Depuis la fin 2020, le dossier mine s’est installé dans les unes de la presse locale avec la revente des 95% de parts de Valé. Les procédures techniques de l’appel d’offre sur le marché international, le choix des projets, l’appréciation des composants de certain consortium ayant soumissionné à l’Appel d’offre etc…. Bref c’est l’ouverture de plusieurs débats, et le manque de visibilité dans les propos des uns et des autres, a refoulé la discussion dans les rues, le peuple s’est emparé d’une tendance dans le débat.
La mobilisation a bougé les contraintes réglementaires liées à l’appel d’offre. Le délai du 4 décembre a été tenu avec la signature d’un accord avec le consortium : prony ressources et Trafigura, mais cet accord attend d’être validé le 12 février 2021. Sur le terrain le débat posé par l’existence des barrages, glisse parfois sur le terrain politique, en effet nous sommes juste à quelque mois après le référendum qui a vu la montée du OUI pour la pleine souveraineté du pays , et à quelques mois du 3ème référendum . La libre circulation des personnes est le bon argument pour montrer les fusils face à ces carcasses de voiture.
Ce délais d’ici le 12 février, est aussi une opportunité pour trouver un terrain d’entente avec les indépendantistes qui jusque là n’entendent pas changer leur position, à la fois sur la répartition des parts dans le capital et de la présence de Trafigura dans la reprise de Valé. Des propositions se sont fait déjà entendre : 51% des parts pour la NC et une réduction des parts de Trafigura à moins de 20% , la demande à l’Etat de reprendre la main sur le pilotage du dossier Valé , allant même jusqu’à une demande de nationalisation du projet …
S’est invitée aussi dans le débat la question de l’environnement, une autre ramification toujours pour ne pas oublier des aspects de cette usine du sud avec la mise en doute de la solidité du barrage KO2.
La sollicitation de l’arbitrage de l’Etat dans le dossier, amène les bribes d’une approche globale et intègre progressivement la préparation du débat sur l’avenir institutionnel du pays. C’est une belle opportunité puisque nous sommes aussi dans le calendrier des préparatifs du prochain référendum ; les indépendantistes ayant annoncé leur volonté de déclencher la procédure réglementaire pour faire valider la tenue du prochain référendum, pour très bientôt.
Usine du Sud = Usine pays, un mot d’ordre qui place le curseur à un niveau de débat qui va bien au delà des simples intérêts financiers de certains grands groupes industriels et financiers de ce monde. Un périmètre de débat si grand, qu’il est aussi compliqué de cerner la brèche qui pourrait aboutir à un consensus. La politique des petits pas a été entendue dans les qualificatifs des stratégies à envisager, comme aussi, la référence à la fibre nationaliste mettant en avant le phénomène temps : « on s’inscrit dans le temps ».
Cette étincelle amplifiée par le dossier Valé, a rallumé des braises non éteintes de l’autre dossier celui de la SLN. Celle ci ne cesse de déplorer déjà sa situation financière due à des difficultés de communication avec certains sites miniers. L’occasion donnée aux grands orateurs de parler de début d’une grande crise sociale avec le risque de fermeture de l’Usine ave les pertes d’emplois que cela impliqueraient .Idem pour le dossier Valé, le volet social a été mis en avant avec récemment les 1200 employés mis au chômage partiel et comme par hasard ce sera une dépense supplémentaire d’une CAFAT déjà bien mal en point.
Ainsi le débat sur la situation du pays, est désormais dans toutes les maisons, dans toutes les couches sociales du pays. L’interactivité des problèmes d’une société est désormais mise au grand jour
N’est ce pas une invitation à la recherche d’une autre alternative ?
Publication : NAKU PRESS ( 20 janvier 2021)