Dans tout pays où on parle de développement, très
souvent les gouvernements en place sont confrontés aux problèmes d’adaptation
des projets aux réalités locales. Une des pistes pour pallier à cela d’une
manière objective : L’anthropologie de développement, un grand mot pour
simplement dire, la prise en compte des dynamiques locales et les
interactivités existantes. Naku press vous livre une note synthétique avec les
idées clés retenues de la conférence de ce lundi 23 juin 2014 à l’auditorium de l’IRD.
Ce lundi 23 juin à l’auditorium de l’IRD, dans le cadre
du programme « DECOUVERTE »
on a eu la chance d’avoir durant une heure Mr Jean Pierre Olivier
de Sardan (Jean-Pierre Olivier de Sardan (né dans le Languedoc, France, 11 juillet 1941) est un anthropologue français et nigérien, actuellement professeur
d'anthropologie à l'Ecole des Hautes
Etudes en Sciences Sociales de Marseille. Il a également
été directeur de recherches au Centre national
de la recherche scientifique à Paris, mais réside le plus
souvent à Niamey, au Niger
où il conduit des recherches depuis les années 1960). Son propos portait particulièrement sur le mode de
gouvernance avec la problématique de l’efficacité des politiques publiques.
De l’expérience au Niger, Mr Olivier de Sardan est de
passage dans le pays pour un séminaire de formation auprès des agents de
développement économique du Nord.
L’expérience au Niger lui a permis
avec son équipe de chercheurs de mesurer le caractère essentiel de
l’approche qualitative pour poser réellement les bases d’un véritable
développement.
Le Niger comme la plupart des pays d’Afrique est un pays
où il y a plusieurs acteurs qui assure les services pour le compte de la
collectivité, c’est toute la dimension de l’action des institutions internationales
et des ONG dans le pays, qui œuvrent dans le domaine de l’éducation, de la
santé, de la sécurité etc… C’est donc la multiplicité des acteurs qui oblige à
un moment donné de poser la question de la qualité des services, une
préoccupation aussi liée à celle d’avoir aussi la maîtrise de l’efficacité de
ses actions auprès des populations.
C’est donc ce contexte de travail qui a fait réfléchir
sur la question de la délivrance des biens et services publics au collectif,
d’autant plus que l’Etat officiel est réduit à ne donner que le minimum avec
tout ce que cela comporte : le développement des privilèges, l’importance
des interfaces et intermédiaires. Et quand l’Etat n’est plus seul à assurer le
service public, le mode de gouvernance devient un paramètre à observer de
manière à s’assurer d’un minimum de qualité et de pertinence.
L’anthropologie de développement qui a fait l’objet de
la conférence est bien là un outil adéquat pour la prise en compte de la
capacité des acteurs, de leur stratégie, pouvant contribuer de fait au
développement. Une méthode qui a pour préoccupation première l’approche qualitative, en effet le
développement est d’abord un phénomène social. Parce que en l’absence de normes
officielles, une population
organise sa vie et sa survie. Ce faisant elle adopte des gestes requis par les
sciences de développement.
La dynamique du terrain est primordial dans la
définition des politiques publiques, elle permet de réduire cet écart souvent
constaté entre les décisions des collectivités et la réalité.
Naku press a fait le choix de diffuser cette petite
synthèse simplement parce qu’au travers de l’anthropologie de développement hissé
à la dimension d’un pays, c’est tout ce que le peuple kanak a toujours
revendiqué : la prise en compte de ses réalités dans la formulation des
politiques publiques. La formation donnée aux agents de développement
économique de la Province Nord portera certainement ses fruits. C’est en tous
les cas, l’espoir de Naku press.
Naku press : Mise en ligne le 23 juin 2014