit des rouleurs , c’est l’année du vote
du fameux schéma minier. Et ce schéma n’a prévu aucune disposition pour l’exploitation
offshore. Choix stratégique, ou faute d’entente
politique sur la question, toujours est-il qu’actuellement il y a un vide
juridique sur la question de l’exploitation des ressources offshore. Et pourtant avec 60% de sa zone ZEE ne dépassant
pas la barre de 2000m de profondeur, le pays offrirait des perspectives d’exploitation
sans grandes contraintes techniques. Un texte serait prêt depuis des années ,
mais des freins politiques , empêchent son adoption, et pire dans l’équipe
gouvernementale actuelle, il n’y a plus
de membre chargé de la question des mines … Autre question : la gestion de
l’extension de 76000 km2 du domaine maritime français au-delà de la ZEE calédonienne. Malgré des
propositions de transférer cette zone à la Nouvelle Calédonie,
la France souhaite
( selon un rapport du secrétariat d’Etat à la mer) conforter la position d’Eramet comme opérateur minier des grands fonds.
Derrière ce dossier , l’ombre des
débats de fond non consommés au niveau
de la classe politique locale , est
bien présente. Les discussions prochaines sur la stratégie minière pourraient
peut être apporter des bribes de réponse. Ce sont des questions éminemment
politiques, et on peut penser que le calendrier de l’ADN y est pour beaucoup !!!
Qui sait ?
Quand on voit
que les petits pays insulaires du pacifique se pressent par le biais de la
CPS de signer un de
coopération avec l’autorité internationale des fonds marins , on peut
comprendre que même si le marché des ressources minérales marines est à ses balbutiements , l’Océan
Pacifique est dores et déjà un terrain de jeux principal des industriels. Des
sociétés minières ont commencé à poser
des jalons en Océanie à l’exemple de Nautilus qui a obtenu des permis d’exploration
pour un total de 500 000 kilomètres carrés dans le
pacifique dont une bonne part en Papouasie , aux Tonga , à Fidji, au Vanuatu et
aux Salomons.
Les Iles Cook
ont lancé un appel d’offre pour dix licences d’exploration dans leurs eaux
territoriales. Les pays insulaires ont vite compris qu’il fallait absolument être
partie prenante de ces explorations, car les campagnes dans les eaux
internationales ne pouvant se faire que sous patronage d’un Etat. Ainsi Nauru Océan Ressources Incorporation et Tonga offshore Mining
limited ont déjà déposé des demandes de
permis d’exploration dans la zone
Clarion-Clipperton. Kiribati avec l’entreprise
d’Etat Marawa Research Exploration , a
obtenu une licence pour explorer une
zone de 75 000 km² situés à Clipperton.
Toutes ces données
confirment une fois de plus que l’océan Pacifique deviendra le centre du monde
dans les prochaines décennies. Quel avenir pour les petits Etats indépendants
ou en passe de le devenir , une question à méditer …On voit la CPS se faire le relais de
certains pays de la zone, mais que disent les autres organisations
subrégionales ?
Sources : Actu.nc
(Edition du 14 janvier 2016)
Naku press : Mise en ligne le 15 Janvier 2016).